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Auteur Sujet: Femmes et sécurité en voyage  (Lu 25813 fois)

22 septembre 2010 à 11:27:58
Réponse #25

Lily




Or, je suis persuadé que l'intention initiale de Lily d eparler d'une femme voyageant seule est essentielle tellement la place de la femme est infiniment spéciale dans la plupart des culture et conditionne la façon dont on s'adressera à elle.


Tout à fait, Pat. Je vais éditer le post avec toutes les remarques précédentes (et j'ai du boulot !) et insister sur cette place particulière (dès que je sors la tête de l'eau au boulot  :'( ). C'est ce que je me disais en lisant les commentaires : même si on voyage en couple ou à deux filles, il y a forcément des moments où on est toute seule, ne serait-ce que parce que le conjoint ou la copine peuvent être invités à des trucs où on est pas invités ou, pour les hommes, où on ne peut juste pas venir.
Donc partir ou en couple ou à deux ne peut pas permettre de faire l'économie de la réflexion sur ce que c'est que d'être une femme à l'étranger.
If you think you are too small to make a difference, try sleeping with a mosquito

22 septembre 2010 à 11:31:27
Réponse #26

ulysse


Au delà du "que risque t'il de m'arriver" la personne soucieuse d'autrui et respectueuse cherchera le "quel message est-ce que j'envoie à mes interlocuteurs ou simplement aux gens du pays".
C'est très juste. Et c'est très délicat effectivement pour une femme occidentale. Je pense qu'on peut adopter le low-profile/respect quand on est touriste. Dans un contexte pro c'est un peu different. La difficulté est déjà présente en France et elle est majorée dans certain endroit. L'enjeux est pas pareil car il faut aussi se faire respecter sur ses particularités culturelle et personnelle. Certaines y arrive très bien mais ça necessite du caractere, une bonne evaluation de ce qu'on peut se permettre dans certaines situation et un peu de talent.

23 septembre 2010 à 22:05:13
Réponse #27

Nathan-Brithless


Je trouve ton post très intéressant et plein de bon sens  :up: . Merci.
  l'Humain
je suis un mec qui dévore ce sujet..


MERCI !
L'eau se referme derriere le poisson qui avance

23 septembre 2010 à 22:51:42
Réponse #28

Leif


itou

c'est le gros dilemme pour voyager avec ma douce, j'ai pas confiance en sa vision de la vie ;#

alors avec ton post je me soigne

24 septembre 2010 à 23:53:47
Réponse #29

Lily


Walaï mais que vous êtes gentils, toutes et tous, j'en sais plus où me mettre  :-[ Ca me touche beaucoup tout ça... Bref.
Enfin posée dans un endroit stable avec une connexion internet, j'ai bien réfléchi à toutes les remarques.

Je vais éditer le premier post sur les points particuliers mais j'aimerais bien revenir sur la question du rapport à la féminité, qui m'a bien fait cogiter.
En suivant Vince, effectivement, il faut dépasser l'épineuse question du contexte. Je vais être un peu dure, mais je crois que personne ne mérite d'avoir le plaisir de voyager si il n'a pas réfléchi deux minutes à pourquoi il veut se déplacer. C'est une question qui se pose particulièrement pour les femmes (jeunes) parce que leur place et leur statut social changent du tout au tout selon les pays. Ce n'est pas le cas pour les hommes ou pour les anciens (et anciennes) dont le statut dominant est presque de droit.

Donc 1/ savoir pourquoi on voyage (se reposer, fuir une situation douloureuse (souvent), découvrir une nouvelle culture (plus rarement...), faire ses preuves, etc.). C'est un vieux credo perso mais je pense sincèrement qu'on ne s'arrache pas de chez soi sans une bonne grosse raison.
2/ savoir ce qu'on attend du voyage et agir en conséquence. Ya pas de mal à vouloir se faire 15 jours de plage ou à vouloir être un expat' de luxe. Faut juste l'assumer. Rien de pire que le petit volontaire de 23 balais qui vous assure qu'il adooooore l'Afrique alors que, depuis 6 mois qu'il est là, il a juste fait les allers-retours entre la résidence des Français et l'ambassade où il travaille (je m'égare  ;#)
3/ savoir que voyager désinhibe : je ne parle pas que de bagatelle, là, hein. Dans les pays africains, j'ai parfois entendu des expats me dire "je ne dors pas sous moustiquaire"/"je fais de la moto sans casque" parce que si les Africains le font, je peux aussi.  >:( Ce type de réflexion oublie en fait deux points fondamentaux : que si les locaux avaient les moyens de se protéger plus, ils le feraient sans doute et que la qualité (et la longueur...) de la vie qui en résultent sont un poil différentes...

