FJÄLLRÄVEN KARLA
Website Fabricant : FJÄLLRÄVEN - http://www.fjallraven.fr/Produits/Pantalons/Karla-Trousers
Fiche Fournisseur : TECHNITEX - Fjällräven Karla - http://www.technitex.fr/?page=nos_produits&id_produit=291&nc=100LE PRODUITPantalon Fjällräven Karla. Les vêtements de cette série peuvent, selon la marque, être utilisés partout, et notamment en randonnée en montagne. Le pantalon est en
G-1000, un tissu très résistant, 65 % polyester, 35% coton, et a une finition brossée.
Les propriétés du produit selon la marque :- Résistance du tissu,
- Imperméable si imprégné de cire, très respirant si non imprégné,
- Fil très léger qui sèche rapidement,
- Anti-moustiques, anti-UV,
- Tissu coupe-vent.
Au déballage, le tissu semble en effet très résistant. Moins souple qu'un pantalon en coton, il présente un tissage très serré. Je tire un peu sur les coutures qui ne bougent pas et paraissent très solides.
La coupe est excellente : le Fjällräven Karla est «
taille basse » (personnellement, je ne supporte pas les pantalons taille haute qui m'écrasent l'estomac), mais il ne descend pas trop bas non plus, et couvre bien les fesses. Devant, il arrive juste au dessous du nombril. La coupe est droite pas trop large, sans être non plus ajustée, avec des genoux préformés. Le bas du pantalon a été laissé brut, afin de permettre aux utilisatrices de faire l'ourlet en fonction de leur longueur de jambe.
Deux poches latérales, deux poches arrière fermées par pressions, une grande poche à carte sur la cuisse gauche (fermeture à glissière), et une poche à outils plus petite (dans laquelle mon couteau a tout de suite trouvé sa place), fermée par pression. Sur la cuisse droite, une grande poche à soufflets fermée aussi par pression.
Le pantalon, à l'achat, est enduit d'une cire qui n'en change pas l'aspect mais le rend déperlant. Cette cire disparaît au bout de quelques lavages (4 ou 5), et il faut le ré-enduire de cire si l'on souhaite conserver cette déperlance.
J'ai choisi la couleur «
light kaki », qui rappelle un peu les couleurs de la végétation autour de chez moi et qui me permettra d'utiliser le pantalon pour la photo animalière et le pistage.
À première vue donc, un produit à la conception étudiée et soignée, avec ce tissu G-1000 très prometteur...
LA TESTEUSEFemme, 37 ans, 1m63, 48 kg. Activités : Photographie nature. Je passe beaucoup de temps en moyenne montagne, que ce soit pour des sorties à la journée ou sur plusieurs jours, et je pratique la randonnée, dans le cadre de mon activité de photographe mais aussi par plaisir. Je vis au pied du Vercors, et l'essentiel de mes randonnées se fait sur les plateaux du Vercors et dans les Alpes.
LES TESTSJ'ai testé le Fjällräven Karla pendant une période d'un mois et demi, dans toutes mes activités nature :
- En randonnée bien sûr, avec des randos à la journée et aussi pour deux randos d'entraînement où je me suis bien poussée physiquement : lors de ces activités, j'ai pu tester le confort du pantalon, ainsi que la respirabilité du tissu et sa résistance au vent et à la pluie.
- Pour l'observation et la photo animalière, où la discrétion est essentielle.
- Lors de plusieurs sorties naturalistes et pistage, où l'on se retrouve vite dans des terrains difficiles, avec des ronces ou arbustes épineux qui mettent à l'épreuve la solidité des vêtements.
- En sortie sur plusieurs jours avec bivouacs : j'ai passé six jours dans l'Ubaye, pendant lesquels je n'ai quitté le pantalon que pour dormir. J'ai pu tester la fiabilité du pantalon d'une manière générale (solidité, rapidité du séchage, résistance à l'eau, au feu, aux taches, ainsi que la conception, notamment au niveau des poches)
RÉSULTATS DES TESTS1. SoliditéC'est le grand atout du Fjällräven Karla : le tissu G-1000 (conçu au départ pour fabriquer des tentes !) : il est d'une résistance à toute épreuve.
J'ai fait de mon mieux pour le malmener, lors de plusieurs billebaudes dans les bosquets épineux autour de chez moi, aucune ronce n'en est venue à bout, les épines parviennent tout juste à laisser quelques rayures sur la cire qui enduit le pantalon (rayures qui disparaissent au lavage), ça s'arrête là.
Je l'ai aussi frotté contre des roches coupantes (schiste) lors de passages de grimpette lors d'une rando dans l'Ubaye, sans arriver à quoi que ce soit (je me suis pourtant déchiré un pantalon l'été dernier sur ce genre de roches).
Grimpette sur les schistes coupants.La résistance de ce tissu est vraiment impressionnante. Le tissage serré est aussi une arme redoutable contre les moustiques et j'ai eu un plaisir indicible à vérifier les capacités anti-moustiques vantées par la marque : lors de deux bivouacs au bord d'un ruisseau entouré d'arbres dans l'Ubaye, nous avons été véritablement assaillis par les moustiques.
