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Auteur Sujet: Chevreuils -- leurs habitudes  (Lu 43025 fois)

15 septembre 2006 à 22:37:27
Lu 43025 fois

DavidManise


Quelques trucs que j'ai observés depuis qques années que je fréquente les chevreuils français :

1) ils sont cons comme des balais, sauf pendant la saison de la chasse.  Normal, ils n'ont plus trop de prédateurs sauf l'homme...  J'en ai souvent approché assez pour dire que j'aurais eu des chances de leur foutre mon pied au cul avant qu'ils ne puisse se sauver.  Une fois, j'ai balancé un caillou à un jeune mâle qui jouait à Pinocchio : il se planquait la tête dans un buisson et il était sûr que je ne le voyais pas  ::)  Certains, surtout les mâles à la saison des amours (fin de l'été, début de l'automne), vont s'approcher à 10 ou 15m d'eux-mêmes...  celui auquel je pense était sous le vent par rapport à moi, et je bougeais et je parlais en le traitant de sous-chevreuil...  Un peu plus il venait me renifler pour voir si j'étais pas une femelle... <soupir>

2) même pendant la chasse, et sauf s'il y a des dizaines de chiens dans les parages, on les trouve facilement dans les fourrés si on fait un peu attention à ne pas faire trop de bruit...  Le matin et le soir, ils vont manger.  On les voit à la lisière des champs, dans les clairières, etc.  Le midi, ils vont boire.  On les trouve près de l'eau.  La nuit, ils bougent pas mal...  mais là on n'a pas le droit de les chasser bien sûr.  Ils boivent souvent aussi au milieu de la nuit.  On dirait qu'ils alternent un repas, qques heures de sieste, l'hydratation, qques heures de sieste/repos, et un nouveau repas.

3) avant les orages/pluies, ils se gavent souvent.

4) quand la pluie doit durer, ils sortent quand-même.  S'il s'agit d'une perturbation passagère, ils se planquent et on ne les voit plus.  On dirait qu'ils savent combien de temps ça va durer, c'est impressionnant.

Quelqu'un rajoute qques trucs, SVP ?

Ciao ;)

David
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15 septembre 2006 à 22:55:41
Réponse #1

guillaume


Certaines idées reçues traînent chez les chasseurs et notamment celle qu'un chevreuil ne peut cohabiter avec un cerf.
Et bien juste derrière chez, sur "mon" terrain habituel d'affût (j'y vais depuis plus de 2 ans...) il y a un chevreuil et un ou des cerfs (qui changent chaque années).
Il y a quelques temps en allant voir dans la parcelle où le cerf est d'habitude, je tombe d'abord sur le chevreuil et... 30m plus le cerf (avec quelques biches). Aucun ne semblait dérangé par l'autre.
Le phénomène s'est reproduit depuis.

a+

15 septembre 2006 à 23:01:35
Réponse #2

DavidManise


Tafdak.  Ils cohabitent très bien tant que la nourriture est abondante.  Si la bouffe se fait rare où que la forêt est trop petite, par contre, le cerf a vite fait de foutre l'intrus dehors. 

Bah ouais, par définition, l'intrus c'est le plus faible...  quand on arrive à deux en même temps quelque part ;)

Ciao !

David
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15 septembre 2006 à 23:07:05
Réponse #3

Kilbith


Bonsoir,

Deux trucs de chevreuil :

Faire semblant de brouter et en fait attendre de vérifier si ce qu'il pense être un bipède va bouger.

Pas si con que ça le chevreuil : En France la chasse est souvent pratiquée en battue. Il est assez efficace d'attendre la ligne de rabatteur sans bouger et de tenter une esquive "en retour". C'est mieux que de fuir devant et de tomber sur la ligne de postés. De ce fait il est souvent possible de s'approcher près de lui, d'ailleurs si on ne s'arrête pas le chevreuil vous laissera souvent passer.

did
« Modifié: 15 septembre 2006 à 23:14:44 par Kilbith »

15 septembre 2006 à 23:10:24
Réponse #4

DavidManise


Deux trucs de chevreuil :

Faire semblant de brouter et en fait attendre de vérifier si ce qu'il pense être un bipède va bouger.

LOL, c'est vrai ça :)

Mais ils broutent avec de grands yeux et les oreilles vers l'arrière, à ce moment là...

Quand ils broutent pépère, ils ont des périodes de détente où ils sont concentrés sur ce qu'ils font.  Les oreilles se pointent alors vers le sol, et ils clignent des yeux lentement...

Ciao ;)

David
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16 septembre 2006 à 04:31:53
Réponse #5

Howling Mike


Mais ils broutent avec de grands yeux et les oreilles vers l'arrière, à ce moment là...

Quand ils broutent pépère, ils ont des périodes de détente où ils sont concentrés sur ce qu'ils font.  Les oreilles se pointent alors vers le sol, et ils clignent des yeux lentement...

Ciao ;)

David
Bonjour à tous !

Dans les années 90, j'ai passé un paquet de temps à étudier et à mettre en base de données le comportement des ongulés (principalement mouflons de Corse et chamois), rapport au retour d'un certain canidé dans nos contrées...  ;), d'une zone à l'autre leur comportement changeait du tout au tout...

Difficile, donc, de définir un "comportement type" chez les ongulés... Les chevreuils de mon pays fuient plutôt rapidement à l'approche d'un randonneur. mais la pression cynégétique n'y est pas la même, la chasse individuelle (quasiment "à l'approche") s'y pratique encore fréquemment.

Mahalo !
Howling Mike

16 septembre 2006 à 11:54:27
Réponse #6

Kilbith


Salut,

Vous trouverez ci-dessous un article sur les mécanismes de reconnaissance des ongulés, vraisemblablement généralisable au chevreuil. Il n'est malheureusement pas de moi, je me suis contenté de le retravailler pour le rendre plus intelligible. Bien sûr, j'ai fait quelques petits ajouts ::)

did.

