La chasse dans l'Est de la France, c'est une culture plus Germanique que Latine (même si ça se perd).
Concernant le petit gibier...
Une assoc de chasse de haut niveau (dresse des chiens d'arrêt et de rapport à l'international) a travaillé à la re-naturalisation du faisan et de la perdrix. C'est à dire stopper les lâchers, créer/protéger des habitats*, ajuster les "prélèvements" (même si ça veut dire ZERO pendant des ans)... Bien sur t'as les Fleischjäger (viandards) et les éleveurs de gibier qui ont gueulé (c'est allé loin cette histoire -> préfecture et tout), mais ça a été payant sur le long terme.
Ceci est une bonne illustration de la "Hege". Notion très présente dans la chasse boche qui se traduit imparfaitement par "prendre soin". En effet, les Germains considèrent que la chasse c'est avant tout être au petits oignons avec son gibier et son territoire.
D'ailleurs, il y a un dicton: on reconnait le "vrai" chasseur avant le coup de fusil (sous entendu savoirs naturalistes, gestion du territoire, tout ça...).
*pour contrarier les appétits des promoteurs et des industriels (zone frontalière avec une pression immobilière énorme), ces filous vont jusqu'à réintroduire des espèces protégées (en créant des habitats -> martins pêcheurs en l’occurrence) pour faire bouclier au dessus du territoire.
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Annonce *un peu* hors sujet....
Je suis passionné par Chasse de culture Germanique et/ou médiévale et/ou des écrits mettant en regard la chasse et la mythologie. Si vous avez des bouquins traitant du sujet, je prend
Actuellement, je me lis ça:
D'un bout à l'autre des Vosges les chasseurs poursuivent en une quête passionnée l'animal-gibier. Une voie étroite parfois dangereuse mène le chasseur du domestique au sauvage, entre chien et loup. Oscillant entre les deux pôles, marqué par une fièvre singulière, le chasseur se voit assigner dans la France de l'Est un statut particulier et s'inscrit dès lors en marge du groupe social. Faits et dits de chasse témoignent d'une même perception de l'acte cynégétique : techniques de chasse et vision symbolique de l'espace sauvage se répondent et renvoient à un système plus général. De la légitimité de l'accès au sauvage à la parenté élective, fondement de la confrérie des chasseurs, de l'exclusion des femmes aux résonances anthropomorphiques de la poursuite de l'animal et tout particulièrement du cerf, c'est autour du Jagdfieber, la fièvre de la chasse, et d'un véritable système de représentation s'articulant autour du sang sauvage que s'ordonnent les pratiques quotidiennes des gens de chasse. Fruit d'une minutieuse observation ethnographique menée durant quatre années dans les trois départements de la France de l'Est soumis depuis 1881 au droit local de chasse, cet ouvrage se propose de restituer la cohérence présente et l'actualité des représentations d'une pensée ordonnatrice, pensée vivante tissant la trame dans laquelle s'inscrit toute l'organisation cynégétique.
Que vous pouvez lire en entier ici (on y parle de la Hege, au passage):
https://books.openedition.org/editionsmsh/2272L'auteur, Bertrand Hell a un profil des plus intéressants: " BHell (lol) né en 1953, est un anthropologue et ethnologue français spécialiste
du chamanisme et de la possession*. Il occupe la chaire d'ethnologie de l'université de Franche-Comté depuis 1994"
*c'est dans ces situations où je me rend compte que je n'ai pas fait les bonnes études.