Bonjour a tous,
Je n'ai jamais rien eu de très enrichissant a apporter au forum, ayant toujours eu une vie plutôt simple, je me croyais a l'abri de certaines choses. J'ai lu Protegor, et les fils traitant de sécurité personnelle, appliquant quelques principes de base a ma vie de tous les jours, et cela s'est révélé insuffisant. Je le comprends maintenant...
Dimanche soir, je sors d'un restaurant avec des amis, dans un quartier où il y a beaucoup de passage. On discute devant l'établissement, je retire de l'argent dans un guichet adjacent et après avoir partager un bout de chemin avec l'un de mes amis, je continu ma route seul vers mon domicile. Pour moi il est tôt, il y a des gens dans les rues, cela fait des années que je vis ici, je n'ai jamais eu de problème et au pire ma petite lacrymo dans la poche gauche me rassure lorsque je croise parfois des individus éméchés. Bref je me dis que d'ici 5 minutes je serais au chaud, devant mon pc a lire le forum..
Je tourne dans une rue un peu moins fréquentée, il n'y a que quelques automobiliste qui passent. A une cinquante de mètres de moi, je remarque alors une jeune fille au sol, a moitié assise qui semble pleurer.. je regarde autour de moi :elle est seule, il n'y a pas d'autre piéton et personne ne s'arrête. Je m'approche d'elle l'aide a se relever, lui tends mon paquet de mouchoir et engage la conversation afin de connaître la situation. Elle me dit que des sal**ds lui ont volé son sac avec son Gsm, sa veste, ses papiers, son argent et l'on pousser contre une voiture, l'assommant a moitié. A ce moment je tente de la rassurer, et propose de l'accompagner au bar le plus proche afin d'appeler les secours. Elle accepte, me remercie et nous faisons quelques pas..
A cet instant, j'entends une porte d'immeuble s'ouvrir, je n'ai pas le temps d'identifier la provenance du bruit que je me sens saisi et attiré. La fille ne semble pas surprise et s'engouffre a son tour dans le passage. Je suis maintenu face au mur par un homme d'une trentaine d'année, très nerveux qui brandit devant moi un objet brillant et me donne l'ordre de lui donner mon portable et l'argent liquide que j'ai sur moi. Je suis tétanisé, ma main prends le portable -qui est dans la même poche que ma gazeuse - et après je sors de mon portefeuille les cinquante euros prélevés précédemment. Il les prends, la fille rouvre la porte et ils sortent sans se presser.
Je sors a mon tour et je pars en courant dans la direction opposée a la leur. J'ignore pourquoi mais je m'effondre après une cinquantaine de mètres, après un flash blanc. Je sens des bras me soulever, on me parle. C'est le videur d'un café qui m'a vu m'effondrer qui vient a mon secours. Il me prends en charge, m'installe dans son bar et appelle les forces de l'ordre.
Au téléphone je fais la description la plus précise possible. Quelques minutes après un véhicule de police vient me chercher et alors que l'on se dirige vers le commissariat, la radio informe que les suspects ont étés interpellés par une équipe de la BAC. On me dirige vers le lieu de l'arrestation : mes agresseurs sont là, menottés . Sur eux, ni argent, ni portable, ni arme. Seulement de l'héroïne et un parapluie. Je les reconnais et je l'on retourne au commissariat.
Sur place la procédure s'enclenche : déposition, inventaire des biens volés, description des individus.. Ils en font de même a l'étage inférieur. Deux heures plus tard, on m'informe qu'ils nient les faits et portent plainte a leur tour, m'accusant de tentative de viol sur la fille. Je suis en plein cauchemar. On me demande de les reconnaitre encore une fois derrière une vitre sans tain. Je sors du commissariat a 1h40, des amis viennent me chercher et je passe la nuit chez eux.
Le lendemain, soit une poignées d'heures plus tard, je retourne a mon école, j'y ai une réunion importante et accéder a ma formation m'a demander pas mal d'efforts, j'y tiens beaucoup. Mais mes cernes ne trompent personne, et je suis pris de tremblements, au bout d'une demi heure je craque. Je m'isole, larmes, accélération du rythme cardiaque, de la respiration... deux amies me conduisent chez le médecin. Celui-ci me dresse un constat indiquant mon état de choc, une prescription et un arrêt de cinq jours. Deux heures plus tard je suis de retour au commissariat. On me conseil d'accepter une confrontation directe. J'accepte... me voilà face a eux. Alors que j'ai du mal a garder une attitude digne, ils rient et la fille me demande comment ca va depuis la veille. C'est surréaliste. Ils continuent a nier en bloc et ca n'apporte rien de plus. Étrangement, elle ne se plaint pas et ne fais aucun état d'une éventuelle tentative de viol. La encore je suis plus que perplexe. Lui nie encore et toujours, il est calme, trop a mon goût. Ca dure 40 minutes et ca me parait interminable. Quand il sortent enfin, on m'informe de leur histoire: ils sont toxicomanes, elle se prostitue et a l'occasion détroussent des gens comme ils l'ont fait avec moi. Ils ont déjà distribué plusieurs coups a leurs victimes, allant jusqu'à blesser une personne avec une seringue et un couteau. Je prends conscience que j'aurais pus finir a l'hôpital, voir a la morgue ou avec le Aids...
Je suis outré, réellement. Comment des gens dangereux, récidivistes, peuvent ils être dehors ?! Mais ce n'est pas tout, l'officier de police m'informe que ces gens sont suivis, pour leur toxicomanie, dans un "espace relais" situé..au bout de ma rue, a 80 mètres de mon domicile.
Aujourd'hui, après avoir passer ma journée sous calmants, le verdict de la comparution immédiate est tombé : ils sont enfermés jusqu'en janvier, avec une mise a l'épreuve de six mois. Voilà. J'ai donc quelques mois pour déménager, en pleine période scolaire, avec un programme chargé et avec des moyens financiers limités. Au delà de ca, ma future carrière me mettra en relation avec ce genre de public, et si, en stage je me retrouve en face d'eux ? Et en janvier, que vais-je faire ? Vais-je devoir éviter le centre ville toute ma vie ? A dire vrai, je suis un peu dépité là... Entre la haine, et un sentiment d'impuissance. Et je vous assure qu'ils ont entendus leur condamnation le sourire aux lèvres. Moi, il m'a fallut deux cachets et tous le soutien de mes amis pour réussir a esquisser un sourire ce soir.
Merci de m'avoir lu...