PRIMUS OMNIFUEL
Website Fabricant : PRIMUS - http://www.primus.eu
Fiche Produit : OmniFuel - http://www.primus.eu/Templates/Pages/Product.aspx?ItemId=34156
Fournisseur : TOPROCK - http://www.toprock.fr Bonjour à vous.
Cette revue comportera 2 parties :
- Partie I : Prise en main du réchaud PRIMUS OMNIFUEL et premiers tests d'évaluation quant à la fonctionnalité et l'ergonomie dudit réchaud ; et comparatif avec un réchaud NOVA de chez OPTIMUS que je manipule depuis un moment maintenant.
- Partie II : Tests sur la durée « en condition » : 3 semaines en Laponie finlandaise, en février/mars ; avec le comparatif avec le NOVA.
À titre de généralité, ce type de réchaud est conçu pour être utilisé en milieu froid (en dessous de -10° C par exemple) tel que ce que l'on peut rencontrer en montagne hivernale ou bien généralement en région arctique et subarctique en hiver, là où les réchauds à gaz d'architecture traditionnelle ne sont plus véritablement opérationnels.
Contenu de l'emballage :
Le produit se présente sous la forme d'un brûleur sur trépied, accompagné des accessoires suivants :
- un paravent métallique et un support pliable en forme de disque ;
- un outil « universel » permettant le démontage complet du réchaud ainsi que le nettoyage de son gicleur ;
- un petit tube de graisse siliconée, utilisable pour regraisser le joint du piston du corps de pompe ;
- deux gicleurs supplémentaires dédiés à différents types de carburants ;
- une bouteille de combustible de 0.6 l de contenance, avec son bouchon ;
- une notice en français plutôt simple et claire à lire.
Le tout étant rangeable dans une sacoche livrée avec.
Gicleurs :
- Gicleur de "28" (diam 0.28 mm) : pétrole/gazole.
- Gicleur de "37" (diam 0.37 mm) : essence domestique (C par exemple) : à privilégier /essence sans plomb.
- Gicleur de "45" (diam 0.45 mm) : gaz cartouche jetable (mélange propane/butane/isobutane).
Ici, l'ensemble des tests sera réalisé avec de l'essence sans plomb ou de l'essence domestique (C), ce qui est pour ce type de réchaud, en Europe, les 2 combustibles les plus susceptibles d'être utilisés.
I. PRISE EN MAINL'ensemble, au premier abord, est remarquable par sa finition mécanique.
Très peu de pièces en plastique sont présentes, le corps de pompe lui-même est majoritairement en métal, que ce soit la chemise de la pompe, ou son piston.


La première mise en marche se fera dans les conditions suivantes :
- Température de -3° C ;
- Temps venteux et neigeux.
Cette mise en marche est assez aisée, si l'on a déjà utilisé ce type de réchaud auparavant, elle est quasiment identique à ce que je pratique avec mon réchaud habituel
NOVA.
Ici je vais vous résumer la procédure à suivre pour mettre en route ce réchaud - cette procédure restant assez similaire dans ces grandes lignes à l'ensemble des réchauds à fuel de ce type.
- La première étape consiste à contrôler l'état du joint du corps de pompe, assurant l'étanchéité de la bouteille de carburant.
Il ne doit pas être craquelé, et se trouver bien positionné sur la base du pas de vis du corps de pompe.

- On installe sur le brûleur (si ce n'est déjà fait) le gicleur adéquat, correspondant au carburant que l'on utilisera.
À ce niveau là, le NOVA offre l'avantage de fonctionner avec un type unique de gicleur quel que soit le carburant utilisé (dans la limite de la gamme préconisée par le constructeur).
En contre partie, le fait de pouvoir changer de gicleur permet au réchaud OMNIFUEL de PRIMUS d'assurer une combustion optimale pour 3 gammes de carburants différents. En résumé :
- On adopte la philosophie du gicleur unique marchant pour tout, mais avec une résultat de combustion pas forcément optimal : un compromis pour une simplicité d'usage maximale.
ou
- On adopte la philosophie du gicleur interchangeable, permettant d'optimiser le fonctionnement du réchaud en fonction du carburant disponible : un résultat optimal pour une complexité d'utilisation et de maintenance supérieure à la philosophie précédente.
Pour relativiser le problème, de façon la plus courante, on utilise soit de l'essence C ou du carburant sans plomb type SP95, ce dernier étant présent un peu partout sur la planète, ou tout le moins, en Europe... Ainsi, avec le gicleur adéquat installé,
il y a peu de chance d'avoir besoin de jongler avec les 2 autres, d'autant plus que dans le cadre par exemple d'une expédition polaire ou d'un trek en Scandinavie, une fois le carburant choisi, on en fait sa réserve et en pratique on « travaillera » avec durant toute l'expédition.
- On remplit la bouteille jusqu'à la hauteur indiquée sur celle-ci, en évitant de dépasser ce niveau. Au passage, c'est un peu délicat, vu que la bouteille est métallique et sans fenêtre de visualisation dudit niveau, ce qui laisse une imprécision due à l'évaluation un peu « pifométrique » du niveau de remplissage par rapport à la marque repère. Rien de très critique, mais disons que c'est un coup à prendre...
- Une fois la bouteille remplie et le corps de pompe bien vissé sur ladite bouteille, on posera la bouteille horizontalement, de façon à ce que l'inscription « OFF » gravée sur la tête du corps de pompe se retrouve vers le haut, bouteille posée à plat sur le sol.

