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Auteur Sujet: Métier à tisser préhistorique  (Lu 21427 fois)

09 décembre 2010 à 17:50:06
Lu 21427 fois

Benjamin


Bonjour à tous,

L'été dernier à Copenhague, j'avais vu dans un musée un métier à tisser préhistorique à propos duquel je m'étais juré de faire des recherches une fois rentré. J'ai un peu oublié ( ;# ) mais ça m'est revenu, j'ai donc cherché.
C'est une technique qu'il peut être utile de connaître, je vous fais partager mes liens:

En fait il s'avère que ça s'appelle en anglais un weighted loom oui warp-weighted loom (si vous voulez recherchez de votre côté), et que ça a un article wiki: http://en.wikipedia.org/wiki/Warp-weighted_loom

Le principe:

Et j'ai trouvé ça: http://www.youtube.com/watch?v=z2bOpcxtD9o&feature=related

C'est un bon début mais le système de Copenhague était encore plus ingénieux avec un système de balancement du cadre: on penche le cadre vers l'avant, on passe la navette, on penche vers l'arrière, on repasse la navette etc... mais j'ai rien trouvé la dessus.
Je compte essayer prochainement la fabrication du métier de la vidéo, je posterai bien sur les photos.

Quelqu'un connait ou a déjà essayé?

Bonne soirée,

-Benjamin

09 décembre 2010 à 18:01:07
Réponse #1

Kilbith


Bonsoir,

Sur le principe des métiers "à poids" j'ai déjà vu dans les musées (à Copenhague par exemple) mais aussi en reconstitution (Viking et Gaulois).

Un modèle Gaulois Hyper simple :



Le défaut c'est que les pièces sont limités en longueur par rapport à un métier à tisser "à plat".  En revanche le tissu est plus serré (qualité supérieure) que sur un métier à tisser "à plat" car lors du tissage, les fils de chaînes (verticaux) sont constamment mis en tension par les poids sur les métiers verticaux (du coup les fils de chaînes doivent être d'excellente qualité).

C'est un peu comme le nalebinding par rapport au tricot : plus lowtech, plus laborieux, moindre rendement, mais qualité supérieure.


 ;)

« Modifié: 09 décembre 2010 à 18:42:34 par kilbith »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

09 décembre 2010 à 18:18:56
Réponse #2

Benjamin


Salut Kilbith,

Justement c'est la simplicité du système qui m'intéressait, car c'est faisable sur n'importe quoi, une branche d'arbre, une poutre...

Pour la longueur de la pièce tissée, il me semble (j'en sais rien en fait, vu que j'ai jamais fait mais c'est une constatation à la vue des images) qu'elle est virtuellement infinie.
Sur cette image, le tissu tissé est enroulé sur la barre supérieur du cadre:


Les poids ne doivent pas obligatoirement être attachés aux bouts des fils non? Tu peux les attacher à la moitié par exemple, puis les détacher et les rattacher au bout pour continuer à tisser.
J'ai bon?

-Benjamin

09 décembre 2010 à 18:24:25
Réponse #3

Kilbith


Salut,

Désolé : Tes questions dépassent mes compétences.   :-[

Je n'ai fait que retransmettre que ce que j'avais lu sur le sujet et ce que m'en disaient les utilisateurs dans les reconstitutions. Les modèles que tu présentes (à rouleau ou ensouple) sont plus complexes.

Un version ultra simple du métier à poids (pesons en fait) se trouve au musée des "arts et métiers" à coté du complexe métier Jacquard ou celui de Vaucanson (si ma mémoire est bonne, en tout cas il existe des modèles très simple à plat dans le musée). Moins technique que les métiers Gaulois et Vikings.


lien sur quelques métiers à tisser plats "low tech" : https://sites.google.com/site/lmdstissu/home/sequence-3-le-musee-des-arts-et-metiers

Une discussion sur le métier à tisser à pesons Gaulois (quelqu'un propose des plans) : http://147732.aceboard.fr/147732-585-7471-0-Metier-tisser.htm
« Modifié: 09 décembre 2010 à 18:40:59 par kilbith »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

09 décembre 2010 à 20:22:44
Réponse #4

Berhthramm


En action manipulée par une amie du Franco-Flemish Contingent :



C'est toujours trés utilisé de manière domestique en Scandinavie, dans pas mal de maison...

