Bien le bonjour,
je fais remonter le fil, je cherchais tout autre chose sur le forum et je tombe sur ce fil auquel je peux répondre (pour une fois) directement :
Oui un changement de profession peut être une bonne chose !
J'ai été licencié éco en septembre 2005 et ai suivi une formation de reconversion en 2007/2008, depuis la fin de cette formation je suis non seulement dans une branche qui me plait mais je gagne correctement ma vie et mon poste a bien évolué depuis mon embauche...
Grosso modo et pour ne pas trop s'étendre sur ma vie :
j'ai à la base un BTS de graphiste, je travaillais en photogravure depuis presque 6 ans en tant que responsable de fabrication, je suis maintenant repsonsable de sites dans le traitement de l'eau après une formation de 8 mois à l’AFPA...
Par contre, ça n'a pas été sans mal….
Les difficultés (dans le désordre) :L’administration : les joies du chômage, des ASSEDICS (je rappelle que c’était il y a 7 ans), les conversations débiles (« ha non monsieur, vous n’existez pas ! »)( :blink:véridique), et puis faut être débile pour faire (en même temps) de l’intérim, demander une formation, aller en formation, déménager alors du coup ça fait plein de cases à changer et ça, les administrations ça aime pas trop trop…
Les attentes : licencié en septembre 2005, début de formation en février 2007, sans compter les attentes au téléphone avec les musiques qui énervent (j'ai mis du temps avant de pouvoir ré-écouter normalement les 4 saisons de Vivaldi)
L’école : retourner à l’école à 35 piges pour apprendre de la chimie alors que c’est un truc que j’avais toujours apparenté à de la magie noire matinée de surnaturel.
La thune : moins de revenus, rupture dans les versements, les frais en plus parce que la formation est loin et une banque c’est pas top compréhensif…
Le moral : imaginez le nombre de fois où on a envie de tout envoyer bouler et de rester sur place… (« Ecoutez monsieur, faut nous comprendre, on a beaucoup de dossiers à traiter ! Imaginez si tous les gens qui veulent leurs versements faisaient comme vous !?!! »)(véridique 2, après 3 mois sans versements ASSEDICS

)
Le retour au taff : chercher un job alors qu’on a 35 ans et pas d’expérience dans ce job.
Ce qui aide :Le moral : s’accrocher, toujours s’accrocher, voir dans le point « difficultés ». Sinon, globalement il ne faut compter sur aucune structure pour y arriver : dans la mesure où on ne souhaite pas rester dans les cases on fait caguer tout le monde. Donc, ne rien lâcher et poser le maximum de questions, chercher, fouiller pour trouver les assos, les organismes qui ont les compétences ou la doc nécessaire.
Les « petits » boulots : on ne reste pas inactif, ça permet de faire la soudure, ça ne fait pas de trous dans le CV et ça permet (ou permettait, je ne sais pas si c’est toujours valable) de repousser d’autant la dead-line des droits ASSEDICS. Par contre, on prend tout ce qui passe : mise en rayon en supermarché, sécurité, barman, déménagements, etc.
La conjointe (ou le conjoint, je ne suis pas sectaire

) : outre l’aspect moral, il y a l’aspect matériel, ma conjointe étant salariée, on a pu prendre un crédit conso à son nom pour payer les transports, la cantine et faire la soudure lors des ruptures de versements.
Les groupes : le groupe famille/amis pour le soutien moral, le groupe de travail parce qu’on est tous dans la même m*rde dans cette p*tain de formation et que y’a pas faut s’en sortir.
Les plus pour après :Si en recrutement je vois quelqu’un se pointer avec ce type de cursus, y’a des points en plus parce que je me dis que c’est quelqu’un qui lâchera pas à la première difficulté.
L’expérience, ou plutôt, les expériences, initiales ne sont jamais perdues, par exemple les notions d’encadrement me servent encore, la gestion de la com’ lorsque je fait des rapports à un client, etc, etc… Dans le cas d’un gars qui a une expérience en méca, y’a pas, je l’embauche parce que c’est un type qui fera un sort à la pompe qui fait chier. Dans le cas d’une personne qui faisait de la compta, je me dis que c’est quelqu’un qui pourra potentiellement m’aider dans la rationalisation du Job, etc, etc.
L’épanouissement : à 35 piges, on a plus d’expérience qu’à 20 pour savoir comment on veut traverser une partie du reste de sa vie.
Si vraiment on se rate sur le plan "B", on peut toujours se retourner vers le point de départ.
Voilà pour ce petit retex, qui pourrait être encore largement développé.
Bon j’ai peut-être oublié des trucs, n’hésitez pas à poser des questions, si je peut (pour une fois) faire avancer le biniou, ce sera avec plaisir.
A+
Lockloc