Salut,

Je vais essayer d'être clair et concis pour vous présenter une situation, similaire à beaucoup d'autres dans les grandes lignes, mais différente dans les détails. Je sais bien qu'il n'y a pas de réaction parfaite, et que chaque cas est à prendre individuellement. J'éspère juste trouver dans vos réponses des expériences personnelles ou des avis professionnels (liés à vos professions) qui pourraient m'aiguiller sur les bon gestes et les bonnes paroles à tenir.
Ma voisine boit. 55 ans environ. Au chômage depuis 4 ou 5 ans.Viré lors de la fermeture de son usine. Quelques petits emplois qui n'ont pas duré. Une cure pour vaincre son addiction à l'alcool il y a 2 ans. Elle en sort "guérie". Il y a 1 an environ, son beau père, et sa mère, à 5 jours d’intervalle, meurent. C'est la rechute et le cercle vicieux s'enclenche. Pour oublier le chagrin, pour tuer l'ennui, elle se remet à boire. Son épais masque de maquillage qu'elle s'applique consciencieusement chaque matin sur son visage ne suffit plus à cacher sa détresse.
Sa situation familiale est devenue catastrophique. Un mari (depuis 29 ans) qui la déteste. Qui lui gueule dessus chaque soir en rentrant. La tape, la pousse et la prend en photos lorsqu'elle est au sol (à confirmer, elle avait bu lorsqu'elle nous a dit ça). Ses deux filles qui ne veulent plus lui confier ses petits fils (ce qui se comprend) alors que c'est son seul loisir et le seul moment où elle ne va pas boire, s'amuser et rigoler avec eux. Peu d'ami. Elle est désespérément seule.
Depuis quelques temps, nous (ma mère et moi) aurions du le voir. Depuis quelque temps nous aurions du intervenir. Des discussions entre deux portails, des phrases qui auraient du nous interpeller. Je n'ai aucune excuse.
Oui mais voila qu'en l'espace d'une semaine, c'est directement chez nous, à la sonnette, chancelante, le regard vide, qu'elle appelle à l'aide. On ne peut plus l'ignorer. En tant que futur pompier, mais tout simplement en tant qu'humain, je dois faire quelque chose, nous parlons de "non assistance à personne en danger". Mais attention, pour autant, je ne me sens pas coupable de quelque chose, je ne culpabilise pas, je suis conscient qu'il ne faut pas se faire "bouffer" par ce genre de situation (toujours se protéger avant tout).
Elle a une certaine volonté d’arrêter. Elle a conscience de son état, mais ne peux évidemment pas tout stopper elle même. Elle a pris dors et déjà RDV avec son psychiatre pour qu'il lui permette de retourner en cure de désintoxication. Je l'accompagnerais à ce RDV.
Première question : selon elle, ce médecin à déja refusé de l'envoyer en cure alors qu'elle lui demandait expressément, la réponse : "je ne veux pas t'y envoyer, tu es forte, tu vas réussir à surmonter ça seule". Je comprend la démarche, je ne peux critiquer, cependant je me demande s'il l'on peut obliger ce médecin à prescrire un internent en cure, et si oui, comment ? Car, ce dernier ne la jamais vu saoul, nous nous la vivons tous les jours, nous voyons son état.
Une journée type, chez elle : le matin elle va acheter de l'alcool à la supérette du coin. Boit la mâtiné. Ne mange rien à midi. Dort l'aprem. Je compte lui rendre visite tous les jours cette semaine, aux alentours de 10h. J'ai vraiment peur qu'il lui arrive quelque chose. Peut être l'aprem si je vois qu'elle ne dort pas.
Une présence affectueuse, une écoute, je sais qu'elle en a besoin, ça je peux le donner. Cependant, je peux surement faire plus, mais je me heurte à des problèmes se rapprochant du droit d'ingérence.
Suis je légitiment en droit de m’initier dans sa vie privée, ais je le droit de lui confisquer ses clefs de voitures, de cacher l'alcool.
Dois je le faire ?Le problème du mari attire mon attention. Si ce qu'elle me dit s'avère être vrai, nous serons en présence d'un cas de maltraitance, dans ce cas là, je sais comment m'y prendre, qui contacter.
Cependant, je vais me faire l'avocat du diable. Je pense comprendre comment cet homme (et plus généralement sa famille) en ait arrivé à haïr, et malheureusement à violenter ma voisine. Au bout du rouleau, je n'ose pas imaginer ce que l'Homme est capable.
Je peux comprendre, mais je ne peux évidemment pas le pardonner.
Selon elle, une fois sortie de la cure, il veut divorcer. Bonne décision au vue de la situation.
Ainsi, je suis devant un dilemme, dois je immédiatement alerter les institutions compétentes et me faire témoin de ses actes ou attendre que ce conflit se termine, et laisser cet homme libre de toute culpabilité ?
Je risque également d'etre confronter à lui si je tente d'aider sa femme, j'ai toujours eu un bon contact avec lui.
J'ajouterais que nous sommes dans la campagne, et qu'aller voir des associations n'est pas aussi aisé qu'en agglomération.
Je dirais que deux politiques s'offrent à moi :
- active : j'endosse le rôle d'aidant. J'irais jusqu'à interdire, dicter certains actes de ma voisine, l'aiguiller.
- passive : j'écoute, je suis présent, je surveille et délègue à des institutions compétentesEn bref, que dois je faire selon vous ?