Les Tests
Premières impressions
Quand j'ai reçu le GoLite Tumalo Storm Pant, j'ai tout de suite été bluffé par sa légèreté et sa compressibilité. C'est particulièrement stimulant de se dire que ce truc que l'on a en main, qui ne pèse rien et ne prend quasiment pas de place, est en fait un véritable pantalon technique à membrane. De plus le touché est très doux, on ne peut qu'être attendri au premier contact
Le tissu Pertex Shield DS est très léger, vraiment fin et souple. Si bien qu'assez rapidement le doute et la suspicion ont pointé leur nez :
"Mouais d'accord le pantalon est extrêmement léger et compressible mais c'est sans aucun doute au détriment de la solidité et de la performance sur la durée. L'usage me semble assez limité, m'étonnerait pas qu'il finisse rapidement en lambeaux... Ça ressemble à du matos consommable tout ça...". Bref pas trop confiant quant à la résistance et aux performances du pantalon sur le terrain.
D'un point de vue design, la coupe me convenait parfaitement. Le pantalon tombe bien et glisse bien sur la couche inférieure. La taille M est juste un poil trop grande (je mesure 1m70), pourtant choisie en fonction du tableau des tailles du fabriquant. Ce n'est pas vraiment un mal puisque cela me permet de remonter le pantalon plus haut (cela s’avèrera utile pour les gués profonds) et il est possible que la taille S soit trop courte. Mieux vaut un peu de marge, la protection en sera accrue.
Je préfère les zips intégraux aux zips en bas de jambe qui obligent le plus fréquemment à se déchausser pour enfiler la protection de pluie. De plus avec des zips intégraux on peut accéder facilement à la couche du dessous et ventiler efficacement. Mais dans une optique d'allégement c'était un compromis que j'étais prêt à faire sans problème. L'ajustement à la taille par élastique + cordon est pratique, efficace et confortable. La poche de rangement est quant à elle un plus bien venu. Par contre je n'étais pas convaincu par l'ajustement en bas de jambe. Un élastique court en arrière du pied et seulement deux positions de serrage ne me semblaient pas suffisants pour maintenir correctement le pantalon. Avec des chaussures basses il faut impérativement utiliser des guêtres en complément. De plus la fixation par patchs velcro semblait juste et il faut avouer un peu cheap.
À l'instar des abris de même marque, la qualité globale du produit et des finitions est correcte, plutôt bonne, rien de transcendant cependant.
Premières impressions mitigées donc, partagé entre l'enthousiasme d'un allégement certain et la crainte d'avoir trop privilégié la légèreté au détriment de la performance et de la solidité.Tests Terrain| 1500km à pied en Laponie
Avant mon départ mes disponibilités et les conditions favorables à une campagne de test n'ont que trop rarement concordé. Par conséquent je n'ai pas réellement testé le pantalon avant d'entamer mon périple en Laponie. Je suis donc passé de la phase de premières impressions à une utilisation intensive sur le terrain. Cette campagne de test éprouvante sur la durée - menée un peu malgré moi

- m'aura permis d'explorer véritablement les limites du pantalon. Ce retour fait donc office à la fois de compte-rendu terrain et de compte-rendu longue durée.
Contexte
1500 km à pied au delà du cercle polaire, entre 70 et 67° de latitude Nord. Cap Nord → Abisko → Tarrekaise → Abisko. Du 26 mai au 31 juillet en 48 jours de marche effective.À ces latitudes les conditions météorologiques sont rudes
(similaires à celles de la haute montagne dans les Alpes) et le temps change vite, voir très très vite ! Un réveil sous un ciel bleu et une matinée ensoleillée ne garantissent absolument pas un après-midi de beau temps. Entre fin mai et mi-juin il n'est pas rare d'avoir du brouillard épais, de la neige, de la pluie et un soleil de plomb dans la même journée. La pluie s'incruste d'ailleurs très souvent au delà du cercle et le vent est presque toujours de la partie (de face ou sur les flans, naturellement), si bien qu'il n'en faut pas beaucoup pour être rincé.