Je crois que ces questions vont au-delà du lieu, du type de déplacement (pro, touristique, expat') et du sexe du voyageur.

Par ailleurs, comme le soulignait Pat, qu'on parte en couple, entre copains ou entre copines, il faut bien envisager les moments seule. Primo parce que ça arrive fatalement. Secundo, parce que bon, j'aime peu l'idée qu'un homme, c'est autonome mais qu'une femme, elle aurait forcément besoin de "quelqu'un" pour se balader. Le pire étant que ce type de raisonnement vient souvent de mes soeurs elles-mêmes...
Trop compter sur l'autre, c'est d'assurer une belle dépendance. Par exemple, quand je me promène dans une ville inconnue avec Chéri, il sait toujours où on est. C'est très pratique parce que mon sens de l'orientation est très comique... Mais je m'assure d'avoir toujours une carte pour quand, par exemple, j'ai shopping et qu'il a foot  ;D

Merci encore pour tous vos retours mais c'est pas trop difficile de faire un retour un peu dense de 15 ans de terrain en 20 lignes... Et puis j'ai pris pas mal de baffes dans la tête et j'ai fait de très très belles bourdes...
Enfin, leif, te bile pas, Chéri non plus n'a pas confiance en ma vision de la vie ;# C'est facile de montrer ses forces...
If you think you are too small to make a difference, try sleeping with a mosquito

25 septembre 2010 à 18:00:12
Réponse #30

vagabond


Secundo, parce que bon, j'aime peu l'idée qu'un homme, c'est autonome mais qu'une femme, elle aurait forcément besoin de "quelqu'un" pour se balader

Je me permet une petite remarque, arriver avec un ou une "conjoint(e)", n'est pas une question d'homme tout puissant et de femme soumise.

Cela sert souvent à donner une image de stabilité au travers du couple (formel ou non), de cellule, ce qui peut aider à éviter quelque soucis aussi bien pour l'homme que pour la femme.

J'ai une amie baroudeur en jupe (si elle lit ça, je suis mort) avec qui j'ai pas mal bourlingué qui dit qu'il faut être conscient qu'arriver chez l'autre c'est accepter d'avance de prendre des risques, mais en considérant qu'on en prend aussi en restant chez soi.

La tenue vestimentaire a aussi son importance, les fringues qui soulignent avantageusement les silhouettes ne sont pas des bonnes idées car elles risquent fort de parler aux hormones mâles des rencontres de hasard.

Se renseigner avant est une bonne idée, mais quand elle n'est pas applicable, chacune des femmes que je connais à des yeux et un cerveau, il faut analyser très vite ce qui se passe et ou on se retrouve. C'est valable aussi pour les hommes, mais à ce jeu, ils sont souvent moins doués.

Quelques idées en vrac, qui ne sont que les réminiscences de la mémoire.

Vagabond

25 septembre 2010 à 18:17:50
Réponse #31

Lily


Je me permet une petite remarque, arriver avec un ou une "conjoint(e)", n'est pas une question d'homme tout puissant et de femme soumise.

Cela sert souvent à donner une image de stabilité au travers du couple (formel ou non), de cellule, ce qui peut aider à éviter quelque soucis aussi bien pour l'homme que pour la femme.


Je te suis totalement dans ce que tu dis. J'adore voyager avec mon mari, c'est que du plaisir et, effectivement, on "passe" mieux en couple auprès de populations souvent très attachées au mariage.
Ce que je pointe, c'est le comportement (de la part des filles elles-mêmes en général) qui consiste à dire "je n'ai pas besoin de me préparer/réfléchir/avoir un portable/m'inquiéter (rayer les mentions inutiles  :) ) parce que mon homme est avec moi". Mis à part que mon féminisme s'agace un poil de cet état d'esprit, je m'inquiète surtout pour ces filles qui, de manière inattendue, se retrouveront forcément toutes seules à un moment donné.
J'insiste sur ce point parce que, alors que j'ai beaucoup voyagé toute seule et que je sais que je suis parfaitement autonome et débrouillarde, quand je suis avec Chéri, je me laisse souvent aller naturellement à me reposer sur lui pour l'organisation et notre sécurité. Donc je suppose que ce travers est encore plus facile quand une fille ne sait pas qu'elle n'a besoin de personne pour se balader par monts et par vaux :)
If you think you are too small to make a difference, try sleeping with a mosquito

25 septembre 2010 à 18:59:06
Réponse #32

vagabond


Se reposer sur l'autre, ce n'est pas féminin mais beaucoup plus simplement humain.

