Petit retour vécu de ce w-e :
Tour éclair en Vanoise (dans le PNV) avec un pote, un coin que je connais bien, pour passer une nuit dans un refuge sympa et accessible à 2600m, situé sur le GR55.
Le refuge ne ferme que début novembre, il est non gardé jusque là, je connais le chemin comme ma poche, mon pote m'a déjà accompagné là-haut.
On est déjà arrivé là haut de nuit sous la pluie, et les éventuelles premières neiges ne nous inquiètent pas plus que ça (contrairement aux neiges de fonte du printemps dans le même coin... mais c'est une autre histoire).
La météo consultée vendredi soir indique pour le secteur "parfois couvert samedi, rares averses de neige, dégagé et grand beau dimanche, frais".
Pas de souci, on est bien couverts.
Fond de sac classique : bonnets, gants, on a des duvets corrects, briquets, petit réchaud à gaz, petite popote pour 2, frontales, GSM chargés à bloc avant de partir, couv "de survie" dans mon sac, carte, petite boussole, change dans un sac étanche, à bouffer (graines, fruits secs, petit éj', semoule), de l'eau, de bonnes pompes et de bonnes jambes. Et ce soir on dort en refuge.
Overkill ? Le diable se cache dans les détails...
Dans la montée, le temps est effectivement couvert. Il neige dru vers 16h. Pris d'une envie pressante, je prévient mon pote que je m'isole derrière un rocher qqs minutes : il n'a qu'à continuer de marcher pour ne pas se refroidir, je le rejoins sitôt que j'ai terminé. Nous sommes à 20min du refuge.
Je fais ce que j'ai à faire, je brûle mon PQ, j'étale... bref, je m'efforce de ne pas laisser de traces, me reculotte et repars.
Mais.. le brouillard est franchement tombé. Il neige toujours, le chemin est moins visible. Il caille sévère.
Je force un peu pou rejoindre mon pote. Le brouillard s'intensifie : nous sommes dans le nuage.
Je finis par réaliser après un croisement, à quelques minutes du refuge, que je ne vois plus les traces de mon pote dans la neige.
J'arrive là haut, il n'y est pas.
Je redescend, espérant le trouver au dernier croisement avant un petit lac. Nib.
J'avise une silhouette, je siffle deux, trois fois mais... froid + vent = impossible de siffler, mes lèvres refusent de produire un son. Gueuler est inefficace. Le sifflet ! Punaise... j'en ai toujours un sur le sac que je prends d'habitude, sur la sangle pectorale.
Mais pas sur ce sac là...
Un coup de GSM ? Il n'était pas dans ma poche, la batterie tombe en rideau à cause du froid dès que j'arrive à obtenir... le répondeur de mon pote. Argh.
La silhouette s'avère être un gros rocher.
Je le retrouve 10 minutes plus tard de l'autre côté du petit lac, à 200m à peine, alors que, comme moi, il revenait à la dernière indication claire sur le sentier. Bien vu.
Ne me voyant pas arriver, et ne voyant pas le refuge après être monté en direction de ce qu'il pensait être le col (en réalité un bon piège à con et une jolie vire à chamois), il pensait que j'étais perdu - et dans le brouillard il avait raté le croisement menant au refuge.
Pas de souci, mais une fois "au chaud" on réalise que :
- nos deux GSM étaient morts de froid, ne remarcheront qu'après une bonne séance de chauffe
- j'avais le réchaud, pas lui
- nous n'avons de sifflet ni l'un ni l'autre
- nous n'avons qu'une carte et une boussole pour deux...
Bref, de petits riens qui auraient pu mal tourner...
10 ans que je passe dans le coin, et l'erreur de débutant : l'excès de confiance...
Prochaine fois, on ne se lâche pas (mais comment ais-je pu être aussi con), et chacun aura sa carto, son GSM dans le slip ET un gros sifflet orange !
(Excellente sortie cela dit - ambiance magique, chamois, première neige qui crisse sous les pieds, temps parfait dimanche, j'ai hâte de remonter !)