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Auteur Sujet: Avoir de l'eau "chaude"?  (Lu 8548 fois)

11 janvier 2009 à 13:48:01
Lu 8548 fois

Thrawn


Dans son roman "Malevil", Robert Merle décrit une technique consistant à recouvrir les tuyaux d'eau des déjections des animaux présents dans l'histoire, pour que la décomposition réchauffe ladite eau...

Pensez-vous que cela soit applicable dans la réalité?
Bien entendu, je ne parle d'obtenir de l'eau brûlante, mais plus ou moins tiède, et par exemple de la maintenir suffisamment chaude pour éviter qu'elle ne gèle dans les canalisations...

11 janvier 2009 à 14:11:26
Réponse #1

nemesys


ben, les déjections animal doivent être à + ou - 37°c, donc bon, ton tuyau ne gèleras pas a cette endroit, après si tu as beaucoup de déjections  à ta disposition, ça devrait ré-chauffer un peut la flotte qu'il contient...tout dépends de l'épaisseur du tyau, de sa composition, de la vitesse d'écoulement de l'eau, de la quantité de m*rde dessus ...

11 janvier 2009 à 14:23:11
Réponse #2

Pierr


Je crois qu'il ne s'agit pas de la température des excréments à leur "sortie". Plutôt d'un phénomène de dégagement de chaleur comparable à ce qui ce passe dans les couches inférieures d'un compost.

11 janvier 2009 à 14:44:30
Réponse #3

Alain Marcel


Bonjour à tous,

C'est simplement la récupération de la chaleur d'un fumier en décomposition.

A partir d'un tas de compost, par Jean Pain

11 janvier 2009 à 16:27:00
Réponse #4

Leif



11 janvier 2009 à 18:21:05
Réponse #5

MaKaos


salut!
oui je pense que c'est possible,
je travail dans l'agro-écologie et j'ai eu fait des semis sous serre dans une couche de fumier enterré a une trentaine de cm de fond et sa chauffait pas mal.
(c'etait en fevrier y fesait pas chaud dehors...)
bref
il faut faire un compost avec la matiere fecal et de la matiere seches "paille ou herbes seches" et de l'humidifié.
le mieux je pense serai de poser le tuyau sur une fine couche de paille dans une sorte de trou rectangulaire dans le sol de 1m a 1.5 de large et la longeur en fonction de la quantité de compost
(au minimun 1 a 2m cube)
puis de le monté en tas (1 bon metre est suffisant)
en general au bout de quelques jours un tas de compost commence a chauffer
(jusqu'a 50-60°C), puis la temperature diminue.
c'est le bon moment pour le brasser ca relance la fermentaion.
mais je pense pour avoir de l'eau regulierement il doit falloir le renouveler souvent...

sinon pour le reste comme la cité nemesys "tout dépends de l'épaisseur du tyau, de sa composition, de la vitesse d'écoulement de l'eau, de la quantité de m*rde dessus ...

voilou j'espere que ca peut etre utile
 :)

11 janvier 2009 à 19:33:10
Réponse #6

guillaume


Intéressant ça ! On peut imaginer un système similaire dans une situation de survie à long terme, une façon d'utiliser sa m*rde pour produire quelque chose ;D.

a+

12 janvier 2009 à 18:41:15
Réponse #7

MaKaos


c'est clair!!!
comme je dit souvent "rien ne se perd tous se transforme"!! ;D
by

12 janvier 2009 à 21:12:52
Réponse #8

Moleson


Faut du fumier de cheval

Moleson

12 janvier 2009 à 21:21:41
Réponse #9

Pilip


Faut du fumier de cheval ? Tu tires ça d'ou ? Ca marchera avec rien d'autre ?
Comment ça se fait que des mecs y arrivent avec des branches ?
T'as pas l'impression que c'est un peu léger comme post ?

12 janvier 2009 à 22:31:10
Réponse #10

Woodrunner


Je crosi savoir que le gazon dégage une chaleur assez impressionnante lors de sa décomposition (assez pour faire des cloques sur la peau d'un pied qui saute dans un composte remplit de gazon,...)et dans ma région beaucoup de ferme sont partie (et parte encore,...) en fumée à cause de la fermentation du fourrage rentré humide,...
Every citizen should be a soldier. This was the case with the Greeks and Romans, and must be that of every free state.
Thomas Jefferson
3rd president of US (1743 - 1826)

WOLWERINES!!!!!!!


