Salut,
Depuis plusieurs années que je fréquente ce forum, force est de constater que nous sommes assez capables de déterminer les règles qui prévalent à la survie (règle des 3, le VRM du GHC,…) et donc savoir comment agir.
En revanche, quand il s’agit de matériel, nous avons du mal à justifier nos choix. Les critiques peuvent pleuvoir et les accrochages entre membres se produire.
J’ai moi-même été responsable d’un de ces accrochages récents avec christobal dans le fil sur son couteau
http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,16839.0.html et je m’en excuse auprès de lui car ça n’était pas mon intention et je n’ai pas réussi à faire passer mon message. Autrement dit, je suis ressorti frustré d’avoir eu le sentiment que nos échanges étaient stériles.
De ce fait, j’ai repris une réflexion qui avait germé suite à différents événements :
comment bien choisir notre matériel ?J’ai distingué deux étapes :
1. Identifier son besoin
2. Y répondre
1. Identifier son besoinLa première phase est celle du cahier des charges. Je n’ai pas trouvé de méthode particulière à part celle de la check-list.
Je démarre par le planning de mon activité (ex. en rando : 5h00 je me lève, 5h05 je m’habille, 5h15 je range mes affaires, 5h30 je me fais mon petit-déjeuner…).
En entrant ainsi dans le détail d’une journée standard, ça permet de voir toutes les étapes et donc de lister toutes les actions à réaliser (ex . : 5h15 je range mes affaires : déjà, il me faut une lampe et que j’ai les mains libres, je mets mon sac de couchage dans son sac de compression, le linge sale dans un sac spécifique...
A partir de là, on peut réfléchir à quel objet peut répondre à ses actions). La liste de toutes ces actions est longue à établir car en plus de l’activité, il faut prévoir tous les contretemps (météo, panne,…) les accidents (maladie, blessure,…) et ce qu’il faut pour survivre en cas de pépin (rester au chaud, s’hydrater, s’orienter,…).
Une fois la liste de ces actions détaillée, on peut mettre en face les objets nécessaires. Pour chaque objet, j’essaie de déterminer ses points faibles et ses forces.
Bien entendu, il est indispensable de faire cette liste ad hoc, pour une activité donnée, à un moment donné, dans une région avec une météo données.
2. Y répondreCe travail permet ensuite d’établir des critères de choix. Désormais, il ne reste plus qu’à trouver la perle et c’est ce que je vous propose : la méthode PERLE.
PERLE pour P.E.R.L.E. En effet, force est de constater que nous passons souvent notre temps à rechercher des objets qui répondent aux mêmes critères :
- Polyvalence
- Efficacité
- Rusticité
- Légèreté
- Economie
Polyvalence : s’entend comme le fait qu’un même objet réponde à plusieurs besoins, sert à réaliser plusieurs tâches ou convient dans plusieurs types de situation (conditions météo, milieux différents,…).
Répondre à ces questions élimine les objets qui ne servent qu’à une tâche ou action. Ca guide le choix d’un couteau (on peut couper avec, le bâtonner, pouvoir taper l’arrière du manche, s’en servir comme pied de biche ou éventuellement s’en servir de marteau). Ca explique pourquoi je ne me sers jamais de mon Griptilian en extérieur (pas assez polyvalent).
C’est moins évident pour le choix d’un sac de couchage (mais là ce sont les conditions d’utilisation qui permettent de juger : le synthétique supporte l’humidité, le duvet est souvent plus efficace pour un même poids) d’un sac à dos (un dos mousse qui peut servir d’atelle ou un format adaptable à différentes activités).
Efficacité : qui fait bien son office et qui est facile à mettre en œuvre. On peut aussi apprécier l’autonomie du fonctionnement.
Il s’agit de vérifier que l’on a bien là l’objet qui répond le mieux à notre besoin. Il s’agit de virer tous les gadgets qui font plein de chose mais mal ainsi que tous ces objets qui sont des usines à gaz à mettre en œuvre. L’aspect mise en œuvre est à regarder de près, c’était le point de discussion entre feu de bois, réchaud à bois ou réchaud à gaz.
Rusticité : qui est solide et facilement réparable. J’y mettais aussi la simplicité du mécanisme, si besoin. Là, il s’agit d’évacuer tout ce qui est fragile et tout ce qui est complexe à entretenir ou réparer.
Légèreté : il s’agit d’un critère que chacun apprécie selon sa morphologie et qui permet de manière sous-jacente d’apprécier les dimensions de l’objet. Sachant que l’on ne garde pas longtemps sur soi un objet trop lourd ou trop grand.
Economie : il s’agit de ne pas avoir de frein à l’usage de l’objet. En effet, hésiter à emmener un objet adapté parce qu’on l’a payé trop cher, c’est prendre le risque qu’il nous manque cruellement.
Donc, c’est connaître le prix psychologique en dessous duquel j’accepte d’abîmer voire d’abandonner l’objet. En tout cas, le prix qui n’amène aucune restriction à un usage intensif.
Pour l’exemple, je reprends mon Griptilian : en bord de mer, j’ai ouvert une huître, ça a fait une petite entaille au fil. Désormais, j’hésite à m’en servir dans pas mal d’occasion. J’ai eu à virer un petit fil métallique, genre grosse agrafe. J’ai préféré prendre un couteau suisse. Donc, mon prix psychologique, pour un pliant, est sans doute celui d’un SAK. Pour un fixe, manifestement, je n’ai aucune hésitation à utiliser mon F1. Donc mon prix psychologique serait différent.
Voilà donc l'idée. On peut en débattre. Je tâcherai de faire un tableau-type pour illustrer.
A+