J'ai voyagé seul et avec une amie qui passe sa vie chez les autres, et je peux affirmer que je me suis souvent reposé sur son expérience et ses connaissances.

De plus, homme et femme sont complémentaires, alors il faut en profiter.

Je ne crois pas qu'il faille en avoir honte, par contre je te rejoins quand tu dénonce cet état comme une façon de vivre, surtout loin de ses marques.

Vagabond

27 septembre 2010 à 14:20:01
Réponse #33

Svava (alias Hedera)


J'ai la « bougeotite aigüe », et plus mes destinations sont vertes et épaisses (style forêt profonde), plus je suis aux anges.  Très indépendante, j'adore découvrir (particulièrement hors sentiers battus) et la solitude ne me fait pas peur (au contraire, j'aime ma tranquillité et ma liberté!). Partir seule me plait donc beaucoup.

Mais voilà, je suis une femme et je ne ressemble pas à une camionneuse, et je suis loin d'être un wonder-woman... heureusement que je me transforme en « hulkette » lorsque l'on m'agresse, ce qui ma valu de m'en sortir à moindre mal de diverses situations critiques. Mais bon, le jour où je tombe sur plus teigneux que moi...

En outre, j'ai l'art de choisir des compagnons soit bien citadins (moi qui ai horreur de la ville!) pour qui l'idée de camper frôle le cauchemar, soit pas suffisamment "nature" pour oser ou vouloir suivre la fille sauvage en milieu hostile (des fois que les moustiques leur sucent le sang jusqu'à la dernière goutte, ne sait-on jamais  :bang: ). Donc un voyage "aventure" en couple, c'est mal barré... lorsque j'ai proposé une petite balade entomo à mon cher et tendre actuel, pratiquant assidu de sport de combat au profil de boxeur, la réaction fut immédiate et sans appel : "Beuuurk, quelle horreur!"  >:( . Désespérant...

Donc voilà, je me retrouve dans une impasse... et ressens une terrible injustice : je suis une femme, donc je n'ai pas le droit de crapahuter en paix... même un trajet à pied dans certains quartiers de la capitale belge relève du défi (expériences pas cool à l'appui), tout autant qu'une balade en forêt près de chez moi (idem) :'(

Tout ça pour dire : merci Lily pour ces précieuses informations (et aux autres pour les avoir complétées)!  Tu dis mettre peut-être tout ceci sous forme de revue, si j'ai bien compris? Cela m'intéresse évidemment!  ;D  Tout autant que ces nouvelles formations futures dont parle Patrick… je vais tenir à l’œil le calendrier des CEETS…

Pour contribuer un peu au topic, en dehors du « BA ba de la bonne voyageuse », je rajouterais comme indispensable l’apprentissage d’un sport de combat, d’un art-martial ou plus particulièrement, d’une méthode de self-défense.

Amicalement,

Hedera
Victor Hugo disait "c'est une triste chose de savoir que la nature parle et que les hommes n'écoutent pas"... mon credo est de le faire mentir...


27 septembre 2010 à 14:39:54
Réponse #34

Bison


Bonjour,

Citer
je suis une femme, donc je n'ai pas le droit de crapahuter en paix...

Bon, je sais bien que les pays "exotiques" ont leurs risques, et que ces risques sont peut-être plus aigus pour une femme seule.

Mais, honnêtement, dans nos forêts Européennes, celui ou celle qui cherche les parcours bien isolés, et bien, pour lui ou elle, il me semble que la probabilité de rencontrer "du monde" est faible d'une part, et que la probabilité de rencontrer du mauvais monde est quasiment inexsitante, pour la simple raison que ce n'est pas leur biotope!

