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Auteur Sujet: Se fondre dans la pacha mama...  (Lu 37263 fois)

18 juin 2010 à 21:42:22
Réponse #75

Gros Calou


Juste mon impression, juste mon histoire.

J'ai lu quelques réponses et j'ai stoppé pour ne pas être pollué (c'est pas péjoratif pour deux sous hein !).

J'ai eu la chance d'avoir des parents qui étaient toujours proches de la nature et ou avaient le besoin de passer leur we dans la verte. Du haut de mes 3 à 11 piges, mes parents sont acheté une caravane qui était posée sur un emplacement dans un terrain de camping jouxtant le parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville. Déjà là avec mon cousin, c'était opinel, bricole, cabane etc...

Vers l'âge de 11 à 17 ans mes parents on acheté un terrain dans le Loiret que nous avons déffriché à la main, construit un pavillon à la main et quand j'avis une heure devant moi ou moins, j'avais jeté mon dévolu sur un chêne dont les premières branches, après un tressage, m'assurais un certain cocon. Chaque semaine je retrouvais mon chêne et passait du temps dans ces branches, je virais les ronces et autres parasites qui essayaient de l'assaillir et il m'est arrivé de piquer un roupillon dans ses branches.

Voilà le chêne n'existe plus, terrain vendu et chêne abattus. Mais dans mon fort intérieur, on est tous ensemble sur cette pacha mama et on fait un tout.

Je sais pas comment l'exprimer, mais quand je dormais dans ses branches, je ne risquais absolument rein, j'étais en sécurité.

 ;)
« Modifié: 20 juin 2010 à 21:18:51 par L' Gros Calou »

19 juin 2010 à 20:15:15
Réponse #76

DavidManise


"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

20 juin 2010 à 20:48:19
Réponse #77

floproteus


Tiens, j'avais pas vu ce fil... alors je copie sur gros calou : juste ma petite expérience.

Depuis tout petit, je vais tout les été dans le village de mes grands parents. Quelques maisons, une place, environ 10 habitants, à 8 km de la première ville.
Je pensais connaître le coin comme ma poche. Il y a quelques mois j'y ai construis ma cabane et tout à changé. J'ai découvert la naturalisme, le bushcraft et le pistage et... la nature ::) ! A force d'y passer mes journées, mes nuits, d'y exercer mes activités, d'y vivre... Maintenant je passe plusieurs heures par jour à pister les animaux et quand je rencontre enfin le chevreuil que je suis depuis deux heures, quand nos regards se croisent, je le connais et il me connais. Il ne fuis plus au bout d'une seconde comme avant, on prend le temps de s'observer... jusqu'à ce que ma patience cède et que je tente d'avancer d'un pas ;).
En venant (je me connecte a internet au Mc D*, pour le prix d'un café), j'ai vu un blaireau mort sur le bord de la route. Avant je me serai arrêté, triste, et ma curiosité "scientifique" m'aurait poussé à prendre une photo. Là, je vais m'arrêter, ramasser son corps, et l'emmener au coeur des bois où il sera "recyclé". Certains trouveront ça idiot, moi je trouve ça juste.
Pour répondre au titre du post je dirais que pour moi "se fondre dans la pacha mama", c'est y participer.

A bientôt tout le monde :) !
<<<  cliquez ici ;) !

23 juin 2010 à 11:44:06
Réponse #78

tokala


idem comment j'ai pu rater ce fil :o
je me souvient aprés avoir passé 4 mois en brousse mettre sentie agresser par la civilisa(con),un sentiment de n'etre pas a ca place, de ne pas comprendre les autres , je ne devais pas etre complétement rentrer??????

l'appelle de la foret? ont doit avoir au plus profond de nous cette chose qui nous rappel que nous sommes pas a notre place.
moi quand j'ai prevu un sortie dans la verte ou en montagne ,  1 semaine avant je suis exsité comme un enfant à qui ont a promis d'aller a un magasin de jouet.et si, par malheur la sortie est annulée pour X raison c'est la cata .
« Modifié: 25 juin 2010 à 02:17:41 par tokala »
la fonction propre de l'homme et de vivre, non d'exister.je ne perdrai pas mes jours à essayer de prolonger ma vie. je veux bruler tout mon temps.

