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Stages de survie CEETS

Auteur Sujet: Transport d'une personne sur le dos à l'aide d'une corde de montagne en huit  (Lu 12227 fois)


07 juin 2011 à 14:19:17
Réponse #1

Baptiste


Bonjour,

AMHA, pas besoin de rouler la corde en 8 au sol, il suffit de la rouler en "oreilles de cocker" et de faire le noeud de corde au milieu. On a alors un 8...

Merci pour le tuto !

Baptiste
La vie est étrange parfois, on ne veut pas partir loin de ceux que l'on aime mais on ne veux pas non plus revenir en laissant ceux que l'on a appris à aimer...   Moi

07 juin 2011 à 23:25:27
Réponse #2

mazel


 Mouais, facile avec une peluche..

Petit exemple vécu dans l’année 197x..

 A cette époque j'aidais des voisins à transporter à dos les trosses de foins en montagne, et déchargeais du camion les sacs de ciment de 50 kg par deux pour aller plus vite...
 
 J'ai utilisé deux fois avec succès la technique de corde lovée en huit sur un bon trajet. L'aventure ici se passe en Oisans au retour du Glacier de la Temple, presque arrivée au refuge de Temple Ecrins. Une jeune femme de notre groupe se pète la cheville contre un bloc de rocher, par marche inattentionnée en fatigue de fin de course. Elle arrive cependant à redescendre, à moitié portée à califourchon, à moitié très douloureusement à cloche pied jusqu'au refuge. Après récup de nos affaires, collation, et un léger bandage, elle ne peut remettre le pied dans sa godasse. La cheville est enfle comme une baudruche. Nous avisons de sa redescente.

 Prévenu par radio téléphone de l'époque, le muletier avance sa livraison de boissons au refuge inférieur et viendra à notre rencontre en bas de la grosse descente.

 Retrouver la bonne longueur de brassée des huit de corde est assez difficile en situation. Il m’a fallu trois fois avant de trouver la bonne, aidé par pleins de conseils amis. Les tentatives de faire des huit directement a été abandonnée car la corde vrillait tant et plus. J'ai donc lâché des anneaux normaux, comme je sais bien les faire de manière réguliere, et à chaque tour à terre le coéquiper synchro le croise en huit au fur et à mesure de son dépôt. Très pratique et guère plus long pour éviter le tas de nouilles.
 
 C'est moi 1,765 m 68 kg qui m'y colle pour la descente. La femme, mains autour de mon front, est un poids plume en comparaison de la charge de ma montée de l'avant veille (claie de deux bouteilles 13 kg de gaz ménage pour le refuge, plus mon sac plein de bouffe pour deux jours et quincaillerie d'escalade). Les derniers tours de la ficelle ne sont pas enroulés, mais réservés pour une assurance à double sous ses bras et mon torse, pour éviter une chute en cas de perte de conscience ou déséquilibre par déport vers l’arrière.  On avance doucement sans broncher, et la pointe du piolet long de l'époque est un plus indéniable dans les retournements de lacets acrobatiques de ce raide sentier de 500 mètres de dénivelé.

 Plus l’assise est haute, mieux c’est. De toute façon, elle sera transportée de manière bientôt inconfortable pour elle. L’assemblage se détend et la bonne répartition indolore des cordes au départ glisse sous ses cuisses. Soit elle est de plus en plus plaquée, cuisses sciées contre mes fesses, soit se reprenant pour retrouver le confort, elle se suspend près des genoux. Je la remonte alors par une reprise de mouvement comme un vulgaire sac à dos. Outre la douleur de sa jambe, que je cogne une fois grâce à Murphy, le moral est bon et le rythme de marche régulier. Deux minis pauses pour l’asseoir sur un bloc ou un accotement de sentier sans réelle mise à terre, et nous sommes vers le puissant ruisseau du Vénéon.

 La prise en charge par la mule du refuge du Carrelet nous a fait gagner plus d'une demi-heure, pour le retour de la dame, coincée sur le dos de l'animal entre les caisses de bouteilles vides consignées, vers le médecin de La Bérarde. Péroné cassé et sa tête déplacée. Niveau confort, la personne nous a avoué avoir bien plus souffert  le dos de l'animal que sur le mien.

 Le port avec corde pliée en huit permet aussi la descente en rappel sans descendeur, que j'ai testé sans problème en exercice réel. J'ai aussi utilisé par la suite en opération de secours, plusieurs sortes de claies mini chaise-cacolets dont l'avantage est que c'est plein de poignées et armatures permettant aux coéquipiers d'aider dans les passages difficiles, voire d'être utilisé comme diable traîneau ou chaise à porteurs. Le matériel a bien évolué sans cesse ensuite, jusqu’aux nacelles et coques moulées actuelles.
 
