Suite de la traduction de :
http://www.mikespinak.com/articles/Essays/e994firesteelhowto.html1) technique de frappe
Avec les firesteels, la meilleure technique peut être trompeuse. La technique que j'avais trouvée à l'origine consistait à tenir l'outil de frappe immobile, et de gratter le firesteel en le tirant vers moi. J'avais développé cette technique particulière parce qu'elle rendait précise la visée des étincelles sur la matière inflammable. Beaucoup d'utilisateurs de firesteel utilisent la même technique, pour la même raison. Pour les matières inflammables "faciles" (celles avec une température d'inflammation assez basse), comme les boules de coton, la bourre de sèche-linge, la laine d'acier, le foxtail (NdT : queue de renard ?), le cattail (NdT : la queue de chat ?), et l'herbe des pampas (NdT : gynerium), cette méthode a fonctionné admirablement. En fait, cette méthode a tellement bien fonctionné sur les matières inflammables faciles, que je n'avais pas réalisé que cela fonctionne seulement sur ces matières. Le problème : cette technique de tirer-gratter, pour des copeaux de bois gras, fait parcourir 2 à 5 centimètres aux étincelles ferreuses avant d'atteindre leur cible. Les étincelles ainsi envoyées "refroidissent" avant d'entrer en contact avec la matière inflammable. Ces étincelles "fraiches" étaient encore assez chaudes pour mettre à feu facilement les matières inflammables faciles, mais plus assez chaudes pour mettre des matières demandant une température plus élevée. Pour mettre feu à des composés volatils (où vous voulez garder une certaine distance) la bonne technique est d'utiliser des salves d'etincelles, mais les méthodes impliquant la projection d'étincelles vous limiteront seulement aux matières inflammables les plus faciles.
La technique que Carl m'a enseignée consiste à appuyer le bout de la tige ferro directement dans la matière inflammable, et de frotter le long de la tige, droit vers cette matière. De cette manière, les étincelles parcourent le trajet minimal avant d'entrer en contact avec la matière inflammable. Ainsi, les étincelles sont toujours les plus chaudes au moment du contact. La différence due à ces quelques centimètres de trajet en moins se compte en centaines de degrés.
De plus, lorsque j'utilisais la méthode tirer-gratter, je donnais sur le firesteel des coups légers et rapides. C'était naturel, puisque je tenais en l'air la tige et le grattoir, et la seule résistance au mouvement était due au frottement des deux objets l'un contre l'autre. Les coups rapides et légers produisent une gerbe d'étincelles impressionnante, mais je n'avais pas réalisé combien il est possible de faire mieux.
Carl m'a appris à faire des mouvements doux, consistants, "lents" et bien appuyés. Le bout de la tige étant fermement posé vers l'amadou (et quoi que soit ce sur quoi l'amadou est posé), il offre une résistance beaucoup plus grande, permettant d'appuyer plus fermement, en utilisant le poids du corps. Alors que ma précédente technique projetait une douche d'étincelles, la technique que j'ai apprise de Carl projette un véritable déluge d'étincelles. Cette technique crée des étincelles à la fois plus nombreuses et plus grosses. Beaucoup plus d'étincelles donnent beaucoup plus de chaleur dégagée pour chaque coup. En outre, des étincelles plus grosses brûlent plus longtemps, créant donc aussi une plus grande chaleur pour chaque coup.
Imaginez que vous tenez un récipient plein d'eau au-dessus de la flamme d'une seule bougie pendant une demi-heure. La température de la flamme dépasse 100 degrés, mais l'eau n'attendra pas l'ébullition, parce que la chaleur dégagée par la bougie n'est pas assez intense pour amener l'eau a ébullition plus vite que le récipient ne dissipe la chaleur. Imaginez maintenant que vous tenez le récipient au-dessus des flammes d'une douzaine bougies pendant une demi-heure. La temperature de la flame de chaque bougie, individuellement, est la même que celle d'une seule bougie, mais la chaleur dégagée par toutes les bougies portera l'eau à ébullition, parce que cette chaleur combinée est assez intense pour amener la température de l'eau au point d'ébullition plus rapidement que le récipient ne dissipe la chaleur. Le même principe s'applique aux étincelles chauffant la matière inflammable. Plus d'étincelles par coup, avec leur plus grande chaleur dégagée combinée, chaufferont la matière inflammable plus que ne le feraient un plus grand nombre de coups portant chacun moins d'étincelles, même si les étincelles produites sont à la même température dans les deux cas. De ce fait, produire plus d'étincelles a chaque coup permet d'allumer des matières plus difficiles de par leur température d'inflammation plus élevée.
Vous verrez, vous produirez une grande quantité d'étincelles lorsque la gerbe d'etincelles que vous êtes en train de créer vous brûle presque le bout du doigt (NdT : le doigt qui tient le "grattoir" du coté ou sont produites les étincelles). Vous saurez que vous produisez de bonnes et grandes étincelles quand certaines d'entre elles rebondissent et émettent momentanément un bruit grésillant et pétillant. Avec une peu de pratique, vous projeterez les étincelles directement sur l'amadou, en frottant lentement et en appuyant bien, et ceci vous ouvrira la possibilité de mettre le feu à la plupart des matériaux combustibles.