Heureusement il ne pleut pas forcément tous les jours, mais ça ne veut pas dire que l'on va rester sec car s'il n'y a pas d'eau qui vient d'en haut il y en aura toujours qui viendra d'en bas : gués multiples – du simple ruisseau à la rivière gonflée d'eau de fonte, marécages, terrains inondés, nappe de végétation dense et détrempée, névés et autres joyeusetés imbibent le quotidien. Et quelques fois, c'est le jackpot, la super combinaison gagnante : pluie + vent + vastes marécages + gués multiples, larges et profonds + terrain inondé… Les jours dits de grande lessive où l'on nettoie tout à grande eau, connus également sous le nom de « Tahiti Days » car on prend à la fois la douche et le bain, plusieurs fois par jour...
Bref des conditions qui imposent d'avoir très (très) souvent recours au pantalon de pluie qui par conséquent est durement éprouvé
Digression lors d'une sympathique journée de pluie et quelques illustrations de "l'eau qui vient d'en bas". Résultats
Design / Confort / PraticitéLe pantalon GoLite Tumalo Storm Pant est très agréable à porter :
Très léger, il se fait presque oublier ;
Souple et lisse, il suit bien le mouvement et glisse parfaitement sur la couche du dessous. Je le trouve bien coupé, il tombe bien sur les jambes et le haut du pied. L'ajustement par élastique et rabat avec velcros s'avère finalement efficace. Avec des tiges hautes, la protection est suffisante pour retarder l'usage de guêtres. L'ajustement à la taille par élastique plat et cordon élastiqué est lui aussi très efficace, la tenue est très bonne sans pour autant laisser de marque désagréable sur la peau, même avec la poche chargée (GPS).
Avec des chaussures de randonnée hautes
le Tumalo s'avère presque aussi rapide à enfiler qu'un pantalon à zips intégraux. Il oblige à se déchausser, certes, mais c'est une histoire de quelques secondes et sous le vent la manoeuvre est plus rapide qu'avec un pantalon complétement ouvert claquant sous les bourrasques...
Si bien que je n'ai jamais hésité à l'enfiler ou repoussé le moment de le faire et ça c'est important car une protection que l'on rechigne à enfiler n'est pas une bonne protection
NB : mon pantalon étant un peu plus grand que nécessaire, avec des chaussures basses il m'est possible de l'enfiler sans me déchausser.
D'un point de vue Design la simplicité du pantalon s'est révélée contraignante au début. Pas de braguette
(je bois beaucoup), pas d'accès rapide au pantalon du dessous
(j'ai pas mal de choses dans les poches dont la carte ou l'APN), il me fallait à chaque fois desserrer la ceinture du sac pour "ouvrir" le pantalon. Puis petit à petit j'ai pris machinalement l'habitude de tirer sur la ceinture du Tumalo pour le dégager et accéder au pantalon en dessous. L'ajustement élastique rend cette manœuvre aisée sans avoir à desserrer le cordon. Dès que l'on relâche, le pantalon se remet en place
(la partie avant était donc un peu plus basse que la ceinture du sac).
Les contraintes des premiers jours ont donc rapidement disparu avec la routine. La poche bien que pas vraiment indispensable s'est avérée pratique lorsqu'il s'agissait d'avoir des items rapidement accessibles par temps de pluie. Vu que je portais des chaussures à tige haute
les zips ne m'ont pas été d'une grande utilité et m'ont même parfois desservi (voir
Étanchéité). J'aurais donc pu m'en passer sans problème.
Poids et EncombrementPas grand chose à dire de plus que mes premières impressions si ce n'est que c'est toujours un plaisir de se dire que ce truc qui ne pèse rien, ne prend pas de place et ne paye pas de mine est un pantalon imper/respi tout ce qu'il y a de plus sérieux.