                                      jack london

mitakuye oyasin

24 juin 2010 à 19:38:23
Réponse #79

Wazup


Je suis peut être un peu jeune pour en parler, avec certes vraiment peu de recul, mais bon, tant pis, je me lance quand même  ::) !
Quand je pars en Camp Scout, les quelques premiers jours sont difficiles, surtout aux niveaux des déjections et du confort. Mais bon, au bout de 2/3 jours, l'on s'y fait et l'on rentre alors en totale harmonie avec la nature. On adopte des réflexes, des habitudes et des aptitudes que l'on n'aurait pas eu quelques jours plus tôt.
Sinon, quand je pars chez ma grand-mère, dans les Côtes d'Armor, aux alentours de Corlay, Quintin, Saint-Nicolas du Pélem, donc en pleine campagne, je sens la différence entre chez moi, en Région Parisienne, où je respire tout les jours un air plus que saturé. Je me suis attaché dès mon plus jeune âge à cet environnement, aux ballades dans la forêt , aux barrages de fortunes sur un petit ruisseau, aux cabanes, aux feux de bois ...

24 juin 2010 à 21:02:35
Réponse #80

Camaro


J'aime bien ce poste.
La plupart d'entre nous n'y ont peut-être pas appris grand chose, mais il nous permet de partager un sentiment commun.
Et c'est important. Ca soude une tribu.
Tous ceux qui ont vécu des moments intenses (les mili, par exemple) savent qu'il y a des choses qu'il est impossible de partager avec ceux qui ne les ont pas vécues.
C'est parfois frustrant, surtout quand on a envie de partager ça avec ceux que l'on aime, mais on finit par s'y habituer ... en parlant moins, et nos proches nous prennent alors pour des taciturnes.
Alors quand on a l'occasion de partager ça avec ceux qui peuvent comprendre, ça fait un bien fou.
Ce poste est donc un beau moment de partage pour tous ceux qui ont un jour touché à cette communion avec la Nature (dans tout ce qu'elle a de beau mais aussi de dur).
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ... mais parfois ca fait vachement mal.

25 juin 2010 à 08:40:56
Réponse #81

Kynes


Petit vécu personnel.

De part mes études j'ai été contraint de me frotter à la vie citadine (Grenoble, puis Lille, puis Paris). Je rentrais chez moi tous les 2 mois environ. Je me souviendrais toujours de la première bouffée d'air que je respirais en sortant du TGV une fois rentré en Haute Savoie. L'air entrait tout seul, pas besoin de forcer, il était plein d'odeurs, de saveurs même. Aujourd'hui je vis dans un petit village, j'ai un jardin, un verger, un champ, un bout de forêt. Il m'arrive souvent de m'asseoir, de regarder le vol des martinets, mon chat qui chasse, la couvée de moineaux qui se lance, la nuées d'abeilles dans les framboisiers, d'écouter le silence.

L'autre jour j'ai du aller à St Etienne pour le boulot. En marchant j'ai été pris d'un malaise, une sorte d'oppression, d'angoisse. Je me suis arrêté pour essayer de comprendre: Peut importe ou je regardais, il n'y avait rien de vert, rien de nature. Un camaïeu d'asphalte et de béton.

Il y a une chose de sûr en moi maintenant: je ne pourrais plus jamais vivre en ville.

25 juin 2010 à 08:58:17
Réponse #82

DavidManise


Petite anecdote...

Pendant un temps, pendant une parenthèse dans ma vie où j'ai cru que je pourrais m'éloigner de la nature et me déraciner, j'ai vécu et bossé à Villeurbanne.  Je passais les nuits sans dormir, à cause de la haine contre les scooters et les connards qui écoutaient la "musique" à fond toute la nuit sous mes fenêtres, entre le périf et un HLM.  Le jour je me retrouvais en open space à gérer des projets web et à stresser à cause de points virgules dans des lignes de code...  Le WE c'était la course pour aller faire les courses, le ménage et les lessives...  et le dimanche j'étais tellement crevé et déprimé que je restais à zapper devant la télé en me répétant en boucle "la vie c'est pas ça".

Jamais de vie, jamais que du béton, des gens stressés et de la colère refoulée.  

