2 mois au delà du cercle | Compte rendu longue durée
La Laponie | Contexte d'utilisation
1500 km à pied au delà du cercle polaire, entre 70 et 67° de latitude Nord.Cap Nord → Abisko → Tarrekaise → Abisko. Du 26 mai au 31 juillet en 48 jours de marche effective.39 nuits passées sous le Shangri-La 1, autant de montages.
Climat : la laponie est une
région subarctique et en dehors des côtes Norvégiennes dont les conditions sont adoucies par le Gulf Stream, le climat est donc lui aussi
subarctique (type dfc). Les étés sont très courts, la température moyenne n'est supérieure à 10°C qu'au maximum trois mois dans l'année et il peut geler même au cœur de l'été
(période hors-gel comprise entre 45 et 100 jours au max et il peut geler n'importe où, n'importe quand). La majeure partie des précipitations annuelles tombe pendant les mois les plus chauds, les étés peuvent donc être particulièrement pluvieux.
Conditions météorologiques rencontrées : extrêmement variées, d'une semaine de ciel bleu en continu à quatre jours de déluge également continus
(vents forts, pluie, grêle), en passant par des journées présentant tour à tour toutes les conditions possibles et imaginables
(brouillard, vent, pluie, neige, températures basses et temps sombre puis ciel limpide et soleil brulant). Il a plu pratiquement toutes les fois où j'ai utilisé le Shangri-La 1, du simple crachin de 15 min à la grosse tempête de plusieurs heures. L'abri a eu quotidiennement sa dose de vent et d'humidité, sans oublier une énorme dose d'UVs puisque le soleil ne s'est pas couché durant les deux mois d'utilisation.
Températures : durant ces deux mois j'ai rencontré des températures allant de 0°C à +30°C, elle étaient néanmoins plus généralement comprises entre +5 et +20°C. Du fait d'un vent plus ou moins fort mais toujours présent, les températures ressenties étaient légèrement ou de beaucoup inférieures.
Terrain: extrêmement varié lui aussi, de la taïga aux pierriers et paysages lunaires, en passant par de la toundra et des marécages. Les terrains herbeux non bourbeux sont rares et la toundra ou la lande représentent bien souvent la seule alternative si l'on souhaite planter un abri ou une tente. Or la flore peut s'avérer agressive pour les matériaux. De plus du fait de la faible quantité de matières organiques, quelque soit l'endroit où l'on pose le bivouac le sol est souvent trop mince et/ou meuble pour retenir les sardines de l'abri.
En Laponie, la plupart du temps toundra et sols granuleux sont les seules alternatives pour le randonneur en tente.L'abri GoLite Shangri-La 1 | Retour terrain
Poids / EncombrementToujours pleinement satisfait du rapport poids/encombrement de l'abri Shangri-La 1

