Je vais apporter ma petite pierre à l'édifice puisque je fais moi-même du jardinage à tendance sauvage depuis quelques mois.
Disons que ce que je fais ressemble à un potager bio classique si ce n'est que :
- je ne bêche qu'une seule fois, pour ameublir mon sol très argileux qui n'a pas été cultivé depuis des années, puis je monte des buttes ou "ados" en reversant la terre des allées sur les planches de cultures, un fois ce travail fait, je ne compte plus toucher à la structure du sol avant plusieurs années.
- les planche de cultures ne sont pas rectangulaire mais plus ou moins arrondies, ondulées, ramifiées, pour que cela n'est pas l'air trop "artificiel", seul la largeur est à peu près constante entre 1m et 1m20 environ.
- je fais des semis de graines à la volée en mélange, une 12aines d'espèces par planche, pour les associations, je ne retiens qu'une seule règle : ne pas mélanger les légumineuses (pois, haricots, fèves) avec les liliacées (oignon, ail, poireau).
- je désherbe le moins possible, juste pour faire un peu de place à de jeunes plants de légumes ou bien favoriser une plante sauvage spontanée que je juge plus intéressante qu'une autre.
Je ne peux pas encore donner de résultats pour ce qui est des légumes, on verra cet été

. J'ai semé beaucoup de variétés de légumes qui sortent un peu de l'ordinaire, anciennes, nouvelles ou exotiques, je vous ferai mes recommandations quand j'aurai vu les résultats...
Pour ce qui est des plantes sauvages indigènes, j'ai de la renoncule rampante et du liseron que j'essaie de limiter car très étouffant et sans grand intérêt.
J'essaie aussi de me débarrasser au moins en partie de l'égopode podagraire, une ombellifère à rhizomes traçants qui se montre très envahissante dans mon jardin, la bonne nouvelle c'est qu'elle est comestible et même plutôt bonne, le problème c'est que j'aimerais bien pouvoir manger autre chose de temps en temps, et qu'elle n'est pas vraiment d'accord pour laisser de la place

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Sinon j'ai de la mâche sauvages et de la cardamine hirsute qui sortent spontanément un peu partout en fin d'hiver, pas mal de pissenlits, de coquelicots, du tussilage, que de bonnes choses qu'il serait dommage de désherber!
En vivace, je conseille la rhubarbe, qui ne demande aucun soin et peut-être multipliée facilement avec des morceaux de racine.
Il y a aussi quelques légumes que je ne mets pas dans le potager proprement dit : les patates ont droit à une culture plus classique en lignes dans un petit carré de terre qui leur est réservé, sans quoi leur culture serait trop pénible, de plus beaucoup de légumes n'apprécient pas leur voisinage.
Les topinambours aussi sont à l'écart, je les sème dans les fondations d'une ancienne cabane de jardin qui à été démolie, comme ça le cadre en béton évite qu'ils ne s'échappent.
Les courges tiennent beaucoup de place au potager, c'est pourquoi je préfère les transplanter au verger, elle apprécient d'avoir un peu d'ombre en été et peuvent facilement couvrir l'herbe et même grimper dans les arbres, de plus le compost que je leur apporte profite aussi aux fruitiers.
La règle est de ne pas essayer de "combattre" la nature : à moins de l'empoisonner (et encore), elle aura toujours le dernier mot, on peut par contre agir un petit peu pour favoriser une plante sauvage plutôt qu'une autre, les abris à lézards plutôt que ceux à limaces etc...
Il faut aussi de l'amour et beaucoup de patience, on dit que les légumes sont plus beaux quand le jardinier passent du temps à les regarder, je ne sais pas si c'est vrai, mais j'ai pu en revanche constater que "l'œil du berger engraisse le troupeau", alors pourquoi pas!

Je vous conseille de jeter un oeil au site
"plants for a future" (en anglais), il y a des choses intéressantes.