:)


17 décembre 2010 à 20:28:58
Réponse #5

Loriot


Il me semble avoir vu un machin truc du style au Latenium près de Neuchâtel. J'y retourne en février je tacherai de voir comment...
Quand Pourine veut la lune tu lui baises les pieds

01 avril 2014 à 18:59:33
Réponse #6

Enid


Pitite bricole de l'après-midi pour le Printemps des Légendes ce week end à Monthermé dans les Ardennes.



(Le métier va voyager démonté, ce qui excuse pour l'instant les grosses ficelles toutes moches du haut et du milieu. En bas, c'est la ficelle d'ortie que je vais utiliser.)

Comme vous le montre ce très gentil saucisson aux châtaignes, il s'agit d'un métier à tisser destiné à Miochette et ses compagnons nanesques, genre s'il atteint les 1m10 de haut, il a de la chance.

J'attend de mettre la main sur une hache pour rectifier la coupe à la scie de l'ensouple (le petit rondin du haut).

Fabrication des lisses en fil.



Faire des spires en coinçant une lisse à interval régulier.



En tout, 30 lisses réparties sur deux barres. Je peux donc ourdir 45 fils (ou plus si je continue à rajouter des lisses).

C'est pas ultra-essentiel de bloquer les barres pendant le tissage, mais c'est tellement plus pratique et confortable, surtout pour les petits.



Les pesons en argile crue terminent doucement de sécher, je mettrais des photos de l'ourdissage et du tissage la semaine prochaine.

PS : Ce métier n'étant pas destiné à traverser le temps et se transmettre sur 17 générations, je me suis pas trop foulée à faire sécher et écorcer le bois ^^

PPS : Je peux vous certifier qu'aucun saucisson n'a été maltraité pendant l'aventure, par contre après...  ;#

"Personne n'interdit à qui que ce soit de vivre sa vie comme un voyage ou comme autre chose qu'il se choisit. Y'a des contraintes, mais elles sont quand-même vachement larges. Faut juste pas avoir l'ambition de prouver à belle-maman qu'on est sain d'esprit." Karto

Ancien pseudo : lourse

02 avril 2014 à 18:16:16
Réponse #7

Buffalo


Lourse tu seras présente au Printemps des Légendes j'y passerai et je viendrai te saluer car j'aprécie ta démarche ;)
Je cause pas aux cons, ça les instruit "Audiard"

03 avril 2014 à 09:25:45
Réponse #8

Hanant


Salut !

Il n'est pas forcément nécessaire de construire un gros truc en bois pour pouvoir tisser !

Voilà un petit lien qui devrait vous intéresser : http://backstrapweaving.wordpress.com/

 En Amérique Latine principalement, on utilise la technique du "backstrap weaving" ou "telar de cintura", qu'on pourrait traduire par "tissage à ceinture". Ici, la tension de la chaîne est maintenue par le corps du tisseur au niveau d'une ceinture dorsale.

C'est un métier extrêmement facile à réaliser avec le matériel qu'on a sous la main. J'en ai fait un en une heure, juste le temps de trouver un manche à balais, quelques crayons de couleur pour les différentes baguettes utilisées, un vieux drap pour la ceinture ventrale, de tailler une planche de cagette pour faire un battoir, découper du carton pour la navette, monter les fils de chaîne et les lisses du "cadre".

Une fois que c'est fait, c'est un vrai plaisir ! Et pour ceux qui recherchent une dimension plus artistique, la variété des motifs possibles est presque infinie !

