Nos Partenaires

Auteur Sujet: UNe réflection à propos du matos.  (Lu 6709 fois)

23 mai 2008 à 14:51:50
Lu 6709 fois

emmuel


Salut…

C'est pas un sujet pour polémiquer, mais je me dis que ça peut faire réfléchir…
Juste une petit bout de pensée que j'ai eu dans ma douche… Un quelque chose que j'arrivais pas à saisir. J'étais en train de penser à mon matos, à la recherche du matos. Et puis tout à coup de je me suis demandé si ce coté un peu obsessionnel de rechercher la configuration parfaite pour partir dans la nature n'était pas quelque chose comme vivre dans un fantasme. Une manière de se dire j'y vais mais de ne pas y aller même en y étant. Au sens où le fait d'être équipé nickel n'était pas une manière de nier l'environnement, afin que celui ci ai le moins de prise possible sur moi. D'emmener ma propre bulle de protection sur le terrain qui, tout en me permettant d'être dans la nature me permettait d'être totalement autarcique par rapport à elle. Y être mais ne pas s'imbriquer vraiment.
Autant d'un point de vue sécuritaire ça peut se comprendre, pour autant, au final ça me parait être en décalage radical avec par exemple, le petit manifeste de david sur la nature de ses cours de survie. Et je ne suis pas sûr qu'au final (d'où l'emplacement de ce post) ce soit la meilleur façon de vivre ou survivre sur le long terme.

J'ai reçu par la suited'un ami un mail à propos d'autre mais qui contenait les choses suivantes :

"et je reviens à ce que je disais, c'est que, je pense pas que tu sois dans un truc du bon gars versus l'intello, par contre, j'ai l'impression que ton idéal de savoir c'est le pack de savoir qui te permet de faire tourner la machine sans accroc : un truc en gros où l'événement extérieur est instantanément "digéré", intégré, dépassé et en quelque sorte annulé bref une sorte d'autarcie qui ne veut pas recevoir l'altérité en se laissant bousculer par elle, mais au contraire, moins l'altérité le modifiera, moins l'altérité fera "événement", et plus la situation lui conviendraje sais pas si c'est clair, exprimé comme ça donc le mot "fantasmes", oui oui complètement, même si c'est ptet pas à ceux-là que tu penses, mais ceux-là me paraissent accrochés au truc et bon, je les sens pas"

En ce qui concerne le "savoir " je ne sais pas encore si je suis comme ça  ;), en revanche il a parfaitement résumé ce que je pensais d'une certaine attitude par rapport au matos, qui est aussi la (souvent la mienne).
 
« Modifié: 23 mai 2008 à 16:03:26 par emmuel »

23 mai 2008 à 14:56:29
Réponse #1

kartoffel


Bin c'est quand même agréable de ne pas se peler sous la pluie. Voilà l'alpha et l'omega de ma réflexion sur le matos  ;D
Pour le reste, oui, ce forum crée forcément un genre de snobisme du matos puisque ce qu'on n'optimise pas on n'en parle pas. Mais ce snobisme ne doit affecter que le forum, pas les gens qui le fréquentent. A toi de ne pas transposer ce snobisme à ta propre approche du matos ! ;)

23 mai 2008 à 15:19:30
Réponse #2

DavidManise


Salut :)

Je pense pas qu'Emmuel parle de snobisme là.  Je pense qu'il parle d'autre chose.  De mettre une frontière entre nous et la nature, de se faire une petite bulle de confort civilisé et de l'emmener avec nous.  Et apparemment son pote lui "reprochait" un peu ça, et surtout du fait de ne pas accepter de subir profondément les choses...  de se laisser déranger et malmener par elles.

Alors pour répondre à ça, une petite anecdote. 

Un jour, j'ai voulu faire ça.  Laisser la nature rentrer.  Me laisser "pénétrer" par la nature et voir ce que ça allait donner.  Je suis donc parti avec rien.  Pas de matos.  Pas de couteau, pas de briquet.  Pas de fringues.  Juste un short au cas où je croise des touristes.  Je me souviens plus si j'étais pieds nus ou en baskets au départ.  Je sais que j'ai fini pieds nus en tout cas.  C'était au Québec, au bord d'une rivière.