Si ma fille (adulte) envisageait de faire un rando sauvage dans les Ardennes, bof, je serais plutôt à l'encourager, à l'aider à définir un trajet bien isolé de tout ...

Par ailleurs, les "grands itinéraires" (HRP TMB GR65 sont parcourus régulièrement par des randonneuses en solo ... mais il est vrai que là il y a du monde.
« Modifié: 27 septembre 2010 à 16:49:42 par Bison »
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

27 septembre 2010 à 15:38:31
Réponse #35

Svava (alias Hedera)


C'est vrai qu'il y a moins de risques dans nos contrées. Les importuns d'ici sont moins déterminés semble-t'il, à "aller jusqu'au bout", si l'on compare avec certaines agressions en pays dits exotiques.
Cependant, les risques existent, j'en ai fait la triste expérience à deux reprises, au sein même de notre bonne forêt de Soignes (à et en bordure de Bruxelles)... et je ne suis pas la seule.  J'ai pu à chaque fois m'en sortir in extremis, ce que d'autres n'ont eu la chance de faire.
Ceci-dit, cela ne signifie pas que je prône le "mesdames, pour vivre heureuses, vivons cloîtrées" (je suis une adepte de la rando sauvage, c'est dire!), mais plutôt l'accroîssement de sa prudence, sa vigilance, sa lucidité et, au cas où, ses possibilités de défenses personnelles.
Je ne me fais pas trop d'illusion, une femme seule dans un endroit isolé (ou pas) à toutes les "chances" de se faire "accoster" (je m'appuie sur mon expérience personnelle pour l'affirmer).  C'est la loi de la nature. A elle donc de faire en sorte de mettre tous les attouts "survie" de son côté, ce qui signifie mettre en pratique les conseils déjà enumérés dans ce topic, mais également bannir l'attitude de victime, apprendre à établir des distances qui en disuaderont plus d'un, pratiquer une méthode de self-défense... C'est du moins ce que je m'applique à faire.  Et pour l'instant, ça marche plutôt bien, je suis encore entière  ;)
Victor Hugo disait "c'est une triste chose de savoir que la nature parle et que les hommes n'écoutent pas"... mon credo est de le faire mentir...


27 septembre 2010 à 16:57:36
Réponse #36

Bison


[HS]
La forêt de Soignes ... ce n'est pas vraiment ce que j'appellerais un coin sauvage  :down:
[/HS]
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

27 septembre 2010 à 17:51:12
Réponse #37

Bison


Forêt de Soignes  :down:

Je veux exprimer par là que c'est vraiment un contre-exemple de ce que j'entends par forêt "sauvage" :
La forêt de Soignes, c'est presque "dans" Bruxelles, on y accède facilement, il n'y a rien à grimper, pas de risque de se paumer ...

Le contraire d'une forêt sauvage, du terrain de jeu d'un randonneur :  la forêt où l'on ne rencontre pratiquement personne (difficile d'accès par la distance ou la topographie), et où les BG seraient paumés au bout de 5 minutes ...

Début août, avec mon épouse, j'ai fait quatre petites randos d'un jour dans les Ardennes.
On a évité les chemins en dur comme la peste.
On a croisé :  personne!

Bon, on rencontre parfois des gens sur les sentiers, surtout près des villages de vacances :  randonneurs sportifs ou VTTistes ... mais ça c'est du beau monde!

En montagne, il m'est bien arrivé de croiser l'une ou l'autre randonneuse solo ... je n'ai jamais ressenti de leur part l'ombre d'un soupçon de méfiance.

Alors, voilà, je pense qu'une randonneuse solo peut crapahuter tranquillement dans une vraie forêt sauvage, mais, bien entendu, je ne classe pas ainsi la forêt bruxelloise ...
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

27 septembre 2010 à 17:58:06
Réponse #38

Bison


PS :  je pense que c'est vrai aussi en Afrique.
C'était vrai, en tout cas :

Loin des routes, loin des militaires et des policiers :  le paradis!
Bon, faut s'enfoncer dans la brousse ...
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

27 septembre 2010 à 22:25:36
Réponse #39

Svava (alias Hedera)


