En matière d'activités de pleine nature, la théorie du risque accepté n'est pas retenue par la loi.
Entendez par cette théorie l'acceptation tacite du pratiquant de s'exposer à un risque par son adhésion à l'activité.
En somme, le judoka pourra s'attendre à une foulure, le boxeur à un nez cassé, le rugbyman à une entorse etc.
Par contre, la pratique d'une activité en milieu naturel (les activités de pleines nature) sont exclues de ce principe, la jurisprudence s'est toujours opposé à cette application, en particulier en matière de sports de montagne.
- parce que par nature les activités de pleine nature, dans leur usage normal n'imposent pas la présence de coups, contacts...
- parce que accepter les risques objectifs n'admet pas accepter les erreurs d'appréciation ou la prise de risque d'un leader ou d'un tiers
(= vous connaissiez le risque donc vous n'aviez pas a y conduire quiconque)
- parce qu'il existe une forme de contrat, des rapports équivalent : encadrant-encadré, autorité-suivant, ou même évidemment guide-client
Cependant, en principe le juge recherche à connaitre le niveau de la victime pour appréhender son implication dans la prise de risque 'consensuelle'.
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Le tribunal civil de Grenoble (04 octobre 1962,JCP 1962,II,n° 13062, note Rabivitch) l'avait très nettement affirmé:"la théorie du risque accepté n'est admise que si, par son comportement même, et de son propre chef, la victime a créé des risques dont par avance elle a accepté les conséquences". Un alpiniste pourrait consentir et d'ailleurs pourrait-il faire autrement? - à accepter les risques non maîtrisables, dits"risques objectifs". Mais il est inconcevable qu'il accepte par avance l'accident issu d'une erreur d'appréciation d'un de ses homologues.
" source: "droit-montagne.eu"
A travers cela vous aurez saisi la fragilité du jugement de l'appréciation du risque. Quoi de plus flou et insaisissable que la notion de risque lorsqu'il est même scientifiquement impossible de le quantifier...
Un prof de droit, au fil d'une intervention nous avait prouvé par un argumentaire technique précis que, en poussant un peu la technique juridique, les métiers de guide ou d'AeM se retrouvaient finalement tout simplement illégaux par le fait même de leur existance!
Pensez... conduire de parfaits ignorants dans un milieu dangereux par nature pour du loisir et de l'argent...
Ajoutez à cela une méconnaissance à peu prés générale des hommes de loi sur les pratique de pleine nature et le convenu social que la prise de risque n'est pas raisonnablement acceptable, complétez par l'avidité mécanique des assureurs et vous aurez au final ce sentiment de se retrouver face à une sorte d'inquisition largement relayée par le monde des médias.
Dans ces conditions, inutile de chercher plus loin la fuite des cadres bénévoles et la dépréciation des activités de pleine nature...De héros dans les années 60 les alpinistes sont devenus irresponsables et inconscients, et la justice semble en avoir pris bonne note.
Reste que cet état un peu sombre doit encourager à se border et à trouver un certain bon sens dans nos préparations de sortie et dans leur exécution. Disons que c'est une pression supplémentaire pour nous forcer à diminuer le risque et à automatiser certaines tâches.
Météo, fond de sac, moyen de communication, informations diverses... autant de points à cumuler pour démontrer que vraiment, si il y a eu un pépin, c'est que c'est la faute à pas de chance ou une maladresse du personnel impliqué...
Enfin je termine en précisant que les décharges sont considérées comme nulles puisque ne retirant pas votre responsabilité au sens de la loi. (contrairement a certains pays ou, pour plonger j'ai déjà du signer une décharge de l'encadrement 'y compris en cas de faute de l'encadrant ou de la structure!')...