Origine une réponse sur un site Web : Denis Lapointe A C&P Hiver 2004 — 45

Introduction

Selon la loi sur la protection et la mise en valeur de la faune (Quebec), tout chasseur et toute personne qui l’accompagne est dans l’obligation de porter un vêtement, de façon à ce que soit visible, en tout temps et en tout angle, une surface continue de couleur orange fluorescent d’au moins 1016 centimètres carrés (400 po. carrés) s’étalant sur le dos, les épaules et la poitrine. Cet article de loi est tout ce qu’il y a de plus logique; pour notre propre sécurité, il est important d’être visible en forêt lorsque d’autres chasseurs munis d’armes à longue portée pratiquent des activités de chasse. Lors d’activités de prélèvement où seules les armes à courte portée sont utilisées, la législation n’oblige pas les chasseurs à porter le dossard.
C’est pourquoi les chasseurs de gros gibiers utilisant l’arc ou l’arbalète, deux types d’arme à courte portée, ne sont pas tenus de porter le dossard. Cependant, l’utilisation de l’arc ou de l’arbalète durant une période où la carabine, les armes à chargement par la bouche ou le fusil sont autorisés ne permet pas une exemption du port du dossard. L’article de loi sur le port du dossard mentionne explicitement que le vêtement doit être visible en tout temps. Ceci signifie donc qu’un chasseur de cerf de Virginie (animal se situant entre notre chevreuil et un cerf écossais) à l’affût utilisant une carabine doit revêtir son dossard.
Une minorité de chasseurs ne se conforment pas à cette partie du règlement, de peur d’être trop visibles pour les cerfs. Ce comportement est pourtant passible d’une amende minimale de 250 $, et constitue, au terme de la loi sur la protection et la mise en valeur de la faune, une infraction. Traditionnellement, on a considéré le cerf de Virginie comme incapable de distinguer les couleurs. Pourquoi alors enlever son dossard dans un mirador si ce comportement est passible d’une amende de 250 $ et qu’il ne nous permet pas, si l’on se fie aux informations traditionnelles, d’augmenter son succès de chasse? Certains chasseurs expérimentés m’ont déjà raconté que les cerfs sont en mesure de les distinguer plus facilement quand ils portent leur dossard. Je dois avouer que je me suis moi-même fait « taper du pied » par une femelle alors que je portais mon dossard.
Cependant, je ne suis pas certain que la femelle en question m’ait détecté seulement parce que je portais un dossard. Il existe une panoplie de facteurs qui font en sorte qu’un cerf sera en mesure de détecter, et éventuellement d’identifier ou non un chasseur. Il est encore une fois important de définir deux termes de base, soit la capacité de détection et la capacité d’identification. La capacité de détection représente l’habileté d’un animal à percevoir des objets ou des phénomènes nouveaux dans son environnement.

Mécanismes de détection et d’identification chez le cerf

La capacité d’identification est la capacité d’un animal à établir des liens entre ce qu’il aperçoit et ses expériences antérieures dans le but de déterminer la nature d’un objet ou d’un phénomène. Par exemple, lorsque vous marchez en forêt et que vous entendez un craquement et que vous vous rendez compte par la suite que le craquement provenait d’un arbre, votre capacité de détection vous aura permis d’entendre le son, tandis que votre capacité d’identification vous aura permis de relier la nature du son avec un phénomène que vous connaissez déjà.
Le cerf de Virginie est un animal qui utilise au maximum ses trois principaux sens à ses prédateurs. Mais qu’en est-il réellement de sa vue? Est-ce que le cerf de Virginie peut distinguer les couleurs? De récentes études procurent des éléments de réponse à cette question, au plus grand plaisir des chasseurs.
 La capacité de détection du cerf de Virginie repose sur trois sens : l’odorat, la vue et l’ouïe. Il est difficile de séparer chacun de ces trois sens et de lui attribuer une valeur respective permettant d’expliquer pourquoi le cerf a détecté un chasseur. Comme les trois sens de base du cerf sont très bien développés, les cerfs les utilisent de façon simultanée ou séquentielle afin d’identifier les objets qui les entourent. Par exemple, lorsqu’un chasseur aperçoit un gros mâle en mouvement, qu’il le siffle pour le faire arrêter, qu’il épaule sa carabine et qu’il appuie sur la détente, le cerf aura eu plusieurs occasions de détecter et d’identifier le chasseur. Tout d’abord, le cerf entend un bruit qu’il n’a pas l’habitude d’entendre en forêt : un sifflement. Il s’arrête et cherche d’où provient le son. Le chasseur vient d’être détecté. Par la suite, le cerf essaie d’identifier la source du bruit : le chasseur. Lors de cette étape, les trois sens agissent de concert. Le cerf sent, écoute et regarde en direction du sifflement. Lorsque le chasseur fait feu, le cerf sera effrayé par la détonation et s’enfuira. Dans cette situation, la fuite sera provoquée par une cascade d’événements où chacun des sens est utilisé simultanément.
Il est important de mentionner ici que le cerf aura peut-être détecté le chasseur sans pour autant avoir réussi à l’identifier avant de s’enfuir. Néanmoins, il reste que certains continuent d’affirmer que les cerfs sont capables de détecter plus facilement les chasseurs qui portent un dossard de ceux qui n’en portent pas. Pour que cette affirmation soit vraie, il faudrait que les cerfs possèdent des structures visuelles permettant de détecter les couleurs, y compris l'orange.
Les auteurs d’un ouvrage très influent sur le cerf de Virginie intitulé « White-Tailed Deer Ecology and Management » (écologie et gestion du cerf de Virginie) considéraient la question comme ouverte dans les années 1980. Les auteurs de cet ouvrage ne pouvaient se prononcer de façon positive sur la question, bien qu’ils n’en excluaient pas la possibilité.
 