Bison, je ne prétend aucunement que la forêt de Soignes est sauvage, même si l'endroit reste davantage "nature" et moins fréquenté que la pleine ville... je la citais simplement pour exprimer que, dans nos régions également, une femme se doit de se montrer prudente, vigilante, etc., qu'il s'agisse d'une rando en forêt ardennaise ou d'une balade dans le "parc boisé" en bordure de Bruxelles...
A savoir que lorsque je dis être une adepte de randonnée sauvage, j'en ai sur les Ardennes, les Vosges et la Haute-Savoie (dans l'attente de découvrir le Vercors...), et non pas sur la forêt de Soignes, qui n'est pas non plus à mon sens, une forêt sauvage...
Navrée si mes propos ont prêtés à confusion, je suis intervenue sur ce topic simplement pour faire part de mon expérience personnelle, sans amertune ni peurs d'aucune sorte... mon intention n'était donc certes pas de crier "au loup".
Mes tous premiers posts sur le forum, hors présentation, datent d'aujourd'hui... il semble que ça commence fort... peut-être vaudrait-il mieux que je me borne à lire plutôt qu'à écrire :)
Victor Hugo disait "c'est une triste chose de savoir que la nature parle et que les hommes n'écoutent pas"... mon credo est de le faire mentir...


27 septembre 2010 à 23:02:58
Réponse #40

Bison


Citation de: Hedera
Lorsque je dis que je suis une adepte de randonnée sauvage, il s'agit des Ardennes, des Vosges et de Haute-Savoie.

Je l'imaginait bien ainsi ...
Donc je pose la question :   tu te sens vraiment  "ne pas avoir le droit de crapahuter en paix"  dans ces massifs?

J'essaye de savoir si toi tu as de l'inquiétude vis à vis d'une agression en pleine forêt de St-Hubert, où si tu estimes, comme moi, que c'est un risque insignifiant.

Si tu as de l'inquiétude dans ce contexte là,  est-ce que c'est basé sur du vécu et/où sur des cas que tu connais, ou bien est-ce un sentiment diffus? Est-ce une inquiétude assez forte que pour te gâcher ton plaisir? (Il y a bien des mecs qui ont peur des bruits de la forêt, pendant la nuit ... on a chacun ses peurs)

Sur un autre forum, il y a eu une longue discussion sur les dangers de la rando solo et en particulier de la rando en solo et au féminin. J'avais l'impression que l'avalanche de recommandations de prudence adressées à une randonneuse qui envisageait la HRP avait quelque chose d'irrationnel ... La demoiselle l'a faite d'une traite sa HRP et a aujourd'hui son BE d'AMM en poche, démontrant ainsi une "force" supérieure à  celle de bien des randonneurs "en groupe".

Je ne suis pas de ceux qui nient le danger, mais j'essaie d'évaluer ...
________

PS pour les lecteurs "étrangers" :  la forêt de St Hubert, en Belgique, c'est un massif assez important, dans une région relativement peu peuplée des Ardennes belges, à 150 km Sud-Est de Bruxelles.
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

27 septembre 2010 à 23:26:36
Réponse #41

oli_v_ier


Salut Bison !

Tu veux parler d'Hysope ? Sur ce fil: http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=6410
Elle avait déjà une grosse expérience de la rando avant de partir et probablement déjà son AMM ;) . Ses questions étaient plutôt tournées vers comment vivre la solitude, que comment gérer les dangers (personnes rencontrées ou terrain).

Tu confonds peut-être avec Manou qui se posait un peu les même questions que dans ce fil, voici le lien: http://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=2340
"[...] Cet été, je marchais avec patou ma moitié dans la garrigue et il me dit "regarde y'a une personne qui se cache", je l'ai vu depuis et bien çà m'interpelle et en tant que femme, je ne randonne pas seule."

27 septembre 2010 à 23:46:39
Réponse #42

Svava (alias Hedera)


Non, je ne ressens pas d'inquiétude particulière en rando sauvage en solo, mais je n'estime pas non plus le risque de faire une mauvaise rencontre comme insignifiant.  Le risque est là, je le sais, je veille à ne pas me mettre en situation critique, autant que faire ce peut, et... je suis pleinement à ma rando, c'est-à-dire sans jeter toutes les deux secondes un regard effrayé derrière mon épaule, mais en profitant pleinement de la nature environnante sans baisser ma conscience de l'environnement pour autant.