Alors ouais.  Les premiers temps c'est génial.  On a de l'eau, il faut beau, c'est l'été (ouais j'ai pas fait ça l'hiver hein ;D)...  et là j'ai commencé à trouver que les taons faisaient mal.  Un petit tour à l'eau pour calmer les démangeaisons.  Puis j'ai cherché de quoi me faire du feu pour la nuit, parce que se faire une hutte sans rien pour couper c'est galère, donc un bout de caillou coupant, et je me cherche un bout de bois qui convient...  je trouve du noisettier, du saule...  un bout de cèdre que j'utilise pour créer un nid d'amadou, pas hyper sec mais j'ai la flemme donc j'essaie mon feu par friction avec avec ça...  marche pas...  le soleil me crame le dos, petit tour dans l'eau...  les moustiques sortent, re petit tour dans l'eau, et je finis la première journée sans feu, avec des coups de soleil et des démangeaisons horribles...  je m'endors un peu sur une dalle de pierre chauffée pendant la journée.  A chai pas quelle heure du mat quand il a commencé à faire humide et à cailler, et que j'aurais eu envie de monter un peu pour sortir de l'air froid de la rivière je me suis rendu compte qu'il faisait put**n de noir et que pieds nus j'allais me tuer en grimpant, alors je suis resté là et j'ai grelotté jusqu'à ce que le soleil se lève...  Une question me hantait : quelle heure il est, et il me reste combien de temps à tenir...  et j'en savais rien.  Une bestiole qui attend que ça passe.

Bref...  pas grandiose. 

La vérité, c'est que le premier truc qui m'a manqué, c'est un t-shirt et une casquette, et un briquet.  Et déjà avec ça, j'ai beau dire, mais j'aurais déjà été dans une bulle de civilisation... 

Donc en fait, ce jour là, j'ai accepté l'idée que j'avais BESOIN d'un minimum de matos.

Là où je n'adhère plus, c'est quand le BESOIN sert à justifier des ENVIES.  Autant juste admettre qu'on a envie mais pas besoin, et basta.  Rien de mal à ça, tant qu'on en est conscient ;)

Bref.

Allez ciao ;)

David

P.S.: j'ai quand même tenu 4 jours...  pas bouffé grand chose, mais effectivement j'ai laissé la nature rentrer...  et j'ai appris à laisser passer le temps, à trouver en moi-même un endroit qui ne frissonne jamais...  c'était une super expérience, dure pour le corps mais enrichissante à plein de niveaux...  surtout pour ce qui est de se déculpabiliser d'avoir un minimum de matériel qui va bien avec soi en permanence ;)
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

23 mai 2008 à 15:52:44
Réponse #3

emmuel


Salut !

Je précise un peu ma reflection n'avait rien d'extrême. Je ne nie pas qu'on ai besoin de choses. Loin de là.
Je parlais juste de la quête effrénée de matos optimale. Et du fantasme lié à cette quête.

23 mai 2008 à 15:55:02
Réponse #4

DavidManise


Oui j'avais bien compris...  mais je voulais donner un contre exemple extrême pour bien faire contrepoids...  Pour le coup j'ai peut être fait trop fort mais bon.  Les mecs sont intelligents ils gambergeront.

Ciao ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

23 mai 2008 à 15:59:49
Réponse #5

kartoffel


Emmuel parle pour toi  ;) :o

Mes besoins en matos sont largement couverts, mais les envies suscitent aussi des petits plaisirs dont on aurait tort de se priver ! Tout est dans la modération... c'est comme le chocolat (ou la bière) : j'ai pas besoin de chocolat, mais j'aime bien en déguster un peu, et si je ne fais plus que ça je finis par avoir mal au ventre et grossir. La question étant alors : que cache ma boulimie de chocolat ? Et c'est là seulement que la question de ton pote devient pertinente !

23 mai 2008 à 16:04:26
Réponse #6

emmuel


En ce qui concerne le "savoir " je ne sais pas encore si je suis comme ça  ;), en revanche il a parfaitement résumé ce que je pensais d'une certaine attitude par rapport au matos, qui est aussi la (souvent la mienne).

je parle pour moi.
Je vous fait partager mon expérience. C'est tout. Vous êtres preneurs ou pas preneurs, je m'en contrefous.  :)


23 mai 2008 à 16:37:14
Réponse #7

Chris-C


ouaih le matos.........
c'est comme la nourriture.....tu manges pour vivre ou tu vis pour manger....

