Je n’ ai commencé à porter de couvre chef dans ma vie d’ adulte qu’ en 1993 (avant, ca ne compte pas… on fait ce que nous dit not’ maman). J’ avais acheté à l’ époque un bonnet type péruvien en polaire non coupe vent de chez North Face (le High Point Hat) pour que j ai trainé du Caucase aux Balkans, en passant par les Alpes, le Pamir et l’ Afghanistan pendant prés de 10 ans avant de le perdre dans une rue de Genève.
Le High Point Hat de chez North Face
La taille n’ etait pas parfaite (il ne restait qu’ une seule taille Au Vieux Campeur lorsque j’ avais fait mes courses avant de sauter dans l’ avion) mais il était relativement chaud, pouvait être porté les oreillettes repliées vers l’ intérieur par température clémente et au niveau entretien, un lavabo d’ hotel et un peu de shampooing faisait largement l’ affaire.
J’ ai attendu 2005 et mon cours chez B.O.S.S. pour le remplacer par un bonnet toujours synthétique, cette fois ci en taille unique. Il s’ agissait d’ un Power Beanie de chez Outdoor Designs.
Power Beanie de chez Outdoor Designs
Taillé dans du Powerstretch, une étoffe polaire coupe vent et déperlante de chez Malden Mills, le fabricant bien connu du Polartec, il présentait à mes yeux plusieurs gros avantages. (poids, encombrement réduit, chaleur et qualities de protection face aux intempéries). De plus, il était facilement lavable, tout comme son prédécesseur séchait vite et sa coupe protégeait bien le front, la nuque et le haut des oreilles tout en étant assez classique.
Par contre, le modèle n’ était disponible qu’ en taille unique et comme j’ ai une grosse tête je terminais souvent avec une marque d’ élastique sur le front aprés quelques heures d‘ utilisation.
Je le perdais lors d’ une virée hivernale au fond des bois avec l’ ami Fox et ne le retrouvais qu’ à l’ automne suivant au pied d’une souche, grignoté par une petite souris qui doit disposer main tenant d’ un refuge douillet pour l’ hiver.
Bref, il était temps de me rééquiper en essayant de mettre à profit le produit de mon expérience passée. Après l’ élaboration d’ un cahier des charges précis
*- Chaud
*- Comfortable (taille adaptée ou adaptable à mon volume cranien)
*- Bon ratio Poids volume
*- Design classique couvrant bien le bas du front, les oreilles et la nuque
*- Coloris naturel
*- Qualité de fabrication
*- Aspect éthique (privilégier si possible un petit fabricant plutôt qu’ une multinationale, une matière et une filière recyclable, la possibilié d’ acheter prés de chez moi etc…).
NB: Je ne recherchais pas à tout prix une fonction coupe vent ou déperlante car le bonnet serait toujours porté sous une capuche en cas de besoin et par expérience, ce type de protection se paye toujours en terme de respirabilité.
Après quelques semaines de recherche, je fixais finalement mon choix sur un bonnet en 50% Mérinos, 40% poils de Possum et 10 % Nylon confectionné en Nouvelle Zélande (un modèle similaire à celui que Pierr décrivait dans son post, les grands esprits se rencontrent!
)
Les possums sont de petits marsupiaux à fourrure grise ou brune dont la taille varie de 10 à 40 cm suivant les espèces. Originaire d'Australie, de Nouvelle-Guinée et du Sulawesi, il ont été introduit en Nouvelle Zélande ou ils ont provoqué une petite catastrophe écologique.
Animaux nocturnes omnivores, ils vivent cachés dans une cavité d'arbre dans la journée et sortent la nuit pour chercher leur nourriture et jouent le même rôle dans l'écosystème océanien que les écureuils dans l'hémisphère nord, auxquels ils ressemblent beaucoup.
Spécificité du poil de possum: une structure creuse offrant un pouvoir adiathermique trés important tout en présentant une bonne résistance au gel.
J' ai acheté deux bonnets ici pour un total de 39.25 Euros soit 82 Dollars NZ franco de port.