Pour ce trip en Laponie j'ai utilisé l'ensemble Shangri-La 1 +
Nest. Les housses d'origine étant trop lourdes, j'ai utilisé une housse en silnylon 1.1oz de 32x38 cm. Beaucoup plus légère et laissant une bonne marge de manœuvre lors du rangement. L'ensemble est ainsi bien compressible et facile à ranger (ou bourrer) dans le sac à dos.
Ensuite pendant la marche la tente se fait simplement oublier. Avec son poids d'environ un kilo et sa bonne compressibilité l'ensemble SL1+Nest peut être rangé n'importe où dans le sac sans influence néfaste sur la répartition globale de la charge, comme c'est souvent le cas avec les tentes plus lourdes, denses et compactes qui imposent un emplacement précis sous peine d'inconfort. Au niveau de l'agencement du contenu et de la répartition du poids on peut en gros considérer la tente de la même façon qu'une doudoune en synthétique ou qu'une grosse veste polaire. C'est beaucoup moins prise de tête !
Perso, je profite de ces avantages
(légèreté, volume, compressibilité) pour garder la tente en permanence en haut du compartiment principal et ce quelque soit la nature du terrain. Ainsi je l'ai très rapidement sous la main et ne suis pas obligé de déballer et exposer la moitié du contenu du sac quand je dois monter mon bivouac sous la pluie
Dimensions au solJe voudrai ici parler d'un des avantages majeurs – en dehors du poids - qu'il y a à choisir une tente monoplace: ses dimensions au sol et donc la surface occupée par la tente une fois montée (rappel:
specs du SL1).
Vous ne pouvez pas savoir le nombre de fois où je me suis félicité d'avoir choisit une tente monoplace, de faibles dimensions au sol. Pourquoi ? Parce que plus la surface occupée par la tente est faible, plus on a de chances de trouver une surface plane de taille suffisante pour planter la tente. Tout simplement. Et en Laponie de telles surfaces sont plus rare qu'on ne le crois . Entre les sols rocailleux, les sols rocheux, les zones inondées ou inondables, ou encore les terrains herbeux que l'on croit plans mais qui sont en réalité faits de bosses et de trous, il est parfois très difficile de trouver un endroit convenable pour planter sa tente.
Avec une tente de petites dimensions on n'a pas à marcher ou à chercher longtemps pour trouver de tels emplacements. Et ça c'est une véritable sécurité, surtout lorsque l'on marche depuis des heures sous la pluie et que l'on décide que trop c'est trop! Avec une petite tente on peut donc rentabiliser les avantages du terrain au maximum