"Une pomme par jour éloigne le médecin… pourvu que l'on vise bien."    

Winston Churchill

12 janvier 2009 à 22:43:19
Réponse #11

Dox


Je crois qu'en chine la méthode est assez répandue, depuis des lustres production de methane naturel à partir de déchets biologiques,
vu un un truc à la téloche il ya fort longtemps, rapide recherche en frappant mon poto goargle :
http://www.mediaterre.org/international/actu,20060711065500.html

il me semble que ça remonte à loin, bien avant ce que dit l'article de Jean Pain.


« Modifié: 12 janvier 2009 à 22:53:04 par Dox »

14 janvier 2009 à 12:56:17
Réponse #12

MaKaos


re!

oui il est vrai que les fumiers de cheval ainsi que celui de chevre, mouton...
se sont se qui chauffent les mieux, par contre celui de vache chauffe peu..

l'inconvenient des dejection humaine c'est qu'elle sont plus longue a composter...
environ 1 ans min avant épandage contre 3 a 6 mois pour les autres.

sinon on peut aussi récupérer le methane qui est tres repandue en asie comme la citer Dox:

http://www.onpeutlefaire.com/produire-son-propre-biogaz

et pour repondre a  jpdelx, il n'y a pas de réel différences entre fumier et compost
car dans la fabrication on mélange la matier fecal avec les litieres
(soit la paille ce qui permet "d'aére") ce qu'on appele fumier.
en faite les 2 sont un mélanges de matieres organiques animal et vegétal

voili voilou
a+

14 janvier 2009 à 18:55:23
Réponse #13

gmaz87


Bsr,

Le principe des "couches chaudes" est un vieux truc de jardinier pour démarrer des semis en réchauffant l'atmosphère contenue dans un châssis à forcer c'est à dire dans un espace assez réduit.
Qu'on puisse réchauffer de l'eau qui transite par un tuyau recouvert d'une matière qui fermente ou plus classiquement de fumier de cheval frais c'est théoriquement possible.
Dans la réalité la fermentation monte en puissance puis va décroitre progressivement, donc le problème serait de réguler la T° et surtout de recharger régulièrement pour maintenir une T° acceptable
Mon humble avis
Gérard
Quand le débutant est conscient de ses besoins, il finit par être plus intelligent que le sage distrait.»
(Lao Tseu)

L'ennui naquit un jour de l'uniformité

15 janvier 2009 à 09:50:18
Réponse #14

Sylvain74


Salutatous,

Je bosse dans le domaine de l'agriculture. Une partie de mon taf concerne le compostage, et notamment le co-compostage déchets verts (DV) broyés (issus des collectivités, déchetteries et paysagistes) et fumier de bovin.

Ce type de partenariat (3 500 tonnes sur 2008)  évite de faire faire des centaines de km aux DV dans des camions pour aller dans des usines de compostages, d'utiliser un procéder naturel, et permet aux agris de composter (c'est agronomiquement intéressant d'épandre du compost plutôt que du fumier) des fumiers trop peu pailleux pour être compostés sans apport de matière structurante et carbonée. Et la collectivité fait de grosses économies tout en gagnant une image respectueuse de l'environnement, permettant par cette exemplarité d'être plus légitime lorsqu'elle veut faire passer des nouvelles contraintes liées au tris sélectif etc.... Et ça me donne du travail ;).

Une partie de ce travail consiste justement à contrôler que le processus de compostage s'effectue correctement. Et ce contrôle se fait avec un thermomètre ! (plus odeur, humm ça sent l'humus si ça a bien composté !!) Je rencontre fréquemment des températures de 60°C voire 75 °C (un jour un andain était à 85, j'ai fait arroser pour calmer le jeu  :o...).  :up: Et accessoirement cela permet de tuer les éventuelles bactéries, virus et champignons pathogènes : seuls la flore "thermophile", celle-là même qui provoque l'échauffement, résiste. Intéressant pour "hygiéniser" un co-compost issu de toilettes sèches, qui sera utilisé dans le potager...