 Ce mode de transport est évidemment non préconisé aux blessés de grosse chute, mais à des personnes valides. Pensez toujours à l'hémorragie interne ou à la brisure vertébrale invisible, où dans ce cas tous les moyens de rapidité et de professionalisme doivent alors sans aucune hésitation être saisis.


 PS - Une autre technique d’urgence vite mise en oeuvre est d’utiliser le paquet de corde pliage normal, spires de finition bien arrêtées par de bons noeuds. Les jambes du blessé conscient sont passées entre la moitié des anneaux départagés. Les deux autres moitiés également départagées, passées sur vos épaules, servent de bretelles de traction que vous pouvez faire coulisser pour un portage aisé court et rapide à la pompier, le corps en avant. Ceci permet de dégager très rapidement un blessé des jambes d’un endroit qui craint.

 mazel   
« Modifié: 08 juin 2011 à 23:02:00 par mazel »

08 juin 2011 à 11:24:00
Réponse #3

aurochs


Il y a longtemps;.... en stage à l'EMHM, on m'a appris à utiliser des anneaux. A l'époque ils étaient en corde avec épissure !!!

Ensuite, j'ai utilisé des anneaux en nylon. Utile d'en avoir au moins un sur soi avec un mousqueton; c'est quand même pas trop lourd ! et ça peut servir à autre chose.

Aurochs 

08 juin 2011 à 18:27:58
Réponse #4

Ronin2


Bonsoir;

ok ok merci je visualise mieux..C'est bon à savoir...Mais la "charge" n'est-elle pas un peu haute?Avec un risque de déséquilibre un peu plus fort?
Mais j'imagine que plus les boucles sont grandes et moins la "charge" est haute...?

08 juin 2011 à 18:41:17
Réponse #5

mazel



 bonsoir Ronin2

 La peluche ne pèse quasi rien, ainsi juchée en l'air. Avec le poids d'une personne elle se retrouverait bien plus bas, au bas du dos.

 Regarde de côté et tu comprendras, les anneaux sont presque ciculaires, ils devraient être ovalisés bien tendus vers le bas, car ça tire fort quand même un sac de 60 kg!

 mazel

08 juin 2011 à 19:22:06
Réponse #6

mazel


..'où l'idée de faire des 8 très tendus au sol entre deux piquets, piolets etc.

 En fait, ce que je n'avais pas précisé dans le récit, que les deux premières tentatives de faire des huit directement avait été abandonnées car la corde vrillait tant et plus.

 J'ai donc lâché des anneaux normaux, comme je savais bien les faire couremment réguliers, et à chaque tour à terre, ils étaientt vrillés en huit au fur et à mesure de leur dépôt, par le coéquiper . Très pratique et guère plus long.

 mazel

08 juin 2011 à 22:56:46
Réponse #7

mazel


 Je viens faire un édit dans mon texte initial pour expliquer la manière réellement utilisée à deux pour le lovage de la corde en huit.

 ..et rajouter en fin de texte ce gros dièse, des fois que l'on hésite à appeler les secours ou l'hélico.

 Ce transport est évidemment non préconisé aux blessés de grosse chute, mais à des personnes valides. Pensez toujours à l'hémorragie interne et à la brisure vertébrale invisible, où dans ce cas tous les moyens possibles de rapidité et de professionalisme doivent alors sans aucune hésitation être saisis.

 mazel
« Modifié: 09 juin 2011 à 14:48:18 par mazel »

09 juin 2011 à 13:00:31
Réponse #8

aurochs


J'abonde dans le sens de Mazel. perso (hors instruction) je n'ai utilisé que deux fois ce système pour des foulures à la cheville.

En revanche, avec un second anneau, je confectionnais un "bustier" relié à l'anneau du bas par moustifs.

Je précise qu'à cette époque où les baudriers n'existaient pas (ou étaient rares et chers) nous utilisions la sangle en huit et "culotte" avec un moustif pour le rappel. On évitait ainsi de se brûler les fesses et l'épaule.

Aurochs 

10 juin 2011 à 14:06:21
Réponse #9

Ronin2



14 juin 2011 à 23:29:07
Réponse #10

guillaume


J'ai pu tester ce WE grâce à Mrod et Ensuquet : ça marche bien, à voir sur une longue distance maintenant :up:.

a+

15 juin 2011 à 03:20:06
Réponse #11

Balrog


j'ai eu à essayer cette technique pour porter une femme victime d'une mauvaise réception lors d'un parcours de canyoning (double fracture de la malléole!  :( )... sur 9 km, c'est réalisable, mais en se relayant, et avec une sacré condition physique...
« Le bon sens, tout le monde en a besoin, peu l'ont, et chacun croit l'avoir. »
Benjamin Franklin

15 juin 2011 à 10:48:11
Réponse #12

aurochs


Sans vouloir dévier du sujet de ce fil, transporter un blessé, c'est toujours dur ! essayez donc un simple brancardage sur plusieurs kilomètres !

Aurochs

 


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Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
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