Pour l'anecdote j'ai d'ailleurs fait des jaloux quand la seule zone non-inondées près d'un refuge faisait à peine plus que les dimensions du SL1. Les autres avec leur super tente Hilleberg 2 ou 3 places faisaient bien la tronche
Une petite tente procure plus de liberté et donc de sécurité quant au choix du lieu de bivouac.Montage / RangementMon point de vue n'a pas changé non plus sur ce paramètre, le montage du SL1 est toujours aussi rapide et facile, d'autant plus quand on a l'habitude que l'on répète les gestes jours après jours.
Un changement cependant: j'ai rajouté deux haubans (avant et arrière) pour augmenter la tenue au vent et palier à de mauvais réglages
(montage précipité à l'arrache par mauvais temps par exemple).Très rapidement j'ai fini par répéter toujours la même routine:
1/ Repérer l'Est et l'Ouest pour orienter l'avant à l'Est si possible;
2/ Définir l'axe de la tente et la position de la tête et du « cul » en plantant les deux bâtons dans le sol;
3/ Déployer et disposer l'abri porte close face au sol selon l'axe défini et tendre le SL1 en plantant des sardines aux deux ancrages longitudinaux;
4/ Préparer les bâton en déverrouillant et raccourcissant au maximum celui destiné au fond et en verrouillant à sa hauteur maximale le premier brin du bâton destiné à l'avant tout en laissant le troisième libre de coulisser sur le deuxième;
5/ Planter des sardines aux 4 autres points d'ancrage en s'assurant que le tout soit bien symétrique par rapport à l'axe;
6/ Installer les bâton et régler la hauteur en faisant coulisser le dernier brin de chacun d'entre eux;
7/ Tendre et régler les haubans;
8/ Étendre la feuille polycree;
9/ Installer la chambre intérieure en commençant par les ancrages arrières, au sol puis aux niveau du bâton, puis répéter la même chose à l'avant;
10/ Planter les sardines latérales (facultatif).
La mise sous tension définitive par réglage des sangles d'ancrage se faisant à l'issue des étapes 7/ ou 9/ en fonction de la nature du sol
(j'ai remarqué que dans le cas de sol meuble une mise sous tension trop précoce augmente le risque de faire sauter les ancrages).Dans le cas de sols granuleux, sableux, recouverts de mousse ou trop peu épais, les sardines tenaient très mal. Elle avaient tendance à sauter dès que la mise sous tension était trop forte. Dans ces cas là – très fréquents – la solution consistait à utiliser des pierres pour stabiliser les points d'ancrage instables. Quand je soupçonnais cette nature de sol je m'arrangeais d'ailleurs pour qu'il y ait des pierres à proximité et la routine précédente commençait par trouver et regrouper des pierres de bonne taille avant de procéder au montage de l'abri.
Lorsque le sol est spongieux ou trop meuble pour planter l'abri, il faut improviser. Ici montage sur neige tassée et utilisation de pierres pour stabiliser les ancrages.Quand au rangement, idem, toujours aussi simple et rapide. Démontage vite fait: on desserre un peu les sangles tout en retirant les sardines, on replie les haubans et c'est plié! Pour replier l'abri justement je prend les deux « sommets », je les fais se rejoindre comme lorsque l'on plie un drap, je m'arrange pour que les arceaux soient ensembles et parallèles, puis je fini en pliant/enroulant le tout autour de ces derniers. Ensuite je bourre le tout dans la housse en silnylon et hop dans le sac à dos.
Quand il ne pleuvait pas je prenais mon temps tranquillou pour monter l'abri, le montage sonnant la fin de la journée. Sinon avec l'habitude en mode speed et dans l'hypothèse ou aucun ancrage ne saute, c'est 5 min pour le montage de l'abri, 30s d'installation pour la polycree et 1-2 min pour la chambre moustiquaire.
Habitabilité / ConfortEncore une fois je reste droit dans mes bottes et réaffirme que je trouve l'habitabilité excellente. En mode tente double parois, avec la chambre moustiquaire optionnelle (Nest), le SL1 était - pour moi (1m70) – tout simplement royal, vraiment !
Dans cette configuration le SL1 était toujours suffisamment spacieux pour que j'y rentre avec toutes mes affaires, sac à dos de 60L compris ! Et même en cohabitant avec tout mon barda j'avais largement assez de place pour m'assoir confortablement, bouger, me changer, cuisiner, etc. Je ne me suis retrouvé en rien limité par les dimensions de l'abri car contrairement aux autres tentes monoplaces le Shangri-La 1 est vraiment
habitable lui. Je pourrai personnellement y rester bloqué 48h sans problèmes. De plus la couleur et la luminosité de l'abri sont très agréables: douces et apaisante. Ça aide.
Honnêtement c'était un véritable plaisir que de le monter et d'y rentrer le soir. Le Shangri-La 1 me procurait un véritable sentiment de sécurité et de confort. Je blaguais dans le post précedent en disant que la Laponie allait être
cosy, ben c'était franchement le cas. Tellement que j'ai parfois eu des scrupules en me disant que c'était trop facile et que j'avais trop de confort. Sérieux ! Ce n'est pas des boniments d'arracheur de dent ou de vendeur d'aspirateur. Avec le Shangri j'avais une vraie bulle de confort et me sentait complétement déconnecté du reste une fois la porte refermée. Les bivouacs étaient de ce fait une vrai parenthèse et vraiment bénéfiques pour la récupération, et ça c'est un énorme plus
Un vrai palace du haut de mes 1m70, même avec tout mon barda étalé à l'intérieur c'était royal !Accessibilité
RAS de ce côté là non plus, c'est toujours très bon. J'ai très souvent eu à entrer et sortir rapidement du Shangri-La 1, que ce soit à cause de la pluie ou des moustiques. Dans ces cas là une bonne accessibilité est primordiale pour ne pas perdre de temps et justement la porte est suffisamment large et haute pour que je rentre et sorte très rapidement de l'abri. Plus aucune appréhension concernant le fait de heurter le bâton. D'ailleurs maintenant je le saisis franchement pour m'aider à me lever et m'abaisser, et je n'hésite plus à m'y adosser
(pas de tout mon poids cependant).Concernant le design et le maniement de la porte, je trouve que c'est nickel. Ses dimensions offrent une bonne accessibilité sans pour autant trop exposer l'intérieur de l'abside. La porte tient bien une fois rabattue sur l'extérieur et en cas de vent il est très rapide de la rouler et de l'attacher à l'aide du bouton T et de la boucle élastique. Pour refermer depuis l'intérieur une main suffit pour défaire l'attache et libérer la porte.
Par contre
« l'homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois mais la vérité m'oblige à vous le dire: le zip de la porte commence à me les briser menu ! » 
Quand fermé depuis l'extérieur le zip coince facilement et viens sans cesse mordre le rabat. Rien de rédhibitoire mais à l'usage c'est agaçant