« Modifié: 17 septembre 2006 à 19:55:25 par Kilbith »

16 septembre 2006 à 11:55:06
Réponse #7

Kilbith


La suite... ;D

Mise en évidence des propriétés  de la vision  chez le cerf.

Des études scientifiques publiées au tournant du siècle montrent qu’il est possible pour le cerf de Virginie de détecter les couleurs, y compris l’orange. Mais comment ont-ils pu mesurer ça? Avant de se lancer dans ces explications, il est nécessaire de comprendre comment fonctionne la perception des couleurs par l’œil.

Le mécanisme de la perception des couleurs :
La structure qui permet de percevoir les couleurs se retrouve au fond de l’œil, endroit où la lumière termine son trajet. C’est à cet endroit qu’est située la rétine, une membrane qui possède, chez l’homme, environ 250 millions de photorécepteurs. Ce sont en fait des photopigments rattachés aux photorécepteurs qui permettent la perception des couleurs. Nous reviendrons au rôle des photopigments un peu plus loin. Pour l’instant, retenons seulement qu’un photopigment est un morceau de cellule qui permet de détecter les couleurs, tandis que le photorécepteur est l’ensemble de la cellule. On retrouve deux types de photorécepteurs sur la rétine : les bâtonnets et les cônes. Au crépuscule, les récepteurs les plus actifs sont les bâtonnets. Les bâtonnets sont plus sensibles à la lumière que les cônes et donnent des images floues et incolores. Ils sont aussi responsables de la perception de la brillance des couleurs. À l’inverse, les cônes sont plutôt actifs en pleine lumière et fournissent une vision très précise des couleurs. Chez l’humain, il existe trois types de cônes : les cônes bleus, verts et rouges. Ce qui détermine qu’un cône est «bleu », « vert » ou « rouge », dépend du type de photopigment qui y est relié (rappelez-vous, les photopigments sont rattachés au photorécepteurs). La perception des différentes couleurs est due à la stimulation plus prononcée d’un type de photopigment par rapport à un autre. Par exemple, si la lumière jaune, reconnue pour stimuler les photopigments rouges et verts, stimule les photopigments rouges de façon plus marquée que les verts, nous allons apercevoir du orange. Si les trois types de photopigments sont stimulés de façon égale, nous allons voir du blanc. « Oui mais le chevreuil? » J’y arrive.

La détermination de la vision des couleurs chez le cerf.

L’électrorétinographie :
D’après ce que l’on a vu précédemment, l’humain possède trois types de cônes, ce qui lui permet de distinguer toutes les couleurs. De façon générale, le niveau de perception des couleurs dépend du nombre de cônes différents que possède un animal. Pour être en mesure de percevoir certaines couleurs, un minimum de deux types de cônes est nécessaire. Afin de déterminer si le cerf possédait ou non ce minimum requis, des scientifiques ont stimulés les structures visuelles du cerf avec chacune des couleurs de l’arc-en-ciel. Ils ont par la suite effectué des mesures qui leur ont permis de savoir quelles couleurs avaient été détectées. Ces mesures ont été faites à l’aide d’une méthode appelée électrorétinographie. Cette méthode fonctionne un peu comme l’électrocardiographie, sauf que l’on ne mesure pas les patrons de battements du cœur mais la perception des différentes couleurs par l’œil.
En 1978, les résultats d’une expérience dans laquelle l’électrorétinographie a été utilisée ont permis de montrer que le cerf de Virginie, à la différence de l’homme, ne  possède que deux types de cônes; des « bleus » et des « jaunes-verts ». Malgré cette découverte, il était impossible de dire à cette époque si le cerf pouvait voir les couleurs. En effet, même si le cerf possède ces deux types de cônes, rien ne prouvait qu’il fût en mesure de distinguer les couleurs. Bien que subtile, cette nuance est très importante. Dire qu’un cerf distingue les couleurs puisqu’il possède des cônes « bleus » et « jaunes-verts » sans le vérifier à l’aide d’une expérience, c’est comme affirmer que tout humain qui a en sa possession une arme chargée a commis un meurtre, ce qui n’est pas le cas, vous en conviendrez.
 
Les études comportementales :
Il a donc fallu attendre les résultats d’une série d’expériences comportementales menées durant les années 90 et 2000 pour montrer que le cerf de Virginie est non seulement capable de distinguer les couleurs, mais qu’il peut différencier des couleurs comme le bleu, le vert, le jaune et l’orange. Contrairement à la méthode de l’électrorétinographie, les méthodes comportementales permettent de mesurer de façon indirecte la capacité de détection des couleurs. L’unité de mesure de ce type d’étude est le comportement de l’animal et non les propriétés de son œil. Lors des études comportementales, on place un animal dans une situation où il a à faire un choix. On observe par la suite la réponse de l’animal vis-à-vis ce choix. C’est ce que l’on appelle un test de discrimination. Pour faire ce genre de test, les scientifiques doivent utiliser des animaux entraînés et gardés en captivité. L’entraînement consiste à apprendre à l’animal à distinguer un stimulus particulier, par exemple, dans le cas du cerf, que seule une mangeoire de couleur orange contient de la moulée accessible. L’accessibilité de la nourriture des mangeoires est contrôlée par une porte pivotante que l’on peut verrouiller et déverrouiller à sa guise. Les mangeoires utilisées dans ce type d’expérience ne sont ni plus ni moins que des boîtes de bois de forme cubique munies d’une porte pivotante de dimension assez grande pour permettre au cerf d’y insérer sa tête. On expose par la suite le cerf entraîné à une situation dans laquelle il aura le choix d’essayer d’aller s’alimenter dans des mangeoires de différentes couleurs. Afin de s’assurer que le cerf choisira la mangeoire à l’aide de sa vue et non de son odorat, toutes les mangeoires auxquelles le cerf entraîné est exposé doivent contenir de la nourriture. Lorsque l’on expose notre cerf à une telle situation, ce dernier saura que seule la mangeoire orange contient de la nourriture accessible, alors que la nourriture contenue dans les autres mangeoires ne l’est pas puisque les portes pivotantes auront préalablement été verrouillées dans ces mangeoires. Suite à cet entraînement, si le cerf choisit la mangeoire orange en premier, c’est qu’il peut distinguer cette couleur des autres couleurs.