...voila kartoffel c'est ça: la modération et avoir conscience que tu te passes un caprice....de temps en temps
Tant que t'es pas à découverts pour engraisser les banquiers à coup d'agios....

aprés le coté sauvage tout seul dans la nature à poils les mains dans les poch... ben non du coup  ::)
j'y crois pas et j'ai pas le courage de David pour allé tester...
Même les mecs dans les tribus ce balade toujours avec un peu de matos (pas acheté mais fabriqué)
qui leur permet de gagner du temps.
Il faut voir je crois le matos que l'on à avec nous comme un raccourcie d'éfficacité en cas de besoin
et de confort car je vais pas en rando juste pour en ch*er.


j'ai mis des "tu" partout mais c'est pour personne en particulier  :)

Si on arrivait a se contenter de peu et d'arrêter d'acheter tout un tas de "m*rde", (bien que
ça occupera notre descendance le jour de l'héritage  :D) et ben si ça ce trouve n'en déplaise
à notre cher Président (pour ce qui vivent en France) on pourrait travailler moins et profiter plus....

...souvent je regarde mes chiens couchés, dehors par un temps pourri et des températures
qui vont avec, ils m'attendent pendant que j'enfile toutes mes couches d'habits, le ceci le cela
(c'est long pour eux) et je me dis qu'en tant qu'humain, on a perdu un truc à un moment de notre
évolution et que ce truc perdu, on essaye de le compenser par l'acquisition de tout ce qui passe
à porter de carte banquaire....

Ceci dit le jour ou un mec trouve un sérum pour me faire pousser des poils sur tout le corps comme nos
compagnons à quatre pattes et ben j'me l'injecte cache...

bon vais faire les courses........ :o


23 mai 2008 à 21:59:49
Réponse #8

cubitus


Un autre aspect de la réflexion, à mon sens, est que l'outil crée le besoin de s'en servir. On se sert alors de son cerveau dans l'optique "usage de l'outil". Si on n'a pas l'outil, on utilise le cerveau dans l'optique "comment faire ce dont j'ai besoin".

Un exemple tout con : couper du bois pour le feu. Si j'ai une scie, de grandes chances que je l'utilise pour débiter mes buches. Si je n'en ai pas, je vais probablement trouver deux troncs proche, et casser des buches, moins régulières mais qui bruleront tout aussi bien !

David : ça ne m'étonne pas de toi... super expérience que j'aimerais avoir le courage de tenter !
La seule chose qui ne change jamais, c'est que tout change tout le temps.
Proverbe chinois

23 mai 2008 à 22:10:57
Réponse #9

DavidManise


David : ça ne m'étonne pas de toi... super expérience que j'aimerais avoir le courage de tenter !

Inutile de faire aussi hard pour arriver au même résultat...  ;)  Inutile de prendre autant de risques non plus... ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

23 mai 2008 à 23:16:05
Réponse #10

Arvernos


Bonsoir à tous !

Juste 2 modestes réflexions sur le sujet lancé par Emmuel :

1. C'est tout à son honneur de s'interroger sur les motivations inconscientes qui le (qui nous) poussent dans la recherche du matos idéal pour l'expé parfaite. Un peu de cogitation ne peut que nous faire du bien, notamment en repoussant un peu Alzheimer  ;). Mais quand on voit dans quel genre de terrains de jeux, ou de conditions climatiques, il est capable d'évoluer, je me dis que bon matos ou pas, c'est surtout un cador dans le domaine de la vie (ou de la survie) dans le vrai grand froid. Les compétences que tu acquises, Emmuel, tu les possèdes désormais "en toi", et même si leur mise en application est facilitée par du matos "high tech", je suis persuadé que tu pourrais désormais t'en sortir même avec "du tout venant". D'autres (dont je fais partie), non. En ce sens le matos t'a servi pour ta progression, mais tu ne peux pas t'accuser d'être à sa merci. AMHA.