- On connecte alors le robinet en aval du tube d'alimentation du brûleur sur le corps de pompe : ceci se fera en vissant ledit robinet sur la tête du corps de pompe, on prendra soin de vérifier que ce robinet sera bien fermé (on tourne la molette dans le sens des aiguilles d'une montre jusqu'au serrage, mais pas blocage : un simple serrage ferme suffira).
Ladite tête possède une bague portant le pas de vis mâle (la partie femelle étant sur le robinet) qui tourne de façon libre permettant de visser ledit robinet juste en tournant cette bague avec une main tandis que l'autre maintient le robinet en place. Avec un peu de pratique, c'est réalisable avec une seule main.

En ce qui concerne ce point là, le NOVA à l'avantage de pouvoir connecter directement le tube d'alimentation du brûleur à sa bouteille, sans passer par un premier robinet et par simple « clipsage », et pas de vissage, qui peut poser problème en cas de perte de dextérité fine ou ne serait-ce que par l'usage de gants un peu épais.
En ce sens, la façon de connecter le brûleur de l'OMNIFUEL me semble un peu moins « idiot-proof », ou plus délicate en condition dégradée, avec un risque d'esquinter le pas de vis et de rendre l'ensemble inutilisable. En haut, le système de connexion de l'OMNIFUEL de PRIMUS : vissage + robinet.
En bas, le système de connexion du NOVA d'OPTIMUS : clipsage.
Autre vue : à gauche le NOVA d'OPTIMUS, à droite l'OMNIFUEL de PRIMUS. 
- On recontrôle que le robinet de pompe, et aussi celui qui est propre au brûleur (fixé latéralement sur le corps du brûleur) sont bien fermés tous les 2.
- Une fois l'ensemble connecté, proprement posé de façon stable, on pompe environ une vingtaine de fois afin de pressuriser sa bouteille.
- On retourne alors la bouteille et on la repose au sol à plat, mais cette fois-ci, avec la tête du corps de pompe orientée de telle façon que la mention « ON » inscrite dessus soit dirigée vers le haut.