Un jour, au bureau, un petit moineau est venu se poser sur le rebord de la fenêtre ouverte.  J'ai réalisé que je n'avais pas vu d'animal depuis des mois.  Ma gorge s'est serrée...  j'essayais de me concentrer sur le clavier, les lignes de code...  mais j'y voyais plus rien entre les larmes.

J'avais un super salaire, un CDI, et tout.  Mais tout ça c'était vraiment de la m*rde.

Deux semaines après, je m'étais fait démissionner (ou je m'étais licencié je sais plus trop ;D)...  et je changeais de vie.

Ciao ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

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25 juin 2010 à 09:53:56
Réponse #83

belfeuil


Pour rejoindre les derniers propos de David mais aussi plusieurs témoignages de ce post, je dois dire que je ressens aussi cette opression urbaine, surtout due, dans mon cas, aux bains de foule.

Par exemple, je travaille actuellement dans une grande multinationale lyonnaise, les repas au self se font dans une salle regroupant peut être 500 personnes... c'est pour moi une corvée, un moment généralement difficile, que j'ai d'ailleurs décidé d'éviter autant que faire se peut. Mon sentiment est le même lorsque je suis contraint d'aller dans un centre commercial ou une rue piétonne, en un mot : "atroce". Au milieu de tous ces gens qui semblent ravis d'être là, je n'ai vraiment pas ma place...

Heureusement pour moi, et parce que j'en peux plus de ce monde de course perpétuelle, je m'oriente actuellement vers les métiers de la protection de la nature : moi aussi je veux ma dose de verte!

PS: comme d'autres, j'ai grandi dans un arbre (un cognassier), c'est peut être ça le problème?  :'(

Jérôme

25 juin 2010 à 11:37:03
Réponse #84

Humain


Peut importe ou je regardais, il n'y avait rien de vert, rien de nature. Un camaïeu d'asphalte et de béton.

Il y a une chose de sûr en moi maintenant: je ne pourrais plus jamais vivre en ville.

Quand on est obligé de vivre en ville, les "mauvaises" herbes qui poussent tant bien que mal entre les fissures des trottoirs peuvent devenir des bouée où le regard s'agrippe désespérément.
Lorsque le moindre pot de géranium devient une île, lorsque les arbres qui poussent en cage bien alignés dans les rues, t'inspirent de la gratitude, et que tu te surprends à guetter fébrilement dans ces végétaux maîtrisés, taillés, surveillés, le plus petit signe d'indocilité qui entrera tellement bien en résonance avec ton âme, qui devenons-nous...?

  l'Humain

25 juin 2010 à 12:07:26
Réponse #85

Campeur


Ben mon problème à moi, c'est que je n'ai pas forcément le temps de passer plus de deux semaines dans la nature.  (...)
Ma peur serait, avec un séjour prolongé seul, de ne plus avoir envie  et ne jamais revenir. Qu'en pensez-vous ? Est-ce un truc qui vous a déjà effleuré ?


Moi ce qui me fait peur aujourd'hui c'est d'y retourner et de m'apercevoir que je n'en fais plus vraiment partie. En fait j'ai même le sentiment de l'avoir déjà vécu il y a un an maintenant. Je me sentais comme non désiré, un intrus dans un monde bien réglé. Aujourd'hui, je me sens acculturé, comme un individu en transition, porteur de valeurs de l'ancien monde, sans avoir pris celle du nouveau monde (et sans vraiment vouloir le faire en fait).

Comme je n'ai pas toujours le temps, je touche le rêve du bout du doigt, sans pouvoir, vouloir m'y émerger complètement. je vis aujourd'hui à la campagne, je tond ma pelouse comme tout ancien urbain qui se respecte (... mais je laisse une partie en friche) et je me contente de traverser la forêt en voiture....

c'est à pleurer ce que j'écris  :'(... bon je vais me soigner... immersion matin et soir pendant trois mois, suivi d'une cure de stage niveau 2 (quand j'aurais un peu plus de sous  >:()
"Posséder les arts de la paix mais non ceux de la guerre, c'est un manque de courage...posséder les arts de la guerre mais non ceux de la paix, c'est un manque de sagesse" Wang Yang Ming (1472 - 1529)

25 juin 2010 à 13:09:18
Réponse #86

Kynes


Quand on est obligé de vivre en ville, les "mauvaises" herbes qui poussent tant bien que mal entre les fissures des trottoirs peuvent devenir des bouée où le regard s'agrippe désespérément.