2. LA différence entre l'homme et l'animal, c'est notre capacité à utiliser notre matière cérébrale pour appréhender notre environnement, le comprendre, le modifier, et tenter de le maîtriser. Je ne dis pas que je me réjouis de l'existence de cette capacité (vu à quoi on s'en sert), ni qu'elle nous donne une quelconque supériorité morale (loin de là), je constate seulement un fait établi, l'homme pense (si, si  :D !) et réfléchit, c'est ce qui le différencie des simples réflexes ou instincts de l'espèce animale.
C'est une aptitude, comme d'autres espèces vivantes en ont (mimétisme, endurance, vitesse, longévité, chaque forme de vie a un ou plusieurs atouts dans son jeu).
Utilisant cette aptitude, l'homme, pour maîtriser son environnement (instinct primaire pour assurer la survie de l'espèce) utilise des moyens techniques, technologiques même, qu'il se crée lui-même.
Que ces moyens, par exemple des outils ou des vêtements, soient le fruit de siècles successifs d'amélioration, le résultat de labeurs ancestraux, pour aboutir à l'outil actuel et être capable de le fabriquer soi-même, ou tout connement le résultat de l'action d'une carte bleue dans un magasin ad hoc, peu importe ! Bien sûr que j'ai plus de respect et d'admiration pour celui qui est capable de fabriquer lui-même sa hache ou son manteau en laine, que pour celui qui, comme moi, en est réduit à l'acheter, mais sur le sujet qui nous intéresse, ce n'est pas çà qui compte. AMHA, ce qu'il faut en retirer, c'est arrêter de se culpabiliser si on utilise du matos high-tech pour faire face à un environnement défavorable, puisque le fait d'utiliser ces moyens n'est que la manifestation de notre "aptitude" humaine à penser.
Il ne viendrait à personne l'idée de tenter d'imposer un "handicap" à un prédateur dans la nature, en le privant par exemple de sa vitesse ou de son odorat, sous prétexte qu'il a l'avantage sur sa proie : c'est comme çà, point barre. Et bien c'est pareil pour nous : pourquoi nous priver, ou simplement utiliser avec réticence, voire remords, les moyens dont nous disposons, puisqu'ils ne sont que l'aboutissement de l'aptitude de notre espèce à les créer ?

Je ne dédouane pas pour autant le consumérisme, ni notre propension (moi le premier), à confondre envie et besoin, caprice et nécessité, et à nous intéresser à (voire nous précipiter vers !) la dernière innovation.
Je dis simplement que nous avons le droit moral d'utiliser le résultat des cogitations de ceux qui nous ont précédé, sans nous sentir fautifs. Comme çà a été dit sur un autre post, si les bergers du Moyen-Âge ou du 19ème siècle avaient eu accès au gore-tex, ils ne s'en seraient pas privés !

Bon, plus je me relis, moins je me trouve clair  :blink:, mais la journée a été longue  :closedeyes:, j'espère que malgré la confusion de mon propos vous parviendrez à voir où je voulais en venir  :huh:.

Gute Nacht  ;) !
Se mettre en évidence est à la portée du premier venu. Mais il faut beaucoup de talent pour passer inaperçu.
                                            Robert Heinlein, Double Etoile

Il n'y a guère d'homme assez habile pour connaître tout le mal qu'il fait.
                                                                 François de La Rochefoucauld

Quand on n'a aucune chance... alors il faut la saisir !

24 mai 2008 à 13:32:54
Réponse #11

emmuel


Salut Karto
j'ai été un peu sec sorry, je m'en suis pas apperçu s ur le coup, mais j'étais en train de m'embrouiller avec quelqu'un quand j'ai répondu. Pour préciser un peu : tes besoins sont couverts, mais ils incluent une interaction avec le monde, trouver un paroi pour t'abriter du vent, une grotte ou une petite cabane si besoin est… Pour d'autres ils incluent d'être mouillés mais de faire du feu pour se sécher. Tout ça est à l'opposé d'une configuration "idéale" qui permettrait de traverser la nature, intact sans se laisser toucher par elle.

je me prend peut-être la tête pour rien en fait.

A avernos : je suis pas un cador (y en a qui doivent rudement se marrer dans les coins héhéhé…), je suis parti en vacances.  :) Et précisément les éléments n'ont jamais dépassés les capacités de mon équipement. Je ne saurais quoi faire dans ces cas là, ou alors peut-être si, mais théoriquement…  ::) Je pense que David ou Pierauspitz sont vachement plus à l'aise par exemple… Ou Eeva et Kalle, mais eux c'est pas pareil, ils dehors comme au coin du feu.  :)

24 mai 2008 à 15:14:52
Réponse #12

François


Le danger que je vois à la recherche du matos "ultime", c'est d'en arriver à croire (ou à laisser croire) qu'on ne peux rien faire sans.
Alors qu'avec un matos standard, voire mauvais, on s'en tire très bien. Avec un peu plus de mal, un peu moins de confort, mais est-ce là l'important ?
A l'autre extrême, n'y a-t-il pas une forme de snobisme à se contenter du pire quand on pourrai avoir facilement beaucoup mieux. :)
Espérer le meilleur, prévoir le pire.

