Salut,
Je vous fais part de ma modeste expérience.
J’ai échoué 4 fois avant d’y arriver. La première fois que j’ai réussi, c’était avec du saule, ca m’a pris 4 heures et j’étais tout courbaturé à la fin. J’avais perdu 2 litres d’eau et au moins 2000 Kcal. Puis j’ai essayé dans les bois sous la pluie avec du chêne, nouvel échec après deux heures d’effort intense, juste de la fumée. Je suis donc revenu à des objectifs modestes, mon premier objectif a été de réussir en moins de 4 heures sur ma terrasse tranquille, et pas sous la pluie.
J’ai été choisir le bois, je ne me suis pas cassé la tête, j’ai testé tous les bois morts sur pied que j’ai trouvé, j’ai pris le plus dur (peut-être du peuplier, paraît que ça marche bien avec, et comme c’était au bord de l’eau…). La branche était grande, j’ai sélectionné deux diamètres qui m’intéressaient, la base (5 cm de diamètre, 50 cm de long) et une section droite près de la pointe (1.5 cm de diamètre et 20 cm de long) j’ai coupé le tout de quelques coups de laplander. La section large je l’ai partagé en deux moitiés sur toute la longueur en la bâtonnant au centre. Avec une moitié j’avais la poignée, et avec l’autre la planche (facile
) j’ai coupé la poignée plus courte et j’ai écorcé la planche.
J’ai écorcé et taillé la drille de façon à former deux pointes acérées, (le plus possible ça facilite le travail)
Pour l’arc, j’ai pris un bout de bois tordu de 70 cm de long absolument pas flexible. J’ai fais des entailles profondes à la laplander aux extrémité j’y ai mis un lacet pas tendu du tout de façon à ce que la drille puisse être placée sans galère, le lacet encore légèrement détendu, avec la pointe de mon couteau j’ai fais deux micro trous, un dans la planche, un dans la poignée, au milieu pour la poignée, mais légèrement décalé vers l’écorce pour la planche (à 2 cm de l’écorce).
J’ai posé mon genoux droit à terre, mon pieds gauche sur la planche ( face interne à 5 cm du trou formé avec le couteau), j’ai mis la drille dans le lacet de façon que le tour de lacet place la drille à l’extérieur de l’arc, et que le brin proche de moi se trouve en dessous du tour autours de la drille. J’ai placé la drille entre la poignée et la planche, et j’ai saisi mon arc et ma corde dans la main droite. En serrant les deux (comme un frein de vélo) on sécurise la drille dans la corde. J’ai calé ma poignée contre mon tibia gauche et j’ai actionné l’arc, pas vite du tout, tranquille, mais sur toute la longueur et de façon très régulière. En un temps record (30 sec) le bois se creuse des deux côté, la drille s’émousse, le tout s’arrondi et fume. Cela ne demande aucun effort.
Si un grincement survient il faut arrêter, car cela indique qu’un frottement est apparu à la surface du bois et non plus dans les cavités formées. Cela m’est arrivé, j’ai alors affiné le diamètre sur les derniers centimètres de drille du côté incriminé. A la fin de cette étape le trou formé dans la planche faisait environ 1 cm au plus profond (au bout 1 min environ).
A ce stade j’ai creusé une entaille d’un angle de 45° qui tombe pile au centre du trou (laplander et couteau). J’ai fais ça avec soin en prenant mon temps. J’ai ensuite placé un bout d’écorce sous le trou dans la planche. J’ai craché dans le trou de la poignée et je me suis remis dans la position de départ. J’ai formé un petit tas de sciure dans le trou à 45°, j’ai contrôlé que la sciure était fine et sombre, j’ai alors appuyé un peu plus sur la poigné (avec le poids du corps donc sans effort) et j’ai continué à actionner la drille, mais cette fois-ci plus vite, mais tout aussi régulièrement avec une intension quasi-sadique, le bois s’est mis à fumer beaucoup plus et la force de frottement a diminué considérablement, j’ai continué 10 secondes max. j’ai arrêté, j’ai retiré la drille délicatement et avec ma main j’ai fais du vent au dessus, la fumé est resté, s’est intensifiée, j’ai retiré la planche, transféré le tas fumant sur du bois mangé par les vers lui-même posé sur de l’herbe sèche, une belle braise est bientôt apparu, j’ai arrêté le vent avec la main, j’ai refermé l’herbe sur elle-même et soufflé dessus. Une flamme est alors apparue !
Le tout sans verser une goutte de sueur cette fois-ci, avec une dépense énergétique moindre. et en 30 min max recherche du bois non comprise.
La différence avec les autres fois c’est que tous les détails importants y étaient, le bois bien dur et sec, la drille du bon diamètre l’arc sans prise de tête (trop flexible ou trop tendu la drille vole !) les pointes et les trous étaient corrects, l’angle était de 45° (pas 30° qui empêche la sciure de tomber, pas 90 qui fait refroidir le système), bref les détails quoi.
Bien à vous,