Salut !
Alors réalistement en France :
Méchante plaie / lacération = mettre la victime hors de danger, contrôle de l'hémorragie (compression de zone si pas de corps étranger dans la plaie et si on a des gants, sinon compression à distance) et je donne l'alerte au centre de secours. Point barre.
C'est ça qu'il faut faire.
Maintenant pour les cas extrêmes, de type "secours pas joignables" et tout et tout, l'important reste bien sûr dans un premier temps de contrôler l'hémorragie. Ça se fait avec une compression de zone, une compression à distance ou, dans des cas rarissimes, garrot (en notant l'heure au format sncf : 17h54 ou 1754).
Je ne vais même pas rentrer dans les cas où autre chose que de la peau ou de la graisse est touchée. Un muscle sectionné, un ligament coupé, une artère à recoller, une aponévrose à recoudre, c'est du boulot de CHIRURGIEN. On ne va évidemment pas faire de la chirurgie en plein air avec du fil à pêche et les doigts sales... donc on se contentera tout simplement de limiter les risques de complication en espérant :
1) ne pas crever de l'hémorragie
2) ne pas crever ou perdre un membre à cause de l'infection
3) s'en tirer avec le moins de séquelles possible...
Évidemment, tout ça implique de pouvoir trouver des secours et donc conserver sa vision, sa respiration et sa mobilité (c'est du GHC, valable en self comme en survie, ce sont les trois bases de la survie à une baston ou à une situation merdique).
Voilà...
Donc :
1) contrôler l'hémorragie s'il y a lieu (compression locale ou a distance)
2) NE PAS retirer les corps étrangers de la plaie, sauf s'il est réellement impossible de se déplacer autrement... l'exemple classique c'est le gars embroché sur une clôture en fer forgé : on découpe la clôture et on l'emmène au bloc avec la ferraille !
3) Une fois l'hémorragie bien contrôlée, on nettoie et irrigue doucement, et là on peut éventuellement penser à retirer la terre, les graviers, les échardes et les merdes de chats de la plaie. La première phase de la désinfection (et souvent la plus utile et importante) reste d'avoir une plaie PROPRE. On nettoie donc avec ce que l'on a, de préférence avec un liquide stérile (et oui, l'urine fraîchement émise d'une personne en parfaite santé EST stérile). De l'eau potable peut déjà être mieux que rien. L'important ici reste de laver le tout. Si on a une petite quantité de liquide stérile (style 2-3 dosettes de sérum phy stérile), on lavera la plaie à grande eau (la plus clean possible) et on terminera le nettoyage de la plaie avec notre petite quantité de sérum stérile (ou le pipi).
Attention, l'ammoniaque de l'urine désinfecte un petit peu, mais l'effet le plus important reste le simple fait de diluer la saleté en la chassant mécaniquement, de préréfence avec un liquide stérile (qui chasse aussi les bactéries par dilution).
Une fois la plaie bien bien clean, on pourra éventuellement ajouter de l'antiseptique, mais le plus important reste de s'assurer qu'elle ne se salisse pas en la couvrant bien.
On peut reseerrer les bords d'une plaie béante à l'aide de scotch, bandages, hypafix ou même duct tape, mais je ne conseille pas de la refermer et de la suturer, et pour plusieurs raisons :
1) une plaie béante peut guérir aussi... ça guérira simplement du fond vers le bord, en chassant spontanément les merdes qui sont dedans la plupart du temps...
2) si on referme une plaie, on empêche de facto le pus d'en sortir si elle s'infecte et là bonjour les dégâts
J'ai déjà donné, j'ai failli perdre un bras comme ça, je vous épargne les détails. Mieux vaut laisser ouvert... ou au moins partiellement ouvert...
3) le chirurgien devra probablement réouvrir de toute manière...
Bref, sauf si on sait vraiment ce qu'on fait, on ne referme pas. On laisse la plaie béante, on couvre bien (avec des compresses stériles imbibées de désinfectant si le risque d'infection est important), et on se dirige vers la sortie.
Comment repérer un début d'infection dans une plaie ?
1) la plaie devient plus douloureuse
2) le tour de la plaie devient rouge
3) le tour de la plaie est chaud
4) le tour de la plaie est gonflé
Ce type de plaie doit absolument être et rester ouvert, et être débridé et désinfecté plusieurs fois par jour. Une bonne cure d'antibiotiques est généralement prescrite par un toubib à ce moment là. Si on n'a rien et qu'on n'a pas accès à des soins médicaux, on peut bourrer/enduire la plaie de miel (ATTIPOU K., ANOUKOUM T., AYITE A., MISSOHOU K., JAMES K., CHU de Lomé).
Toute plaie grave ou complexe doit être soignée par un médecin... le mieux qu'on puisse faire sur le terrain est de stabiliser la plaie (et la victime) et de minimiser les risques de complication. En l'absence de médecin, la plaie guérira souvent mieux toute seule que si on tente un truc débile... Bref : PREMIÈREMENT NE PAS NUIRE.
Ciao !
David