25 mai 2008 à 16:22:07
Réponse #13

guillaume


Je me suis posé une question similaire il n'y a pas si longtemps. J'en suis venu à la conclusion que le matos n'était qu'un pis-allier (?) et en aucun cas les outils de la réussite.
Bon, j'en suis aussi venu à me dire que je me ferais peut-être un trip "old school" ;D.

Le danger que je vois à la recherche du matos "ultime", c'est d'en arriver à croire (ou à laisser croire) qu'on ne peux rien faire sans.
Alors qu'avec un matos standard, voire mauvais, on s'en tire très bien. Avec un peu plus de mal, un peu moins de confort, mais est-ce là l'important ?

Bin oui mais souffrir, même un peu, ça le fait moins sur 10 jours...

Arfff, tout est question de compromis, toujours...

a+

25 mai 2008 à 21:51:43
Réponse #14

500ARVELLA


Salut…

C'est pas un sujet pour polémiquer, mais je me dis que ça peut faire réfléchir…
Juste une petit bout de pensée que j'ai eu dans ma douche… Un quelque chose que j'arrivais pas à saisir. J'étais en train de penser à mon matos, à la recherche du matos. Et puis tout à coup de je me suis demandé si ce coté un peu obsessionnel de rechercher la configuration parfaite pour partir dans la nature n'était pas quelque chose comme vivre dans un fantasme. Une manière de se dire j'y vais mais de ne pas y aller même en y étant. Au sens où le fait d'être équipé nickel n'était pas une manière de nier l'environnement, afin que celui ci ai le moins de prise possible sur moi. D'emmener ma propre bulle de protection sur le terrain qui, tout en me permettant d'être dans la nature me permettait d'être totalement autarcique par rapport à elle. Y être mais ne pas s'imbriquer vraiment.
Autant d'un point de vue sécuritaire ça peut se comprendre, pour autant, au final ça me parait être en décalage radical avec par exemple, le petit manifeste de david sur la nature de ses cours de survie. Et je ne suis pas sûr qu'au final (d'où l'emplacement de ce post) ce soit la meilleur façon de vivre ou survivre sur le long terme.

J'ai reçu par la suited'un ami un mail à propos d'autre mais qui contenait les choses suivantes :

"et je reviens à ce que je disais, c'est que, je pense pas que tu sois dans un truc du bon gars versus l'intello, par contre, j'ai l'impression que ton idéal de savoir c'est le pack de savoir qui te permet de faire tourner la machine sans accroc : un truc en gros où l'événement extérieur est instantanément "digéré", intégré, dépassé et en quelque sorte annulé bref une sorte d'autarcie qui ne veut pas recevoir l'altérité en se laissant bousculer par elle, mais au contraire, moins l'altérité le modifiera, moins l'altérité fera "événement", et plus la situation lui conviendraje sais pas si c'est clair, exprimé comme ça donc le mot "fantasmes", oui oui complètement, même si c'est ptet pas à ceux-là que tu penses, mais ceux-là me paraissent accrochés au truc et bon, je les sens pas"

En ce qui concerne le "savoir " je ne sais pas encore si je suis comme ça  ;), en revanche il a parfaitement résumé ce que je pensais d'une certaine attitude par rapport au matos, qui est aussi la (souvent la mienne).