Comme dit précédemment, porté il se fait complétement oublier. Dans le sac idem, d'autant plus que vu son volume on peut le ranger ou l'on veut sans réelle répercution au niveau de la répartition du poids. Par conséquent il est toujours possible de le ranger de façon à ce qu'il soit directement accessible : sous le rabat, dans une poche latérale, bourré dans le tapis de sol, etc. Ici la légèreté et la compressibilité influent vraiment sur l'accessibilité et donc sur l'efficacité globale puisque un item facilement accessible est un item que l'on utilise facilement

Honnêtement maintenant que j'ai gouté à ce genre de produit, j'aurai du mal à revenir à une solution plus lourde et encombrante, même si plus efficace. Donc de ce côté là je suis conquis, il n'y a pas de soucis. Mais rien de surprenant, c'est l'un des seuls critères qui était assuré d'avance.
ImperméabilitéL'imperméabilité est la raison d'être d'un pantalon de pluie et ce qui détermine son efficacité. C'est également le facteur le plus durement éprouvé sur le terrain, surtout en Laponie où les sollicitations sont très nombreuses. À ce titre j'aimerai rendre compte de l'imperméabilité du Tumalo Storm Pant à la lumière de son comportement face aux principales contraintes rencontrées sur le terrain : face aux intempéries, lors des traversées de coupures humides et lors des progressions à travers une végétation détrempée (
"Bushwhacking"). Ces sollicitations, répétées sans cesse durant 1500km, auront rudement éprouvé les limites du produit et fini par avoir raison de son imperméabilité, ce qui me permet également de définir sa durabilité.
→ Face aux intempériesPour rappel l'imperméabilité du Pertex Shield DS et donc du Tumalo Storm Pant
- les coutures sont étanchéifiées - est de 10 000 mm. Soit une imperméabilité relativement efficiente pour une utilisation classique
(randonnée modérée 3 saisons en France par exemple) mais théoriquement insuffisante face à du gros temps qui dure ou des conditions exigeantes, sans parler des conditions extrêmes.
C'est exactement le constat que j'ai fait sur le terrain. Lors de pluies faibles à modérées en absence de vent le pantalon me maintenait au sec des journées entières
(environ 10h d'exposition, peu de possibilités de s'abriter). La couche inférieure, un pantalon en polycoton, restait globalement sèche, juste quelques traces d'humidité sur les cuisses, sèches en 5min une fois sous la tente. Idem sous des averses de courte durée (< 2-3h).
Dans le cas d'une utilisation classique le pantalon rempli donc parfaitement sa fonction.J'ai néanmoins pu cerner ses limites dès ma première utilisation : départ du Cap Nord fin Mai, 5°C au thermomètre, 8h de marche (31km) sous une pluie glaciale couplée avec un vent à décorner les bœufs, la neige et même la grêle ! Le soir au bivouac mon pantalon était mouillé par endroits, sur la face avant des cuisses principalement. J'ai cru au départ que c'était dû au fait que j'avais tardé à enfiler le Tumalo
(vent fort et crachin la première demi-heure) et donc que mon pantalon rando était resté humide. Or même constat à chaque fois que j'ai eu de la pluie couplée à du vent fort
- souvent de face ou sur les flans - alors que mon pantalon de rando était sec au départ.
Au bout de quelques heures le Tumalo, complétement saturé, finissait immanquablement par percer sous la pression combinée du vent et de la pluie. C'était gérable tant que le traitement déperlant de mon pantalon en polycoton était actif
(Nikwax) mais ça s'est avéré de plus en plus problématique à mesure que ce traitement disparaissait et que le Tumalo se fatiguait... si bien qu'à la fin du trip au bout de même pas une heure dans ces conditions le Tumalo jetait l'éponge pour en devenir une à son tour et je me retrouvais rapidement trempé.
