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Auteur Sujet: Résistance et dissidence écologique  (Lu 15440 fois)

27 août 2019 à 19:38:54
Réponse #50

Loriot


Je n’ai pas d'études scientifiques à proposer pour ça, désolé...

Mais si le wwf, Greenpeace, pro natura en Suisse, etc. N’avais pas tiré la sonnette d’alarme à l'époque Et encore maintenant. Les choses seraient encore pire!

Vous souvenez-vous des pauvres bébés phoques de Brigitte Bardot? Vous pensez réellement que si rien n’avais été entrepris, pour les protéger, avec notamment l’appuis De M. Weber. Vous pensez qu’il y aurait encore de Phoques? C’est malheureusement les interdictions et les restrictions qui permettent de sauvegarder des vies et la vie.

Par exemple: il est interdit de rouler à contre sens sur l’autoroute. Personne ne remet ce postulat en question? Oubien?
 
Quand Pourine veut la lune tu lui baises les pieds

27 août 2019 à 21:40:53
Réponse #51

Rantanplan


La combinaison des instincts animaux avec la capacité à utiliser des outils... C'est pour moi la racine du mal: société de consommation (l'avidité + sciences de l'industrie), surpopulation (reproduction + médecine), conflits...

Je vois sur ce fil des partisans du retour à l'animalité/décroissance radicale. Même si le projet finit par fonctionner, c'est se réinsérer dans un cycle de développement technologique aboutissant à la même impasse qu'aujourd'hui. Cycle certes long (à quelle échelle ?) mais fermé à son extrémité.

Je lis aussi, de façon massive, la thèse de la résolution "intelligente" des problèmes, par percée scientifique, volonté politique, coopération win/win etc. L'effet premier de la sortie de l'Impasse sera un accroissement des ressources disponibles*. Un accroissement des ressources chez une espèce colonisatrice (l'Homme en est une) se traduit par une expansion jusqu'à saturation du système. Compte tenu du caractère exponentiel des mécaniques démographiques, résoudre aujourd'hui l'Impasse, c'est reporter le problème à brève échéance. Même problématique avec la consommation (si on combine les deux, alors là !  ::)). 

Une troisième voie, non abordée, consisterait à conserver l'"Habilis" et le "Sapiens" (voir l'augmenter), mais de nous débarrasser ou limiter fortement nos caractéristiques communes avec les primates. L'Impasse se dissolverait d'elle même puisque nous n'aurions plus d'attrait pour la consommation, la reproduction etc.

En conclusion, pour moi, l'Homme est fini. Soit il crève d'avoir trop chié et niqué partout dans sa cage, littéralement, soit il devient Autre (ce qui est aussi une fin, mais pas un échec).

*différent d'un accroissement des ressources: moins consommer accroit les ressources disponibles mais n'accroit pas votre capital de ressources.
« Modifié: 27 août 2019 à 22:08:29 par Rantanplan »
Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

28 août 2019 à 01:05:59
Réponse #52

oajfh


Rantanplan, comme indiqué auparavant, je trouve certains éléments de ce point de vue fatalistes, et faux, quand tu considères la diversité de l'espèce humaine.

Des centaines, milliers de peuples ont vécu pacifiquement, avec des sociétés nettement plus démocratiques que ce que nous connaissons actuellement, sans polluer, sans exterminer d'espèces, sans déforester, sans déverser de plastique partout.

Ce qui, au passage, ne les empêche pas d'avoir des instincts animaux par moments et d'utiliser des outils (comme d'autres animaux...). D'avoir des conflits, connaître des formes de médecine, et peut-être, pour certains, connaître des périodes de famine réduisant la population...

Ces peuples sont innocents.

Généraliser l'humain à la société actuelle dans laquelle la plupart de nous vivons me paraît expéditif.

Je partage par contre ton avis concernant l'idée d'espérer une solution technologique à des problèmes liés au trop-plein de consommation et de technologie.

Mais je ne relierai absolument pas la volonté consommatrice avec le caractère primate. C'est peut-être un rouage sur lequel une politique de marketing joue, mais ce n'est à mes yeux pas généralisable au comportement de l'humain en général.

D'ailleurs, dans l'absolu, l'humain dans son ensemble ne détruit pas son environnement depuis son origine, loin de là. La majorité de son vivant a été 'non-destructrice'.

