Une étude japonaise tend à démontrer que en cas de réanimation, le bouche-à-bouche ne serait pas nécessaire.
Voici l'extrait d'un article qui résume partiellement cette étude;
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Le bouche-à-bouche n’est pas vital
Voilà une étude qui pourrait faciliter le secourisme et permettre à chacun de prodiguer les premiers gestes qui sauvent : le bouche-à-bouche –geste complexe et intimidant- ne serait pas nécessaire lors de la réanimation. Une étude japonaise montre que le massage cardiaque suffit.
La technique de secourisme la plus utilisée, quand la respiration est interrompue et que le cœur s’est arrêté de battre, est la réanimation cardio-pulmonaire (RCP). La RCP combine les compressions thoraciques avec le bouche-à-bouche afin de permettre la circulation du sang et remplir les poumons d’air. Pourtant, les insufflations ne serviraient à rien. Pire, elles diminueraient le pronostic vital. La réanimation d’urgence par massage cardiaque externe (MCE) seul aurait plus de chance de succès, selon des médecins japonais qui publie un article dans la revue médicale The Lancet.
D’après les travaux réalisés par Ken Nagao (Hôpital universitaire de Surugadai-Nihon, Tokyo) basée sur la comparaison de 4.000 cas de réanimation, le massage est plus efficace que la RCP, notamment d’un point de vue neurologique. Pour les victimes qui ne respirent plus, le taux de survie est 6,2% avec le seul massage contre 3,1% pour la RCP. En cas de défibrillation, le taux de survie est de 19.4% contre 11.2%, et quand le massage est réalisé dans les 4 min consécutives à l’arrêt cardiaque de 10.1% contre 5.1%.
De plus, l’association massage cardiaque et bouche-à-bouche n’a pas montré d’avantages significatifs en comparaison avec le massage seul dans les autres cas d’arrêt cardiaque : trop de sang stagnerait dans l’organisme durant l’insufflation.
Selon Ken Nagao et ses collègues, hors de l’hôpital la réanimation par massage cardiaque seul devrait être préférée par les sauveteurs dans tous les cas. Les gens seraient alors plus prompts à réagir qu’ils ne le sont actuellement. En effet, toujours d’après les chercheurs nippons, les témoins d’un arrêt cardiaque hésitent à entreprendre la réanimation cardio-pulmonaire car ils craignent d’attraper une maladie et sont effrayés par la complexité de la technique de réanimation d’urgence, telle qu’on l’enseigne aujourd’hui. Elle nécessite une coordination délicate entre les compressions thoraciques et les insufflations.
Philippe Salomon
Sciences et avenir.com