Tumalo Storm Pant saturé par l'effet conjugué de la pluie et du vent → Couche inférieure trempée.À noter également que je n'ai pas subi d'orage ou de grosse averse durant ce périple mais en extrapolant à partir des constats faits sur le terrain je pense pouvoir dire sans trop me tromper qu'un Tumalo Storm Pant neuf ou en début de vie peut sans problème résister à une pluie de ce type le temps de se mettre à l'abri (< 2h). Plus longtemps et il percera. Un pantalon déjà bien étrenné et dont le traitement d'imperméabilité n'a pas été réactivé ne fera quant à lui pas long feu.
→ Lors de traversées de coupures humidesPar coupure humide j'entends ici les gués, c'est à dire les traversées de rivières à pied. Vous allez me dire "Ok, mais en quoi ça concerne le pantalon de pluie ça ? Pour traverser une rivière on retire son pantalon, on chausse des sandales et
Yeee Ha ! on y va cul nu, non ?" Et effectivement c'est ce que fait le commun des mortels mais si l'on a des guêtres et des chaussures imperméables alors il est possible de traverser sans se déshabiller, en enfilant le pantalon de pluie par dessus tout ça. Le secret étant d'avoir des morceaux de cordelette, des sangles, des élastiques ou encore des morceaux de chambre à air pour solidariser le tout au niveau des chevilles. Si l'imperméabilité du pantalon est suffisamment bonne on peut traverser des gués jusqu’à l'aine tout en conservant son pantalon de rando et ce qu'il contient. C'est une solution réellement efficace qui permet de gagner beaucoup de temps et d'avoir l'impression de véritablement se jouer des obstacles. C'est la solution adoptée par de nombreux scandinaves, mais avec des cuissards de pêche, avec un pantalon imper/respi c'était pas vraiment gagné d'avance. C'est pourtant comme ça que j'ai franchi pratiquement tous les gués, même les plus profonds et croyez moi il y en a eu un sacré paquet !
Il s'agit d'une utilisation détournée, très en dehors des limites d'utilisation du Tumalo et pourtant il a assuré lors de toutes les traversées ! Ma couche du dessous
- un pantalon en polycoton - n'a jamais pris l'eau à travers le pantalon, même lors des gués puissants où, loi de Murphy oblige, l'eau m'arrivait à mi-cuisse voir à la taille par deux fois.
Lors de ces sollicitations brèves mais très intenses le Pertex Shield DS s'est montré parfaitement imperméable. Il aurait surement fini par prendre l'eau si j'étais resté plus longtemps dans le courant mais pour des traversées suffisamment rapides c'était parfait. Les zips eux laissent passer l'eau. Ce n'est pas un problème lorsque l'on utilise des guêtres hautes
(sous le genou) mais avec des chaussures suédoises à tige haute de type Lundhags s'utilisant sans guêtres, ça devient problématique puisque le zip monte un peu plus haut que la tige... C'est à ce point de vue et devant le peu d'usage que je fais des zips que je m'en serais bien passé.
http://s111.photobucket.com/player.swf?file=http://s1109.photobucket.com/albums/h437/CKFanch/Tumalo%20Storm%20Pants/P1040394.flvIllustration du principe lors de la traversée d'un petit gué.→ Face au BushwhackingLe
"Bushwhacking" c'est le fait de devoir progresser à travers une végétation dense. Quand cette dernière est mouillée voir détrempée, ce type de progression met l'imperméabilité d'une protection de pluie à rude épreuve. Lorsque l'on force la végétation pour avancer, celle-ci exerce en retour de fortes pressions sur le pantalon, beaucoup plus que ne le ferait l'action conjuguée d'une pluie et d'un vent fort. Du point de vue de l'imperméabilité ce type de progression est comparable à des conditions extrêmes (tempête, gros orage, etc.). Il faut un indice d'imperméabilité véritablement élevé pour rester sec !