Le problème de la reconnaissance de la brillance :
Le problème avec les expériences comportementales, c’est que les scientifiques doivent uniformiser la brillance des couleurs afin de s’assurer que l’animal ne discerne pas la brillance de la couleur au lieu de la couleur elle-même lors du choix d’une mangeoire. La brillance d’une couleur est synonyme de son éclat. Par exemple, le vert d’un concombre est moins brillant (moins éclatant) que le vert d’une pomme Granny Smith. Or, une couleur pâle est considérée plus brillante qu’une couleur foncée. Comme on l’a vu précédemment, ce sont les bâtonnets qui sont responsables de distinguer les différents niveaux de brillance des couleurs. Même s’ils sont beaucoup plus utiles à l’aube puisque sensible à une faible luminosité particulièrement si le cerf a mangé des bleuets/myrtilles/awasous (cf. Diesel  ;D). Souvenez-vous, nous humain nous ne distinguons pas les couleurs la nuit car les cônes sont inopérants, les bâtonnets peuvent aussi être utilisés en pleine lumière pour discerner des objets plus brillants que d’autres.
Dans le passé, plusieurs expériences utilisant des tests de discrimination n’ont pas uniformisé la brillance des couleurs. C’est ce qui a mené à la discréditation d’une étude menée sur des cerfs entraînés par une équipe de chercheurs américains en 1989. Même si les auteurs de l’étude ont réussi à démontrer que les cerfs étaient en mesure de différentier l’orange du bleu, il n’est pas possible d’écarter l’hypothèse selon laquelle ces derniers aient pu utiliser la brillance pour reconnaître ces couleurs.
Il a fallu attendre 2001 pour être en mesure de quantifier l’importance de la brillance des couleurs sur le choix des cerfs lors de la réalisation de tests de discrimination. Une équipe de chercheurs suédois ont entraîné des daims à s’alimenter dans des mangeoires peintes en vert. Ils ont par la suite exposé les daims à une situation où ils devaient choisir entre des mangeoires peintes de deux tons différents de gris et de vert. Certaines mangeoires étaient peintes en vert foncé et en vert pâle tandis que d’autres, en gris pâle et en gris foncé. Les chercheurs ont par la suite soumis les daims entraînés à un test de discrimination dans lequel l'une des portes pivotante des mangeoires était peinte d'une couleur brillante (vert pâle ou gris pâle) et l'autre porte d'une couleur non brillante (gris foncé, vert foncé). Les combinaisons possibles sont donc de tester entre gris pâle et vert foncé et entre gris foncé et vert pâle. Si le choix des couleurs était basé sur leur brillance, lors de la combinaison entre vert foncé et gris pâle, le gris pâle aurait été choisi de façon plus marquée que le vert foncé et dans l'autre situation le vert pâle plus souvent que le gris foncé.
Les résultats de cette expérience ont montré que le daim choisissait préférentiellement les mangeoires vertes indépendamment de la brillance des couleurs testées. L’expérience des chercheurs suédois montre donc que la brillance des couleurs n’influence pas le choix des mangeoires par les animaux entraînés, l’élément ayant le plus d’influence sur la décision des animaux étant la couleur elle-même.
Certains diront que ces résultats, qui ont été observés chez le daim ne sont pas nécessairement applicables au cerf de Virginie. En fait, ils le sont puisque des recherches ont montrés que la capacité de vision du cerf de Virginie ne diffère que légèrement de celle du daim. D’autres se demanderont : « Pourquoi ne pas avoir testé le gris pâle et le gris foncé et le vert pâle et le vert foncé lors d’un même test pour savoir si les daims discernent la brillance? ». Étant donné que les daims sont entraînés positivement, donc récompensés par de la nourriture avec du vert, tester entre deux mangeoires vertes ne produirait pas de différences mesurables de choix puisque les mangeoires vertes sont deux stimuli positifs. Il en va de même pour le test entre deux mangeoires grises car les deux sont des stimulus négatifs (non récompensés par de la nourriture).
Avec cette nouvelle expérience, les résultats de l’étude américaine réalisée à la fin des années 1980 prennent du poids. En effet, il est maintenant concevable que la brillance des couleurs n’ait pas eu d’influence sur l’identification des couleurs par les cerfs testés à cette époque. Tout porte donc à croire que les cerfs de Virginie sont en mesure de distinguer l’orange des autres couleurs.