+ 1

Arvella

25 mai 2008 à 22:38:11
Réponse #15

Anke


Ahhhhhhhh le matos ! Quel plaisir ! On est pire que nos nanas pendant les soldes ! Si si, on se trouve toujours une vieille excuse à deux balles pour acheter le truc dont on a envie et qui est indispensable, evidemment, sinon comment justifier notre achat ( et comment elles font elles hein ?).
Et ben c'est pas grave, parce que je crois que cette démarche là nous permet d'apprendre des trucs et puis on reste "en quête", curieux, voire inventifs.
Rappelez vous Valentin avec sa gamelle en boite de conserve !
Pas beaucoup d'argent de poche, pas de quoi s'acheter le truc en titane hyper lèger qui brule pas les lèvres quand tu bois dedans et que t'as pas besoin de laver parce que le revêtement est auto-nettoyant ( ?). Ben il a pas fait ça le môme, il avait pas les sous, alors il a fait marché son ciboulot, en pleine bourre avec le concept de survie ( t'as pas de duvet, tu prends un sac poubelle !).  Il a choppé la boite de haricots verts de la veille, il l'a nettoyé, un bout de fil de fer pour faire un anse, et hop, au feu. Bilan, il a mangé chaud ! C'est tout simple.
Mais attends, on a le droit de se faire plaisir aussi et de rêver. Maintenant que tu dormes dans le duvet machintruc à ressorts à boudin incorporés ou dans la couverture de chez Emmaüs, si tu dors bien , ben t'as gagné... C'est ça l'important, non ? Le rêve que te procure ton achat, c'est "bonus" alors si tu peux, faut pas t'en priver, faut surtout pas rater une occasion de se faire plaisir !
Maintenant c'est pas le matos qui fait de toi un "vivant" ou un surhomme, comme disait Léo ferré : "Rien dans les mains, rien dans les poches, tout dans la tronche...."

Euh, quand je disais "tu" je ne m'adressais à personne en particulier, vous l'aviez compris.

25 mai 2008 à 23:13:36
Réponse #16

MuleSkinner


Citation de: kartoffel
Bin c'est quand même agréable de ne pas se peler sous la pluie.

je suis d'accord les patates se pèlent mieux au sec  ;D  esprit facile...désolé

blague à part le matos n'est rien, ce qui est important c'est ce que tu fais, ce que tu vis, et le plaisir que tu en retires. La preuve, quand on cherche dans ses souvenirs, le matos disparaît, ce qui revient c'est ce qu'on a vécu.
Pas mal de gens lâchent la proie pour l'ombre et poursuivent la quête du matos ultime mais celui-ci ne sert jamais...forme de boulimie compulsive dans laquelle il est très facile de se laisser entraîner. @+

27 mai 2008 à 10:09:55
Réponse #17

lambda


Juste pour vous apporter ma chtite contribution, en ce qui concerne cette relation a notre "matos", Ce que David (ainsi que la lecture de ce forum) m a enseigne au cours du (premier) stage que j ai fais avec lui, c est la regle des 3 et le principe des 4
 (preserver sa vision, mobilite, dexterite fine et sa conscience... Vous corrigerez si j ai faux...) qui doit permettre de respecter ladite regle des 3... Et en fait toute la selection et le choix de mon matos est fonde sur ce canevas.
- Si je me retrouve avec un element de ce matos et que: soit "a posteriori" apres retour d experience, ou "a priori" apres reflexion, cet element de matos ne rentre pas dans ce canevas, il degage...

apres, je trouve qu une bonne facon d aller a l essentiel est
- De se fabriquer petit a petit son materiel, et de ne pas esperer avoir le "package" megatop des le debut. Le materiel evolue au meme titre que notre experience, et meme grace a elle en plus.
Et le fait de s imposer (dans la limite des possibilites de chacun) sa fabrication donne un sens nouveau a cette evolution parallele matos/expe, ne serait ce que par le fait que faire son propre matos, et ben c est super long, qu il y a parfois un gros investissement en matiere premiere, et que grace a tout cela, on y reflechit a 2 fois avant de demarrer le travail, et cette reflexion s appuie encore une fois sur nos experiences...
Ce qui m amene a dire que, pour ma part, ces experiences (bien que moins marquantes et illustratives que celle de David)montrent les lacunes de mon materiel a un instant t, et pour moi, ces lacunes, c est un peu ce que vous disiez en ce qui concerne le fait de se laisser "impregner" par la nature: ressentir dans sa viande les elements pluie, soleil, les variations de temperatures, la flotte...

Bref, en fondant ma preparation et mon comportement sur ces 2 points, ben au final, le materiel en soit n est pas obsedant et ne prends plus le pas sur l experience et le vecu des sorties. il est la parce qu on en a besoin et qu il permet de palier nos faiblesses physiques intrinseques, de facon assez naturelle finalement, puisqu il est une concretisation et une extention directe de notre demi noix grise dont Dame Nature nous a dote (et la je rejoins aussi le dires de Did)...

