Salut

La majorité des réponses a déjà été donnée (j'ai essayé de lire en travers, mais pas tout lu non plus), mais en tant que finlandais (
Lambda, le finnois, c'est la langue, pas les habitants

) plutôt habitué aux baignades en eaux glacées, je me devais quand même de rajouter un petit message par rapport à la première publication et la vidéo de ce canadien, parce qu'il y a beaucoup de faux ou d'imprécisions.
1) Quand on tombe dans l'eau, avant les effets métaboliques, on a un effet de choc (décrit par You et Galileo) : souffle coupé, muscles tétanisés : si on n'a pas les bons réflexes, on panique, on s'épuise et on peut perdre connaissance directement. Le premier réflexe est de souffler et de ne pas prendre une grande bouffée d'air (aussi parce qu'une bouffée d'air sous l'eau, c'est une bouffée d'eau et ça passe moins bien dans les poumons), puis de rejoindre la surface. Ça permet de détendre les muscles pour pouvoir nager et de pouvoir respirer dès qu'on rejoint la surface, en libérant les voies respiratoires (c'est comme lorsqu'on a un truc coincé dans la gorge, mais qu'en réalité, on n'étouffe que parce que dans la panique, on essaye d'inspirer par la bouche au lieu de souffler pour expulser le corps étranger, tout en faisant rentrer l'oxygène par le nez).
2) Il parle de rivière et de lacs : ce sont 2 choses très différentes : dans les deux cas, on peut se retrouver sous la couche solide de glace et perdre ses repères, d'où l'importance de garder son calme pour retrouver la sortie, mais en rivière, surtout si le courant est fort, la priorité est de ne pas se faire emporter sous la glace! Et ça, ça demande énormément d'énergie, surtout si on est habillés et qu'on n'a pas pieds. On peut se noyer dans 50cm de flotte sans se rendre compte qu'on a pieds, donc RESTER CALME (c'est le maître mot), s'accrocher au bord de glace (sauf si on arrive à voir une autre sortie juste en dessous, mais faut pas se rater) et se positionner comme on peut pour sortir (par exemple : sur le dos, traction et passer les coudes au dessus de la glace si on peut, puis essayer de remonter les pieds vers l'amont (le haut de la rivière) pour utiliser le courant en poussée pour remonter).
3) L'eau a un maximum de densité à 4°C, donc l'eau est plus chaude au fond qu'en surface (ou elle peut atteindre jusqu'à -0.5 à -1°C). Il faut donc essayer de faire remonter l'eau du fond avec les jambes (ce qui permet également de maintenir un flux sanguin vers les membres) le temps de reprendre ses esprits.
4) Le principe premier permet aussi de réduire l'hyperventilation et le stresse (qui font perdre beaucoup d'énergie rapidement) et donc, leurs mauvais effets : là, ça a été très bien expliqué par Bison : en gros, l'hyperventilation crée une suroxygénation et une diminution du CO2 (on parle de respiration alcalose) : l'oxygène à haute dose étant toxique pour le corps, celui-ci réagit par une vasoconstriction : les vaisseaux se resserrent et le cerveau et les muscles sont moins bien alimentés en oxygène et en énergie, générant vertiges, tétanie, faiblesse musculaire, etc.
5) Pour la sortie de l'eau, pas grand chose à dire à part ce que j'ai dit plus haut, et deux petites précisions : une glace qui nous a porté ne nous portera pas forcément autant après une rupture à proximité (il faut chercher la zone la plus épaisse et pas forcément celle où on est tombés) et rouler comme il le fait, corps serré, n'est pas forcément la bonne méthode, parce qu'on concentre la pression sur un petit point au niveau des épaules ou des hanches : il faut répartir la masse, donc maintenir toujours 3 appuis au mois, jambes ou bras écartés.
6) Une fois sortis de l'eau, il faut se séparer rapidement de ses vêtements :une hypothermie peut survenir en moins de 2 minutes, avec des effets apparaissant jusqu'à 1h plus tard : comme sur une brûlure, il y a une inertie du corps et il faut donc rapidement le mettre dans une situation de déperdition minimale de température : le transfert de chaleur est beaucoup plus important entre deux solides ou un liquide et un solide (corps), qu'entre un gaz et un solide : c'est pour ça qu'on peut prendre des sauna à 70-80-90°C, mais qu'on peut difficilement prendre un bain au delà de 45°C sans se brûler). Quand on a des vêtements mouillés par une eau à 1-2°C en moyenne, se refroidissant plus encore au contact de l'air (comme dit plus haut, la température des vêtements au contact de la peau peut rapidement descendre à -10°C), ça va extraire la chaleur du corps beaucoup plus rapidement que si on est à poil, au contact d'un air de faible densité et sec! (et oui, on a moins froid à -20°C qu'à 1°C, parce que l'air est très sec). Et ne pas oublier que ce qui isole dans un vêtement, c'est avant tout l'air et que dans un vêtement mouillé, il n'y a plus ou presque plus d'air. Donc surtout, à moins que ce ne soit que pour une ou deux minutes (contenir la chaleur du corps), ne pas garder ses vêtements sur soi et ensuite, bouger!

(sans s'épuiser pour autant, ça serait bête de faire une hypoglycémie sous toutes ces émotions, si on est à poil au milieu de nulle part)

Donc pour finir, dans la nature (où qu'on soit), toujours garder une vêtement ou une petite couverture sèche dans un sac étanche type See to Summit ou équivalent) ou une couverture de survie (ça craint pas l'eau) : c'est la dernière étape (avec un bon feu si on peut) pour garder un max de chaleur et se réchauffer

Et m*rde, j'ai encore écrit un pavé, alors bon vent (chaud) à tous
