Si ça un rapport avec ce fil, peut-etre peux tu nous faire partager ta connaissance.
Voici le rapport Humain, trop humain...

Ce qui a fait en moi le déclic et qui me trifouillait depuis une semaine c’est cette idée de bon sens. Puis j’ai lu David qui a écrit :
''c'est quoi exactement le "bon sens"... ? Pour moi c'est malheureusement une sorte de concept fourre-tout que ceux qui en ont ne perdent pas de temps à définir, et que ceux qui n'en ont pas encore ne peuvent pas piger par manque d'explications... Le bon sens, c'est vachement complexe en fait. Ca demande un tas de connaissances et de compétences émotives et de capacités décisionnelles... Le bon hardware, le bon OS, du software pertinent... et un utilisateur qui sait utiliser le tout.’’On rejoint ici Edgar Morin qui nous invite à penser le réel dans sa complexité : Edgar Morin s'est attaché dans toute son œuvre à mettre en évidence la complexité du monde et de l'homme et à proposer une méthode pour la concevoir. Le terme de complexité est pris au sens de son étymologie « complexus » qui signifie « ce qui est tissé ensemble » dans un enchevêtrement d'entrelacements (plexus).
On rejoint également l’analyse écologique de l’approche systémique (philosystème, ontosystème, mésosystème, écosystème, macrosystème, chronosystème). Dans l’approche de l’écologie humaine, je considère le contexte de survie sous la triple perspective de l’interdépendance, de l’adaptation et de l’équilibre :
- interdépendance : avoir conscience et garder en mémoire que toute changement d’une composante d’un contexte (ex : un écosystème naturel) influence les autres composantes;
- l’adaptation : un organisme doit être capable de faire face aux changements environnementaux;
- l’équilibre : l’écosystème, après un changement, doit retrouver une certaine stabilité acceptable (ex : après s’être sorti d’une situation de survie).
Selon moi, en contexte de survie, comme dans n’importe quel contexte, il faut avoir
des attentes élevées mais réalistes. Ce qui permet une plus grande probabilité de réussite (survivre dans le meilleur état physique et psychologique possible), et de demeurer, autant que faire ce peut, sainement satisfait comme sainement insatisfait de soi-même.
Cela rejoint donc le concept de résilience : qu’est-ce que la résilience? Il n’y a actuellement aucune définition consensuelle :
Émergence du concept : Emmy Werner et Ruth Smith (82), qui ont suivi (1955) pendant 20 à 30 ans une cohorte de 700 enfants nés dans les bas fonds d’une des îles Hawaï. (île de Kauai).
Parmi eux, 200 avaient à 2 ans tout pour mal finir. Pourtant 70 enfants soit 30% sans aucun suivi ont réalisé une vie pleine de sens. Emmy Werner et Ruth Smith a appelé ces enfants RÉSILIENT et a développé la notion d’INVULNÉRABILITÉ.
Rutter critique cette notion d’invulnérabilité et ne croit pas à la résistance absolue. Ce n’est pas juste des caractéristiques intrinsèques qui sont en jeux mais il y a également un contexte familial, culturel, social.
Selon Boris Cyrulnik la résilience est « la capacité à réussir, à vivre et à se développer positivement, de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d’une adversité qui comporte normalement le risque grave d’une issue négative.»
La résilience c’est l’aptitude des individus et des systèmes (familles,groupes,collectivités) à vaincre l’adversité ou une situation de risque. Cette aptitude évolue avec le temps :
- elle est renforcée par les facteurs de protection chez l’individu ou dans le système et le milieu;
- elle contribue au maintien d’une bonne santé ou à l’amélioration de celle-ci. (Santé Canada,1995)
Avoir été résilient ne signifie pas non plus être invulnérable ou invincible. Être résilient un jour, ne veut pas dire l’être toujours… (Michel Lemay). Le lien avec la survie est évident. La résilience n'est pas une qualité mais un processus, un cheminement.
En psychologie le terme résilience est emprunté à la physique : petite référence à l’ingénierie et à la physique des matériaux : la résistance des métaux à retrouver sa forme originale après avoir subi des déformations par la pression et la résistance aux chocs.
Exemple : les aciers en coutellerie (source :
http://www.sabatier.com/fr/ecole/aciers.html) : les constituants de base de l'acier sont le fer et le carbone. Le carbone possède des propriétés intéressantes telles que la dureté, la résilience et la résistance à la corrosion. (...) Les principales caractéristiques recherchées en coutellerie sont, entre autres :
- La dureté : indispensable pour la qualité du tranchant, une moindre usure et un affûtage moins fréquent.
- La résilience : il s’agit de la capacité du couteau à se déformer avant de casser. Un acier qui n’a pas de résilience peut être très résistant mais cassera sous une faible déformation (il sera dit fragile). A l’inverse, un acier à forte résilience cassera après une déformation très importante.
Pour simplifier : Les aciers sont un mélange de Fer et de Carbone. Le Fer et le carbone cohabitent dans l'acier sous plusieurs formes. Pas assez de Carbone c'est mou, trop de carbone c'est dur mais ça casse vite (fonte).
Donc, chez l'acier comme chez l'humain, même s'il existe des différences individuelles significatives, la résilience peut se travailler, se développer.Qu’est-ce que le ''bon sens’’? Une forme de sagesse vitale? Comme le dit si justement David :
''(...) penser que la théorie qu'on trouve sur un site Internet peut remplacer l'apprentissage concret, en vrai, sur le terrain, est une aberration. C'est faux.'' Je reviens à ce que je disais au début de ce message :
L'ensemble de ces SAVOIR-FAIRES nécessitent leur indissociable et indispensable complément : un ensemble de SAVOIR-ÊTRE. la théorie est précieuse mais non suffisante.
A +
Stéphen.
