Bonsoir,

Attention : long !

Je souhaite qu'une pointure en chirurgie intervienne rapidement. Un petit problème de vocabulaire emmêle tout.
Je sais : on parlait du CHUT pour
Coussin
Hémostatique d'
Urgence
Thuasne. De fait le "Hémostatique" n'avait pas le sens qu'on lui connaît ce jour.
Il faut reprendre l'arbre de décision, tout commence par :
"Sans risque pour le blessé ou moi-même, puis-je appuyer directement avec la main sur la plaie qui saigne ?"Bien insister sur "avec la main"
Si je constate que :
1) Pas de corps étranger évident dans la plaie :
Non pas la terre ou les grains de sable mais :
- éclats significatifs de verre/métal, arme, etc.
- esquilles osseuses, fracture ouverte ;
ces corps étrangers qui risquent :
- de blesser ma main,
- de charcuter un peu plus le blessé,
Mais aussi
- qui peuvent être en train de servir de bouchon, d'obturer un vaisseau.
Ces corps étrangers, donc, ne seront donc pas retirés.
2) Il existe un support osseux sous-jacent :
Le principe d'action-réaction peut s'appliquer : pour boucher il faut que le bouchon se plaque sur le contenant, pas que le contenant se dérobe devant le bouchon ...
Donc pas pour l'abdomen.Voir plus bas la citation de
fry.
3) La balance "Bénéfice vs Risque" est favorable : Le geste n’aggravera pas l'état du blessé.
Exemple : le cou ! L'appui efficace impacte les voies aériennes. Il ne saigne plus mais il est étranglé et ne respire plus ...
=> Si 1 et 2 et 3, alors appuis avec la main (idéalement protégée) directement sur la plaie qui saigne.Et la :
arrêt sur image.
La main assure un appuis surfacique et non périphérique. C'est bien une rustine que je pose sur la fuite. Cette rustine tient grâce à l'effort
F que je produit. La Force sert dans une équation de pression F=P.S et je m'aide de ma masse corporel et/ou des muscle de ma main agrippant le membre pour contrebalancer la Pression du sang à l'endroit de la fuite.
Je simplifie et passe sur les pertes de charge et quelques autre détails.
Reprise du film :
Si la compression est efficace il sera possible, si nécessaire, de se libérer en relayant par un pansement compressif.Je relai donc un
appuis manuel local primaire efficace.
Si il n'est pas efficace =>
garrot.
Ce dispositif compressif ne tient pas par magie. La solution simple qui a été trouvée est d'utiliser un lien large entourant le membre et "poussant" un tampon d'une surface voisine de celle de la main.
L'idée directrice est celle d'une "rustine" qui tient mais sans colle ... La force mise en œuvre n'a pas vocation à stopper le trajet du sang dans les vaisseaux. Juste à éviter que le liquide s'échappe. C'est pourquoi, et j'ose contredire Volwest

, un compressif efficace peut (doit ?) laisser exister un pouls en aval.
On passe au
dispositif hémostatique, au
sens actuel du terme.
Il s'agit d'aider l'organisme pour accélérer la réparation naturelle qu'est la coagulation. C'est un mélange de physique (bourrage) et de chimie (poudre de perlimpinpin

). C'est le produit miracle pour réparer par l'intérieur la chambre à air ou le radiateur de la voiture. Il n'est pas réglementé et donc pas enseigné pour un emploi par un citoyen ; les militaires sont susceptibles d'avoir été formés pour
Gaze de Combat, avec un E !

Je re-cite
fry :
Là où la compression directe échoue, tous les pansements compressifs échouent (la compression directe par la main de l'homme est toujours plus puissante que les compressifs relais qu'ils soient classiques ou "israéliens"), la combat Gauze entre donc en action à ce moment là de la prise en charge, quand la compression directe échoue dans ces endroits compliqués.
Leur usage n'est pas rare en France, il est juste spécialisé (CITERA, SMUR), et si j'avais du mal à convaincre certains de mes collègues SMUR avant les attentats, depuis le Bataclan les commandes nationales pour les kits trauma comprenant des combat gauzes s'envolent.
Il n'occupe pas du tout la même place que les compressifs dans les algorithmes et ne fonctionne pas de la même façon (et ne nécessite pas la même formation), c'est pourquoi on ne peut pas "remplacer" une Combat Gauze par un compressif, ce sont deux outils différents comme le sont le compressif et le garrot.Truisme : Pour qu'il y ait fuite, il faut qu'il y ait tuyaux (et pompe). Pour parler d'hémorragie, il faut la présence de tuyaux gros ou nombreux.
Encore
fry :
pour la plaie abdominale il n'y a rien à faire de plus. Un compressif n'est pleinement efficace que si on écrase la plaie contre quelque chose dessous qui puisse permettre d'exercer une réelle pression (en écrasant la plaie du bras on comprime la plaie contre l'humérus derrière et les structures anatomiques entre les deux), or au niveau de l'abdomen il n'y a rien qui fasse contre-pression, le compressif est donc par définition très peu efficace. Outre le fait que ça soit peu efficace, il n'y a pas d’intérêt à appuyer très fort à cet endroit pour deux raisons:
- En appuyant sur l'abdomen d'une personne sous stress voire inconsciente, on peut favoriser la douleur et les vomissements, sans obtenir de bénéfice sur l'hémorragie.
- Une hémorragie abdominale importante a souvent une cause profonde, le compressif marchera un peu en cas de saignement purement situé au niveau de la paroi, mais s'il s'agit d'un saignement profond empêcher le sang de sortir n'empêchera pas le saignement, et seul le chirurgien pourra apporter une réponse définitive.Je pense qu'il interviendra aussi pour le thorax.
Je rappelle juste que la ventilation mobilise environ 3 à 5 litres de gaz dans la pompe à air dont le thorax est la structure (0,5 de courant +3 en inspiration forcée +1 à l'expiration forcée). Notons que les vaisseaux et la pompe sont au milieu de ce volume. Donc avant que ça fuit dehors, y'a peut-être une partie non négligeable de ce "volume" qui est rempli dedans.

De plus, un compressif périphérique du thorax gênera le fonctionnement de la pompe, déjà mal en point ...
Ceci contribue probablement à expliquer l’occurrence ridicule de pansement compressif au thorax.
C'est évidemment bien plus compliqué que ça, une pointure en chirurgie serait bienvenue (bis)
Il est tard, c'est un peu décousu, mais un peu de vocabulaire devrait éviter les méprises.
Chill.