Personnellement, je n'ai jamais eu d'incidents fâcheux lors de rando "sauvage" (c'était toujours en ville ou dans des bois/parcs environnants), mais je connais des cas, oui. Je connais également suffisament la nature humaine pour être consciente de sa part d'ombre. Ceci dit, cela ne me gâche absolument pas le plaisir de l'aventure, même si, blottie dans un grotte la nuit en pleine montagne, je n'étais pas trop rassurée lors de ma première expérience du genre... c'est fou ce que le silence nocturne est bruyant en forêt! ;)

En ce qui concerne "le droit de crapahuter en paix"... hé bien qui n'a pas un jour rêvé d'hommes et de femmes en parfaite harmonie avec l'autre, emplis de respect pour ce dernier? La Paix est un luxe rare et bien souvent impayable... j'avoue, je suis prise en flagrant délit d'envie! Heureusement, il reste les coups de gueule... ;)
Victor Hugo disait "c'est une triste chose de savoir que la nature parle et que les hommes n'écoutent pas"... mon credo est de le faire mentir...


28 septembre 2010 à 00:03:25
Réponse #43

Bison


Salut Oli_v_ier

Oui, c'est bien d'Hysope que je parlais.
Je viens de relire le fil. Elle était déjà AMM en fait.
Donc "solide" niveau randonnée en montagne.

Et dans le fil, il n'y a pas eu une "avalanche" de conseils de prudence (mais ils m'ont énervé, c'est donc cela que j'ai retenu!).

@ Hedera et aux autres lecteurs :  le fil cité par Oli_v_ier est très intéressant, le témoignage d'Hysope est super ...
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

28 septembre 2010 à 11:01:47
Réponse #44

Svava (alias Hedera)


Merci Olivier pour les liens. Je n'ai pas encore eu le temps de tout lire (faut quand même que je bosse un peu hein!), mais je compte bien poursuivre durant ma pause de midi.   

Bison, j'ai sciemment zappé quelques posts dans le topic d'Hysope (les alarmistes, ça me fatigue...), pour plutôt me concentrer sur ces messages à elle.  En effet, son expérience est tout à fait intéressante et encourageante, exactement le genre de lecture que j'apprécie.

Le topic de Manou est également très instructif (je n'ai encore lu que la première page), et j'y ai tout particulièrement aimé l'intervention de David!  Je me permets d'ailleurs de le paraphraser, car ce qu’il explique illustre bien la manière dont je fonctionne (sachant que j’apprends tous les jours… petit padawan deviendra un jour Jedi, du moins je l’espère  ;) ) :

- Rester conscient du paramètre « risque/danger », sans pour autant en faire une obsession (qui à tendance à nuire à la vigilance, la lucidité etc.).
- Rester conscient de son environnement (donc comme le dit David, pas de mp3 dans les oreilles, observer calmement, rester alerte etc.).
- Ecouter son intuition/instinct, elle/il ne se trompe jamais (si on se fout dans le pétrin, c’est qu’on ne l’a pas écouté ou compris, ce qui revient un peu au même). Je l’ai vécu à plusieurs reprises : ne pas écouter « la petite voix » (soit je l'ai niée, soit je n'étais pas assez alerte, observatrice, vigilante etc.) m’a valu de frôler le danger de près…

Sachant tout ceci, et que l’on apprend beaucoup de ses aînés (je ne me considère pas comme tel), je mets les principes de base de sécurité (du moins ceux que je connais et que j’apprends au fur et à mesure) de mon mieux en pratique, puis… je profite un max de mes activités !  :D
 
Victor Hugo disait "c'est une triste chose de savoir que la nature parle et que les hommes n'écoutent pas"... mon credo est de le faire mentir...


08 août 2017 à 10:49:16
Réponse #45

Kimie


Merci Lily,
c'est un régal de te lire et d'en apprendre au fil des échanges. Ta sacrée expérience est très encourageante aussi pour celles qui comme moi veulent voyager en solo.

C'est bien connu, nous (femmes et hommes, chacun est concerné) pouvons être nos pires ennemis et nos plus gros obstacles à nous-même :
les actes manqués "oups, j'ai oublié mon [à compléter en fonction de l'expérience] au dernier bivouac, c'est fâcheux " ;  les lapsus "Salut Narco, oups,  Nicko "
les mises en danger à l'insu de notre plein gré, etc
les angoisses devant des risques et donc pas des faits réels, qui nous amènent à des choix qui réduisent l'amplitude de notre vie "je n'irai pas en Colombie... "
Je ne sais plus quel (vieux  ;)) Grec disait que ce ne sont pas les objets de la vie qui nous rendent malheureux, c'est notre relation avec eux.

