Bonjour,
Je tique un peu sur la critique négative donné à ...
"Because it's better this way"
Quand j'enseignais (aéro) ... c'était pourtant - parfois - une réponse pertinente, amha.
Pourquoi?
Non parce que je n'avais pas la réponse, mais plutôt parce que l'explication, pour être comprise, aurait pris des heures, ou bien aurait demandé que l'élève ait un niveau de pratique ou d'expérience qu'il ne pourrait atteindre qu'après des années de pratiques ...
Explications inutiles, par expérience. Bien que je me sois laissé pièger à ce jeu de nombreuses fois - on aime bien justifier l'enseignement que l'on donne ...
Le gamin de 16 ans à qui tu enseignes une technique quelconque, il l'apprend très facilement, et il voit que cela marche. C'est assimilé et bon pour la vie. Il t'a fait confiance, et son habileté naturelle, sa "virginité", son manque total d'apriori lui ont permis de se concentrer et de réussir, très rapidement
L'adulte de 45 ans, tu lui enseignes un truc efficace (un geste, une technique), le mieux du monde, et puis il n'y arrive pas. Comme il n'a pas l'habitude de l'échec, il remet en cause l'enseignement. Il se passe ensuite deux choses :
- l'instructeur passe un temps fou à lui expliquer le pourquoi du comment ... et cela ne marche pas mieux pour autant ... Même si on a affaire à un gars intelligent qui comprend et accepte les explications ... Parce que intellectualiser quand ce n'est pas nécessaire, c'est tout-à-fait contre-productif ...
- l'élève essaie toutes les autres manières possibles, les mauvaises et les moins bonnes, et cela ne marche pas mieux; après avoir fait le tour des erreurs, il réessaie comme on lui apprend, ou bien il se décourage et quitte.
La remise en cause d'un enseignement, ce n'est pas efficace en période d'apprentissage. Ce sera pour plus tard, quand on saura de quoi qu'on cause ...
Moi qui passais auprès de mes pairs pour un "théoricien", j'en étais arrivé à mi-carrière à enseigner tout ce qui pouvait l'être sans théorie, sans démarche d'intellectualisation. La théorie venait après, et cimentait l'enseignement.
Une hirondelle n'a jamais résolu une équation du second degré ... mais elle navigue au long cours, et c'est une virtuose du vol en rase-motte.