Des données archéologiques récentes sembleraient aussi suggérer que la cohabitation avec la macrofaune dans beaucoup d'endroits du monde a duré beaucoup plus longtemps que ce qu'on pensait il y a quelques décennies. Et que la disparition de certaines espèces seraient peut-être plus attribuables à la fin de la période glaciaire que l'intervention de l'humain.

Ce sont des données récentes, il est légitime de douter de cela, bien entendu. Je souhaite simplement mentionner le fait que les visions généralisant l'humain et le réduisant à UNE façon de vivre sont peut-être douteuses aussi, et se basent parfois sur des données erronées (ou des conclusions hâtives). Je pense au discours fataliste de certaines grandes figures récentes des médias, en disant ça, par exemple.

Illustration :
https://reporterre.net/Non-l-humanite-n-a-pas-toujours-detruit-l-environnement
(ça reste le même type de source que j'ai cité jusqu'ici, l'auteur est l'auteur principal du blog que j'ai cité plusieurs fois).

Je ne mets pas en cause tes constats et leur conclusion potentielle, hein (surconsommation, surpopulation, relation accroissement -> consommation qui me fait penser au paradoxe de Jevons, ...).

Simplement leur interprétation (et leur généralisation à l'Ensemble de l'Espèce Humaine).

28 août 2019 à 11:19:16
Réponse #53

nox


...

Des centaines, milliers de peuples ont vécu pacifiquement, avec des sociétés nettement plus démocratiques que ce que nous connaissons actuellement, sans polluer, sans exterminer d'espèces, sans déforester, sans déverser de plastique partout.

Ce qui, au passage, ne les empêche pas d'avoir des instincts animaux par moments et d'utiliser des outils (comme d'autres animaux...). D'avoir des conflits, connaître des formes de médecine, et peut-être, pour certains, connaître des périodes de famine réduisant la population...

Ces peuples sont innocents

...


Salut

Je crois vraiment a la force de l'exemple et des actions concrètes, pourrais-tu me citer 25 de ces peuples et 25 ayant encore ce mode de vie ces 10 dernières années ?

J'ai vraiment du mal à apprehender les notions de peuples innocents et j'en deduis donc (peut être à tord) peuples coupables.
Peux-tu m'expliquer à travers des exemples ?


Merci.
« Modifié: 28 août 2019 à 11:30:02 par nox »

28 août 2019 à 12:12:05
Réponse #54

Cheyenne


En conclusion, pour moi, l'Homme est fini. Soit il crève d'avoir trop chié et niqué partout dans sa cage, littéralement, soit il devient Autre (ce qui est aussi une fin, mais pas un échec).

On va tous mourir !!!
David, tu peux fermer le forum :'( :'(

28 août 2019 à 14:58:18
Réponse #55

Hobbit forestier


D'accord avec Cheyenne !
A mon avis tout cela est inéluctable car c'est la base même de notre société : le capitalisme, qui est par essence destructeur (surconsommation, incitation à la compétition plutôt qu'a la coopération...)

De plus, même les gens de bonne volonté qui veulent agir, n'ont qu'un impact limité sur les dégâts causé.
Je suis persuadé que trier ses déchets, moins prendre la voiture et essayer de manger de saison ne suffit pas.
Même avec la théorie du colibris, et des petits ruisseaux qui font les grandes rivières...

Les vrais changements utiles, ceux qui commencerai à avoir un impact significatif, nous placerai aux yeux de la société en position de marginalité totale.

Donc d'accord avec ce qui c'est dit avant, c'est plié. Reste à travailler le mieux possible avec nos gamins pour les préparer autant que possible à ce qui arrive.

P.S :Comprenez moi bien, je ne prétend pas faire mieux que les autres et je m’inclus dans "ceux qui font des efforts insuffisant."

28 août 2019 à 15:36:56
Réponse #56

Tumiza



On va tous mourir !!!
David, tu peux fermer le forum :'( :'(

Bah oui!

la vie est injuste et à la fin on crève...  ;D
BAVU ba pris

28 août 2019 à 18:07:46
Réponse #57

Patapon


Yo,

De plus, même les gens de bonne volonté qui veulent agir, n'ont qu'un impact limité sur les dégâts causé.
Je suis persuadé que trier ses déchets, moins prendre la voiture et essayer de manger de saison ne suffit pas.
Même avec la théorie du colibris, et des petits ruisseaux qui font les grandes rivières...