Juste ma facon de voir concernant la problematique soulevee par Emmuel...

a+,
Lambda
"I want to live in a society where people are intoxicated with the joy of making things." William S. Coperthwaite

27 mai 2008 à 11:47:35
Réponse #18

kartoffel


Salut Karto
j'ai été un peu sec sorry, je m'en suis pas apperçu s ur le coup
Oh non faut pas, tu as fait saigner mon coeur mais je l'ai bien mérité.

En tous cas pour ma pomme je parle de moins en moins du matos parce qu'en dehors des aspects factuels (tel tissu est fabriqué de telle manière et peut faire ci ou ça, tel sursac prend l'eau en douze secondes) les discussions sont rarement constructives. C'est un truc intime en fait, faut savoir être pudique avec  ;D

Quant aux mecs qui font la course au matos, m'en fiche, c'est leur problème.

27 mai 2008 à 11:58:07
Réponse #19

kartoffel


En fait le seul truc que je trouve vraiment regrettable avec toutes ces discussions sur le matos, c'est que des gars pour qui c'est une passion soient assez convaincants pour faire débourser des sommes impressionnantes à des nouveaux venus qui veulent s'équiper un peu mais ne savent pas par où commencer.

Genre, au lieu de dormir sous une bâche de chantier avec un tapis mousse comme tout le monde, y'en a qui vont faire le premier bivouac de leur vie avec un autogonflant Artiach, un sac de couchage Valandré et un sursac Millet ;) Non pas que je sois jaloux ;) mais on a trop tendance sur ce forum à mettre en avant du matos extrême et à le banaliser, puis à considérer que c'est un minimum. Alors les mecs qui ont l'habitude de l'outdoor savent faire la part des choses et remettre le forum dans son contexte, mais certains sont assez peu clairvoyants pour, malgré eux, imprégner des nouveaux venus avec des exigences qui n'ont pas lieu d'être.

Ce faisant, les mecs qui font leur premier bivouac derrière le jardin avec un équipement qui les aurait mis à l'aise sur une paroi des Grandes Jorasses, non seulement ils gaspillent du fric mais en plus ils passent vraiment à côté de quelque chose :)

27 mai 2008 à 12:15:37
Réponse #20

Anke


Alors là + autant que tu veux ! Je te reconnais bien là Karto....

27 mai 2008 à 14:00:35
Réponse #21

Diesel


L'idée général du post d'Emmuel c'est que l'on sort son matos et non plus le bonhomme ?.
Il y a toujours plusieurs stades dans une activité : D'abord on pratique, ensuite on optimise et pour terminer on relativise.
Parfois on cherche à optimiser avant d'avoir pratiqué d'ailleurs. :)
Je crois que personne n'échappe à l'attrait du sac à dos super top, du méga matelas en mousse de l'espace, de la veste teflon anti adhésive avec balise argos intégré.
Seulement est-ce qu'une telle surenchère se justifie pour la majorité ?. techniquement non. On vit très bien sans goretex, il n'y a que quelques éléments ou il peut être justifié de mettre de l'argent. Le reste, c'est plus pour ce faire plaisir ou entretenir le rêve secret du toujours mieux.
Voire de prendre comme alibi la présence (ou l'absence) de matériel pour pratiquer (ou pas). :closedeyes:

Reste à apprendre à rester stoïque devant les sirènes des achats pas forcement indispensables.
Ulysse avait un truc : se boucher les oreilles avec de la cire. Faites de même, il suffit de la mettre sur les yeux (forum oblige).  ;D

P.S. Pour Karto l'artiach c'est bon pour les 1/2 fauchés, le top ce sont les Thermarest.  :lol:

27 mai 2008 à 14:56:16
Réponse #22

Berhthramm


Passionante question que celle du matos et de "à quel point j'en suis dépendant", souvent posé en camp pour nous d'ailleurs "vous dormez là dedans ?" pour tant une tente c'est bien plus confortable que ce qu'on certains tout les jours... pareil pour nos fringues... notre nourriture (combien de fois on entend "vous mangez ça ?" (pourtant juste des fèves du lard et des oignons, ou de la bouillie d'avoine ou ce genre de truc))... Pour notre prochaine sortie on sera juste en tente (un problème d'orga) certains vont dormir dehors roulé dans une couverture, et ça semble déjà trés improbable à d'autres...