Par contre depuis l'intérieur c'est parfait, rien à redire.
ImperméabilitéBon ben là c'est simple: je n'ai
jamais pris l'eau en plus de 60 bivouacs. Le jamais n'est pas employé à la légère. L'imperméabilité du Shangri-La 1 n'a pas été prise en défaut une seule fois. Et pourtant de la pluie j'en ai mangé, très (trop) souvent couplée à du vent d'ailleurs. Je me suis même quelquefois mangé de véritables tempêtes, dont une vraiment violente au bord du
lac de Vaimok (fin juillet, 29ème utilisation en Laponie). Cette tempête a duré toute la nuit et pendant plus de 8h la pluie a violemment fouetté l'abri qui devait en plus faire face à de grosse bourrasques. Et.... Rien! C'était le déluge, ça fouettait et cognait dans tous les sens, le terrain autour de mon emplacement de bivouac était inondé, mais je suis resté au sec et en sécurité, parfaitement protégé par le Shangri-La 1

Pour anecdote lors de cette tempête j'avais planté ma tente à côté du refuge de Vaimok. Il est en effet possible en Suède de dormir en tente à proximité des refuges et de profiter de toutes les facilités moyennant une petite somme. Ce jour là je venais de marcher 8h sous la pluie et un vent violent. J'étais complétement rincé et souhaitais utiliser la
drying room (pièce destinée spécialement au séchage des vêtements et du matériel) pour sécher mes vêtements de pluie, mon sac, etc. Il pleuvait toujours quand j'ai monté le Shangri, la tempête menaçait déjà et s'annonçait très, très mauvaise. J'avais toujours le choix de dormir bien au chaud dans le refuge, mais j'ai quand même choisit de rester en tente. Sur le terrain, au fil des bivouacs et des conditions rencontrées, j'ai vraiment appris à faire confiance à cet abri. Et le fait de savoir que l'on peut véritablement compter sur son matos ça permet de se focaliser sur le reste et de prendre encore plus de plaisir
Tenue au ventComme l'imperméabilité, c'est un paramètre que j'ai pu éprouver régulièrement en Laponie. Encore une fois je ne reviens pas sur ce que j'ai dis lors du premier compte-rendu de terrain, la tenue au vent du Shangri-La 1 est très bonne.
Sachant que les conditions allaient être rudes, avant mon départ j'ai rajouté deux haubans (arklines + mini-mousqueton), à l'avant et à l'arrière, afin d'améliorer encore plus la tenue au vent en permettant entre autre une meilleure tension de l'abri. Concernant la tension justement, j'ai toujours tendu l'abri au maximum. Il est primordial pour une bonne imperméabilité et une bonne tenue au vent que la mise en forme soit la plus parfaite possible, les pans et les arrêtes bien droits et tendus. J'ai donc pour habitude de tendre le Shangri-La 1 à fond, comme un bourrin je l'avoue, ce qui est très contraignant pour les ancrages. Mais du point de vue de la tenue au vent et de l'imperméabilité ça s'est avéré payant. J'étais en sécurité à l'intérieur de l'abri et mieux: dans une situation confortable. Depuis que je sais que je peux véritablement compter sur le SL1 pour me protéger, je peux me reposer et dormir tranquille, sans appréhension. Je sais que le Shangri fera son job.
Lorsque le vent souffle sur les flans, logiquement les pans de l'abri se creusent, ce qui réduit l'espace intérieur. Dans ces cas là, je met mon sac à dos ou un autre
(nourriture par exple) contre la paroi de la chambre afin de servir d'obstacle. Ainsi l'habitabilité est conservée, même sous le vent. C'est d'ailleurs quelque chose que je prends en compte dès le montage. J'ai en effet de petites routines de rangement et mon sac à dos est toujours à ma gauche, contre la paroi
(voir habitabilité). Je m'arrange donc pour que ce soit ce côté qui soit exposé au vent
Ventilation / CondensationEncore une fois RAS. C'est toujours très bon.
Durant ce trip en Laponie, j'ai eu très peu de condensation, à la louche moins de 5 fois sur 39 nuits passées sous l'abri. Pourtant les conditions étaient le plus souvent très humides. Et à chaque fois que j'ai eu de la condensation, pas de surprise, c'était avec un montage bas sur sol humide et absence de vent. Sinon comme je l'ai dis dans le précèdent CR, la ventilation de l'abri est très efficace donc dès qu'il y a une petite brise on n'a pas à s'inquiéter pour la condensation.
Grâce au vent et au soleil l'extérieur de l'abri était régulièrement sec au moment du rangement, parfois même après une nuit de pluie. Et du fait de l'absence de condensation je pouvais le plus souvent le ranger dans de bonnes conditions. Dans l'ensemble le SL1 a plus fréquemment été rangé sec qu'humide, ça joue en terme de durabilité du tissu et des enductions.
DiscretionBon, une image valant plus qu'un long discours, je vous en ai mis plusieurs !

