SENTINEL CLIP (lame lisse et lame dentée) - Victorinox


Ce Victorinox m’aura obligé à me poser beaucoup de questions et finalement, à ma grande surprise, à revenir sur quelques-unes de mes certitudes. Au début, je n'ai testé que le modèle à lame dentée. J'ai bien cru me convertir à ce type de lame mais quand j'ai comparé lame lisse et lame dentée, le match tourna en faveur de la lame lisse même si, pour certains aspects, la lame dentée à des avantages indiscutables. Voici un test qui me laisse sans certitude définitive. Je reste, après deux mois d'hésitation, à préférer la lame lisse mais Woodrunner, favorable à la lame dentée, a mené des tests contradictoires qui ne l'ont pas fait changer d'avis. Il vous en fera part, en tout cas je le souhaite, dans ce fil.
Passons au test donc:
Il était grand temps que Victorinox propose son couteau avec un clip.
La mutation de la marque vers des couteaux de poche grand modèle (110 mm), à cran d’arrêt, a déjà connu une évolution notable avec les lames à ouverture d’une main (munie d’un trou).
La forme du trou ayant évolué d’ovale à presque rond, c’est le premier point positif que je note sur ce couteau. Mais ce n’est pas le plus important. L’ouverture se fait mieux mais j’ai des mains fines. Je ne sais pas si la proximité des plaquettes n’est pas encore trop importante pour que ce soit vraiment confortable. A noter que le couteau est équipé d'un système liner lock (le cran d'arrêt est assuré par une lame métallique qui, comme un ressort, vient se caler derrière la lame quand elle est ouverte et contre elle quand elle fermée), ce qui explique à mes yeux une certaine dureté du mécanisme qui peut en rebuter certains car un peu plus dur à ouvrir que certains couteaux américains bien connus. Personellement, ça ne me gêne pas et ça bloque bien la lame fermée (en tout cas, à l'état neuf

).

Pour moi, ce qui est particulièrement réussi, c’est
le clip. Jamais le couteau n’a bougé en randonnée ou dans d’autres activités quand, au même moment, ma lampe tactique tombait de l’autre poche. Jamais non plus, ce clip ne s’est accroché dans mon pull contrairement à d’autres couteaux d’origine américaine.

Quant à
la position du clip (côté axe), j’ai, au début, pensé qu’elle aurait dû être inversée pour permettre la prise en main immédiate du couteau. Mais, finalement, en le laissant ainsi, ça servira justement à identifier le randonneur du bad boy et s’assurer ainsi que ce couteau ne soit utilisé que par des gens bien intentionnés.
Enfin, au départ, s’il était une critique absolue à mes yeux, elle portait sur
la lame dentée au 2/3. De prime abord, je ne l’aime pas même si, à mon corps défendant, je m’y adapte. Mon couteau de poche, en dehors de tailler du saucisson me sert pour tailler du bois, action qui s’est révélée bien plus fréquente que je ne le croyais au cours de ce mois de test (environ 1 fois sur 3). Et là, la lame dentée est totalement inadaptée. J’ai essayé de me débrouiller avec le tiers lisse (chisel) mais c'était un pis-aller. La lame lisse est évidemment bien plus adaptée et permet de réaliser un travail fin.
Lame lisse:

Lame dentée:


La seule fois où j’ai cru trouver la lame dentée excellente, ce fut pour couper de la corde. J'avais plié la cordelette en deux et glissé le couteau dans le pli. Là, coupe franche, impeccable. Seulement, en voulant comparer les deux couteaux, j'ai posé la corde sur un support. Catastrophe. La lame dentée déchire les fils plus qu'elle ne les coupe. Jamais je n'ai pu rééditer mon premier essai qui avait été si bluffant. Je fus totalement désappointé. J'avais cru avoir trouvé un domaine dans lequel cette lame dépasserait la lame lisse. Il n'en était rien.




Du coup, je me suis mis à regarder comment je suis organisé quand je suis en extérieur. En fait, quand je travaille le bois, j’ai quasiment toujours un couteau à lame lisse avec moi (couteau de camp ou autre). Finalement, cette lame dentée pourrait être un plus si je suis sûr d’avoir un autre couteau avec moi. Ce qui est bien souvent le cas. En effet, je lui ai trouvé, a priori, deux avantages:
La découpe de l'alimentation. Les différents aliments, surtout s'ils offrent peu de résistance (pain, légumes...), se coupent mieux avec la lame dentée que la lame lisse.
Et pour jeter un peu plus le doute dans la tête de ceux qui comme moi ne juraient que par les lames lisses, j’ajouterais que l’avantage indéniable de la lame dentée, c’est qu’elle semble ne pas se désaffûter ou dans des conditions très particulières. J'écris cela bien que je n'ai pas eu besoin d'affûter la lame lisse mais pour avoir depuis plus d'un an une lame dentée identique à celle du test, j'ai pu constater qu'elle continue à être efficace sans difficulté.
Je ne me suis jamais servi de
la pince à écharde mais plusieurs fois du
cure-dent.

Un avantage certain de ce couteau (et de Victorinox en général) sur la concurrence, c'est le prix. En effet, la marque suisse a toujours été synonyme d'un rapport qualité-prix favorable. Ce que confirme le prix de ce Sentinel Clip que l'on trouve autour de 22 euros. Et à soi seul, ce prix rend ce couteau très opérationnel car vous l'utiliserez sans avoir peur de le perdre

.
En conclusion, un couteau que l’on ne perd pas et qui présente l’avantage de rester très civil. Un bémol est qu’il n’est pas assez équipé, d'une part. D'autre part, s'il doit être un simple couteau de poche, pour la vie de tous les jours, avec une seule lame, je conseille de le prendre avec la lame lisse au vu de ce que j'explique au-dessus.
J’en suis arrivé à essayer de déterminer le couteau de mes rêves. Si je devais demander à Victorinox de me faire ce couteau, ce serait le mariage du nouveau couteau de l’armée suisse et du Sentinel. J’y mettrais la scie, les ouvre-boites et ouvre-bouteilles, le tournevis cruciforme et l’alène ainsi les nouvelles plaquettes antidérapantes du couteau militaire, d’une part; le clip, la pince à écharde et le cure-dent du Sentinel, d’autre part.
Et pour la lame? Je crois qu'au vu du carnage sur la corde et cordelette, je préfère la lame lisse mais bon, si je considère que j'aurai toujours une lame lisse fixe en plus, la lame dentée pourrait faire l'affaire. Mais quand même, dans le doute, je préfère une lame lisse... quoi que.
Alors, si tu me lis, Monsieur Victor, je te remercie d’exhausser mon vœu et je te promets de le tester celui-là. Mais il y a fort à parier que je l’adopterais sans coup férir... surtout si on a le choix entre les lames.
A+