C'est tellement vrai...

25 juin 2010 à 14:21:51
Réponse #87

camoléon


Citer
Quand on est obligé de vivre en ville, les "mauvaises" herbes qui poussent tant bien que mal entre les fissures des trottoirs peuvent devenir des bouée où le regard s'agrippe désespérément.

C'est tellement vrai...

C'est peut être c.n, mais ce genre de "mauvaises herbes" me fascinent toujours autant.
Que fait un pissenlit entre un bloc de tours?! Elles me rappellent que quoique l'on dise, quoique l'on fasse, même en essayant de l'enfouir sous des tonnes de béton, de "civilisation", de "mirages" notre Mère Nature et notre nature propre ressurgissent toujours à la surface.
Qu'elle leçon d'espoir et de ténacité que cette étincelle de force vitale!
J'ai également cette sensation d'être "coupé en deux" la plupart du temps. "Metro, boulot, dodo", parfois j'en suis malade à crever mais que faire et ou est mon âme?!
Ce n'est que dans la nature et prêt de ma famille que je la retrouve.
Elle m'a beaucoup fait changé, et je ne comprends plus et j'ai un peu de pitié pour ces personnes qui vivent toujours coupé du "vrai monde", et qui ne veulent surtout pas toucher à leurs œillères. 
"Pour vivre heureux (et vieux), marchons invisible et silencieux"

"Le courage est le juste milieu entre la peur et l'audace"

"Je marche au pas de Loup"

25 juin 2010 à 14:28:19
Réponse #88

LaMouette


Ne faire qu'un avec la nature... C'est si fort que quand on l'a ressenti, on ne peut plus s'en passer bien longtemps, ou avec difficulté, comme s'il nous manquait une partie de nous-même.

Pour beaucoup d'entre vous, c'est en forêt que ce sentiment est le plus fort. Pour quelques uns c'est en mer. J'imagine qu'il doit en être de même sous l'eau pour les plongeurs ou dans les profondeurs de la terre pour les spéléologues.

Je n'ai aucune expérience de ces trois derniers domaines mais, en forêt, au bord d'une rivière libre et sauvage, j'éprouve aussi un peu ce sentiment mais je n'y suis sans doute jamais restée assez longtemps pour qu'il puisse s'épanouir.

Là où je l'ai éprouvé de la façon la plus intense, c'est dans les airs. On n'y est pas au dessus du monde mais au coeur du monde.

Quand le bruit de l'avion s'est éloigné, qu'on l'a oublié. Que, comme le rapace qui spirale sans crainte à notre côté, on ressent dans nos ailes le moindre mouvement de l'atmosphère. Qu'il n'est plus besoin de réfléchir et d'analyser pour se centrer dans une ascendance parce qu'on le sait instinctivement, on le sent. Quand montent les parfums de la terre. Que le son du vent sur nos ailes, notre fuselage et notre empennage, devient musique. On n'est plus un humain dans une machine, on est une partie du tout : l'air qui nous porte et nous secoue parfois durement, l'oiseau que l'on croise ou qui nous accompagne, le nuage vers lequel on monte, ceux qu'on voit au loin, la crête de la montagne qu'on longe, la rivière brillante ou la forêt qu'on survole et ses habitants invisibles à nos yeux mais qu'on sent présents... Le temps n'existe plus, sinon sur la montre d'une façon qui semble artificielle et nos soucis quotidiens ne peuvent trouver place dans cette beauté.