À ce moment précis, on est prêt à démarrer la période de préchauffe du brûleur, permettant à l'essence de se vaporiser et de brûler en phase gaz, avec un mélange air/carburant correct.
Il faut vraiment voir le brûleur comme un carburateur rudimentaire.
- On ouvre tout d'abord d'environ 1/4 de tour à 1/2 tour le robinet fixé sur la tête de pompe, ensuite on fera de même avec le robinet du brûleur :
à ce moment précis, on entendra l'essence fuser en dehors du gicleur, et goutter dans le corps du gicleur et imprégner le coton situé à sa base.
- On laisse l'essence fuser environ 5 secondes. C'est un ordre d'idée, car les conditions dans lesquelles on se trouvera (plus ou moins froid, neigeux, venteux) influenceront la durée de préchauffe nécessaire afin d'obtenir un démarrage « propre » et immédiat du réchaud.
En effet, en conditions adverses, rien de plus pénible, frustrant et générateur de risques supplémentaires que de louper le démarrage de son réchaud et d'avoir à recommencer la procédure. Ainsi, personnellement, j'ai tendance à être assez généreux sur la quantité d'essence qui imbibera le coton de préchauffe.
- Une fois correctement imbibé le coton, on ferme le robinet du brûleur, mais pas celui de la tête du corps de pompe.
- On craque une allumette qu'on approchera de la base du brûleur afin d'enflammer le coton imbibé d'essence.
À ce niveau là, il est évident que l'on aura eu soin auparavant de libérer la place nécessaire au bon fonctionnement du réchaud, et de préférence on aura éloigné tout tissu synthétique du réchaud. En ce sens, utiliser ponctuellement pour l'allumage, de petits gants de travail en cuir ou ne serait-ce qu'une petite paire de gants en laine apporte un petit plus sécuritaire. Le coton, et les parois du brûleur vont s'enflammer. On laissera l'ensemble brûler et se préchauffer pendant environ 30 secondes, voire plus.
Il faut laisser la majeure partie de l'essence brûler, mais ne pas laisser éteindre ce feu de préchauffage. C'est un coup à prendre, mais pas bien difficile.
Étape de préchauffe avec l'OMNIFUEL :
Par comparaison, étape de préchauffe avec le NOVA :
- Lorsque ce feu de préchauffe sera relativement diminué, on réouvrira doucement et progressivement le robinet du brûleur et à ce moment là, le brûleur commencera à fonctionner avec son bruit de réacteur caractéristique et une belle corolle de flamme bleue, parfois avec quelques bouffées de flammes jaunes, signe d'une carburation un peu riche et/ou d'un préchauffage peut-être un poil insuffisant : à ce niveau là, il vaut mieux ne pas forcer sur le robinet et laisser fonctionner le réchaud pendant une ou deux minutes à bas régime, histoire de finir de bien chauffer l'ensemble.
Si la flamme obtenue est dès le début très instable, majoritairement jaune, de grande taille, il faudra arrêter immédiatement le réchaud en retournant la bouteille de carburant (inscription « OFF » dirigée vers le haut) et laisser l'ensemble se purger, les 2 robinets toujours ouverts, ce qui éteindra le réchaud au bout d'une minute environ. Laisser bien refroidir l'ensemble, et recommencer la procédure de démarrage dés le début. Dans mon cas de première utilisation, j'ai été agréablement surpris par le démarrage immédiat et du premier coup du réchaud OMNIFUEL de PRIMUS.

La montée en température est rapide, la coupelle permettant d'évaser la flamme en sortie du brûleur en témoigne par sa montée au rouge très rapide (entre 20 et 30 secondes) bien visible au niveau de ses pattes de fixation.
La combustion est bien équilibrée, pas trop « riche », peu ou pas de présence de flammes jaunes, ce qui laisse présager d'une consommation de carburant peu élevée (à tester encore...). En comparaison, la combustion du
NOVA est un peu trop riche, sans doute du fait de son gicleur unique qui ne pourra permettre d'obtenir qu'un compromis, alors que le gicleur sélectionné pour l'essence sur l'OMNIFUEL permet une combustion plus complète.
Si la procédure reste finalement assez facile à mettre en oeuvre avec un peu de pratique, le fait d'avoir un robinet supplémentaire par rapport au NOVA est là aussi je trouve une source potentielle supplémentaire de fausse manip ou de confusion concernant la gestion de 2 robinets au lieu d'un seul. Avec de la discipline, cela reste un problème solvable malgré tout. En ce qui concerne l'efficacité du réchaud, j'ai effectué un premier test qui consiste à faire fondre de la neige compactée dans un pot en métal vernissé, genre pot à soupe et de voir comment ça se passait, sachant que le fait de vouloir faire directement fondre de la neige est très consommateur de carburant (la neige étant un bon isolant thermique) et donne finalement peu de liquide (la neige étant pleine d'air). Il vaudra mieux faire fondre des morceaux de glace ou rajouter un peu d'eau au fond du pot avant de le remplir progressivement de neige bien compactée.
J'ai pu obtenir en quelques minutes un pot rempli (> à un litre) sans trop de difficulté, le réchaud fonctionnant « à fond ». Au passage, on peut régler assez finement le régime de fonctionnement du brûleur, en jouant sur le robinet de celui-ci, le réglage me semble même plus fin que celui du
NOVA.

Suite à cela, j'ai voulu estimer le temps nécessaire pour faire bouillir un litre d'eau froide avec ce type de réchaud et en utilisant toujours ce pot à soupe en métal émaillé, avec son couvercle. j'obtiens une ébullition à gros bouillon en environ 7 à 8 minutes.


Un point à souligner qui peut intriguer mais qui n'est pas un véritable défaut en soi :
la rondelle d'évasement de l'OMNIFUEL est maintenue sur les bords de la partie centrale du brûleur par le biais de 3 pattes. Avant le premier usage, l'ensemble était bien fixé, bloqué, déclipsable et re-clipsable. Mais après le premier usage, cette pièce se retrouve plus ou moins libre (déformation légère de la pièce en cours de chauffe ?), et s'enlève très facilement, ne serait-ce qu'en tenant tête en bas le brûleur : elle tombe d'elle même. Ce qui explique la présence de la goupille permettant d'éviter de la perdre. 