Discussion

Les propriétés de la vision du cerf de Virginie ne se limitent pas à la détection des couleurs. De même, la vision n'est pas son principal moyen de détection. Il ne faut pas faire de l'anthropomorphisme. Chez l'être humain, la vision est le sens le plus développé ne généralisons pas aux animaux. En effet, d’autres caractéristiques de sa vision lui procurent une excellente capacité de détection. Par exemple, le cerf possède un champ de vision de 310º, comparativement à 170º pour l’humain. On peut donc dire qu’un chevreuil « a des yeux tout le tour de la tête » dû à la largesse de son champ de vision. Les cerfs sont également capables de voir la nuit grâce au « tapetum lucidum », une sorte de miroir qui accroît les différences de brillance des objets en permettant le passage de la lumière dans l’œil à deux reprises. C’est pour cette raison que lorsque l’on éclaire un chevreuil la nuit, on voit un cercle lumineux très brillant dans son œil. C’est ce que l’on reconnaît populairement comme « un oeil au jack ». Mis à part le fait que le cerf soit en mesure de détecter le orange, il est important de mentionner que seule la couleur d’un dossard ne permet pas au cerf de Virginie d’identifier le chasseur. Ce qui confirme au cerf qu’il est en présence d’un chasseur, ce sont les mouvements de ce dernier. Vous n’aviez pas besoin de moi pour vous dire ça, me direz vous. Je sais, mais savez vous pourquoi les cerfs sont sensibles aux mouvements des chasseurs?
Le cerf de Virginie adulte est un animal qui a pour principaux prédateurs des canidés qui pourchassent leurs proies (coyote, loup, chien sauvages). Les cerfs ont donc appris qu’un animal de taille moyenne en mouvement constitue une menace pour eux. Le même animal immobile, situé à une distance jugée sécuritaire, est généralement perçu comme sans danger. Ce phénomène peut être exploité lors de l’approche. Si un animal identifie une distance limite pour laisser approcher un homme, on peut le tromper en offrant à son regard une taille moindre.

Conclusion

Quand vous êtes vêtu d’un dossard orange et que vous bougez, le cerf vous détecte plus facilement car il est en mesure de distinguer la couleur de votre dossard des autres couleurs environnantes. C’est ça qui est nouveau. Jusqu’à récemment, peu de gens pouvaient affirmer que le cerf de Virginie pouvait différencier les couleurs et que cette propriété de sa vision pouvait être utilisée afin de détecter et d’identifier des objets. Est-ce une bonne raison pour faire pression sur le gouvernement pour qu’il exempte les chasseurs de porter le dossard lors de la chasse à la carabine, au fusil ou à la poudre noire? Je crois sincèrement que non, pour deux raisons.
Premièrement, la chasse est une activité qui nécessite une vivacité d’esprit constante afin de minimiser les accidents. Il suffit d’une fraction de seconde pour que la vie de votre confrère, revêtu d’un habit de chasse couleur camouflage, qui venait tout bonnement vous rejoindre pour le dîner, s’efface ou soit à jamais changée. Quelqu’un situé à 100 mètres l’aura peut-être pris pour un cerf. Avec un dossard, la fréquence de ce genre d’accident est grandement diminuée. Risquer sa vie pour avoir plus de chance d’abattre un cerf est à mon avis un geste irréfléchi.
Deuxièmement, ce que je ne vous ai pas dit, c’est que ma femelle du début court encore. J’avais juste à ne pas bouger! Chasser avec un dossard, c’est encore plus sportif que chasser sans dossard. Si vous ne bougez pas, le cerf ne vous identifiera pas. Il va finir par vous détecter mais si vous ne bougez pas, il passera près de vous comme si de rien n’était car il ne sera pas en mesure de vous identifier. J’ai vécu l’expérience à plusieurs reprises. Les chasseurs qui affirment que les cerfs les voient parce qu’ils ont leur dossard devraient s'entrainer un peu plus à rester immobile et à contrôler leurs odeurs...

 
REFERENCES :
Bigersson, B., Ulrik, A. et Forkman, B. (2001). Colour Vision in Fallow Deer: a behavioural study. Animal Behaviour 61: 367-371. 
Halls, L. K. White-Tailed Deer Ecology and Management. (1984). Stackpole books. Harrisburg, Pa. 870 p. 
Marieb, E. N. (1999). Anatomie et physiologie humaines. Éditions du renouveau pédagogique. 1194 p. 
Smith, B. L., Stotko D. J., Owen W. et MacDaniel R.J. (1989). Color Vision in The White-Tailed Deer. The psychological Record 39: 195-201. 
VerCauteren, K. C. et Pipas M. J. (2003). A Review of Color Vision in White-Tailed Deer. Wildlife Society Bulletin 31: 684-691. 
« L’œil au jack » d’un cerf de Virginie est en fait produit par une structure de son œil appelé tapetum lucidum, une sorte de miroir qui permet le passage de la lumière à deux reprises dans l’œil. Rodrigue Beauchemin
« Modifié: 08 mai 2007 à 11:36:07 par Kilbith »

16 septembre 2006 à 15:52:56
Réponse #8

Pierre


Pour compléter le sujet ,

Dans ma région viticole, il y a beaucoup de chevreuils (peut être trop)  et il vont jusqu'à faire des dégats sur les parcelles de vignes: au printemps ils dévorent les jeunes pousses et j'ai pu voir des jeunes vignes bordant des bois complètement ravagées dès le débourrage des bourgeons. Certains viticulteurs vont jusqu'à cloturer leur parcelles au printemps pour les ré ouvrir dès que les sarments et les feuilles sont formés.
En ce moment il mangent les grappes, mais là les dégats sont moindres , et les pommes dans les vergers.

J'habite au ras de vignes et ils sont peu farouches : j'en vois souvent passer dans les rangs de vignes à 5 m de ma cloture tandis que je suis derrière les fenêtres.

Sinon de manière générale, j'ai remarqué que seuls, ils se terrent dans un taillis ou un bosquet de ronces jusqu'à ce que je ne sois plus qu'à un seuil quelque mètres et là ils s'enfuient jusquà mettre entre 50 et 100 m de distance et s'arréter pour observer de nouveau. Alors que, en groupe, il est beaucoup plus difficle de s'approcher et que quand il décollent c'est définitivement f*utu  :(
Sans doute parceque le groupe signifie qu'il y a présence de jeunes ?