Durant ces 1500km au delà du cercle j'ai souvent eu à faire du bushwhacking dans de la végétation humide, le plus souvent dans les buissons, les herbes hautes ou en forêt, sous la pluie ou juste après. Certaines journées je n'ai fait pratiquement que ça ! En Laponie les sentiers à travers bois et forêts ne sont généralement pas plus larges qu'une sente d'animaux ce qui impose souvent de forcer le passage...
Quelques exemples de "Bushwhacking". Imaginez-vous* en train de progresser là-dedans après une bonne drache, voire carrément sous la pluie...* Ben ouais, dans ces conditions je pensais à tout sauf à prendre des photos. Faut dire que mon APN craint l'eau aussi...Dans ces cas là, comme on pouvait s'y attendre, pas de miracle.
Le pantalon perce très rapidement. D'autant plus vite si la progression se fait sous la pluie, donc à travers une végétation littéralement détrempée. C'est tout à fait normal, le Pertex Shield DS n'a pas prétention à résister à ce type de sollicitations, qui dépassent de loin son imperméabilité affichée de 10 000mm. D'ailleurs peu de pantalons imperméables sortent la tête haute de ce genre de situations, même les plus performants peuvent se voir dépassés. Néanmoins il s'agit de conditions qu'il est possible de rencontrer lors de randonnées classiques donc il est toujours bon de savoir qu'avec le Tumalo Storm Pant le temps sera compté avant d'avoir les jambes mouillées
→ DurabilitéSi on fait abstraction de la robustesse, l'imperméabilité est le facteur prépondérant dans la détermination de la durabilité d'un vêtement de pluie. C'est en effet sa capacité à protéger le porteur des intempéries qui détermine sa durée d'utilisation sur le terrain (attention je ne parle pas de durée de vie).
Cette durée est définie en gros à partir du moment où le vêtement n'est plus imperméable.J'estime dans mon cas cette durabilité à 120 h d'utilisation étalées du 26/05 au 14/06, date à laquelle la perte d'étanchéité a été constatée. Ces heures d'utilisation incluent les sollicitations précédentes : plusieurs journées passées intégralement sous une pluie faible à très forte (action du vent), de très nombreux gués et plusieurs traversées de végétation dense détrempée, parfois abrasive, ainsi que le port du pantalon comme protection face à la boue et à la saleté.
La perte d'efficacité s'est faite par étapes, d’abord par une altération puis une perte complète de la déperlance, ensuite par une diminution progressive de l'imperméabilité
(temps de protection de plus en plus court) jusqu'à un état où la protection assurée n'était plus notable. Ce stade pose la limite de la durée d'utilisation sur le terrain, c'est à dire la période pendant laquelle le produit assure correctement ses fonctions en l’absence de tout entretien ou traitement particulier
(lessive, traitement imperméabilisant ou déperlant par exemple). Au delà de ce stade le pantalon n'était plus suffisamment imperméable pour me protéger, 20h d'utilisation supplémentaires m'ont confirmé que la limite de durabilité était atteinte.
Dans le contexte bien particulier de cette randonnée/test, la durabilité du Tumalo Storm Pant a été d'environ 120h. Cette valeur est purement factuelle et je me garderai bien d'extrapoler, tout dépend de l'utilisation faite et du contexte. Ici le pantalon a quand même été poussé dans ses retranchements. Néanmoins il est toujours bon de fixer un chiffre à titre de comparaison
NB : Atteindre les limites de la durabilité du produit ne signe pas nécessairement son arrêt de mort. La durabilité n'est pas toujours synonyme de durée de vie. Cette dernière est définie par une perte irrémédiable de l'efficacité alors que dans le cas de la durabilité l'efficacité peu parfois être restaurée par lavage ou traitement du produit (cf. Entretien).RespirabilitéÀ l'effort j'ai surtout porté le Tumalo sous la pluie et dans ces conditions je n'ai pas trop prêté attention à la respirabilité. Les "sessions" pluie ayant été assez longues et les températures ressenties souvent basses, la respirabilité n'était pas un facteur remarquable. J'ai néanmoins porté quelques fois le pantalon par temps clément à chaud pour me protéger des éclaboussures et saletés (marécages, boue, végétation humide) et vu que je marche vite, là oui, la respirabilité est un facteur qui compte. Surtout quand le pantalon est fermé par des guêtres.