A noter que le port est gratuit à partir de 70$ Neo Zélandais pour le monde entier.
http://www.woolshednz.co.nz/index.php?option=com_virtuemart&page=shop.browse&category_id=19&keyword=&manufacturer_id=0&Itemid=1&orderby=product_name&limit=30&limitstart=30J' ai acheté le modèle à l' extreme gauche (coloris naturel); c' est le modele que je recommande chaudement
et celui ci pour mon épouse (il est un peu moins chaud mais mon fild ainé l' adore)
Quelques infos complémetaires sur les Possums et leur fourrure
Ces animaux ont été introduits en Nouvelle-Zélande il ya 150 ans (1837) afin de fournir les bases d'une industrie locale de la fourrure. L'industrie a eu une histoire instable, et en 1936 les possums ont été considérées comme des animaux nuisibles. La Nouvelle Zélande en compterait à l' heure actuelle prés de 70 millions (soit deux possums pour chaque moutons que compte les deux iles...) et ils sont parait il détestés par les Kiwis pour les dégats qu' ils occasionnent en dévorant oeufs et nichées, s' attaquant aux arbres (21.000 tonnes de végétation consommée chaque nuit!) et transmettant le virus de la tuberculose bovine.
Les néo zelandais les chassent la nuit au phare, les empoisonnent ou essaient de les repousser en enduisant la graisse fondue de leur corps mélangée à du kérosène aux barrières des enclos. Chaque année le gouvernement local dépense une cinquantaine de millions de NZ$ pour lutter contre ce petit marsupial.
La manière traditionnelle de travailler les Possums en Nouvelle-Zélande était d' utiliser leur fourrure à la manière du vison.
Ce marché a connu son apogée dans les années 70/80, puis a commencé son déclin à partir de 1987.
Au début des années 1990, des recherches ont démontré que les fibres de Possum pouvaient être combinée avec la laine mérinos.
Les poils de Possum ont la particularité d' etre creux, ce qui permet d' être à la fois léger et d' offrir un fort pourvoir adiathermique.
Filé avec de la laine mérinos, on obtient un fil stable, solide et offrant des qualités adiathermiques supérieures tout en conservant la majeure partie des qualités intrinsèque du poil de Possum.
Cet utilisation de la fourrure comme une source de fibres a dopé l' élevage du Possum,
Snowy Peak est l'une des premières entreprises à fabriquer des vêtements en utilisant des fils contenant du poil de Possum. Ils ont maintenant une reconnaissance internationale pour la qualité et la conception et continue de mener le marché dans ces domaines.
Woolyarns est le premier tisseur des Antipodes.
Pour être filée, une fibre de Possum doit mesurer une longueur minimale de 2 cm avec une moyenne de 2,5 cm. Le kilo de poil de possum coute autour de 100 Dollars Néo Zélandais du kilo.
Entretien des vetements en laine de Mérinos & Possum
Pour les objets de petite taille, un lavage à la machine en cycle fragile ou à la main s' impose (eau tiède et détergent doux type Woolite ou similaire). Sécher à plat sur une serviette absorbante à l'abri du soleil et d' une source de chaleur artificielle ce qui endommagerait les fibres. Ne pas sécher par essorage.
Brossage
Après le nettoyage, la fourrure de possum peut apparaitre emmelee. Ceci peut etre remedie en brossant doucement l' etoffe avec une brosse à cheveux.
PS: on trouve de nombreux fabricants ou détaillants pour ce type de bonnets en Mérinos sur Internet que ce soit en Nouvelle Zélande, en Australie, aux USA ou en Grande Bretagne (chez Ray Mears notamment) mais WoolshedNZ me semble particulèrement bien placé pour son rapport choix, qualité et prix.
Possum / Merino wool
Feels like cashmere...
Is hard wearing...
Is light weight...
Is warmer than wool in winter and cooler in summer...
Breathes...
Has an angora 'glow' or halo to it...
PS: pour Did et ceux qui s' intéressent aux publications scientifiques, voici le lien d' un article du Textile Research Journal de Mars 2002 intitulé
Appeareance of fibers from Trichosurus vulpecula (Oppossum)http://findarticles.com/p/articles/mi_qa4025/is_200203/ai_n9021713/pg_1?tag=artBody;col1