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Auteur Sujet: Que valent les "grosses" chaussures de montagne traditionnelles ?  (Lu 6766 fois)

17 février 2021 à 19:13:03
Lu 6766 fois

Rantanplan


Bonsoir.

Comme on parle dans un sujet à coté de  chaussures avec date de péremption, je me pose des questions à propos des "grosses" de montagne, réputées increvables.



Il ne s'agit pas du tout, pour moi, d'évaluer un produit en vue d'un achat (j'ai ce qu'il faut)... C'est plutôt pour ma culture personnelle.

Que valent les chaussures de montagne de type "perfect" (meindl), Vignemale (le soulor) ou encore "Superguide" (galibier) ?

J'évalue:
- le confort bien entendu
- résistance à l'humidité une journée dans la neige
- résistance à l'humidité ponctuellement immergées (traversée d'un ruisseau)
- résistance à l'humidité pour traverser des vallées semi-humides (disons 5cm d'eau/boue en continu pendant 4h)
- maintient du pied/cheville
- réparabilité (je ne parle pas que du ressemelage*, mais de pouvoir changer des pièces / refaire des coutures)

Si d'autres trucs vous viennent à l'esprit... N'hésitez pas à en parler.

* j'ai eu une paire de cousu norvégien dont une couture avait pété derrière le talon. Comme la chaussure était doublée à l'intérieur de mousse mémoire -> impossible à réparer sans désassembler la chaussure. 
Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

17 février 2021 à 19:46:45
Réponse #1

Outdoorsman


Il faut aussi prendre en compte la fatigue supplémentaire due à la lourdeur de la chaussure (on dit qu'un kg au pied créé autant de fatigue que 5 à 7 kg sur le sac) et à sa rigidité.

Je dirais que ce sont des chaussures très efficaces, très durables, très polyvalentes (elles servent en rando, alpinisme, bucheronnage, ...) mais peu efficientes.
"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du coté de la forêt. " Ivan Tourgueniev
"Là où il y a une volonté, il y a un chemin" Edward Whymper
"Dégaine toi du rêve anxieux des bien-assis" Léo Ferré

17 février 2021 à 20:02:30
Réponse #2

DavidManise


+1

Perso je ne les tolère plus trop. Je suis passé aux Lowa Zephyr pour le temps humide.  Ca tient à peu près.  Pour que je sorte les grosses tout cuir faut de la neige ou des gallons de flotte prévus à la météo.  Et le reste du temps c'est baskets.  Zero drop, pas d'amorti. Souples. Pas de goretex si possible.

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

17 février 2021 à 21:10:37
Réponse #3

Chris-C


J'ai une paire de super-guides coqués de quand je bossais sur des chantiers en haute montagne et maintenant sur mon chantier chez moi.

J'ai une paire de "montagne" que j'utilise pour bosser au près avec mes mules comme les super-guides d'ailleurs.  (ça évite d'avoir envie de découper les mules en morceaux quand elles te marchent sur le pied  ;#). Trouvé devant les conteneurs à poubelle du village.

Alors pour moi l’intérêt c'est le côté ultrarésistant. Mais je ne me verrais pas randonnée avec ça aux pieds...
Dans les deux cas ce que je préfère c'est la fin de journée quand je les enlève  ^-^

Il doit y avoir un effet nostalgique envers ces "grosses". On trouve aujourd'hui dans plusieurs marques très connues des chaussures très solides à l’extérieur et au confort agréable à l’intérieur. Et pour certains-modèles du  "tout en cuir"... leur point de faiblesse que non pas les super-guide...ect c'est la dégradation des colles et des par-pierre en caoutchouc.

Mon expérience sur tes questions :

- le confort bien entendu : Bof sauf à les nourrir régulièrement et "casser" la chaussure sur la durée (ou l'inverse  ;#)

- résistance à l'humidité une journée dans la neige : Faut graisser, graisser, graisser, + chaussettes en laine + accepter qu'à un moment tu n'auras plus de graisse dans ton sac à dos et donc ça perce

- résistance à l'humidité ponctuellement immergées (traversée d'un ruisseau) :Faut graisser, graisser, graisser, + chaussettes en laine + accepter qu'à un moment tu n'auras plus de graisse dans ton sac à dos et donc ça perce

- résistance à l'humidité pour traverser des vallées semi-humides (disons 5cm d'eau/boue en continu pendant 4h) : Faut graisser, graisser, graisser, + chaussettes en laine + accepter qu'à un moment tu n'auras plus de graisse dans ton sac à dos et donc ça perce

- maintien du pied/cheville : comme n'importe quelle tige haute correcte

- réparabilité (je ne parle pas que du ressemelage*, mais de pouvoir changer des pièces / refaire des coutures) : jamais eu à faire réparer mes modèles
« Modifié: 21 février 2021 à 18:40:30 par Chris-C »

17 février 2021 à 21:28:40
Réponse #4

DavidManise


Un petit bémol concernant le maintien de la cheville avec les tiges hautes :

CA NE CHANGE RIEN !