Alors ? Ben pour être honnête rien de transcendant. À l'effort ça chauffe et le pantalon ne pouvant pas être ventilé
(hormis la poche mais c'est négligeable) c'est la membrane qui doit assurer tout le boulot. Or en l'absence de ventilations les performances du Pertex Shield DS, bien qu'honnêtes, ne sont pas suffisantes pour assurer une respirabilité vraiment efficace. Il fait vite chaud sous le Tumalo et une partie de la vapeur dégagée condense sur la membrane, cependant je n'ai pas souvenir que ça ait été une étuve pour autant. À noter que dans ce type de situation - port du Tumalo à l'effort par beau temps - les jambes de mon pantalon de rando étaient remontées jusqu'au genou ou converties en short, ceci explique peut-être cela. Mais amha avec un pantalon d'indice de respirabilité inférieur j'aurai transpiré.
Donc pour moi la respirabilité du GoLite Tumalo Storm Pant est juste correcte. Pas assez bonne pour évacuer efficacement la vapeur d'eau produite par le bas du corps et réguler la température, mais suffisamment pour éviter un phénomène d'étuve.À noter également qu'il est possible de ventiler le bas du pantalon en ouvrant les zips, mais les occasions d'utiliser cette option sont rares. Normalement si on porte le Tumalo ce n'est pas pour rien
Pouvoir coupe-ventLors de ces 2 mois en Laponie j'ai utilisé quelquefois le Tumalo pour son pouvoir coupe-vent. Lors d'une journée froide et venteuse au début du périple, puis régulièrement lors de journées venteuses sous une pluie intermittente qui m'obligeait à garder le pantalon et épisodiquement lors des bivouacs, pour pouvoir manger dehors sans me refroidir sous le vent.
De ce côté là, rien à redire. On est en face d'un tissu Pertex et ça se sent. La réputation de Pertex s'est bâtie sur la qualité de leurs tissus coupe vent et le Pertex Shield DS ne démérite pas sur ce paramètre. La coupure est nette, une fois le pantalon enfilé le vent est véritablement stoppé et le bas du corps peut se réchauffer. Dans ce cas précis l'efficacité du tissu se voit complétée par le design puisque l'absence de ventilation renforce ici l'étanchéité à l'air. Cette efficacité est vraiment appréciable en statique lorsque l'échauffement musculaire ne vient plus compenser le refroidissement du corps.
RobustesseC'est LA grosse surprise du test ! D'autant plus que c'est le paramètre sur lequel je misais le moins.
Je ne donnais pas cher du Tumalo sur le terrain et j'avais tord.

Pourtant on ne peut pas dire que tout ait vraiment bien commencé...

Dès le premier jour d'utilisation plusieurs trous sont apparus au niveau de l'élastique au bas de la jambe gauche, surement du fait du frottement sur les boucles métalliques des chaussures. Ça n'augurait vraiment rien de bon, mais ça n'a pas évolué. RAS par la suite. Puis lorsque j'ai utilisé les guêtres pour la première fois au-dessus du pantalon, des traces d'usure sont immédiatement apparues sous les genoux du fait de l'abrasion générée par le frottement des guêtres. Usure de très mauvaise augure encore une fois. Mais là aussi ça n'a pas été plus loin et ce malgré une utilisation très fréquente des guêtres ! Ces traces d'usure visibles sur les photos précédentes ont été les seules et uniques observées sur le pantalon durant ces 2 mois !
