Bonjour
Nous parlons ici de Fukushima, moi j'habite à 2500 km de là, à Taiwan, nous parlons ici de risque, de conséquences, je voudrais quant à moi vous soumettre deux petits articles qui abordent l'état des centrales que nous avons ici à taiwan (3 centrales, une 4eme en construction).
Taïwan, l'apprenti sorcier du nucléaire
Taïpei Envoyée spéciale
L'île relance la construction d'une quatrième centrale. Les déchets radioactifs s'accumulent
Si même le directeur du département " sécurité " du Conseil de l'énergie atomique, l'autorité taïwanaise de contrôle du secteur nucléaire, Chen Yi-bin, affirme que la quatrième centrale nucléaire est " un échec total ", il devient clair que le projet n'a plus beaucoup d'appui. Pourtant, terminer la Nuclear Power Plant 4 (NPP 4) - aussi dénommée Lungmen - a été remis à l'ordre du jour depuis l'élection présidentielle du 14 janvier.
Le Kuomintang (Parti nationaliste au pouvoir) s'est en effet engagé à mettre la centrale en service dès 2016 " sous réserve que les conditions de sûreté soient garanties ". Le DPP, parti indépendantiste d'opposition, avait promis, lui, qu'en cas de victoire la quatrième centrale ne serait pas exploitée. L'énergie nucléaire assure 19 % des besoins en électricité de l'île.
A la différence des trois premières centrales taïwanaises, sous-traitées en projets " clés en main " aux grandes entreprises américaines du secteur, General Electric et Westinghouse, la NPP 4 est le résultat hybride d'un processus laborieux supervisé par Taïpower, la compagnie publique d'électricité.
" Taïpower n'avait aucune expérience en centrale nucléaire avant d'être responsable de la NPP 4 ", affirme Aiya Hsu, de l'organisation non gouvernementale Green Citizens'Action Alliance. Ce projet, " mal parti depuis le début ", connut nombre d'interruptions et de reprises, tant techniques que politiques. " Plus le projet s'éternisait, plus il coûtait cher et plus on coupait les coûts ", raconte un employé de Taïpower.
Désormais, la liste des défauts de cette construction inachevée est interminable. Deux hauts responsables ont démissionné fin 2011 pour exprimer leur inquiétude.
Selon la députée d'opposition Tien Chiu-chin, Taïpower avait estimé en 2000 qu'interrompre la construction coûterait 80 milliards de dollars taïwanais (environ 2 milliards d'euros). " Aujourd'hui, elle va finir par coûter quatre fois plus. Avant même qu'elle ne soit mise en service, cette centrale a été déclarée l'une des plus dangereuses du monde par l'Association mondiale du nucléaire ", a déclaré la députée.
Pourtant le risque nucléaire le plus immédiat à Taïwan est lié à l'improbable gestion des déchets radioactifs. Depuis l'ouverture de la première centrale, il y a trente-quatre ans, Taïwan stocke l'intégralité de ses déchets sur place. A cause de sa situation politique compliquée, sans siège aux Nations unies et sans statut d'Etat à part entière, il lui est impossible de les faire retraiter à l'étranger. Ni la Chine ni les Etats-Unis ne souhaitent voir Taïwan récupérer le plutonium extrait des déchets retraités pour qu'il serve à des fins militaires.
Les trois centrales en activité sont ainsi " pleines à craquer " de déchets hautement radioactifs accumulés, non retraités, et qui présentent un danger important en cas d'accident. Les piscines de refroidissement des six réacteurs contiennent aujourd'hui jusqu'à quatre fois les quantités initialement prévues.
Framatome a supervisé au milieu des années 1990 le remplacement des râteliers de stockage de la centrale de Maanshan pour en doubler la capacité. " Nous avons fait appel à des plongeurs américains qui ont sorti les pans des alvéoles un par un. Tout cela, très radioactif, a été débité en petits morceaux à la torche plasma. Nous avons tout confié à Taïpower sans oser demander ce qu'ils allaient en faire ", raconte un témoin de l'opération.
Cette densité exceptionnelle inquiète les scientifiques. Selon Syh-Tsong Chiou, directeur du département carburants au Conseil de l'énergie atomique (AEC), les premières piscines arriveront à saturation en 2014. Il estime que la priorité est d'accélérer la mise en place de stockage à sec, sur site.
Par ailleurs, certaines piscines ont eu mauvaise presse. En juin 2010, le Taïpei Times avait recueilli le témoignage du patron de l'entreprise américaine de plongée, Midco, qui avait eu le contrat de nettoyage des piscines de la centrale numéro un. Selon le plongeur, l'une des piscines était " un vrai dépotoir ", et de citer le bric-à-brac sorti des piscines : tenues et bouteilles de plongée, câbles, déchets divers. Il qualifiait cette centrale de " désastre absolu ".
Quant aux déchets " à faible radioactivité ", le dépôt " temporaire ", construit sur Orchid Island au début des années 1980, est " plein depuis cinq ans ", indique le professeur Peter Chang, président de l'Association pour la protection des radiations qui a mis en évidence, dès 1999, la présence de césium 137 dans les champs de Taro et les rizières avoisinants, indiquant de fortes probabilités de fuites.
Le gouvernement affirme avoir enfin identifié des terrains appropriés pour effectuer un transfert, mais aucune communauté ne veut accueillir ce menaçant dépôt. Taïpei tenterait aussi des négociations avec certains pays pour leur confier ses déchets, mais, même au prix fort, sans succès pour le moment.
Florence de Changy
© Le Monde
Voilà, je ne souhaite pas faire seulement du "bruit" ici, mais aussi apporter un peu de signal: sachez donc qu'ici à Formose, le débat bat son plein: nombreuses manifestations et oppositions notamment d'aborigènes de l'île aux orchidées qui ont dit non à une extension des installations de stockage de déchet qu'on a installé sur leur plage sacrée. Résultat: on leur coupe l'électricité (temporairement). un "hasard" bien cousu de fil blanc à mon gout.
Qu'il s'agisse de sport, de buschraft, de randonnée, de combat, une constante est qu'il faut toujours analyser, connaître sous tous ces aspects la situation à laquelle on a à faire. Fukushima s'est produite dans l'un des pays les plus modernes du monde. Étant donné que ce problème concerne le monde entier, j'espère que vous aurez compris qu'il serait illusoire d'ignorer ailleurs: taiwan mais aussi pakistan, pays de l'est... J'habite dans l'un de ces ailleurs et voilà la situation. Il serait tout autant illusoire de penser qu'on va régler ce problème avec des techniques, des ingénieurs de savant calculs: nous sommes humains: chaque pays à sa culture, sa façon de faire, et il est légitime de se demander dans quelle condition une centrale peut être construite dans un pays isolé politiquement, ou la corruption est généralisée, ou la culture du secret est de mise et la démocratie toute balbutiante.
je m'excuse par avance si vous pensez que je suis hors sujet ici, mais n'oubliez pas qu'on est tous dans un même bateau qui s'appelle la terre.