De mon point de vue, c'est une position qui assure une seule chose: ne jamais avoir à sortir de sa zone de confort, ne jamais avoir à se remettre en cause et à toujours rester victime; donc, une marge de progression assez faible....

Hors, j'ai l'espoir que si je me lance dans quelque chose, je n'atteindrais peut être pas mon objectif premier, mais ça aura au moins participer à faire de moi un humain différent, plus souple et respectueux dans ce relations. Vue de mon palier, c'est déjà un petit plus, que l'autre position n'apportera pas.

Après, si, certes le droit de vote ne permet pas dans changer beaucoup de choses, il existe aussi le droit de boycott, qui lui est différent! On peu essayer de m'envoyer la milice pour me forcer à bosser, mais pas à acheter; par exemple, je ne mettrais pas 1ct dans les produits Brésilien jusqu'à nouvel ordre, et surtout je vais le faire savoir par tout plein de plateforme pour encourager d'autres à la même chose. Ca ne changera peut être rien à la situation, mais au moins ça ne me rendra pas complice...

Tcho
« Modifié: 28 août 2019 à 18:22:46 par Hurgoz »
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

28 août 2019 à 18:21:14
Réponse #58

Barbara


Des centaines, milliers de peuples ont vécu pacifiquement, avec des sociétés nettement plus démocratiques que ce que nous connaissons actuellement, sans polluer, sans exterminer d'espèces, sans déforester, sans déverser de plastique partout.

Au-delà de Vincent Mignerot, je t'encourage à lire "Cataclysmes" de Laurent Testot.
Histoire globale (dont il est un des spécialistes français) de l'homme et de la nature, pour aller au-delà du mythe du bon sauvage.
Très enrichissant et bouscule beaucoup d'idée reçues.


28 août 2019 à 20:21:57
Réponse #59

Rantanplan


"Des centaines, milliers de peuples ont vécu pacifiquement, avec des sociétés nettement plus démocratiques que ce que nous connaissons actuellement, sans polluer, sans exterminer d'espèces, sans déforester, sans déverser de plastique partout."

Oui mais ces civilisation respectueuses se font "avaler" lorsqu'elles sont confrontées à des formes sociales plus agressives / fertiles / court-termistes.

Ou alors cite moi un exemple de société "modèle" qui a perduré et/ou a pu s'étendre largement au delà de son aire d'origine. Je n'ai rien qui me vient en tête, perso (plutôt des contre exemples, en fait).

Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

29 août 2019 à 01:15:20
Réponse #60

Van


En conclusion, pour moi, l'Homme est fini. Soit il crève d'avoir trop chié et niqué partout dans sa cage, littéralement, soit il devient Autre 

En réalité les peuples qui polluent engendrent peu : leur taux de natalité est bas et se traduit pas un non renouvellement des générations. Le malthusianisme (40 millions d'avortements par an dans le monde) est principalement le fait des populations riches.
Il y a donc décroissance du nombre de pollueurs, ce qui pourrait laisser penser qu'à terme le problème sera résolu. Cependant, pour compenser cette baisse démographique, il a été décidé de faire venir des populations pauvres (donc non polluantes à la base) mais qui deviennent rapidement polluantes puisque vivant dorénavant au sein des mêmes sociétés que les pollueurs.
Autre fait : les progrès médicaux des peuples pollueurs bénéficient aux peuples pauvres partout sur la planète leur permettant d'avoir une forte natalité et une faible mortalité.
Ainsi donc, l'idéologie de la "décroissance" se traduit comme suit : l'accueil de populations pauvres ou l'aide qui leur est apportée sur leur lieu de vie sont de faux humanismes qui font courir l'humanité à sa perte.
« Modifié: 29 août 2019 à 02:18:04 par Van »

29 août 2019 à 10:25:36
Réponse #61

oli_v_ier


Le malthusianisme (40 millions d'avortements par an dans le monde) est principalement le fait des populations riches.