La course au hig tech est toujours un moyen d'essayer de pallier ses manques... mais aussi un moyen de se faire plaisir (ça vous est jamais arrivé aprés une grose contrariété de faire un tour sur le net et de faire chauffer la CB, c'est bêtement humain, comme de tomber dans le frigo aprés une engueulade (et c'est pas seulement féminin, seul la nature des mets consommés change)). Par contre c'est pas toujours facile de faire honnetement la part de "j'en ai envie" et "j'en ai besoin" et ce n'est pas que pour le matos de survie, y a des trucs comme ça (qui a plus d'un seul couteaux parmis nous ?) dans mon loisir principal j'ai environ 5 lances, 4 seaxs, 6 paires de winnigas... tout ne m'est pas utile en même temps mais je me suis bien fait plaisir en les achetant, en les faisant... rien que ça c'est important aussi : LE PLAISIR...

:)

mais ce sont des notions relatives, sans referentiel ou avec des referentiels difficiles à aprehender : le plaisir, le besoin, le confort...

On retombe dans la pyramide de Maslow et on doit même pouvoir analyser notre sac de cette manière.



27 mai 2008 à 15:10:55
Réponse #23

DavidManise


+ 200 000 avec Karto :love:

Moi ce que j'adore en stage, c'est voir la gueule des gens quand ils débarquent avec leur super matos de l'espace tout propre et tout neuf et qu'ils me trouvent avec mes vieilles baskets, mon t-shirt en coton de surplus militaire, et un mora autour du cou... 

(ET le primal sur le bidou quand-même, faut pas pousser y'a des trucs je peux pas faire de compromis :closedeyes:)

Ce weekend on était en stage avancé (sous la pluie histoire de changer), et j'ai survécu avec une veste imper-respirante de chez D4, le modèle de base à style 15 euros, je sais plus...  Taille 3XL et capuche style S (mais ça recouvre l'endroit où j'ai le crâne dégarni donc ça va)...  un shemagh à 3 euros, un poncho... 

REGULIEREMENT, si pas à chaque fois mes stagiaires sont mille fois mieux équipés que moi.  Y'en a même, après les stages, qui reviennent me voir pour boire un khawa et qui cherchent à se déculpabliser en me montrant que leur super veste en machin truc est sale et usée sur le coude là...  sous-entendu "JE L'AI UTILISE TU VOIS" ;D

Moi je dis rien, je me marre doucement et je pose toujours la même question : "Et c'était cool ?  Tu t'es amusé ?"...

Il faut bien un minimum de matos.  Il en FAUT.  Y'a des BESOINS.  Et d'avoir du vraiment bon matos, BIEN ADAPTE a notre environnement, c'est 1/3 de la préparation.  L'autre 1/3, c'est la préparation mentale.  L'autre 1/3, c'est la préparation physique (copyright NDS).  Les mecs qui débarquent en stage, qui ont un bon niveau physique, du bon matos, et qui écoutent bien ce que je dis, à la fin ils ont 3/3, non ?  Donc pourquoi je critiquerais ? 

Là où je gueule, c'est quand je vois des mecs qui n'ont ni le physique ni le mental, ni les connaissances, et qui pensent que le matos va compenser pour tout ça.  Ceux là, la sélection naturelle s'en charge.  Alors je critique pas non plus ;)

Ciao ;)

David
« Modifié: 27 mai 2008 à 15:16:48 par DavidManise »
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

27 mai 2008 à 15:49:37
Réponse #24

Pierr



 Les mecs qui débarquent en stage, qui ont un bon niveau physique, du bon matos, et qui écoutent bien ce que je dis, à la fin ils ont 3/3, non ?  Donc pourquoi je critiquerais ? 

Là où je gueule, c'est quand je vois des mecs qui n'ont ni le physique ni le mental, ni les connaissances, et qui pensent que le matos va compenser pour tout ça.  Ceux là, la sélection naturelle s'en charge.  Alors je critique pas non plus ;)

Ciao ;)

David

Bon ben, David, prépare-toi à me voir débarquer:
  • sans matos (allez, disons un douk douk et des converse; ou pour plus de réalisme en costume-cravate et avec ma serviette; ben oui si c'est de la survie on ne choisit pas forcément)
  • sans condition physique
  • sans connaissances (oh, j'écoute bien, mais j'entends mal)

Faut bien que tu t'amuses toi aussi  ;)

P.

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


Soutenez le Forum

Les dons se font sur une base totalement libre. Les infos du forum sont, ont toujours été, et resteront toujours accessibles gratuitement.
Discussion relative au financement du forum ici.


Publicité

// // //