Bonjour à tous,
J'interviens pour vous narrer une expérience datant de la semaine dernière, mettant en exergue l'utilité d'avoir un filtre à eau avec soi, même pour une "petite" sortie rando.
Nous partons avec ma femme et notre chien pour une randonnée à la demi journée, en Auvergne, sur notre lieu de vacances.
J'ai pris avec moi une trousse de premiers soins (bobologie), nous avons chacun un sac à dos, avec des en-cas (barres énergétiques, gels de sportifs, petit paquet de diverses noix sans sel ajouté, en-cas pour le chien), le repas du midi, deux gourdes rigides remplies (1L avec isotonique + 1.5L pure), une gourde souple vide qui se réduit très facilement, et j'ai le camelback de 2L d'eau pure dans le sac, des "deuxièmes couches" (selon la météo consultée le matin même il ne pleuvra pas), ..., et des choses qui peuvent être considérées par certains comme superflues voire inutiles: un filtre sawyer squeeze, des micropur fortes, une carte IGN 1/25000 de la région, une boussole Silva à miroir.
Notre itinéraire est défini à l'avance sur l'appli Visorando, 7km (seulement) avec 50m de D+, mais par 33°C à l'ombre, dont les deux tiers en sous-bois donc à l'ombre.
Nous partons donc, lestés des quelques kilos de matos et surtout les kilos d'eau. Le chien est ravi, et comme la plupart de ses congénères il effectue en fin de compte 3x plus de trajet que nous, car il zigzague de gauche à droite la truffe au sol, c'est un braque allemand, une race de chasse, c'est son instinct.
Nous arrivons à la moitié de notre périple, sur un train à la cool, ce n'est pas une course et la chaleur fait qu'on doit s'économiser, nous faisons halte pour la pose déjeuner, en pleine nature.
Lorsqu'on s'arrête, le chien a déjà presque bu tout le 1.5L prévu pour lui, suite à deux pauses pour le ménager, eau qu'il a bu d'une traite à chaque fois, ma femme a déjà beaucoup entamé son 1L avec isotonique, pour ma part je me suis efforcé de stocker l'eau au meilleur endroit, dans mon organisme, en faisait en sorte de ne pas trop boire pour ne pas évacuer en urine, tout en buvant assez pour le pas avoir soif. Il me reste environs 1.5L.
Nous repartons au bout d'une demi-heure, tout le monde semble un peu plus frais, ça devrait le faire en eau jusqu'à la fin (il nous reste moins de deux litres en tout)... mais on entame la partie la plus dégagée du parcours, c'est à dire au soleil en après-midi, par 33°C à l'ombre.
Nous faisons encore 2km, et le chien voyant une zone bien ombragée, s'y précipite et s'écroule littéralement dans les herbes bien hautes et vertes, il souffre clairement de la chaleur. On lui donne encore 1L du camelback à boire, qu'il consomme en étant "couché" et non debout comme de coutume, il n'y arrive plus. Le demi litre restant servant à lui mouiller la nuque et les oreilles, ces dernières étant un important échangeur thermique chez le chien.
Nous n'avons donc plus d'eau à part deux gorgées d'isotonique, et il reste un peut plus de 2.5km à faire selon l'appli rando, toujours en terrain dégagé, en plein soleil. Il n'y a pas d'habitations où demander si on peut remplir les gourdes, et s'était le but de la rando, s'évader en nature.
La carte de l'appli n'est pas pratique pour s'orienter, je me sers donc de la carte pour repérer le point d'eau permanent le plus proche, et de la boussole pour déterminer le chemin à suivre pour y arriver. La situation n'est pas dramatique, mais je sais que je dois trouver de l'eau avant de risquer qu'elle le devienne.
Je laisse donc ma femme et le chien à l'ombre pour une pause bien méritée, je me montre rassurant, nos téléphones passent, et avons chacun une batterie externe chargée à bloc + cable USB, le terrain est loin d'être difficile, c'est donc la bonne chose à faire, plutôt que de forcer et se mettre en danger inutilement, de toutes façons à la voiture, à l'arrivée, il n'y a pas d'eau qui nous attend.
Après avoir pris le point GPS de leur position (au cas où) je me rend donc, hors sentier, avec les gourdes vides et le sawyer, vers l'étang visé sur la carte, au niveau d'un cours d'eau "permanent" qui semble s'y jeter.
En arrivant sans peine à destination, je me rend compte que ce n'est pas le cours d'eau qui se jette dans l'étang, mais l'inverse. Celui-ci se "vide" par ce cours d'eau, et son eau est de couleur marron avec une visibilité de quelques petites dizaines de cm vers le fond. Clairement il ne faut pas la boire telle quelle, ça serait pire que rien boire du tout. Mais en même temps, je ne veux pas avoir un chien à l'agonie si on continue sans eau.
Je rempli donc la grande gourde solide d'1.5L et la souple de 1L (pas le camel, trop compliqué pour aller vite) via le filtre, avec un premier test dans la souple, qui a l'avantage d'être translucide. L'eau semble totalement claire, sans odeurs, ni goût (oui j'ai goûté directement).
Fort de mon nouveau stock d'eau à peu près potable, je retrouve ma petite famille, je donne à boire au chien, je bois aussi (pas de raison qu'il serve de cobaye, et de toutes façons on rejoint la civilisation après la rando, si jamais mes intestins n'apprécient pas, et pas sûr qu'avec un micropur il ai bu à cause de l'odeur). Ma femme elle, fera l'impasse, elle pourra ainsi me conduire chez le médecin si jamais j'ai fais une belle connerie
Nous finissons la rando, pas déshydratés, le chien ragaillardi, pas malade depuis ni lui ni moi, et c'est un bon souvenir. Çà aurait pû être différent sans ma volonté d'apporter ce filtre qui pèse quelques grammes.
Le "superflu" est devenu précieux ce jour là.
N'hésitez pas à pointer d'éventuelles erreurs de débutant qui transparaîtraient dans cette histoire, notamment sur le fait de boire filtré sans micropur, ou un manque de préparation qui aurait pu de fait amener à cette situation, et la manière dont elle aurait pu être évitée