25 juin 2010 à 14:35:54
Réponse #89

Nathan-Brithless



Quand le bruit de l'avion s'est éloigné, qu'on l'a oublié. Que, comme le rapace qui spirale sans crainte à notre côté, on ressent dans nos ailes le moindre mouvement de l'atmosphère. Qu'il n'est plus besoin de réfléchir et d'analyser pour se centrer dans une ascendance parce qu'on le sait instinctivement, on le sent. Quand montent les parfums de la terre. Que le son du vent sur nos ailes, notre fuselage et notre empennage, devient musique. On n'est plus un humain dans une machine, on est une partie du tout : l'air qui nous porte et nous secoue parfois durement, l'oiseau que l'on croise ou qui nous accompagne, le nuage vers lequel on monte, ceux qu'on voit au loin, la crête de la montagne qu'on longe, la rivière brillante ou la forêt qu'on survole et ses habitants invisibles à nos yeux mais qu'on sent présents... Le temps n'existe plus, sinon sur la montre d'une façon qui semble artificielle et nos soucis quotidiens ne peuvent trouver place dans cette beauté.
:love: :love: :love:
L'eau se referme derriere le poisson qui avance

25 juin 2010 à 14:36:31
Réponse #90

camoléon


C'est chouette ce que tu nous décris là LaMouette!
C'est ce genre de chose qui nous donne l'envie et nous fait danser dans la nature (ou les airs), qui nous dit qu'il est bon d'être vivant.
 :up:
"Pour vivre heureux (et vieux), marchons invisible et silencieux"

"Le courage est le juste milieu entre la peur et l'audace"

"Je marche au pas de Loup"

26 juin 2010 à 17:03:39
Réponse #91

Gofannon


Ne faire qu'un avec la nature... C'est si fort que quand on l'a ressenti, on ne peut plus s'en passer bien longtemps, ou avec difficulté, comme s'il nous manquait une partie de nous-même.

Pour beaucoup d'entre vous, c'est en forêt que ce sentiment est le plus fort. Pour quelques uns c'est en mer. J'imagine qu'il doit en être de même sous l'eau pour les plongeurs ou dans les profondeurs de la terre pour les spéléologues.

Je n'ai aucune expérience de ces trois derniers domaines mais, en forêt, au bord d'une rivière libre et sauvage, j'éprouve aussi un peu ce sentiment mais je n'y suis sans doute jamais restée assez longtemps pour qu'il puisse s'épanouir.

Là où je l'ai éprouvé de la façon la plus intense, c'est dans les airs. On n'y est pas au dessus du monde mais au coeur du monde.

Quand le bruit de l'avion s'est éloigné, qu'on l'a oublié. Que, comme le rapace qui spirale sans crainte à notre côté, on ressent dans nos ailes le moindre mouvement de l'atmosphère. Qu'il n'est plus besoin de réfléchir et d'analyser pour se centrer dans une ascendance parce qu'on le sait instinctivement, on le sent. Quand montent les parfums de la terre. Que le son du vent sur nos ailes, notre fuselage et notre empennage, devient musique. On n'est plus un humain dans une machine, on est une partie du tout : l'air qui nous porte et nous secoue parfois durement, l'oiseau que l'on croise ou qui nous accompagne, le nuage vers lequel on monte, ceux qu'on voit au loin, la crête de la montagne qu'on longe, la rivière brillante ou la forêt qu'on survole et ses habitants invisibles à nos yeux mais qu'on sent présents... Le temps n'existe plus, sinon sur la montre d'une façon qui semble artificielle et nos soucis quotidiens ne peuvent trouver place dans cette beauté.
Il m'arrive assez souvent de ressentir cela lorsque je plonge ou au milieu d'une rivière, une canne à pêche entre les mains.
Un peu moins souvent en forêt mais la sensation est la même, celle de ne faire qu'un avec ce qui nous entoure.
C'est a ce moment que je me sent Humain, alors qu'assit dans les bouchon dans ma voiture, je me sens mal, comme en opposition avec mon essence même.

Merci LaMouette et les autres de mettre des (beaux) mots sur des sentiments durs à exprimer.  :love:
''Ce n'est pas la façon dont la lame est aiguisée qui fait le talent du sabreur.'' Yvan Andouart
''Le couteau a beau être tranchant, il ne peut tailler son manche.'' Mahmud de Kachgar

27 juin 2010 à 23:04:11
Réponse #92

LAURENT-COQ


La fois où j'ai le plus ressenti la différence entre les deux mondes est suite à deux nuits seuls aux fonts des bois, et aussi à une longue discussions avec ma chére et tendre....
Je lui avais promis d'être là tôt le matin afin d'aller faire les soldes (trés trés mauvaise idée!!!!  :lol: )

Je suis donc passé en moins de 2h d'une forêt tranquille, le p'tit bivouac au coin du feu  etc... à un endroit rempli de peuple, bruyant, et tous prêt à tuer son prochain pour le petit T-shirt rouge  :blink:

Vraiment pas facile comme transition...