A+
Pierre   

16 septembre 2006 à 17:51:12
Réponse #9

DavidManise


Excellent article, Didier !  Merci bcp.

Perso (et ceci n'est qu'une OPINION basée sur des observations perso, et non pas une étude scientifique) je pense que les chevreuils voient avant tout les MOUVEMENTS, et qu'ils les détectent extrêmement bien, un peu comme nous le faisons dans notre champ de vision périphérique.

J'aime bien comparer, d'ailleurs, notre vision périphérique et la vision des "proies" en général.  Pas très précise, mais très sensible aux mouvements, et avec une sensibilité à la lumière très grande.

Que les chevreuils voient les couleurs, ça me semble être un fait, mais est-ce qu'ils les voient bien ?  Est-ce qu'ils reconnaissent bien les contours, savent les analyser ?  C'est autre chose.  Pour moi, ils one surtout une immense sphère de vision périphérique, avec éventuellement un petit bout de vision nette au bout du nez pour voir ce qu'ils bouffent, mais sans plus.  Ils n'ont pas besoin d'identifier leur bouffe à une grande distance, et ils n'ont pas besoin de reconnaître un prédateur avec certitude avant de détaler.  Si ça bouge et que ça vient vers eux, ça leur suffit pour se barrer s'ils sont "bien élevés" (autrement dit s'ils ont des prédateurs).

Pierre,

Les chevreuils en groupe, effectivement, sont souvent plus craintifs, mais je ne saurais pas dire clairement pourquoi.  Soit c'est pour protéger les petits, soit c'est une sorte d'effet de groupe : le premier qui s'arrête de courrir va se retrouver derrière la protection des autres, du coup personne ne s'arrête.  C'est comme ça que les foules applaudissaient pendant des heures après les discours de Mao.  Le premier qui s'arrêtait risquait gros <rire tristounet> (j'allais écrire rire jaune, mais ça aurait pu être mal interpété ::))...

Ciao ;)

David
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18 septembre 2006 à 11:03:50
Réponse #10

corwyn


Selon moi la meilleure méthode pour observer les ongulés (et autres) c'est d'être à cheval.
Quelque soit le sens du vent ou la qualité de l'approche (pas de galop ou de chanson) le chevreuil, le cerf et même le sanglier ne se méfient nullement du cheval. Son odeur masque la nôtre, son pas et sa respiration masquent nos propres bruits. C'est à cheval que j'ai pu faire mes meilleures observations (question de point de vue)
Le seul défaut c'est que le cheval à le même instinct de proie que les chevreuils, il est donc suceptible de faire un écart ou de s'emballer si quelque chose vient troubler la quiétude du lieu et que les chevreuils s'enfuient.
La pauvreté des moyens engendre la richesse du résultat.
-------------------------------------------------------
Contrairement aux chasseurs qui, eux, ne sont pas des lapins, les pollueurs, eux, sont des ordures.

18 septembre 2006 à 23:19:25
Réponse #11

LAFAYETTE


Voici un bon moyen de les observer,
le tree stand


août 2006
Lafayette

22 novembre 2006 à 09:19:46
Réponse #12

Maximil


Fabrication maison de stylo-plume , roller , bouchons de bouteilles , kubotan , koppo-stick etc... http://maximil.chez-alice.fr/index.htm
Photographies de Maximil
Patines de chaussures de Maximil

22 novembre 2006 à 12:35:33
Réponse #13

Persea


Selon moi la meilleure méthode pour observer les ongulés (et autres) c'est d'être à cheval.
Quelque soit le sens du vent ou la qualité de l'approche (pas de galop ou de chanson) le chevreuil, le cerf et même le sanglier ne se méfient nullement du cheval. Son odeur masque la nôtre, son pas et sa respiration masquent nos propres bruits. C'est à cheval que j'ai pu faire mes meilleures observations (question de point de vue)
Le seul défaut c'est que le cheval à le même instinct de proie que les chevreuils, il est donc suceptible de faire un écart ou de s'emballer si quelque chose vient troubler la quiétude du lieu et que les chevreuils s'enfuient.

Je me souviens d'une balade à cheval, j'étais tranquillement au pas et des chevreuils sont soudain sortis de nulle part et on détalés comme des lapins et nous aperçevant. Ma monture, bien qu'imposante, a eu un grand sursaut (très efficace quand on commence à s'endormir au vol... euh, aux rênes)
Bref au final, ça a été plutôt l'instant de panique des deux côtés... Je pense que ça dépend aussi des animaux. Il y a des chevaux moins craintifs que d'autres, les jeunes sont parfois un peu plus "nerveux"....
Autre observation de chevreuils, une fois de plus ils étaient deux et moi j'étais à pied cette fois, il sont restés à me regarder jusqu'à ce que je bouge, et là, pareil, ils ont pris la poudre d'escampette... Je me demande combien de temps ils seraient restés face à moi si j'avais conservé mon statut de panneau humain...
<<Si tu bois le sang de notre Terre, moi, femme jaguar de la montagne je boirai le tien...>>

texte pris lors d'une manifestation anti-pétrole a Macas (peuple Shuar, Equateur)

22 novembre 2006 à 12:54:09
Réponse #14

Nimbus


A cheval, l'animal peut avoir du mal à faire le rapprochement entre la forme bizarre (cheval+cavalier) et un être humain, idem pour les voitures: on peut se rapprocher d'assez près sans que les animaux bougent, par contre dès qu'on descend ils se sauvent.

Il y a aussi la connaissance que les animaux ont des habitudes humaines: il y a des chevreuils qui ne se laisseront pas approcher par des humains mais qui viendront brouter à découvert à 20m d'une nationale à plein trafic (voitures, camions...) parce qu'ils "savent" par expérience qu'aucune de ces voitures ne s'arrêtera.

