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@ moleson : je ne dissocie rien du tout. La citation que tu fais de mon texte est un peu parallèle au sujet, et est plutôt une gueulante sur un aspect du forum qui me dérange d'une part, et la raison de mon non partage des textes d'autres part. L'emplacement de cette exergue est assez maladroit, je supporte moi même extrêmement mal les arguments du type, oui mais toi, il y a pire ailleurs ou d'autres le font. C'était un rebond sur le mot terrorisme employé par bartlett et tes propres mots : "meurtre comme action politique" que j'interprète différemment maintenant à la lecture de "violence comme discours politique". J'ai assimilé les deux, j'aurais pas du. Parler de terrorisme sans parler de politique me parait compliqué. J'ai simplement voulu éviter au forum une surdose dont il n'a pas besoin ces temps ci.
On peut parler d'un sujet avec des prémisses différentes. Prenons le sujet initial...
Si on discute le livre de Jared Diamond "Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie" on ne va pas avoir les même réactions qu'avec les textes/interview de Kaczynski. Même si finalement on va discuter des même problèmes. Dans le premier cas l'homme Jared Diamond ne va pas occulter le débat comme va le faire l'homme Kaczynski. Ce dernier à écrit un manifeste extr^me, à vécu de manière extrême (selon nos canons) et a fait des actes extrêmes.
Pour prendre un autre exemple. Si je veux lancer le sujet du vécu du soldat pendant la première guerre mondiale. Je peux prendre le livre "Orages d'acier" de Ernst Jünger ou "A l'ouest rien de nouveau" de Erich Maria Remarque. Les deux ouvrages sont absolument remarquable et d'une rare authenticité. Mais dans un forum germanique, très rapidement on va arriver au point Goodwin sur la personnalité de Ernst Jünger. D'une part en raison d'un passage de son livre ou il décrit une exécution sommaire qu’il a effectuée (normalement censuré dans les éditions récentes) et d'autre part son rôle ambigu durant la période nazie.
Tous ceci pour dire, le choix du texte, de l'homme pour traiter un sujet est loin d'être innocent et s'est quelque peu se défausser en reprochant aux intervenants un manque de culture de la discussion quand l'auteur et ses textes sont un brulot.
La preuve d'ailleurs ici ou très vite deux personnes ont eu des réactions épidermiques l'une à l'opposée de l'autre.
Alors oui on peut prendre un auteur comme Kaczynski pour dynamiser la discussion, mais il faut alors accepter que le débat aura des pointes et soit chaotiques.
Bon fin du HS
En revanche : tu dis que ses conclusions sont terrifiantes tout en leur reconaissant une logique. Sauf que ce n'est pas en se disant qu un truc qui fait peur n'existe plus qu'il disparait de la surface. Du coup ce qui m'intéresse, c'est de savoir à quel moment tu décroches (l'exercice socratique), à quel moment tu te dis que l'argument n'est plus bon et avalide la conclusion. Comme je le disais plus haut, c'est très lisible dans l'interview, lui même est un peu dépassé par ses propres conclusions et pas spécialement réjoui mais il a pas l'air de savoir quoi faire d'autre.
Avant de répondre, je vais te parler de moi, car comme tout le monde mon discours est le fruit d'un certain vécu.
Je me revois encore à 8 ans en train de regarder depuis la terrasse sur la Gruyère (le Moléson) et voir gentiment le ruban d'asphalte de l'autoroute dévorer le paysage. Puis une énorme battisse (entrepôts pour les réserves de guerre) sortir de terre. Puis au cours des années, tous les chemins de terre, bétonnés, mes petits coins secrets comme gamins devenir des lieux de villégiature pour promeneurs. Il y 8 jours je suis monté sur la Vudallaz (une montagne qui donne un point de vue magnifique) et j'ai regardé tristement l'invasion tentaculaire du béton et de l'asphalte, ne laissant bientôt plus un m2 de nature. Et parallèlement la société s'est radicalement transformée, s'urbanisant et perdant ses racines terriennes.
Cette évolution n'est pas étonnante, mon pays est riche et sa population à quasiment doublée entre ma jeunesse et aujourd'hui.
A 10 ans, les premières discussions en famille sur le rapport du club de Rome, "The Limits to Growth", bien avant que l'écologie ne soit récupérée par des gauchistes en mal d'idéologie (chute du mur de Berlin 1989). A l'époque je m'était lancé dans la constructions de four solaire en collant du papier alu sur un parapluie pour en faire réflecteur et je dévorais les revues écolo de l'époque.
Parallèlement une famille qui a vécu la dictature nazie et un père enrôlé dans la Wehrmacht à l'âge de 16 ans et envoyé sur le front de l'est. De ceci s'est dégagé une grande culture de discussion politiques et un refus absolu des idéologies totalitaires et un amour pour la démocratie. Dans ce contexte, dans une démocratie qui fonctionne, il est pour moi inacceptable d'utiliser la violence pour faire passer ses idées. Le concept démocratique est justement la possibilité de faire changer les choses en convainquant les autres et pas en les tuants. Si la société dans laquelle on vit à finalement pas la même vision que soi même, il faut vivre avec.
La seule raison qui me ferais prendre les armes (et je pense avec un certaine efficacité) serait l'établissement d'une dictature ou l'envahissement de mon pays.
En ce qui concerne le texte de Kaczynski, c'est pas parce que il y a une logique interne que c'est juste et encore moins utilisable. Le Capital de Marx (c'est vraiment long à lire...
) a une logique interne. Les écrits de Friedrich Engels idem. Et même "Mein Kampf" de Hitler dans le contexte de l'époque et pour l'Allemagne, avait sa propre logique, d'ailleurs on l'a oublié mais Hitler au début était quasiment adulé comme un demi Dieu et c'est assez perturbant de voir dans des films d'époques la ferveur populaire qu'il déclenchait.
S'il est vrai que les problèmes actuels sont le fruits du développement technologique il est tentant de les résoudre en supprimant cette technologie. D'ailleurs c'est facilement faisable, il suffit de faire exploser quelques bombes atomiques en haute altitude au dessus de l'Europe et des Etats-Unis pour que nous soyons projeté au 18ème siècle. Le résultat sur le terrain ne risque pas vraiment de plaire à tout le monde.
En fait on exactement dans les solutions simples, comme le communisme rendait tout le monde égal ou le nazisme établissait la suprématie terriroriale et de race de l'Allemand. Sauf que on connait bien le résultat des solutions simple.
La solution de Kaczynski est exactement du même tonneau.
La technique est le problème et en même temps la solution. Nous avons les solutions techniques, pour produire une énergie renouvelable, nous avons des solutions pour économiser de l'énergie. Nous avons les solutions pour ne plus polluer et revitaliser ce que nous avons détruit.
Le problème n'est pas la technique, le problème c'est nous même.
La solution ? Celle des petits pas...Aujourd'hui on sort du nucléaire (fait pour l'Allemagne et la Suisse), demain nous forçons les énergie renouvelable. Après-demain on remet en cause le dogme de la croissance économique à l'infini etc..
C'est pas très sexy, ça n'a pas le romantisme du grand soir, mais ça marche.
Pour le thème de David. C'est aussi chaud-chaud si je commence à décrire les mécanismes de mise à feu de paquet et de lettres piégés. Mais quand on reçoit un paquet non commandé d'une source inconnue, il faut se poser des questions.
Moléson