03 juillet 2010 à 14:23:06
Réponse #93

Moniot van Moeren


Ce n'est pas tant le temps passé loin des villes que mon temps d'autostoppeur mais aussi -j'ai appris ça avec l'âge- le respect des traditions et la REvision de l'Histoire des civilisations qui m'ont rapproché fait me réconcilier avec notre racine. Précipitation, Dogme, Profit, Pouvoir, Egocentrisme,... Peur de l'étranger... des maîtres mot de l'essence des cités... on les trouve depuis les cités primitives, que ce soit une mégapole ou un village... Peur de l'autre, peur de l'inconnu... aucune recherche de quiétude pour celui qui sait la canaliser... juste un outil pour assoir le pouvoir en "PROPOSANT" SA Sécurité... On commence par canaliser, bâillonner, détruire la racine de la Nature qui nous a tant nourris et protéger lorsque nous étions encore nomades... et nous lions le nomade parce que nous avons décidé de lui apporter ce que nous affirmons, dans notre délire commun, La Meilleure Manière de Vivre... on le met dans une boîte qu'on appelle "maison" ou "foyer" (étonnant puisqu'il ne sert plus que pour notre jouissance !
Lorsque je suis dehors, je suis généralement seul (avec mon chien aveugle pour Homme voyant). Lorsque je commence à vomir ce que des années de formatages -qui m'ont transformé en fourmi névropathe qui décide qui doit vivre qui doit mourir-, je me rappelle de ces même pensées... toujours les mêmes... Alors, je regarde les arbres et je leur demande pardon pour cela... pardon pour ce que font mes frères Hommes... Dès ce moment, comme à l'instant où j'écris ces lignes, mon orgueil de primate en délire disparait et je me retrouve à ma place. Rien d'extraordinaire ; un animal dans la Nature ! Alors, tout devient facile : je cueille, je bois, je marche, j'entends, je vois, je ch**... et je dis MERCI !
Ce n'est pas du Néo-Pago-chamano-criz'd'ado-mystique... c'est mon histoire dehors...
MvM
"Avant notre venue, rien de manquait au monde ; après notre départ, rien ne lui manquera.", Omar Kheyyam
"N'ayons pas peur d'être en contradiction avec le monde !" mère Teresa.

19 juillet 2010 à 15:06:33
Réponse #94

shade


Comment commencer un tel post ...

Pareil, cette "envie" m'a pris tout petit, allez savoir pourquoi mais j'ai toujours préféré la nature à la civilisation. :)

En primaire je construisait un village dans un bois avec des amis, puis on s'est fait virer par le proprio, puis on en a construit un autre, puis on s'est fait virer, puis un autre, et encore viré .. jusqu'à qu'on trouve une forêt abandonnée et pour arriver à un âge où l'on comprend qu'on a pas forcément besoin d'une cabane et où la société nous impose un rythme incompatible avec cette vie sauvage...

... et surtout à un âge où l'on risquait de réelles poursuites judiciaires et qu'on ne seraient plus des "enfants qui s'amusent" mais des squatteurs ...

Les gens de notre âge ne comprenaient pas pourquoi on allait en forêt ...

Effectivement il y a un moment où l'on sent que la nature est comme une piscine et qu'on peut littéralement "plonger" dedans. Ce n'est pas sale. Ce n'est pas hostile. C'est beau et c'est bon. Ca je l'ai ressenti.
Avant de découvrir la communauté, ce forum et les gens passionnés, mes amis et moi nous nous considérions comme des incompris, voire des parias. C'est un grand et intense plaisir de découvrir autant de gens qui restent proche de la nature.

Une des expériences mystiques les plus fortes est ce que j'ai appelé l'appel de la forêt : nous avions pris l'habitude d'aller en forêt au moins une fois par semaine. Maintenant que ce rythme s'est épuisé je ressens souvent un manque, un manque de forêt, de nature que je comble dés que je peux. j'ai l'impression que c'est la forêt qui m'appelle.

