@ Karto
Je considère la montagne d'office comme un milieu difficile, ou "délicat", parce que :
- les secours ne sont pas toujours joignables, loin de là ...
- un poil casse gueule quand même ... les entorses, cela n'arrive pas qu'aux autres
- phénomènes météo plus violents qu'en plaine
Pour les entorses, un bon bandage fait une sacrée différence si on doit se traîner pendant une paire d'heures ...
Un anti-douleur aussi. Pour les grosses écorchures ... ben, j'aime autant soigner convenablement tout de suite, surtout pour les blessures à la main.
Ça pèse rien grand chose, cela ne prend pas beaucoup de place, et, de toute façon, à la journée le sac est léger ...
C'est personnel évidemment. Disons que j'ai beaucoup donné en matière d'entorses, de plaies et de bosses, quand j'étais encore jeune .
Pour le reste, c'est le raisonnement "balade à la journée => moins de précaution" qui me turlupine un peu.
Exemple typique donné récemment par notre amie Nävis :
Prémices :
Au programme : petite rando tranquille en moyenne montagne, fin juin, dans le massif de la Chartreuse. Entre 850m et 1400m, pas de difficulté particulière (pas de passage aérien ou non balisé). A l’origine de l’envie, une proposition de ballade dans le parc naturel régional. Je rajoute 50% au temps prévu et je me décide. La carte explicative de la rando familiale proposée est téléchargée et imprimée. Le sac est prêt la veille au soir, avec la carte IGN 25’000 au fond du sac (on ne sait jamais!). J’hésite encore, chaussures basses ou souliers de montagne ?
Prévision météo aux infos régionales le soir. Beau le lendemain, pas trop chaud, quelques nuages en milieu de journée, risque d’orage localisés en début de soirée. Vu que je prévois un départ tôt le matin, et que le temps « recalculé » devrait me permettre un retour en milieu de journée, c’est bon.
Grain de sable :
Mais … c’est quoi ce balisage de m*** !
Je ne vais pas tout citer, et j'espère que Nävis ne m'en voudra pas d'utiliser son récit pour illustrer le genre de galères qui peuvent arriver à tous .
Nävis n'est pas n'importe qui ... Donc, malgré la fatigue, malgré l'orage, malgré le stress, elle s'en est sortie sans casse. Elle avait quand même dans son sac de quoi retomber sur ses pattes ( vêtements, boussole, carte IGN & savoir faire ...), ce qui est loin d'être le cas de tous les touristes qui partent en "balade familiale par beau temps".
Il y a eu un simple enchaînement de deux galères tellement banales :
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difficulté d'orientation ... trop de confiance au départ dans la carte "rando familiale". Je gage que si Nävis était partie sur un trip plus sérieux, directement branchée carte IGN et boussole, cela ne serait pas arrivé. Mais, elle est partie sur la base - sur le modèle mental
: "balade facile". Problème d'orientation => retard, stress, fatigue accrue ...
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dégradation météo imprévue ... les orages se sont déclenchés beaucoup plus tôt qu'annoncé. Cela, combiné au retard => Nävis a pris un orage => vent, averse, froid => nouvelle perte de temps, sentiers mouillés, fatigue ("Je suis crevée"), pression pour rentrer (gohomeitis - on en parlait il y a quelques temps sur le forum).
Tu ne trouves pas qu'on avait là les ingrédients habituels pour une galère vraiment sérieuse :
Fatigue + sentiers glissants => entorse => impossibilité d'avancer, retard accru, nuit dehors ...
Il suffirait d'ajouter un sérieux coup de froid pendant la nuit, (ou une ballade tout aussi gentille, juste 1.000 m plus haut) et on a le scénario habituel menant aux hypothermies graves, pour peu que l'on ait pas dans son sac de quoi survivre à une nuit froide (feu, abri, vêtements).
Faut se méfier comme de la peste des randos faciles !