Quand j'ai constaté que le pantalon se défendait plus qu'honorablement, j'ai commencé véritablement à l'utiliser sans réserve. Par mauvais temps le pantalon était au-dessus des guêtres, il était donc en première ligne et je ne lui ai rien épargné : traversée de végétation dense parfois abrasive, pierriers, boues, etc. Et il n'a pas bronché, pas d'usure, pas de déchirure, pas de trous, rien !
Vraiment j'ai été et suis toujours bluffé. Le Tumalo en a vraiment dans le ventre, on reconnait là le savoir faire de Pertex, ils ont trouvé un excellent compromis entre légèreté et robustesse. Comme quoi, n'en déplaise aux grincheux les produits destinés à la MUL
(Marche Ultra Légère) ne sont pas nécessairement fragiles...

Qui a dit que légèreté et solidité ne pouvaient aller de pair ? NB : Bien-sûr si vous bourrinez dans les ronces le Tumalo en ressortira avec des séquelles, tout comme un pantalon Hard-Shell costaud ou un cuissard de pêche en Nylon Ripstop enduit PU bien lourd. Y'a des limites hein ! Et ne dites pas que c'est évident, je vous connais ! Y'aura toujours un mécontent pour dire que c'est de la camelote parce que le pantalon s'est déchiré sur un passage de barbelés...
Vitesse de séchagePar définition un vêtement de pluie est un vêtement qui est souvent mouillé. Par contre quand il est dans le sac c'est mieux qu'il soit sec. De plus un stockage ou un état trop longtemps humides accélèrent le vieillissement des membranes, par délaminage des films polyuréthane notamment. C'est là que la vitesse de séchage revêt toute son importance. Et puis faut avouer que c'est toujours plus agréable d'enfiler un pantalon sec qu'un pantalon froid et humide, ça évite aussi de mouiller son pantalon de rando avant d'affronter la pluie

La vitesse de séchage du Tumalo était excellente au début : porté, le pantalon était sec au bout de 30min au bivouac.
Elle a ensuite diminué au fur et à mesure que le traitement déperlant disparaissait, puis quand l'imperméabilité s'est détériorée. Mais tant que le pantalon était imperméable, elle est toujours restée correcte. Le Tumalo était sec après une nuit laissé en vrac sous l'abside du Shangri-La 1 et exposé au soleil ou au vent il était sec après 20 à 40 minutes environ. Sa couleur noire est un véritable plus pour le séchage au soleil et si l'on bénéficie aussi de l'effet conjugué du vent, alors le séchage n'en sera que plus rapide.
La vitesse de séchage a par contre pâtit de la perte de l'étanchéité. À l'issue des journées de pluie le pantalon n'était plus mouillé mais trempé et par conséquent beaucoup plus difficile à sécher. Laissé à sécher sous l'abside il était encore mouillé le lendemain, laissé à sécher plus d'une heure au soleil et au vent il était encore humide au moment de faire le sac, ce qui m'obligeait à le sortir lors des pauses pour continuer le séchage.
La durabilité de ce facteur est donc étroitement liée à celui de l'imperméabilité.Lors de journées de pluie en continu et d'humidité ambiante très élevée, j'ai parfois eu l'occasion de
sécher le pantalon au près d'un poêle à bois. Dans cette configuration le pantalon, aidé par sa couleur noire qui absorbe efficacement les radiations, sèche très rapidement. Mais bon le poêle à bois c'est une solution de planqués
EntretienSur le terrain je me suis juste contenté de brosser le pantalon de temps en temps quand il était sec pour éliminer la saleté. La pluie se chargeant du reste. Ça s'est avéré suffisant, le pantalon n'avait pas un aspect nickel chrome mais il était débarrassé du plus gros. Ce type d'entretien est nécessaire pour prolonger la durabilité d'un produit.