Sauf à avoir des trucs vraiment rigides comme des chaussures de ski, qui répercutent les stress sur le genou, les tiges hautes protègent uniquement les malléoles des impacts, des ronces et des grosses vipères, mais sans plus.

Les seules fois où je me suis fait des entorses graves c'était avec des tiges hautes et des semelles épaisses qui niquaient mon ressenti du terrain.

La vraie protection anti-entorses c'est la proprioception, les muscles forts et réactifs, et un bon sens de l'équilibre : on se tord la cheville quand on met son poids dessus pour compenser un gros déséquilibre de tout le corps.  Le cerveau privilégie l'équilibre et la protection contre la chute au détriment de la cheville quand il n'a pas le choix : CQFD ;)

J'ai même vu passer des études sérieuses et chiffrées sur le sujet.  Si vous voulez je farfouille.

On recommande malgré tout les tiges hautes en stage mais c'est plus par culture du parapluie juridique et par tradition qu'autre chose (et j'ai jamais refoulé quelqu'un parce qu'il était en baskets sauf en cas de neige ou humidité froide massive où je craignais thermiquement pour ses pieds).

Mes deux pesos :)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

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17 février 2021 à 21:44:54
Réponse #5

azur


Ce type de chaussure est plus rigide et tient mieux la cheville que les grosses de montagne, mais elles sont sensiblement plus légère et avec une semelle plus étroite qui impose, justement, de mieux tenir la cheville.
Pour l'anecdote, elle a sauvé un commando montagne du fauteuil roulant, après qu'il ait pris un vol de 20m suivi de 40m de roulade dans un pierrier à Cham'... bien maintenues par cette chaussure assez rigide, il a pu récupérer ses chevilles pourtant transformée en puzzle, et 18 mois après son accident, il pouvait remarcher normalement.

Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
------------------------------------------
Boviner, c'est contourner par le centre...

18 février 2021 à 07:04:46
Réponse #6

Outdoorsman


Ce type de chaussure est plus rigide et tient mieux la cheville que les grosses de montagne, mais elles sont sensiblement plus légère et avec une semelle plus étroite qui impose, justement, de mieux tenir la cheville.

Ces chaussures ont une très bonne réputation mais sont taillées pour l'alpinisme : la semelle est plate pour une meilleure précision en escalade.

Pour une activité plus orientée sur la marche, il faut préférer une semelle plus arquée qui permet un meilleur déroulé du pied et génère moins de fatigue.

Par exemple, ce type de chaussures :


"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du coté de la forêt. " Ivan Tourgueniev
"Là où il y a une volonté, il y a un chemin" Edward Whymper
"Dégaine toi du rêve anxieux des bien-assis" Léo Ferré

18 février 2021 à 12:30:30
Réponse #7

Kilbith


Si on a délaissé les grosses dans les années 80 c'est qu'elles procuraient moins de plaisir satisfaction que les modèles plus légers...et moins chers.

C'est aussi parce que les secours en montagne et les pratiques ont évoluée fortement à partir de cette époque.

Personnellement j'utilise depuis 20 ans une paire de Meindl Perfekt. Mais seulement pour les activités "hors piste" en montagne qui justifient la grosse protection mécanique et la bonne stabilité qu’elles offrent. En gros la chasse.

Au départ elles m'ont détruit les pieds. Mais au bout d'un moment ce sont devenus des chaussons.

Ce sont des chaussures relativement souples adaptées à la marche et difficilement aux crampons (crampons articulés à lanière obligatoires).

Ce n'est pas le cas des Galibier super Guide (que j'ai eu) qui ont un renfort métalliques et sont des chaussures rigides adaptées au port des crampons relativement rigides.

C'est très épais donc plutôt chaud. Une fois que le cuir intérieur à absorbé l'humidité et que le rembourrage est trempé par la transpiration, quand ça gèle durant la nuit c'est (très très) froids, rigide et impossible à sécher totalement sur le terrain.

Peut être au bout de six mois, la semelle a commencé à décoller. A l'époque (95) c'était semble-t-il à cause d'un changement dans la composition des colles (moins sniffantes). Pas un problème car le décollement était lent et visible. Une fois recollées, cela n'a plus bougé.

La semelle a un gros amortisseur, mais je n'ai jamais eu de problème avec (composition?).

C'est étanche si on traite régulièrement avec le cirage silicone de chez Meindl. Ce n'est pas le cas de toutes les grosses cuir.

Par exemple lors d'une traversée hivernale de la Chartreuse un copain avait des La Sportiva Nepal evo (cf. ci-dessus)....qui s'imbibaient d'eau au bout de quelques heures dans la neige fondue (le plus terrible pour une chaussure).

