C’est bon, le sujet a bien refroidis et je vais essayer d’apporter des informations et le moins possible de controverse, du coup je réponds à quelques questions des messages précédents et finit sur la chasse de survie, en venant de la perspective de qq1 qui était plutôt anti chasse d’éducation, et qui s’est interrogé sur la chasse pour finir par la pratiquer.
Les cartouches vides trouvées dans la nature:
Oui, comme vous l’avez vu, il y en a beaucoup moins qu’avant, et celle qu’on trouve sont souvent rouillées (je les ramasse, comme la pluspart des déchets que je trouve, sauf le trop gros,,... eh bien même comme ça les déchets non chasse sont toujours plus volumineux à la fin dans mon sac). Ces cartouches vides datent pour beaucoup d’une époque où le respect de la nature n’était pas ou peu enseigné. Les gens ne jettent plus trop leurs cartouches dans la nature, comme on ne jette plus trop ses poubelles dans la nature.
MAIS
Car il y à un mais, il y a aussi des explications techniques. Les fusils semi automatiques éjectent chaque cartouche après le tir avant qu’une nouvelle cartouche soit chargée prête à tirer. C’est automatique. Et souvent après le tir, le chasseur cherche et ramasse ses cartouches. Mais voilà, des fois il est difficile de distinguer et retrouver toutes les cartouches (bien prendre du bleu ou du rouge comme couleur de cartouche aide bien). Mais ce que je vois c’est que pas mal de chasseurs ramassent des cartouches vides qu’ils n’ont pas tiré.
Différence avec la chasse aux US:
aux USA, les battues sont beaucoup moins courantes. Pourquoi on a des battues en France? c’est plus efficace, car par exemple chasser le sanglier tout seul à l’affût ou à l’approche, c’est vraiment pas garanti au niveau résultat, ni facile. Et comme il faut des résultats sur certaines espèces car sinon il y a des dégâts, on prend une technique de chasse qui marche, même avec des MOINS BONS chasseurs. Le ratio nombre de chasseurs y compris moins bons tireurs ou chasseurs, et gibier tué est donc favorable à la battue. C’est l’héritage de techniques de chasse ancestrales où nos ancêtres ont gardé uniquement ce qui marchait.
Moi perso j’aimerais voir plus de chasse individuelle, mais dans le passé ça entraînait des comportements de prélèvement non autorisés, voir de braconnage, du fait du comportement de quelques rares pénibles. Ça a bien changé mais il faut le temps pour que les présidents de sociétés de chasses comprennent le changement et le besoin de chasse individuelle.
Amalgame chasse traditionnelle:
Je suis conscient que certaines personnes n’aiment pas ces pratiques, mais ce ne sont pourtant pas du braconnage.
En démocratie, ce n’est pas parce qu’untel n’aime pas une pratique qu’il a le droit de la qualifier d’illégale ou de l’empêcher. Ici il faut faire attention à ne pas verser dans le “facho vert”, et à ne pas attirer ce genre de profil. Il y a des gens remplis de colère qui ont besoin de se défouler sur quelque chose. La chasse est une bonne cible pour eux car elle est moralement injustifiable, mais socialement nécessaire (voir ci dessous sur la régulation). Être anti chasse pour certains est alors juste un exutoire pour se défouler.
Pas besoin de régulation en France?
Malheureusement si, on a besoin de beaucoup réguler, car sinon certaines espèces prolifèrent, et non on ne peut pas faire comme à yellow stone aux us: tout simplement parce que en France on peut pas faire plus de quelques kilomètres pour tomber sur un humain. Si on veut laisser la nature s’auto réguler, il faudrait vraiment beaucoup moins d’humains et beaucoup plus de places pour toutes les espèces.
“ un braconnier n'est jamais qu'un chasseur sans permis, ou chassant des espèces illégales”:
Ahaha..... ouille.... non, vraiment pas.
Est-ce qu’on dit qu’un truand c’est un policier sans permis? Je comprends que certains aiment pas la chasse, mais faut faire avancer le débat plutôt que polariser. De toute façon aucun camp chasse ou anti chasse ne “gagnera”. Par contre on peut mettre 30 ans à se comprendre et à construire ensemble, ou on peut le faire en 2 ans. C’est uniquement quand agriculture, écologie et chasse se mettront d’accord que les grands progrès nécessaire pour une nature protégée seront réalisés.
La chasse de survie
En fait, c’est là un énorme problème: chasser est difficile, et ne s’apprend pas en une semaine. D’autant plus que chasser individuellement , voir sans chien, c’est vraiment quelque chose qui s’apprend. Mais aussi, et c’est quelque chose dont on a pas parlé ici, c’est quelque chose qui vous force à une sorte d’intégration profonde avec la nature. Pour chasser un chevreuil, il faut un peu devenir chevreuil. Savoir comment il ou elle pense, et c’est pas la même chose entre une femelle et un mâle. (Et il faut changer de mentalité pour le sanglier, les volatils, les cerfs, le ragondin etc...) C’est aussi limiter la membrane entre soi et la nature, et là encore quelque chose n’a pas été dit sur la chasse à l’arc, c’est que le côté léger et sans détonation efface une frontière entre soi et la nature que l’on visite et intégre.
C’est notamment pour moi pour ça que la chasse est intéressante, on est je ne sais pas pourquoi encore moins étranger à la nature quand on chasse à l’arc. Et là je parle d’un truc honnêtement difficile à saisir je pense pour un non chasseur:
Quand je chasse, le feeling de proximité voir, désolé de dire ça pour certains qui pourraient être choqués, de communion avec la nature est beaucoup plus intense qu’avant avoir pratiqué la chasse. C’est aussi pour ça que le terme apprentissage est maladroit, car c’est un processus d’évolution long et très personnel, qui n’est pas trop explicable que par des mots. Ça s’explique bien mieux en sortant, sans arme, dans la nature avec quelqu’un qui ne pratique pas.
Il y à bien évidemment des chasses qui sont plus ou moins loin de cette proximité personnelle à la nature. L’approche est très en osmose pour moi, alors que la battue est plus tribale et donc sociale.
Alors c’est pourquoi la chasse de vie et de survie ne s’improvise pas. Moi perso je préfère en ch!er pour ramener un animal que je préparerais que de refiler le job aux gars qui ont le dur métier d’ouvrier en abattoirs. Je préfère connaître ce que je bouffe et que ça soit naturel (c’est quasi plus bio que bio comme viande).
Et je parle pas de chasse de survie uniquement, car je pense que la survie est juste une manière de comprendre plus vite comment faire évoluer notre vie plus vite qu’on ne l’aurait fait poussé par le train train quotidien. La chasse qui nous fait mieux vivre notre quotidien est une chose belle et personnelle, qui ne devrait pas être interdite sous prétexte que cela est contre les opinions d’autrui.
Alors maintenant je ne cherche à convaincre personne, je vous livre bien humblement ma compréhension et mes impressions et cherche juste à éclairer le débat par mon chemin, personnel, qui peut apporter quelques clefs de lecture à toi qui lit ces lignes.