Salut Philippe,
Merci de nous raconter cet épisode avec pudeur.
J'ai l'impression que c'est un phénomène de société démarré il y a longtemps qui prend tournure. Je vous livre mon analyse.
Les années 80 ont été marquées par la violence de la crise liée au choc pétrolier. Dès lors, le chômage est devenu un élément essentiel du bruit de fond de notre société. A partir de là, le chiffre mensuel de l'Insee a pris la même place dans les médias que la météo ou celui des morts sur les routes. Ainsi, la preuve que le modèle qui avait prévalu pendant les 30 glorieuses (on quittait son boulot le matin et on en trouvait un l'après-midi; on empruntait à des taux inférieurs à l'inflation et la hausse des salaires) a explosé.
Dès lors, il y a une rupture profonde entre la génération des parents qui s'est construite sur un système et celle de leurs enfants qui n'aura jamais leur niveau de vie.
Je vous glisse quelques références sur les fils de baby-boomers, sachant que le terme de génération sacrifiée (inventé en 1980) se retrouve utilisé à toutes les sauces (selon les auteurs, ils ont 25, 30, 40 ou 50 ans...
)
http://abonnes.lemonde.fr/societe/chat/2006/10/16/enfants-de-baby-boomers-generation-sacrifiee_823785_3224.htmlhttp://www.amazon.fr/G%C3%A9n%C3%A9ration-69-trentenaires-disent-merci/dp/2841862674Vous verrez que tout le monde n'est pas d'accord:
http://www.lefigaro.fr/debats/20061009.FIG000000189_le_mythe_de_la_generation_sacrifiee.htmlOu en tout cas, porter un jugement définitif n'est pas si simple:
http://www.francesoir.fr/enquete/2008/04/29/chomage-emploi-retraites-la-generation-a-la-une-de-l-actualite.html?http://www.francesoir.fr/dossier/2008/04/29/generation-68-l-argent-des-seniors-menace-ou-opportunite.htmlQuoi qu'il en soit, les quadra ont été élevés avec la petite musique du risque économique. Dès lors, des réflexes se font jour: faire des études supérieures et les poursuivre le plus loin possible, être économe, ne pas emprunter,...
S'ajoutent d'autres petites musiques qui vont venir orienter le bruit de fond sur la fragilité de notre environnement: Tchernobyl, trou de la couche d'ozone, tsunami...
Alors que l'affrontement est-ouest a disparu avec le Mur de Berlin en 1989, c'est une série de crises et de guerre qui ont pour origine le Maghreb et le monde arabe ou plus largement les pays musulmans: terrorisme, montée d'un intégrisme combattant (GIA algérien, Al Qhaida,...), Guerres du Golf I et II, Afghanistan...
Enfin plusieurs crises financières: krach de 1987, conséquences de la guerre du Golf (1991-1993) puis éclatement de la bulle internet et enfin la crise que nous connaissons aujourd'hui. En paralllèle, la hausse vertigineuse des dettes publique prédit une hausse considérable des prélèvements obligatoires.
J'ajouterai le développement du jetable (on ne reprise plus ses chaussettes) et du sans-effort (faire du sport sans effort étant à mes yeux le top).
Dès lors, on assiste à des comportements volontaires et notamment celui émergeant de la déconsommation:
http://www.google.fr/search?hl=fr&q=d%C3%A9consommation&meta=&aq=0&oq=d%C3%A9consomVoilà le bilan... un peu pessimiste
. Mais maintenant qu'il est posé, il faut réfléchir aux solutions (si on ne peut rien faire pour le passé, le futur nous appartient)
Alors, comment avancer?
Notre monde s'accélère et se virtualise: Internet nous donne accès facilement à des produits ou des informations inaccessibles il y a encore peu. Il crée un nouvel univers où les savoir-faire sont moins grands ou moins présents (nous savons beaucoup moins fabriquer quelque chose de nos mains, quant à réparer...) et où le concret est différent, le visible n'a pas besoin d'être solide. Il crée une nouvelle dimension, donne des espaces à déchiffrer.
Certains ont prédit le développement du deuxième boulot: créer sa petite entreprise sur le net est peut-être une option.
J'aurai tendance à dire que si l'avenir est incertain, il faut multiplier ses sources de revenus: salaires, droits d'auteur, activité commerciale, revenus patrimoniaux (location de logement comme placements en Bourse - elle est bien basse actuellement
).
Rentabiliser ses loisirs: apprendre quelque chose, fabriquer quelque chose,...
Je n'ai pas des masses d'idées mais si l'on essayait de se creuser les méninges sur le nouveau système D, si cher à nos grands-parents, ça pourrait être malin.
Je propose une philosophie: économiser, moins dépenser, c'est dépressif (économiquement comme psychologiquement). Je voudrais vous proposer d'essayer de trouver (mais surtout tester) des idées pour gagner plus, ce qui est plus dynamique sur le plan personnel comme économique.
A+