D'un point de vue discrétion cet abri est tout simplement parfait. Mon Shangri-La 1 était de très loin plus discret que toutes les tentes que j'ai vu durant mon périple, la plupart étant également d'un vert neutre, je tiens à le préciser. Cela vient du fait du caractère translucide du silnylon dont la teinte varie en fonction de la luminosité et de l'environnement extérieur (voir
1er CR). Les facultés de caméléon du SL1 se voyaient ici renforcées par la chambre moustiquaire de couleur grise qui par transparence rajoutait des teintes à la palette. De plus le silnylon absorbe la lumière et est très peu brillant, c'est un net avantage d'un point de vue discrétion. La majorité des autres tentes étaient spotables à 3 km à cause de ça entre autre. D'ailleurs il y en a une en arrière plan d'une des photos ci-dessus, tous à vos lunettes !

Du coup je retire ce que j'ai dis précédemment, ma Ferrino Lightent, bien que beaucoup plus basse n'était pas plus discrète. Elle aurait fait un vilain petit point vert sombre sur les paysages lapons.
Pour l'anecdote encore, j'avais planté ma tente à moins de 30m d'un refuge et la plupart des hôtes ne l'avaient même pas remarquée alors qu'ils étaient obligés de passer à 10-15m pour se rendre aux toilettes !
BruitRien de plus à déclarer que ce que j'ai déjà dis dans le premier CR. Oui le SL1 est parfois bruyant sous le vent et la pluie, comme toutes les tentes. Pas plus, pas moins amha. Perso je trouve que si correctement monté et bien tendu le Shangri-La 1 est même relativement discret. A part pendant la grosse tempête vécue à Vaimok, je n'ai pas eu à me plaindre du bruit. C'est d'ailleurs un paramètre que j'avais oublié tellement il me semble négligeable...
Absorption d'eau / SéchageComme dit dans le premier compte-rendu le silnylon a tendance comme toutes les fibres nylon à absorber l'eau et à se détendre une fois mouillé. Si l'abri est trempé au moment du rangement, après une grosse nuit de pluie par exemple, le secouer vigoureusement ne permettra pas délimiter toute l'eau. Une bonne partie restera captive du silnylon. Mais pour peu qu'il y ai un peu de vent ou de soleil le silnylon 1.1 oz sèche très vite. Ce n'est donc de mon point de vue absolument pas rédhibitoire. En règle générale quand le SL1 avait été rangé mouillé, il le restait le temps d'une journée seulement et séchait le soir même pendant le bivouac ou durant la nuit. Il y avait souvent du vent lors de mon périple et le soleil était présent 24/24, si bien que même par temps de pluie il y avait très souvent un moment où l'abri avait le temps de sécher.
Concernant le silnylon qui se détend, du fait de l'utilisation de haubans pour maintenir la tension, c'est un phénomène que j'ai beaucoup moins observé durant ces deux mois passés en Laponie. Tout simplement parce que les haubans palliaient en partie au problème.
Robustesse / DurabilitéPour l'instant le Shangri-La1 ici présent a vécu un peu plus de 60 bivouacs, dont 39 durant ce trip, pour environ 90 montages
(mesures, tests, photos, etc.). Il en a vu des vertes et des pas mûres et commence à avoir bien vécu. Comme vous vous en doutez durant ce trip en Laponie sa durabilité a été mise à rude épreuve et il a pris indubitablement un coup de vieux