Hanant.
"Si tu es pressé, fais un détour".
"La sagesse est fille de l'expérience".
"Ils est essentiel de ne pas perdre son temps ; le temps c'est la vie qui ne se rattrape pas".
"Il n'est pas de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage"

03 avril 2014 à 11:23:29
Réponse #9

Enid


Les métiers à bricole mériteraient un fil bien à eux tellement il y a à écrire dessus, entre les différents systèmes de levage des fils, les techniques de double-face, les motifs ! Il y en a déjà un sur le tissage aux cartes il me semble (technique un peu différente puisque les fils se tordent entre eux, une sorte de tissage inter-torons, ce qui donne de la sangle très solide).

Le gros métier à tisser (pouvant aussi être planté à la vertical dans le sol) permet de s'occuper de dix mille choses à côté en même temps. Genre le feu, la marmite, les gamins... Il permet aussi à plusieurs tisserands de travailler sur le même ouvrage sans modification de la tension des fils de chaine grâce à ces messieurs les pesons, alors que chacun à sa façon de tendre sa chaine lorsqu'elle est attachée à la ceinture. Il prend peu de place au sol dans l'atelier, mais cette place, il l'occupe même inutilisé, et logistiquement, c'est la chiotte à déplacer, faut démonter, protéger, porter, remonter, ajuster, entretenir le bois...

Le métier à bricole a pour lui l'avantage de ne pas poser de problème de logistique, il bouge avec toi, et tu peux tisser dès que tu te poses. (et les motifs  américains, européens ou scandinaves :love: )

Sur un métier à pesons, on tisse vers le haut, et pour tasser, on repousse le fil vers le haut. Sur un métier à la ceinture, on tisse vers soi, et on tasse la trame vers soi (et pour la tapisserie, le métier est vertical, et on tisse vers le bas  ;# ). En tissage, comme en tout en fait, faut absolument pas être un intégriste de la traditionnelle méthode ancestrale ultime, il faut s'adapter à sa situation et son environnement.


 
 

"Personne n'interdit à qui que ce soit de vivre sa vie comme un voyage ou comme autre chose qu'il se choisit. Y'a des contraintes, mais elles sont quand-même vachement larges. Faut juste pas avoir l'ambition de prouver à belle-maman qu'on est sain d'esprit." Karto

Ancien pseudo : lourse

21 août 2015 à 14:56:14
Réponse #10

LaMouette


Déterrage de post...

J'ai découvert ce site extrêmement détaillé (métier à tisser, son montage, fabrication des lisses et tissage de A à Z) :
"Comment tissent les femmes dans le bled marocain"
http://tissagedubledmarocain.com/index.html

Le métier est très simple. Il  est utilisé traditionnellement pour faire des tapis mais, à mon avis, rien n'empêche de tisser autre chose avec.


Présentation par l'auteur du site :
"Au Maroc, le tissage familial se perd de plus en plus. Autrefois, dans de nombreuses régions, le métier à tisser était un élément central dans la vie d’une famille, dans la vie des femmes en particulier.
Quand j’étais enfant, fille de colon dans le bled marocain, j’aimais m’asseoir auprès de Mina, notre dada, trier pour elle les fils multicolores. Grande était ma joie quand j’avais le droit d’abattre "la medgha", le peigne à tasser la laine, en lourd métal bruni : vraie responsabilité car il fallait prendre garde à ne pas rompre les fils de chaîne d’un geste maladroit : merveilleuse compréhension de cette femme qui, avec patience, renouait inlassablement les fils brisés.
Adulte et déjà mère de famille, j’ai eu l’occasion de refaire un long séjour au Maroc. Tamo, une femme qui avait vécu autrefois sur la ferme de mes parents et qui avait été élève de Mina, m’a alors enseigné ce qu’elle avait appris. C’était en 1975. Elle voyait avec chagrin cette tradition ancestrale de son pays s’effilocher au fil du temps. Craignant que les techniques ne s’en perdent elle m’avait demandé de mettre ce que j’en savais par écrit. D’autres femmes rencontrées au fil des jours et des années ont complété ce que j’avais appris auprès d’elle. A leur mémoire je dédie ces pages."

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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