C'est le contrôle de la natalité en Chine dans les années 70 qui a eu le plus gros impact sur la population mondiale, à l'époque où son PIB était un des plus faibles au monde.
Les taux de natalité ont beaucoup changé dans le monde ces 30 dernières années : https://www.gapminder.org/answers/how-did-babies-per-woman-change-in-different-regions/

Lien entre PIB et fertilité dans les pays du monde, de 1800 à 2018 (appuyer sur play en bas à gauche du graphique, ou jouer avec le curseur) : https://www.gapminder.org/tools/#$state$time$value=1800;&marker$axis_x$domainMin:null&domainMax:null&zoomedMin:null&zoomedMax:null&scaleType=genericLog&spaceRef:null;&axis_y$which=children_per_woman_total_fertility&domainMin:null&domainMax:null&zoomedMin:null&zoomedMax:null&spaceRef:null;;;&chart-type=bubbles


29 août 2019 à 13:41:27
Réponse #62

Kilbith


Le taux de natalité n'est corrélé au PIB que dans le même type de culture (comprenez religion dominante c'est lié).

Et encore, cela dépend aussi de la structure productive et de l'organisation sociale. Par exemple aux XIX la France a peu d'enfant par rapport aux pays comparables, c'est semble-t-il  (entre autre) lié à son économie agricole et au code civil mettant les enfants à égalité.

Sur le document interactif d'Olivier, en 2010 on a de grandes disparités à PIB égal, regarder sur les PIB élevés les points....la religion/culture dominante joue probablement un rôle important.

Par le passé certain peuples non européen ont pratiqué l'infanticide (ou régulation des naissances) à grande échelle que ce soit par norme culturelle ou par obligation légale. Le Japon notoirement.

Cela a pu être le cas récemment, d'ailleurs on constate toujours un déficit de fille en Chine de nos jours.

« Modifié: 29 août 2019 à 13:49:37 par Kilbith »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

29 août 2019 à 18:50:56
Réponse #63

Barbara


mais a un moment il faudra habiter sur une autre planète car les ressources seront de toute façon épuisée.

C'est difficilement faisable, à cause du temps de trajet, des ressources requises, des effets du voyage sur l'homme, des rayons cosmiques, ...

29 août 2019 à 20:08:00
Réponse #64

Krapo


,mais a un moment il faudra habiter sur une autre planète car les ressources seront de toute façon épuisée.

Aussi adepte de la S.F. ?  :lol:
Laissons glouglouter les égouts !

29 août 2019 à 21:10:30
Réponse #65

Rantanplan


C'est difficilement faisable, à cause du temps de trajet, des ressources requises, des effets du voyage sur l'homme, des rayons cosmiques, ...

J'y crois dur perso.  ;#

1 Il y a énormément de ressources dans l'espace dont métaux et hydrogène en abondance.
2 On y trouve de l'énergie à la pelle (soleil non filtré H24, isotopes)
3 Nous voyageons déjà sur un vaisseau spatial depuis 5-6M d'années: preuve que c'est faisable   ::)

4 Enfin, pourquoi se faire chier avec une planète ?! Elle ont l'inconvénient d'imposer une forte gravité (cout en carburant et véhicules spéciaux pour aller/venir) et de ne pas permettre le choix de l'emplacement. Plusieurs stations aux points stratégiques (ceinture d’astéroïdes, orbite de Jupiter...) me paraitrait plus pragmatique. Et ça a aussi l'avantage d'être *un peu* plus proche que l'étoile d'à coté. 

5 Les rayons cosmiques se bloquent avec des murs assez épais et/ou un champ magnétique.

Ouais, c'est un beau défi d'ingénierie. Mais pas irréalisable, ni débile AMHA. C'est même, pour moi, la suite logique de notre Histoire commune. 

---------

Histoire de rêver un peu:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sph%C3%A8re_de_Dyson
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_Kardachev
Rire nous rend invincibles. Pas comme ceux qui gagnent toujours mais comme ceux qui n'abandonnent pas. - Frida Kahlo