Question sécurité, il est pertinent de distinguer le sentiment de sécurité/insécurité que l'on peut porter, quelque soit les lieux, et la situation réelle.
Ce qui complique les choses, c'est que nous portons des oeillères qui à notre insu nous amènent à faire des choix pas judicieux.
Quand est-ce que l'on passe de "sentiment de sécurité"/confiance à prise de risque inconsidérée/témérité ?
Une mauvaise expérience, la galère, la mouise, qui se produit pour la première fois, c'est un hasard, une circonstance malheureuse, mais quand elle se répète, c'est qu'il y a un souci de fond lié à soi.
Pour parler concrètement, en reprenant un conseil que tu as donné dans un autre fl de discussion :
si je prends le bus la nuit, au Niger, parce que je n'avais pas connaissance de VVS, et que je me retrouve en situation critique, c'est pas de peau. Mais si maintenant que j'ai lu ton texte, quelque chose me fait prendre le bus à 18h, ça devrait m'interroger...
Il ne s'agit pas de dire que l'on est toujours responsable de nos choix - "toujours" est déjà une impasse- parce que l'idée que l'on véhicule alors c'est qu'on peut maîtriser les choses, toutes les choses et toutes les situations. "toute" est aussi une impasse, comme l'usage des idées absolues, qui ne fait qu'augmenter la culpabilité quand quelque chose échappe.
Il y a des jours où la voix de l'intuition est faible et l'oreille fatiguée, il arrive qu'elles s'absentent.
Bien se connaître, y compris en faisant face à nos facettes les moins valorisantes au lieu de les rejeter est une bonne issue - je fais 1m54 et pas 1m60, 6 centimètres peuvent vraiment faire différence , question sécurité physique mais aussi dans pleins d'autres domaines, of course.
C'est un exemple tiré du vécu : une nana, pas plus grande que moi se renseignait sur ma taille et quand je lui donne ma réponse, elle me dit "nan, c'est pas possible, moi je fais 1m60".
La taille c'est une donnée objective et pourtant on peut la nier, alors je vous dis pas la difficulté quand ce sont des caractères plus subjectifs ou plus subtiles.

Bref : sécurité en voyage rime aussi avec bien se connaître, et pas que dans ses capacités physiques.
la lucidité sur soi ? la travailler avec l'éclairage de plusieurs avis constructifs et pas complaisants, c'est mieux.
C'est un travail constant de réflexions, où les acquis n'augmentent pas de façon linéaire.
« Modifié: 01 août 2019 à 20:07:56 par Kimie »

03 octobre 2017 à 23:54:32
Réponse #46

Lily


Ouh pétard tu déterres un post de 7 ans... Je me sens vieillir d'un coup !
Je réagis juste à ça, avec 7 ans de recul :

Il y a des jours où la voix de l'intuition est faible et l'oreille fatiguée, il arrive qu'elles s'absentent.

Bref : sécurité en voyage rime aussi avec bien se connaître, et pas que dans ses capacités physiques.
la lucidité sur soi ? la travailler avec l'éclairage de plusieurs avis constructifs et pas complaisants, c'est mieux.
C'est un travail constant de réflexions, où les acquis n'augmentent pas de façon linéaire.

L'intuition, ça a ses limites. Se connaître aussi. C'est bien, mais c'est pas suffisant en situation de crise. Que tu te connaisses ou pas, quand ça m*rde, même un tout petit peu (je n'ai pas vécu de situation de grosse m*rde), ton naturel reprend le dessus. Dans mon cas, l'effet chimpanzé est gravement avéré et je chouine assez facilement. Dans le cas de mon chéri, pour le cas que je connais le mieux après moi, la crise à un effet de focus sur son mental, et il se met en mode pittbull : je ne lâche rien et il gère (lui) de vraies merdes en ayant encore des neurones en activité. Ce n'est donc pas mon cas, le découvrir a d'ailleurs été un coup assez sévère à mon ego.
Quand on est juste en voyage (et qu'on ne connaît pas ce forum  :)) il est difficile de changer profondément cette nature-là. D'où ma seule réponse au chimpanzé qui me guette dès que je me casse un ongle : les procédures, les procédures, toujours les procédures. Qui sont ce qui reste quand tout fout le camp.
Alors oui, se connaître assez pour être lucide sur ses capacités et ses incapacités. Pour le reste, se fixer des règles et des procédures et ne pas y déroger. Même des trucs simples en voyage : avoir le portable chargé et accessible. Avoir un contact de confiance et si possible influent. Et avoir son numéro, donc ! Etre enregistrée à l'ambassade, dire où on va, repérer des voies de sortie dans les bâtiments inconnus. Avoir un fond de sac déjà pensé... Tout un tas de trucs qui ne doivent plus passer par le cerveau. L'intuition, c'est la somme de cette préparation.