Arrivé à la fin de ces premières constations, j'ai eu envie d'approfondir un peu plus la comparaison de l'OMNIFUEL de chez PRIMUS avec mon
NOVA.
En effectuant le test de l'eau portée à ébullition avec le
NOVA, j'arrive aussi à un temps de 7 à 8 minutes nécessaire pour obtenir une ébullition à gros bouillon.
Ici vous pouvez voir la différence de corolle de flammes entre les 2 brûleurs, avec différents temps d'exposition :
À gauche l'OPTIMUS, à droite le PRIMUS : 



- Au niveau conception du réchaud, l'OMNIFUEL de PRIMUS se présente comme étant très stable une fois en position, du fait de la taille généreuse de ses trois pattes - bien qu'un peu fines et qui auraient mérité d'être un peu plus épaisses et rigides.
De plus, la rotation libre du robinet connecté à la tête du corps de pompe permet de positionner l'ensemble de telle façon que le tube ne fasse pas « ressort » avec le brûleur, empêchant ce dernier de rester proprement posé sur ses 3 pattes. Ainsi le système PRIMUS est supérieur à l'OPTIMUS, ce dernier étant entaché du problème précédemment cité.
Ici comme illustration volontairement caricaturale, c'est flagrant : le réchaud OMNIFUEL de PRIMUS est posé correctement, le NOVA d'OPTIMUS pas...
Le tuyau d'alimentation du PRIMUS étant un peu plus fin et flexible que celui de l'OPTIMUS, cela aide aussi.

- Point très intéressant : la pompe du réchaud OMNIFUEL de PRIMUS est vissable et compatible avec la bouteille de chez OPTIMUS fournie avec le
NOVA (et vice-versa concernant la pompe de chez OPTIMUS), ainsi si vous êtes déjà possesseur d'une bouteille de chez OPTIMUS (au moins celles qui sont compatibles avec le modèle
NOVA), vous pourrez directement les utiliser avec votre PRIMUS OMNIFUEL.


Ici une image montrant le PRIMUS en fonctionnement, alimenté par le carburant contenu dans une bouteille de chez OPTIMUS : 
Au niveau entretien, l'outil fourni permet de complètement démonter le réchaud et de nettoyer le gicleur monté dessus.
En ce qui concerne ce nettoyage, il s'effectue à l'aide d'une aiguille (assez fragile au demeurant) montée sur l'outil et qu'on glissera en va-et-viens dans le trou minuscule du gicleur.
L'opération est efficace, mais peut s'avérer délicate à réaliser dans le froid, avec une perte éventuelle de sa dextérité fine ; et avec des gants un tant soi peu épais, cela en est d'autant plus malaisé.
En ce sens, je trouve le système de gicleur à aiguille mobile directement intégrée et manipulable par le biais d'un aimant agité à proximité (aimant fourni sur l'outil de chez OPTIMUS) plus aisé et ne nécessitant pas des trésors de minutie, le nettoyage de ce type de gicleur à aiguille mobile intégrée pouvant même se réaliser en secouant simplement le brûleur...
Enfin j'ai mesuré par le biais d'une sonde à thermocouple enfermée dans un « doigt » en céramique les températures obtenues par les 2 réchauds.
La sonde était positionnée à 1 cm environ au-dessus de chaque brûleur, et légèrement décalée par rapport au centre afin d'exposer au mieux sa surface à la couronne de flammes de chaque brûleur en action.
Dans les 2 cas, j'obtiens une température max de l'ordre de 660° C.
Ici, vous avez les 2 réchauds en présence. Vous pouvez remarquer une similitude dans les proportions et encombrements.
La bouteille fournie par PRIMUS est plus petite que celle de chez OPTIMUS, mais comme elles sont interchangeables, ce n'est pas un problème en soi. 
À ce niveau de « prise en main » et de découverte du réchaud
Primus OmniFuel, mon avis concernant ce produit est positif et a priori

, cela fait partie du genre de matériel que j'intègrerais volontiers dans une rando hivernale en milieu arctique ou sub-arctique.
C'est d'ailleurs ce qui se fera lors de ma prochaine virée en Laponie scandinave, avec en doublon mon réchaud habituel, afin de pouvoir conclure cette revue avec un avis final obtenu cette fois-ci a posteriori.

À bientôt, pour la suite...

Lambda