La phase de chauffe, dans le processus de compostage, dure environs 3-4 semaines et ensuite se calme, et est relancée dans notre cas en aérant une seconde fois le mélange DV-fumier à l'aide d'une grosse machine (retourneur d'andain) attelée derrière un tracteur.

Pour le moment nous ne procédons qu'à 2 phases de chauffe (ce qui permet d'obtenir un très bon produit). Je m'interroge sur la capacité d'un tas à chauffer, et donc produire une chaleur suffisante pour être récupérée, lors d'éventuelles nouvelles aérations. Pas encore testé (pas d'intérêt pour nous).
Et, bémol, il s'agit là de tas de 300 tonnes initialement (qui réduisent à 150 - 200 tonnes à la fin du processus de compostage-maturation), sur une hauteur de 1,5  m et largeur de 2,5 - 3 mètres. Pas de petits tas de fond de jardin. Peut-être cela aurait-il une influence sur la dynamique de la chauffe (moins d'inertie dans un petit tas).

C'est décousu, mais n'hésitez pas à poser des questions. Je tenterais d'y répondre, si ça rentre dans mes compétences.

Sylvain.


 

15 janvier 2009 à 17:08:18
Réponse #15

gmaz87


Salut Sylvain 74,

Non c'est clair et instructif.
Ce que tu énonces recoupe ce que je savais des fermentations et des T° élevées, mais comme tu le dit il s'agit de masses conséquentes et dans le sujet du fil il est plus question d'un usage domestique.
Donc sauf à avoir en quantité de la matière compostable et les moyens mécaniques idoines, je pense que pour un utilisateur lambda ce serait un boulot de titan.
a+
Gérard
Quand le débutant est conscient de ses besoins, il finit par être plus intelligent que le sage distrait.»
(Lao Tseu)

L'ennui naquit un jour de l'uniformité

15 janvier 2009 à 17:30:01
Réponse #16

Sylvain74


Oui, les moyens mis en oeuvre dans le cadre que j'expose sont inaccessibles pour les particuliers.
Ceci dit, je serais curieux de savoir à combien on arrive à faire monter un tas de compost de toilettes sèches + DV du jardin + déchets fermentescibles ménagers d'une petite famille. En l'aérant régulièrement par brassage (typiquement déplacement du tas fourche après fourche, pour bien brasser et faire pénétrer l'O2.).
Si un utilisateur de toilettes sèches me lis et a une idée de ça, je suis fort intéressé...
D'autant plus que si les tas de compost agricole sont montés en andains, c'est d'une part pour le côté pratique (l'aération par retourneur à rotor chevauchant le tas est la plus adaptée à ce contexte) mais également pour garder une section de tas modérée (2,5 x 1,5 m), qui ne se tasse pas trop voire qui respire encore après le retournement. Ce qui montre bien que le tas de compost n'a pas intérêt à être énorme, bien au contraire.
 
Et quelle quantité de compost la même famille produirait par an. Et donc quelle quantité de fertilisant naturel pour le potager.

Sylvain.

15 janvier 2009 à 18:02:17
Réponse #17

gmaz87


Oui, les moyens mis en oeuvre dans le cadre que j'expose sont inaccessibles pour les particuliers.
Ceci dit, je serais curieux de savoir à combien on arrive à faire monter un tas de compost de toilettes sèches + DV du jardin + déchets fermentescibles ménagers d'une petite famille. En l'aérant régulièrement par brassage (typiquement déplacement du tas fourche après fourche, pour bien brasser et faire pénétrer l'O2.).
Si un utilisateur de toilettes sèches me lis et a une idée de ça, je suis fort intéressé...
D'autant plus que si les tas de compost agricole sont montés en andains, c'est d'une part pour le côté pratique (l'aération par retourneur à rotor chevauchant le tas est la plus adaptée à ce contexte) mais également pour garder une section de tas modérée (2,5 x 1,5 m), qui ne se tasse pas trop voire qui respire encore après le retournement. Ce qui montre bien que le tas de compost n'a pas intérêt à être énorme, bien au contraire.

Et quelle quantité de compost la même famille produirait par an. Et donc quelle quantité de fertilisant naturel pour le potager.

Sylvain.


