J'en ai appris un peu plus sur la gamme Paramo ces jours ci, et je me dis que ça vaut le coup de partager quelques infos en plus pour comprendre à quel point leurs produits sont pensés en tant que système, et combien le système est malin.
Paramo a commencé avec le tissu en trois couches que tout le monde appelle juste "du Paramo" maintenant, ces trois couches jouant entre elles pour évacuer l'humidité vers l'extérieur par un jeu de densité des tissus et de capillarité. La couche intermédiaire comprend de petits poils qui, comme effet secondaire, fournissent un certain degré d'isolation contre le froid. Cette construction originale est toujours présente sur leurs produits anti pluie "complets". Par exemple dans les vestes les trucs comme la Alta II, ou encore les Halcon plutôt prévues pour la chasse-photo ou ce genre de trucs où la discretion prime.
Alors déjà, avec ce tissu, une astuce :
comment réparer un accroc dans le Paramo. Rien de plus simple en fait. Du fil, une aiguille. Recoudre l'accroc dans la couche extérieure, et recoudre séparément l'accroc dans la couche intérieure (les deux couches intérieures solidaires en fait). Suffit de pas recoudre les deux couches ensemble. Et c'est tout, l'imperméabilité est retrouvée même si le tissu a été écorché ! Ce tour de passe-passe étant permis par le fait que ce n'est pas l'intégrité du tissu qui assure l'imperméabilité, mais la présence de trois matériaux l'un au dessus de l'autre. La couche intérieure est suffisamment poilue pour que les poils se croisent d'un bord à l'autre de la cicatrice et ne laissent aucune brèche dans le truc.
Avec le succès du concept, des versions plus "actives" sont apparues, où l'isolation est réduite par rapport à l'original, et les vêtements présentent des coupes plus aérées et plus techniques. Genre les anoraks Velez et Fuera par exemple.
Ceci a encore été poussé un peu plus loin très récemment avec des tissus allégés (en poids), mais peu de retour est disponible sur la durabilité de ceux-ci pour l'instant.
Ensuite, comme la ligne de vêtements "actifs" avait du succès, c'est là qu'ils ont commencés à devenir vraiment malins !
Ils ont séparé les deux couches intérieures de la couche extérieure. Avec l'intérieur ils rallongé un peu les poils et pondu une gamme de "polaires" (rien de comparable au polartec en fait) qui d'ailleurs sèchent très vite et restent vachement plus chaudes mouillées qu'une polartec normale. Et avec la couche extérieure ils ont fait les coupes vent (apparemment ce que décrivait Nävis ?). Du coup la polaire peut être portée seule comme vêtement thermique, le coupe-vent comme coupe-vent, et si on remet les deux ensemble on retrouve les propriétés imperméables en plus. Et comme ils sont pas cons, les modèles de coupe-vent ont leur modèle de polaire correspondant, avec les poches de la polaire qui tombent en face des aérations du coupe vent. Si ça c'est pas malin !
Et pour finir ils ont rajoutés la veste de relais, avec les aérations en face des poches des vestes de grimpe, et qui peut être enfilée par dessus le baudrier. Régulation efficace de la température au relais sans prise de tête. Mais bon on commence là à taper dans du matos vraiment optimisé pour l'escalade.
Après y'a d'autres gammes, les couches de base, les guêtres, les frocs, d'autres trucs encore qui ont tous en commun d'utiliser cette technologie de tissus directionnels, facilement réparables (et garantis à vie).
Note : les vêtements taillent large et apparemment c'est nécessaire pour que le tissu respire au mieux. C'est le contraire du P&P de ce côté là.
En espérant avoir apporté un petit complément d'information.