Tout d'abord comme je vous en avais fait part dans mon post précédent, j'avais eu quelques soucis avec les coutures des sangles des ancrages. Je les ai renforcées avant le départ tout simplement à l'aide d'un fil et d'une aiguille, réparation également facile à faire sur le terrain donc, et depuis j'ai été tranquille. RAS de ce côté malgré des mises sous tension éprouvantes.
Ensuite avec une utilisation quasi-quotidienne, une exposition maximale aux UVs, le vent, la pluie, sans oublier une mise sous tension toujours maximale, les coutures ont rapidement fait la tronche. C'était le sauve qui peut


Néanmoins ça n'a jamais rien changé d'un point de vue montage, tenue de l'abri et mise sous tension. Je n'ai noté aucune répercutions sur les performances de l'abri, le désagrément n'étant en fin de compte que visuel.
Les bandes d'étanchéité thermocollées ont elles aussi pris un petit coup de vieux, elles ont blanchi et se décollent parfois sur les bords mais sont toujours parfaitement efficaces et d'expérience le resteront encore un bout de temps. Il s'agit ici d'un vieillissement plus visuel que fonctionnel.

Au moment du montage de mon 31
ème bivouac en Laponie, soit au bout d'un peu plus de 50 nuits et 80 montages, l'ancrage à l'avant du Shangri s'est arraché lors de l'installation du deuxième bâton. J'ai su tout de suite au bruit qu'il n'avait pas « sauté » mais cassé. La faute à des contraintes en tension très éprouvante et répétitives, ainsi qu'à l'usage fréquent de pierres lourdes et abrasives pour stabiliser les ancrages.

Quand j'ai vu l'arrachage de matière et le trou qui en résultait, je me suis dis que c'était une énorme tuile étant donné qu'il me restait encore une dizaine de jours de marche et que je comptais bien dormir en tente. Puis en y regardant bien j'ai vu que c'était gérable et que j'avais de la chance que ce soit cet ancrage qui ait cassé. En effet l'avant du SL1 forme une sorte de pointe, forme qui tolère un raccourcissement et se prête bien au bricolage. J'ai vu tout de suite que je pouvais utiliser
la technique du petit caillou, donc acte. J'ai choisi un caillou de taille adéquate, récupéré la sangle de l'ancrage et... Voilà ! :
Un bricolage tout simple, réalisé avec les moyens du bord, mais efficace et durable. Ici à l'issue de la réparation et lors de bivouacs ultérieurs.J'ai pu finir de monter ma l'abri tranquillement et ça a tenu sans problème. Mieux que ça en fait, ça a tenu jusqu'à la fin du trip, 8 bivouacs supplémentaires, sans que j'ai besoin d'y retoucher. En plus c'est une réparation 100% système D, entièrement avec les moyens du bord !

Par contre à l'issue de cette mésaventure, j'ai fais le tour de l'abri et j'ai constaté que les 3 ancrages arrières menaçaient à terme de subir le même sort:

Et ceux là seront un peu plus cotons à réparer si ça survient sur le terrain... On verra bien. La casse de ces ancrages définira la limite de la durabilité du Shangri-La 1 amha. En attendant je continuerai à l'utiliser.
Je suis néanmoins très agréablement surpris par la robustesse générale du GoLite Shangri-La 1 et par sa durabilité, notamment en terme d'imperméabilité, qui n'a jamais fait défaut. Le Shangri a vécu des conditions vraiment difficiles pour un abri et il a tenu vaillamment le coup. La preuve: il est encore fonctionnel et opérationnel à l'issue de ce périple au delà du cercle polaire. De plus c'est du matériel relativement rustique que l'on peut réparer et bricoler facilement sur le terrain. C'est encore un énorme plus
EntretienIdem que dans le premier compte-rendu. Je n'ai jamais fait plus.
Séchage sur le terrain le plus souvent au montage suivant, recherche d'une bonne fenêtre de temps pour plier bagages
(accalmie à l'issue de laquelle l'abri a correctement séché) et limitation dans le temps du stockage humide.
A Vaimok, après la nuit de tempête j'ai fait sécher ma tente dans la
drying room parce que la pluie et le vent étaient encore de la partie le lendemain et qu'il aurait été bête de se priver de la possibilité de repartir avec du matos sec.
Au retour en France, séchage sur le balcon au vent et au soleil, protégé de la pluie. Pas plus, pas moins
Conclusion | Bilan Final
Le bilan est toujours aussi positif, ce périple en Laponie n'a fait que renforcer mes positions concernant cet abri. De plus je l'ai trouvé vraiment idéal pour du long cours. Donc je le redis et j'enfonce le clou:
Si j'étais contraint de n'utiliser qu'un seul adjectif pour décrire l'abri GoLite Shangri-La 1, ce serait : P R A T I Q U E. Dans le sens où il est simple, commode à trimballer, facile à utiliser et efficace. Bref personnellement je suis conquis, j'ai trouvé l'abri 3 saisons - et plus si affinité - idéal pour mes périples au long cours. Comme je le pressentais, il répond parfaitement à mon cahier des charges 
Les +- Excellent rapport poids/volume pour un produit UL grand public.
- Montage et démontage rapides et faciles.
- Architecture A-frame très efficace face aux éléments.
- Habitabilité excellente pour un randonneur de taille moyenne (< 1m80) et toutes ses affaires.
- Système de ventilation particulièrement efficace, très peu de condensation.
- Très discret. Le Shangri-La 1 de couleur evergreen se fond littéralement dans le paysage.
- Abri robuste et rustique, très facile à réparer sur le terrain.
Les –- L'ouverture et la fermeture du zip de la porte depuis l'extérieur. Encore et toujours

- La qualité des finition, principalement des coutures, qui laisse parfois à désirer et impose quelques retouches.
- Éventuellement la housse de rangement, un peu lourde comparée au volume disponible.
Comme vous pouvez le constater j'ai eu du mal à prendre le GoLite Shangri-La 1 en défaut et il m'est difficile de trouver réellement des points à lui reprocher en dehors de la qualité de finition des coutures et bien sur ce satané couple zip/rabats

C'est un excellent abri. Et en mode tente double paroi, d'un point de vue confort et habitabilité il surpasse de très loin la majorité des tentes monoplaces du marché, même les meilleures. D'ailleurs pour finir sur une dernière anecdote: à la fin de mon périple j'ai rencontré un randonneur suédois très expérimenté et possesseur d'une Hilleberg Akto qui comptait bien s'acheter un ensemble Shangri-La 1+Nest après avoir visité le mien et pris connaissance de ce qu'il avait déjà encaissé...
(NB: il connaissait déjà la marque GoLite puisqu'il portait un sac à dos GoLite Odyssey).PerspectivesJe vais continuer à utiliser l'abri SL1 jusqu'à ce qu'un ou plusieurs des autres ancrages cassent.
Quand j'aurai atteint un stade où il ne me sera plus possible de réparer le Shangri-La 1 sur le terrain, la durée de vie du Shangri-La 1 sera officiellement atteinte et je le considérerai comme définitivement hors-service. Alors là, je pourrai procéder aux tests destructifs prévus. La boucle sera bouclée.
Les perspectives sont donc un épilogue inéluctablement triste et tragique mais je l'espère riche en enseignements.

A s u i v r e . . .
NB: Compte-rendu spécifique à la chambre Nest à venir très prochainement dans le fil ad-hoc