Salutatous,
Je bosse dans le domaine de l'agriculture. Une partie de mon taf concerne le compostage, et notamment le co-compostage déchets verts (DV) broyés (issus des collectivités, déchetteries et paysagistes) et fumier de bovin.
Ce type de partenariat (3 500 tonnes sur 2008) évite de faire faire des centaines de km aux DV dans des camions pour aller dans des usines de compostages, d'utiliser un procéder naturel, et permet aux agris de composter (c'est agronomiquement intéressant d'épandre du compost plutôt que du fumier) des fumiers trop peu pailleux pour être compostés sans apport de matière structurante et carbonée. Et la collectivité fait de grosses économies tout en gagnant une image respectueuse de l'environnement, permettant par cette exemplarité d'être plus légitime lorsqu'elle veut faire passer des nouvelles contraintes liées au tris sélectif etc.... Et ça me donne du travail
.
Une partie de ce travail consiste justement à contrôler que le processus de compostage s'effectue correctement. Et ce contrôle se fait avec un thermomètre ! (plus odeur, humm ça sent l'humus si ça a bien composté !!)
Je rencontre fréquemment des températures de 60°C voire 75 °C (un jour un andain était à 85, j'ai fait arroser pour calmer le jeu
...).
Et accessoirement cela permet de tuer les éventuelles bactéries, virus et champignons pathogènes : seuls la flore "thermophile", celle-là même qui provoque l'échauffement, résiste. Intéressant pour "hygiéniser" un co-compost issu de toilettes sèches, qui sera utilisé dans le potager...
La phase de chauffe, dans le processus de compostage, dure environs 3-4 semaines et ensuite se calme, et est relancée dans notre cas en aérant une seconde fois le mélange DV-fumier à l'aide d'une grosse machine (retourneur d'andain) attelée derrière un tracteur.
Pour le moment nous ne procédons qu'à 2 phases de chauffe (ce qui permet d'obtenir un très bon produit). Je m'interroge sur la capacité d'un tas à chauffer, et donc produire une chaleur suffisante pour être récupérée, lors d'éventuelles nouvelles aérations. Pas encore testé (pas d'intérêt pour nous).
Et, bémol, il s'agit là de tas de 300 tonnes initialement (qui réduisent à 150 - 200 tonnes à la fin du processus de compostage-maturation), sur une hauteur de 1,5 m et largeur de 2,5 - 3 mètres. Pas de petits tas de fond de jardin. Peut-être cela aurait-il une influence sur la dynamique de la chauffe (moins d'inertie dans un petit tas).
C'est décousu, mais n'hésitez pas à poser des questions. Je tenterais d'y répondre, si ça rentre dans mes compétences.
Sylvain.