Si il y a quelque chose derrière tout ça, quelque chose de mystique/psychologique/divin .... oui c'est sûr. L'homme perd quelque chose en "évoluant" et c'est triste.

vivement que j'ai les cojones pour aller explorer à fond tout ça ....


Bénie soit la pacha mama !

19 juillet 2010 à 17:22:58
Réponse #95

raphaelh


Effectivement il y a un moment où l'on sent que la nature est comme une piscine et qu'on peut littéralement "plonger" dedans. Ce n'est pas sale. Ce n'est pas hostile.

je trouve la forêt beaucoup moins sale et hostile qu'une piscine municipale  :D

14 septembre 2010 à 17:19:25
Réponse #96

inzemix


Bref...  sans rentrer dans des délires mystiques ou religieux (chacun fait comme il veut mais moi c'est pas mon truc de parler de ça, surtout pas en public)

J'aime le fait que tu dises ne pas vouloir parler de ta "spiritualité" mais que tu glisses quand même en titre de ce post la "pacha mama" qui est une très belle allusion a la spiritualité amérindienne !

Sinon, j'ai pas lu les 5 pages  :-\ mais ton post me parle beaucoup David, merci pour cette intervention (et les nombreuses autres ou je n'ai pas pris la peine de dire a quel point ta vision des choses me "parle").

25 septembre 2010 à 21:25:36
Réponse #97

madenn23


Moi non plus jais pas lu les cinq pages ;#

Le seul truque avec lequel j'ai mal david, s'est que tu appelle cela de la survie, un lapin qui vie dans un pré, une copine, de quoi manger etc ...tu trouve qu'il survie ou qu'il vie?

Pour moi la survie, c'est quand tu travaille à t'en casser les reins sans pour te payer le loyer, ou dans un environnement comme dans le film "La route", vivre tranquille dans la verte avec de quoi te nourrir et un abri, c'est la vie qui devrais être normal :blink:.

Vive Gaïa :love:

25 septembre 2010 à 22:35:47
Réponse #98

Corin


Moi non plus jais pas lu les cinq pages ;#

Le seul truque avec lequel j'ai mal david, s'est que tu appelle cela de la survie, un lapin qui vie dans un pré, une copine, de quoi manger etc ...tu trouve qu'il survie ou qu'il vie?

Pour moi la survie, c'est quand tu travaille à t'en casser les reins sans pour te payer le loyer, ou dans un environnement comme dans le film "La route", vivre tranquille dans la verte avec de quoi te nourrir et un abri, c'est la vie qui devrais être normal :blink:.

Vive Gaïa :love:
C'est ce que l'on appelle la vie sauvage ou le bushcraft, l'art de vivre dans le bush. Bref, il y a deux phases dans la vie en milieu naturel: ou tu es menacé ou tu ne l'es pas. La frontière de l'un à l'autre va varier en fonction de la volonté, des connaissances, de la préparation et du matériel...

A+

25 septembre 2010 à 22:44:53
Réponse #99

mad


Moi non plus jais pas lu les cinq pages ;#

Le seul truque avec lequel j'ai mal david, s'est que tu appelle cela de la survie, un lapin qui vie dans un pré, une copine, de quoi manger etc ...tu trouve qu'il survie ou qu'il vie?

Pour moi la survie, c'est quand tu travaille à t'en casser les reins sans pour te payer le loyer, ou dans un environnement comme dans le film "La route", vivre tranquille dans la verte avec de quoi te nourrir et un abri, c'est la vie qui devrais être normal :blink:.

Vive Gaïa :love:

Je comprends assez bien ce que tu veux dire, et j'y souscris, mais avec une nuance : si dans le pré passent des renards, c'est plus compliqué  :( ...
Et si pour la majorité d'entre nous la "vie dans la verte" n'est pas dangereuse, c'est que nous disposons de techniques et de logistiques (même si on essaie de les oublier quelques jours) qui nous rendent les choses plus faciles que ça ne l'était pour nos grands ancêtres chasseurs-cueilleurs  8) ...
Donc, comme le dit Corin, "dans la verte" il faut distinguer les situations avec ou sans menace - et l'un des buts de ce forum est de repousser la frontière individuelle par l'expérience  :up:

 


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avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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