A pied, le cerf/chevreuil essaiera en général de se "cacher" en ne bougeant pas. Les animaux ont "l'habitude" de voir passer des humains qui, quand ils se tiennent immobiles,  "passent à coté d'eux sans les voir". Si l'humain continue à se comporter de manière normale, par exemple en marchant à même allure, il estimera être dans son "scénario normal", que l'humain ne l'a pas repéré, et attendra qu'il passe son chemin, si l'humain s'arrête et/ou qu'il regarde vers lui, ou que quelquechose d'inhabituel se passe , l'animal en déduiera à tort ou à raison qu'il a été repéré et se sauvera.

22 novembre 2006 à 13:10:58
Réponse #15

Pierre


Je me demande combien de temps ils seraient restés face à moi si j'avais conservé mon statut de panneau humain...

A pied, le cerf/chevreuil essaiera en général de se "cacher" en ne bougeant pas. Les animaux ont "l'habitude" de voir passer des humains qui, quand ils se tiennent immobiles,  "passent à coté d'eux sans les voir". Si l'humain continue à se comporter de manière normale, par exemple en marchant à même allure, il estimera être dans son "scénario normal", que l'humain ne l'a pas repéré, et attendra qu'il passe son chemin, si l'humain s'arrête et/ou qu'il regarde vers lui, ou que quelquechose d'inhabituel se passe , l'animal en déduiera à tort ou à raison qu'il a été repéré et se sauvera.

TAFDAK sur tout avec Nimbus :

Ca m'est arrivé plusieurs fois de passer à coté de chevreuils sans les remarquer et que ce soit un arrêt ou un changement de direction qui provoque la fuite.
Cela m'est même arrivé avec Guillaume, pendant notre descente de la Sarthe. Nous nous sommes arrété pour bivouaquer, bricoler 2, 3 trucs, préparer le campement bref être actifs dans une zone un peu dégagée alors que tout autour, c'était du taillis/fougères/ronces assez dense par endroit. Après peut être trois quart d'heure d'activités nous sommes aller chercher du bois et là, j'ai repris un passage tout prêt de notre campement et du bateau que nous avions emprunté plusieurs fois et je me suis enfoncé dans la végétation haute. c'est alors que j'ai débusqué un chevreuil qui c'est enfui immédiatement ... alors qu'il devait être là depuis notre arrivée et n'avait pas bougé. Il était dans un rayon d'une vingtaine de m de notre campement.

En ce qui concerne le fait de ne pas bouger ... c'est une technique que j'ai tenté plusieurs fois après etre repéré mais celà ne dure qu'un temps ... 1,2 , 3 mn difficile à dire! Mais l'animal une fois alerté, est totalement en éveil et même sans aucun mouvement de ma part il  s'enfuit quite à s'arréter un peu plus loin pour mieux repartir ensuite et disparaître.

A+
Pierre
« Modifié: 22 novembre 2006 à 13:14:22 par Pierre »

22 novembre 2006 à 13:24:34
Réponse #16

Kilbith


Salut,

L'approche avec un cheval est très efficace. Le cheval permet de pallier aux problèmes de forme, de bruit et d'odeur.
Persea, une fois les chevaux habitués à la nature ils deviennent plus calmes....avant cela le départ d'un faisan c'est le rodéo assuré. Ce sont des infos de première main, j'ai passé des heures à cheval à observer des animaux en forêt...il y a longtemps  :o

La condition pour l'observation c'est de ne pas bouger. Si vous êtes au vent du chevreuil, il va vous identifier et partir. Même chose si vous faites du bruit....
Dans le cas contraire, ne le regardez pas fixement "dans les yeux". C'est un comportement de prédateur (nos yeux sont sur le même plan pour évaluer les distances...comme pour les prédateurs). Il faut regarder "de coté" ou bien encore l'arrière du chevreuil....

Un truc qui marche parfois, c'est de s'accroupir doucement. Le chevreuil, qui n'a pas notre vision en stéréo (il a les yeux sur le coté pour avoir un grand champ de vision), considère que vous vous éloignez....


Pour ne pas bouger, il ne faut pas avoir froid. Donc vêtements très chaud et carré de mousse (karrimat) à poser sous les pieds.

Did ;)
« Modifié: 08 mai 2007 à 11:38:37 par Kilbith »

24 novembre 2006 à 19:47:46
Réponse #17

nicogala


2) même pendant la chasse, et sauf s'il y a des dizaines de chiens dans les parages, on les trouve facilement dans les fourrés si on fait un peu attention à ne pas faire trop de bruit...  Le matin et le soir, ils vont manger.  On les voit à la lisière des champs, dans les clairières, etc.  Le midi, ils vont boire.  On les trouve près de l'eau.  La nuit, ils bougent pas mal...  mais là on n'a pas le droit de les chasser bien sûr.  Ils boivent souvent aussi au milieu de la nuit.  On dirait qu'ils alternent un repas, qques heures de sieste, l'hydratation, qques heures de sieste/repos, et un nouveau repas.
Petite remarque au passage* : le chevreuil est l'un des rares mammifères à ne pas avoir besoin de boire pour s'hydrater, son métabolisme lui permettant de se contenter de l'apport d'eau des végétaux consommés...

*j'en suir sûr à 99% mais ne retrouves pas la trace écrite dans mes docs... c'est peut-être une trace orale d'un des spécialiste du chevreuil de l'ONCFS...


Les chevreuils alternent effectivement des périodes de nourrissage et des périodes dites "de repos" pdt lesquelles ils ruminent.

Ils ont, comme les cerfs aussi d'ailleurs, un comportement modifié par l'anthropisation, certains spécialistes émettent l'hypothèse comme quoi il s'agirait à l'origine d'animaux de plaine ou de lisière (comme les antilopes) mais qui auraient été forcés de gagner les bois, repoussés par l'homme.