Je ne fais que répéter des choses très très connues ici. Mais en vieillissant (et parce que les procédures marchent aussi foutrement bien avec des enfants en bas âge  ;D ), c'est vraiment ça qui m'a le plus servi.
If you think you are too small to make a difference, try sleeping with a mosquito

18 mai 2019 à 15:39:58
Réponse #47

Matagot


La sortie d'un livre pour les femmes et pourquoi pas les hommes...
Je ne l'ai pas feuilleté et même si je l'avais fait, je n'ai pas les compétences pour juger du fonds du livre :

“Autodéfense instinctive” (éditions Favre, Lausanne) sortie avril 2019.

https://martialvout.com/e.com/

Egalement auteur de :

https://www.amazon.fr/victimes-Survival-nouvelle-méthode-défense/dp/2840987813

Co-écrit avec Isabelle Alonso et Isabelle Mergault.

je vais laisser plus compétent que moi (nombreux sur ce forum), donner un avis...

Quand Isabelle Alonso était venue défendre "son" livre chez Ruquier, celui-ci avait demandé à Richard Douieb (je crois) ce qu'il en pensait. Du bon et du moins bon...


20 mai 2019 à 03:42:46
Réponse #48

Jean-Yves


[...] Que tu te connaisses ou pas, quand ça m*rde, même un tout petit peu (je n'ai pas vécu de situation de grosse m*rde), ton naturel reprend le dessus. Dans mon cas, l'effet chimpanzé est gravement avéré et je chouine assez facilement. Dans le cas de mon chéri, pour le cas que je connais le mieux après moi, la crise à un effet de focus sur son mental, et il se met en mode pittbull : je ne lâche rien et il gère (lui) de vraies merdes en ayant encore des neurones en activité. Ce n'est donc pas mon cas, le découvrir a d'ailleurs été un coup assez sévère à mon ego. [...]
Remarque qui m'a fait tilter : ma copine et moi sommes très complémentaires, on le sait, on en rit, et on accepte d'écouter l'autre quand il le faut.
Elle a une très bonne intuition et un sens de l'orientation sans faille, donc quand on commence à être un peu perdus ou quand elle dit "ça craint là" je l'écoute et je la suis. Par contre elle a tendance à paniquer davantage que moi, donc je vais prendre le relais s'il le faut.
Je ne parle pas de situations critiques, je parle d'égarement en rando, de la fois où elle a fait une hypoglycémie, d'animal dans la tente, etc.

Bref, comme l'a dit Lily, se connaître soi et accepter de faire confiance à ceux qu'on connaît.

21 mai 2019 à 13:39:52
Réponse #49

Dutch


Bonjour à tous,

Il y a quelques années, mon épouse & moi avons rencontré une jeune femme suisse qui était arrivée jusqu'en Grèce sac au dos.
Je précise que nous étions en couple, car elle n'aurait jamais abordé un homme seul dormant sur la plage (elle nous l'a dit).

Elle avait mis en œuvre des mesures simples afin de ne plus être harcelée, comme lors de ses trips précédents:
_Une coupe en brosse très masculine, qui agissait comme un repoussoir par rapport aux codes culturels locaux (et c'est vrai qu'elle ressemblait plus à un GI's qu'à la jeune femme, plutôt jolie, en photo sur son passeport)
_Ensuite, elle avait pour principe de ne jamais dormir là où elle avait passé la journée, quitte à marcher quelques kilomètres ou à prendre le bus jusqu'au village suivant.

Selon ses dires, ces mesures préventives fonctionnaient & elle n'était plus importunée.



En essayant continuellement, on fini par réussir.
Donc: plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. (Devise Shadock)

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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