Je ne me lassais pas de regarder les pauvres bêtes se poser sur le pantalon, tenter vainement d'enfoncer leur trompe dans le bouclier du G-1000, essayer 1 cm plus loin, s'envoler, revenir encore, en vain... Je n'ai pas eu à déplorer une seule piqure aux jambes...
Descente sur azimut « sanglier » dans la forêt d'Ambel.2. Confort, conception, légèretéOn pourrait penser que la solidité se gagne au détriment de la légèreté, mais il n'en est rien.
Le tissu G-1000 reste très léger : le Fjällräven Karla pèse 430g.
On peut certes en trouver de moins lourds, mais qui seront aussi beaucoup moins résistants. Je pense que l'on a avec ce pantalon un excellent compromis solidité-légèreté.
Le confort est excellent, malgré l'apparence un peu rigide du tissu au déballage : le pantalon se fait oublier à la marche, comme dans toutes les activités extérieures : porté au quotidien pendant mes six jours de rando dans l'Ubaye, je me suis toujours sentie bien dedans dans tous les gestes quotidiens qu'on peut faire en bivouac, et très à l'aise aussi dans mes séances de prises de vues où j'adopte parfois des positions alambiquées...
En séance de prises de vues...Les poches sont bien conçues, et ne deviennent pas gênantes même une fois qu'elles sont remplies, les pressions sont fiables, et ne s'ouvrent pas toutes seules une fois fermées.
Seuls petits bémols : le Fjällräven Karla a tendance à coller aux cuisses une fois mouillé, (mais il sèche tellement vite que cet inconfort a toujours été pour moi de courte durée...).
Pour des mouvements d'escalade qui demandent beaucoup d'amplitude (par exemple avec un pied posé très haut), il peut s'avérer un peu étroit, et je ne le conseillerais pas à des personnes souhaitant faire de longues voies difficiles en escalade. En revanche, il ne posera pas de problème lors de passages de grimpe facile en montagne, où sa solidité sera par ailleurs appréciée.
3/ ImperméabilitéLe tissu G-1000, quand il est enduit de cire, est bien déperlant : j'ai pris une averse avec au début des tests, avant de l'avoir lavé, et je n'ai pas été mouillée : les gouttes d'eau restent en surface.
Déperlance ne signifie pas imperméabilité, et en cas de contact prolongé avec l'eau, celle-ci finit par pénétrer le tissu : le traitement n'a pas résisté à une séance de photos macro que j'ai passée allongée dans l'herbe trempée après une nuit de pluie, et les points de contact avec le sol (genoux, fesses) ont été mouillés au bout d'un quart d'heure.
L'efficacité de l'enduit à la cire reste donc relative mais sera très utile en cas d'averse, ou de marche hors sentier dans des terrains humides.
Grâce à la cire, les gouttes d'eau restent en surface.Cette déperlance perd en efficacité très vite, et déjà au bout de deux lavages la résistance à l'eau diminue : les gouttes restent à la surface du tissu quelques minutes puis sont absorbées.
Au bout de 4 lavages, la déperlance a totalement disparu. Si on veut maintenir cette résistance à l'humidité, il faut donc ré-enduire le pantalon de cire très fréquemment, ce qui m'a l'air tout de même d'être une opération assez fastidieuse, ou bien le laver moins souvent...
À des personnes qui ont vraiment besoin d'un pantalon imperméable, je conseillerais donc de se tourner vers des pantalons Fjällräven à membrane (comme celui que Mrod a testé - Fjällräven Hunter Hydratic
ndlr), qui sont fiables à 100% à ce niveau-là.
Pour ma part, je pense que je ne procéderai à la ré-imprégnation par la cire que de manière occasionnelle, avant un voyage ou une sortie sur plusieurs jours, situations où la résistance à l'humidité d'un vêtement peut être un vrai plus.
4. RespirabilitéCe qu'on gagne en déperlance, on le perd en respirabilité : enduit de cire, le pantalon évacue moins bien la transpiration.
Lors d'une rando d'entraînement un peu sportive faite au début des tests, par temps assez doux, j'ai beaucoup transpiré et en fin de montée le pantalon commençait à me coller au niveau des cuisses.
Rien de très gênant, certes, mais j'ai fait la même rando dans à peu près les mêmes conditions après 4 lavages, et je n'ai pas rencontré ce problème : le pantalon évacuait la transpiration au fur et à mesure de l'effort.
Le tissu G-1000 est donc bien respirant et tient le choc lors d'efforts soutenus, mais à condition de ne pas être ciré.
Là, c'est à chacun de faire son choix en fonction des activités qu'il pratique : pour une pratique un peu sportive on oubliera la cire et on privilégiera la respirabilité. Pour des efforts moins intenses avec des expositions à la pluie, l'enduction à la cire sera un atout.