Pour anecdote, la tempête de 1999 en France leur a été plutôt bénéfique car l'ouverture du milieu leur a permis l'accès à une végétation plus diversifiée et plus riche. Celà a également modifé la répartition des "territoires" des chevrettes (qui ont ainsi pu devenir plus restreints) et par là-même certainement augmenté la densité de population sur les zones touchées...

Sinon, les chevreuils, tout fins et légers qu'ils soient, ils peuvent présenter un danger pour l'homme dès lors que leur comportement "sauvage" a été modifié par celui-ci : en effet, un chevreuil recueilli faon ou bléssé et nourri au biberon perdra sa peur de l'homme et une fois adulte et en bonne santé considérera celui-ci comme un rival à la saison du rut... c'est rare mais des attaques de promeneurs par des chevreuils "apprivoisés" * se sont déjà produites (sans gravité à ma connaissance, des plaies sans hémoragies graves)

*le chevreuil ne s'apprivoisant pas réellement, ni ne s'élevant car ne vivant pas en hardes comme le cerf ou le daim.
"Les grand-mères, c'est comme le mimosa, c'est joli, ça sent bon, mais ça ne dure qu'un temps..."

13 mars 2008 à 11:29:12
Réponse #18

Maximil


Fabrication maison de stylo-plume , roller , bouchons de bouteilles , kubotan , koppo-stick etc... http://maximil.chez-alice.fr/index.htm
Photographies de Maximil
Patines de chaussures de Maximil

13 mars 2008 à 12:07:24
Réponse #19

AL


Très sympa ton lien maximil  :up:
TAFDAC  avec le fait de siffler un coup, le chevreuil est très curieux, il est fréquent qu'il s'arrête pour essayer comprendre ce qu'il a entendu.

J'ajoute un petit truc que je n'ai pas lu sur ce fil, au printemps il n'est pas rare de voir des chevreuils au comportement bizarre comme saoûl. Cela provient de nombreux bourgeons qu'ils ingurgitent et qui fermentent.
« Modifié: 26 décembre 2008 à 09:27:03 par AL »

13 mars 2008 à 12:10:27
Réponse #20

tsjok


juste une petite anecdote ;
il y a 2 ou 3 ans , je me balladais dans une de mes forets fétiches avec 2 de mes chiens en libre ( des colleys ) , appareil photo en main , des fois que je croise l'extraordinaire . En remontant une petite colline , j'aperçois la tete d'un chevreuil dépasser d'un buisson . dans ces cas la , j'appelle doucement les chiens , je les fait assoir et ils ont interdiction de bouger tant que je ne leur dit pas de le faire . Mais la , les chiens sont partis au grand galop sus au chevreuil qui a détalé , et je n'ai plus entendu que les aboiements s'éloigner dans les bois puis...revenir....en fait , le chevreuil courait apres les chiens ! arrivé àma hauteur , demi tour des chiens et à nouveau course apres le chevreuil . re-aboiements qui s'eloignent puis re-aboiements qui reviennent , les chiens suivis de pres par l'ongulé .
aucunes explications ( si vous en avez ...) , et je n'ai jamais eu l'impression que le chevreuil avait peur !  peut on envisager une forme de jeu ?

13 mars 2008 à 12:18:06
Réponse #21

tof


Salut,
A trois fontaines l'abbaye (champagne Ardenne) et à chizé (pas sur pour le deuxième) on peut assister et participer à des campagnes de captures recaptures de chevreuil (ONCFS). C'est sympa à faire une fois, pour observer le comportement des bestiaux vis à vis de la traque et une fois qu'on les a en main.
On est un peu loin d'observations naturelles, mais cela permet de discuter avec des spécialistes.Par exemple on apprend que l'on peut connaitre l'age (adulte/sub) d'un chevreuil aux poils dans les oreilles  :lol:
@+
tof

13 mars 2008 à 18:44:07
Réponse #22

nicogala


Oui, c'est vrai c'est sympa, j'ai passé 3 mois à 3 Fontaines et j'ai jamais autant vu de chevreuils (c'est à dire 5 ou six fois quoi, sinon le reste du temps j'étais à 10m d'eux mais en forêt fermée...) et j'ai bcp aimé la simplicité et la science de " Ded' "  le plus ancien des techniciens (ex-garde-chasse particulier je crois, toute sa vie pour les chevreuils ! :up: )
Avec l'été qui approche, les personnes intéressée peuvent se renseigner pour les recherches/marquages de faons (mois de mai-juin) ;)
"Les grand-mères, c'est comme le mimosa, c'est joli, ça sent bon, mais ça ne dure qu'un temps..."

16 mars 2008 à 23:19:52
Réponse #23

guillaume


J'ajoute un petit truc que je n'ai pas lu sur ce fil, au printemps il n'est pas rare de voir des chevreuils au comportement bizarre comme saoûl. Cela provient de nombreux bourgeons qu'ils ingurgité et qui fermentent.

Il me semble que la plante responsable de ce comportement est la bourdaine (bourgeons) ou quelque chose du genre.

a+

19 mars 2008 à 10:12:36
Réponse #24

turbovince


hier, entre 18 et 19h je suis allé faire un footing en forêt de St Germain, derrière chez moi, et un chevreuil a traversé le chemin à 10m devant moi, puis s'est arrêté 10m plus loin pour me regarder passer, comme un vache regarderait un train...
Après l'avoir dépassé, je me suis arrêté et c'est là qu'il a détalé.

Il faut dire que la forêt de St Germain est très fréquentée et que les animaux doivent avoir l'habitude de voir promeneurs, joggers, cyclos, scouts etc...
"Le préalable de l'aventure, c'est la petite flamme que l'on a en soi"
Alain Colas

 


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Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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