Ce n'est pas increvable, mais c'est bien plus solide que des chaussures ordinaires.
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

20 février 2021 à 11:10:39
Réponse #8

Rantanplan


Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

20 février 2021 à 22:34:14
Réponse #9

Jean-Yves


Je m'étais acheté des Meindl Perfekt il y a une quinzaine d'années. Conception éprouvée, 100 % cuir : j'ai vraiment, vraiment voulu les aimer... et je les ai détestées!

Le poids et la rigidité, dont il est déjà fait mention plus haut, fatiguent et coupent toute spontanéité lors d'une balade : hors de question de courir sur un bout du chemin si l'envie te prend.

La semelle : totalement inadaptée à la glace et à la neige, je me suis cassé la figure plein de fois sur les sentiers québécois ou sur les trottoirs montréalais. J'ai plus d'adhérence avec mes Vans (sérieusement). Je soupçonne la gomme d'être trop dure avec le froid, et je ne parle pas de -30, je parle de -5.

Je les avais aussi achetées pour réguler ma transpiration abondante, et finalement j'ai toujours eu les pieds humides de sueur avec. Trop chaud l'été, trop froid l'hiver (même avec des chaussettes en laine).
Pourtant, je les graissais avec du Sno-Seal à base de cire d'abeille, pas de la graisse silicone qui empêche le cuir de "respirer".

Et je n'ai pas été convaincu par l'étanchéité dans la boue et les flaques d'eau.

Voilà pour mon retour d'expérience pour de la rando "promenade" à la journée, sur sentier forestier et sur chemin enneigé/glacé. Je reste convaincu que ce sont de bonnes chaussures pour des usages où la solidité prime.

Et pour préciser, je ne pense pas être un réfractaire aux conceptions traditionnelles : ma tente de camping est en coton et pour courir je mets aussi du coton aux pieds (pour la régulation de l'humidité), j'aime les pulls en laine, mon Laguiole a un manche en os et mon Opinel me suit dans les bois, etc.
« Modifié: 20 février 2021 à 22:54:26 par Jean-Yves »

20 février 2021 à 22:50:11
Réponse #10

azur


Le poids et la rigidité, dont il est déjà fait mention plus haut, fatiguent et coupent toute spontanéité lors d'une balade : hors de question de courir sur un bout du chemin si l'envie te prend.
C'est pour ça que j'avais privilégié les Hanwag Bergler, plus légères.
Avec un bon graissage à la Sapo (graisse + cire), elles sont bien imperméables et je n'ai jamais vraiment transpiré dedans.
Pour les balades dans la neige ou les milieux boueux, une paire de guêtre en coton les complète efficacement.
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
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Boviner, c'est contourner par le centre...

21 février 2021 à 09:40:13
Réponse #11

Kilbith


Citer
Pourtant, je les graissais avec du Sno-Seal à base de cire d'abeille, pas de la graisse silicone qui empêche le cuir de "respirer".

https://meindl.de/product/perfekt-en/?lang=en

Les meindl perfekt sont les descendantes d’un modèle semblable 80s ( empeigne  d’une piece comprenant le soufflet avec un minimum de coutures) en cuir de russie.

https://en.wikipedia.org/wiki/Russia_leather

La semelle a un crantage du type Vibram montagna ( et même carrarmato car on voit les vestiges des trous pour les clous). Ce n’est donc pas souple comme gomme ni vraiment autovideur comme dessin.

 A l’origine c’est adapté pour l’escalade avec des rebords permettant de gratonner ou de faire de la glace en technique ancienne.

Elles ont un cuir «  sil juchten » qui doit exclusivement être entretenu avec du sil proof de chez meindl. C’est une contrainte.

Ce sont des chaussures «  type C» selon la vieille classification allemande. Donc réputées souples par rapport aux modèles de montagne  D comme les super perfekt ou les galibier super guides.

https://meindl.de/service/anwendungsgebiete/


Si on le fait elles boivent abondamment ce produit et restent imperméables et souples.

« Modifié: 21 février 2021 à 10:03:50 par Kilbith »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

21 février 2021 à 18:29:16
Réponse #12

Jean-Yves


Merci Kilbith pour tes précisions précises  ;#

Je comprends mieux pourquoi la semelle ne correspondait pas à mon usage. C'est d'ailleurs quelque chose que j'ai appris en arrivant au Québec : tester l'adhérence d'une semelle car sa dureté est primordiale en hiver (test : poser la chaussure à terre, la pousser sur le sol lisse du magasin, voir si elle résiste ou si elle glisse).

Concernant l'entretien : je me souviens maintenant avoir utilisé le Sil Proof! La photo du petit flacon m'a rappelé le petit pinceau dans le bouchon, et la bouteille en fer blanc que j'avais réchauffée au four à très basse température.
Je ne sais plus si j'avais utilisé le Sil Proof sur les souliers neufs et qu'il m'avait déçu, ou si j'avais fait l'inverse et que ça avait donc été une erreur.

J'avais aussi dû lire ce fil de 2007 sur la Perfekt, dans lequel tu interviens déjà, mais trop tard...

 


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