5. Temps de séchageEncore un atout de ce tissu G-1000 : il sèche vraiment très vite : Après une averse légère, il est sec en quelques minutes.
Après lavage en machine à laver (essorage à 1200 tours/minute), le pantalon présente un aspect sec au bout d'1/4 d'heure de séchage (16°, à l'ombre, sans vent), même s'il reste un peu humide au toucher, et est définitivement sec en 1 heure.
Ce temps de séchage peut encore se réduire si on a du soleil, ou grâce à la chaleur du corps si le pantalon est porté.
Un sérieux atout donc pour des sorties sur plusieurs jours (treks...). J'en ai fait l'expérience en Ubaye, où j'ai pris une grosse averse en rando. Le pantalon a très vite séché sur moi, et j'étais au sec pour le bivouac du soir.
Le Fjällräven Karla a été mis à rude épreuve pour cette descente hors sentier : couvert de boue et mouillé, accroché dans des branches, il sera sec 1/2 heure plus tard sans la moindre trace d'accroc.6. Effet coupe-ventLe tissage très serré qui donne sa robustesse au tissu lui procure aussi un excellent effet coupe-vent.
J'ai porté le pantalon lors de plusieurs randos sur les plateaux du Vercors, certaines par vent fort, et je n'ai pas eu à me plaindre du pantalon.
S'il ne bloque pas 100% du vent, sa protection est cependant suffisante pour faire barrage même à de bonnes rafales et éviter les grosses pertes de chaleur que peuvent causer des vents forts.
7. Résistance au feuLe fabriquant indique clairement que le tissu est inflammable et qu'il faut le tenir éloigné du feu.
Étant donné que le feu est un outil indispensable à tous ceux dont les activités sont liées à la survie et à la vie sauvage, et que j'imaginais déjà les gros titres dans le journal du coin : « une randonneuse brûlée vive en faisant bouillir de l'eau pour sa semoule », j'ai voulu tester...
J'ai fait ça sur mon réchaud à gaz lors d'un bivouac dans le Vercors, avec une bande de tissu du bas du pantalon que j'avais coupée pour faire mes ourlets : d'abord, je fais passer la bande de tissu lentement au dessus de la flamme : rien, puis passage vraiment dans la flamme, toujours rien.
En insistant et en laissant plus longtemps la bande de tissu au milieu de la flamme, une partie s'enflamme au bout de quelques secondes, et commence à se consumer, mais pas trop vite.
Une bonne flamme tout de même, qui s'éteint immédiatement en tapotant avec le pied la bande de tissu. Le tissu est donc bien inflammable, mais ce n'est pas de la poudre... On pourra sans problème allumer et entretenir un feu, et même se prendre quelques étincelles sans risquer de se transformer en torche humaine : en bivouac, j'ai utilisé mon réchaud à gaz sans la moindre inquiétude. Bien sûr, il faudra rester vigilant tout de même...
La bande de tissu après quelques secondes dans les flammes du réchaud.8. DiscrétionLa couleur que j'ai choisie pour ce pantalon, «
light kaki » est assez neutre et m'a permis d'utiliser le vêtement pour mes séances d'observation et de photographie animalière.
L'aspect du tissu est bien mat, même lorsqu'il est enduit de cire.
Le G-1000 est silencieux et la coupe ajustée au niveau des jambes permet d'éviter les bruits de frottement.
Les pressions ne font quasiment aucun bruit à l'ouverture, mais sont moins discrètes à la fermeture. La fermeture à glissière de la poche de la cuisse gauche est très silencieuse.
Un bon vêtement donc pour toutes les situations où l'on aura besoin de se fondre dans son environnement et de rester discret : lors d'une sortie dans la forêt d'Ambel, dans le Vercors, j'ai pu approcher une biche à moins de 10 mètres et la regarder brouter pendant de longues minutes sans éveiller son attention.
9. EntretienL'entretien est très facile : le pantalon se lave à 40° en machine et supporte très bien les essorages intensifs. Il sèche par ailleurs très vite.
CONCLUSIONS- Les plus :
La solidité, l'excellente conception et aussi la polyvalence du Fjällräven Karla en font un très bon produit. Il pourra être porté dans un grand nombre de situations, en marche sportive mais aussi pour des activités plus statiques et sur toutes sortes de terrains.
- Les moins :
L'inflammabilité du tissu reste un point négatif, même si les tests effectués se sont révélés plutôt rassurants à ce niveau-là. Il faudra toujours rester vigilant. Le fait de devoir ré-enduire régulièrement le pantalon de cire pour pouvoir maintenir sa déperlance est aussi un inconvénient.
- Pour qui ?
Pour tous ceux qui pratiquent des activités en pleine nature : randonnée, chasse, observation et photo animalière, bushcraft. C'est un vêtement excellent techniquement, léger, respirant, déperlant quand il est enduit de cire, qu'on peut sans problème malmener et sur lequel on pourra compter.
- Le prix :
Il faut compter dans les 110 euros pour ce modèle, un prix qui me semble abordable vu les qualités techniques et la solidité du pantalon.
