Et tu fais bien d'en parler Muleskinner, car outre les aspects techniques de la chose en elle-même, il s'agit aussi de la représentation que l'on a de soi-même.
L'identité d'une femme s'arrète-t-elle à ses formes ? ( je généralise exprès, je ne parle pas de ton épouse Vulpus) ou à sa faculté à faire des enfants ?
J'ai une ou deux copines qui ne peuvent avoir d'enfants ( pour des raisons diverses qui leur sont propres ce serait HS de les évoquer), pourtant ce sont bien des femmes.
L'identité d'un homme est-elle définie parce qu'il a des organes génitaux extériorisés complets ?
D'un point de vue physique et vu de l'extérieur, nous sommes d'accord qu'une paire de roubignolles avec un pénis, ou une poitrine ( glandes mammaires) apparente, c'est plus facile pour donner un genre ( masculin ou féminin) à la personne que l'on regarde.
Pour le sujet que l'on évoque, je ne sais pas si c'est ça qui est vraiment important. Je crois ( pas sûr hein) que ce qui est important c'est que dans tous les cas, on nous a retiré quelque chose et que l'on est plus physiquement comme avant. Et c'est là qu'est le boulot à faire je crois, c'est sur l'image que l'on perçoit de soi 1- devant le miroir de la salle de bain, 2- devant le miroir du regard des autres. Non seulement on est plus comme avant, mais aussi, on est plus comme les "autres". C'est comme ça que je le ressents ( je ne suis pas une femme !)
J'ai un peu de mal à expliquer, verbaliser ce que je ressents face à cette situation. Je pense que Gros Calou en parle" entre les lignes" quand il parle de Thomas son fils. La "différence" qu'elle soit fortuite ou imposée est à prendre en compte, il faut s'en arranger mais pas plus que ce qui peut me différencier moi d'un grand costaud avec la plaque de chocolat sur le ventre. Même sans la plaque de chocolat, je reste un homme, même sans roubignolles, je reste un homme. Mme Vulpus, même avec un sein, elle est une femme, tout pareil qu'avant l'ablation. J'en parle à mon aise, je ne suis pas une femme et je ne vis pas dans ma chair ce que les femmes vivent ou ressentent, mais un sein, c'est d'abord une glande mammaire et dont l'utilité et la raison d'être est de nourrir les petits ( c'est comme ça chez tout les mammifères). Après, ce sont nous les humains qui avont empilé plein de trucs psy sur ces glandes là. Par ex : Combien de femmes ont refusé d'allaiter à une certaine époque sous prétexte que ça "abimait" la poitrine...Au boulot, j'en ai eu quelques exemples. Pourquoi avoir "peur d'abimer" sa poitrine ? Qu'est-ce qui génère cette peur chez certaine femmes ?
Je crois qu'une aide à ce niveau là est absolument incontournable, l'amour du conjoint n'est pas suffisante ( justement parce que c'est le conjoint !), rassurante oui, mais pas suffisante. Une femme qui a un sein n'est pas moins séduisante ou capable de séduction qu'une femme qui a deux seins. Ce n'est pas un
handicap. Une femme qui a deux seins ne sera pas meilleure mère ou meilleure épouse. Une femme qui a un sein n'est pas une moitié de femme.
Je n'affirme rien, je pose juste des cailloux sur le chemin, pas forcément aux bonnes places, je crois juste qu'il est important de les poser... les cailloux