Bsr,

A mon sens c'est très variable en volume, perso je n'ai pas de toilettes sèches et en fait je composte assez peu car si j'ai un potager j'ai aussi une basse cour et un chien, lesquels "recyclent" une large part des déchets ménagers + les déchets du jardin (fanes et autres légumes foirés)
Dans le composteur vont les litières du lapin d'appartement, du chat (modeste), parfois des tontes d'herbe, et les fientes du poulailler, soit en gros après compostage peut être 100l de compost pour le potager, c'est à dire tout juste assez pour les tomates...
Je fume les jardins (2) avec les litières des lapins d'un copain + du fumier de vache récupéré chez un paysan ( une remorque pleine).
a+
Gérard
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L'ennui naquit un jour de l'uniformité

28 janvier 2009 à 17:20:00
Réponse #18

guillaume


C'est quoi un compose en "andains" ?

a+

28 janvier 2009 à 17:33:00
Réponse #19

gmaz87


C'est quoi un compose en "andains" ?

a+

slt guillaume,

l'andain c'est juste la forme du tas de matières a composter, c'est un terme agricole, classiquement un andain est un assemblage de même matières en des tas plus ou moins longs ou plus ou moins courts.
Les bucherons font parfois des andains de branches après avoir abattus et ébranchés les arbres, idem pour les foins qui sont mis en andains avant d'être ramassés en boules.

Gérard
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(Lao Tseu)

L'ennui naquit un jour de l'uniformité

24 février 2009 à 15:37:11
Réponse #20

dolgan


En compostage individuel, les températures sont du même ordre (~60° en phase chaude, puis plutôt autour de 30°) bien qu'un peu plus faible si le tas n'est pas assez gros: mauvaise isolation tout simplement.

Le truc qui produira le plus de chaleur, c'est le gazon. Mais ça fait pas du très bon compost. là ça monte vite à plus de 70°c.

En situation de survie, si on veut faire chauffer de l'eau (pour la toilette), on peu très bien envisager d'enterrer une bouteille au cœur du tas après l'avoir  enterré. en revenant 24h plus tard, l'eau devrait être autour de 40-50°c.

Il existe des système où l'on récupère la chaleur dans des compostières pour produire de la chaleur qui est ensuite réutilisée en chauffage collectif, mais j'arrive pas à retrouver d'exemple.

Sur le compostage individuel, c'est surtout la collectivité qui fera d'énormes économie. Les matières organiques représentent plus de 30% de nos poubelles. Le tout principalement constitué d'eau. Je regarderais dans ma doc combien un foyer moyen peut produire de compost par an. Sinon, vous pouvez aller fouiller sur le site de l'ademe, je crois me rappeler qu'ils ont un bon dossier là dessus. le tout c'est de le trouver.

PS: les toilettes sèches de toute manière n'ont de sens que si derrière on composte tout ça.


Edit: petite remarque, si nos aieux vivaient avec leurs animaux et si il fait chaud dans les étables, c'est pas par hasards. on ne fait là que redécouvrir un truc vieux comme le monde.

24 février 2009 à 18:09:13
Réponse #21

mat.151


bonjour

ça se fait deja des chauffe eau a fumier: je ne sais plus ou j'ai lu ça, y a un gymnase (je sais plus où donc) qui a son chauffage (et eau chaude des douches) qui marche comme ça.
et mon pere a déjà vu une ferme ou les paysans récupéraient de l'eau chaude comme ça. apres de la à dire quelle quantité d'eau chaude ils avaient, et la quantité de fumier nécéssaire... bas tu nous diras ça ? ;D

et puis il y a des techniques pour que le fumier chauffe plus. la comme ça faudrait que je me replonge dans de la doc, mais je crois qu'un peu d'amoniac de temps en temps boost certaines bactéries qui vont chauffer. L'urine aussi...bon l'ideal c'est quand meme que ça tourne tout seul!

voila, intéressant comme concept... si tu as assez de dechets verts bien sur.

24 février 2009 à 23:09:08
Réponse #22

Woodrunner


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25 février 2009 à 11:37:20
Réponse #23

dolgan


Attention, on ne parle plus tous de la même chose: ne pas confondre récupération de chaleur et production de méthane (qu'on va éventuellement bruler pour produire de la chaleur).

C'est deux processus totalement différents. Le biogaz est produit dans des digesteurs, il y a bien dégradation de la matière organique, mais c'est plus du compostage.

Cela dit, le biogaz c'est l'avenir.
 :doubleup: :doubleup:

 


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