À l'issue de ces 2 mois en Laponie le Tumalo Storm Pant était bien crade et plus du tout imperméable donc il a d'abord fait un tour en machine en suivant les conseils d'entretien et en utilisant de la lessive Techwash. Le pantalon en est ressorti propre comme un sous neuf et RAS, pas de délaminage du film PU ou autre. J'ai ensuite traité le Tumalo au Nikwax TX-Direct, un produit imperméabilisant destiné aux vestes et pantalons techniques à membrane, toujours à la machine. Pour ce faire j'ai suivi les conseils inscrits sur la bouteille en m'assurant qu'ils étaient en accord avec les recommandations données par GoLite. Le pantalon en est ressorti pratiquement comme neuf, le traitement lui a donné une nouvelle jeunesse. Pour finir j'ai activé/renforcé le traitement déperlant et imperméabilisant en repassant le Tumalo au fer froid (synthétique, 110°C).
La déperlance est réactivée comme au début, l'imperméabilité semble revenue. Étant donné que la membrane et le tissu extérieur n'ont pas été dégradés par ces 2 mois d'utilisation intensive, je pense que le pantalon va pouvoir reprendre du service même si amha la durabilité sera de plus courte durée.
Plage d'utilisation du GoLite Tumalo Storm Pant
Efficacité du pantalon GoLite Tumalo Storm Pant en fonction des conditions climatiques : 5 = Très bonne ; 4 = Bonne ; 3 = Moyenne ; 2 = Faible ; 1 = Nulle ou extrêmement faible.* Dépend de la durée de la contrainte.Tableau donné à titre purement informatif, c'est empirique hein !
NB: les colonnes Bushwhacking et Coupures humides sont indépendantes de la colonne Vent.Conclusion

Le GoLite Tumalo Storm Pant est un très bon pantalon de pluie pour randonner en 3 saisons dans nos contrées. Il s'avérera également idéal pour les sorties nature en forêt ou à la campagne, il protègera efficacement de la pluie, du vent et de la saleté. Très léger et compressible c'est un excellent fond de sac, on n'hésitera pas à l'emporter et à l'utiliser. Ce serait en effet dommage de se priver d'un tel rapport poids/encombrement/efficacité. Surtout que le Tumalo est beaucoup plus robuste qu'il n'y paraît, si bien que l'on peut vraiment l'utiliser sans appréhension

Son efficacité sera par contre limitée pour des conditions plus engagées, il vous protégera pendant quelques heures le temps de vous mettre à l'abri mais au delà la protection apportée sera insuffisante. S'il est utilisé régulièrement dans des conditions éprouvantes sa durabilité se verra réduite. Il faudra en accepter les limites ou se diriger vers une solution plus performante, surement plus lourde, et peut-être plus chère.
 | | Les +
- Le poids ! Tout léger, inférieur à 200g en taille M

- Une compressibilité et un volume au top !
- Une robustesse vraiment mais alors vraiment surprenante pour un produit aussi léger

- Un design simple, épuré, agréable et fonctionnel.
- Très bon rapport poids/solidité/efficacité dans le cadre d'une utilisation normale.
- Un prix abordable pour un produit technique UL (environ 80€).
Les –
- La respirabilité pas terrible du Pertex Shiels DS, surtout en l'absence d'aérations ou ventilations.
- L'imperméabilité qui fait défaut rapidement quand l'utilisation se fait plus engagée.
- Le Pertex qui s’imbibe vite une fois le traitement déperlant disparu.
- Le temps de séchage beaucoup plus long dans le cas des deux points précédents.
- L'absence de braguette

- La première impression concernant la solidité du Pertex Shield DS (balayée rapidement une fois sur le terrain).
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Suite à son passage en machine et au traitement imperméabilisant le Tumalo Storm Pant est de nouveau apte au service. Tant que je pourrais lui faire subir ce genre de cures, je ne suis pas prêt de le laisser tranquille. Oh que non!

À s u i v r e . . .