29 août 2019 à 21:14:47
Réponse #66

bloodyfrog


Le spacecraft remplacera le bushcraft?
Mais que va t-on batonner? :'(

Manu. ;D

29 août 2019 à 23:29:59
Réponse #67

Cheyenne


Bouquin à lire
Demain les Chiens - Clifford D Symack

Série actuelle :
The 100

29 août 2019 à 23:42:09
Réponse #68

Cheyenne


Pour répondre à  Hobbit.
Je ne suis pas forcément optimiste ni pessimiste.
C'était les mots de Rantaplan.
Dans les années 70 on a demandé une étude à des scientifiques (matheux) de faire des projections à partir des données de l'époque (je n'ai pas leur nom en mémoire mais je peux chercher dans mes archives).
Conclusions : en 2012 on est tous morts
depuis on a modifié certaines données/courbes et ..... ouf on est toujours en vie :doubleup: ::)
Donc , gardons espoir, on trouvera ss doute moyen de retarder l'échéance

30 août 2019 à 01:07:02
Réponse #69

oli_v_ier


Dans les années 70 on a demandé une étude à des scientifiques (matheux) de faire des projections à partir des données de l'époque (je n'ai pas leur nom en mémoire mais je peux chercher dans mes archives).
Conclusions : en 2012 on est tous morts

Si tu parles du rapport Meadows demandé aux chercheurs du MIT par le Club de Rome en 1970, il a envisagé plusieurs scénarios, aucun n'annonce qu'en 2012 on sera tous morts.

En 2008 un chercheur australien a comparé les scénarios du rapport Meadows de 1972 et l'évolution réelle constatée des paramètres entre 1970 et 2000. Il conclut que (traduction) "il est instructif de constater que les données historiques se comparent si favorablement aux résultats du modèle."
"Given the complexity of numerous feedbacks between sectors incorporated in the LtG World3 model, it is instructive that the historical data compares so favorably with the model output."
Le travail est disponible ici : https://jancovici.com/wp-content/uploads/2016/04/Turner_Meadows_vs_historical_data.pdf

Voici ce qu'en dit Jancovici (! long article ;D ) : https://jancovici.com/recension-de-lectures/societes/rapport-du-club-de-rome-the-limits-of-growth-1972/

30 août 2019 à 12:34:11
Réponse #70

Cheyenne


C'est bien ça.
Un des Maitres de conférence à l'Ensam nous avait pourtant montré les graphiques ou certaines courbes
(de mémoire pétrole et autre) étaient descendues nettement depuis 70
Heureusement.

30 août 2019 à 19:51:44
Réponse #71

Van


aux XIX la France a peu d'enfant par rapport aux pays comparables, c'est semble-t-il  (entre autre) lié à son économie agricole et au code civil mettant les enfants à égalité.

En réalité, les causes principales du déficit des naissances à cette époque sont les suivantes. Juste avant la Révolution, la France compte 28 millions d'habitants, c'est un géant démographique en Europe (le Royaume-Uni a 13 millions d'habitants et l'Allemagne 21 millions). Arrive la Révolution et les guerres de l'Empire causant la mort de 1,5 à 2 millions de français. A cela, il faut ajouter la persécution du catholicisme. La population française devient alors la première à pratiquer le Malthusianisme et à entrer dans la période dite de transition démographique passant d'un taux de natalité et de mortalité élevé, à un taux de natalité plus faible mais à un taux de mortalité toujours élevé.
Résultat : en un peu plus de 100 ans, la France passe seulement de 28 à 38 millions d'habitants tandis que le Royaume Uni passe de 13 à 41 millions d'habitants et l’Allemagne de 21 à 56 millions d'habitants. 

Par le passé certain peuples non européen ont pratiqué l'infanticide (ou régulation des naissances) à grande échelle que ce soit par norme culturelle ou par obligation légale. Le Japon notoirement.

Oui, sans oublier la régulation par la guerre. Ainsi ceux que l'on appelait "les bons sauvages", comme le peuple polynésien, pratiquaient l'infanticide et la guerre de manière endémique, et accessoirement le cannibalisme entre tribus et au sein de la tribu (aux Fidji par exemple, le roi mangeait de temps à autre ses sujets).


Le taux de natalité n'est corrélé au PIB que dans le même type de culture (comprenez religion dominante c'est lié).

Remarque pertinente. En effet, si l'on prend le cas de la France par exemple, les populations de cultures différentes qui la composent ont des taux de natalité diamétralement opposés.
Pour faire simple, les matérialistes athées sont ceux qui ont le taux le plus faible (non renouvellement des générations) quand les populations "à spiritualité" (les musulmans principalement ) ont des taux bien plus élevés (au delà du seuil de renouvellement des générations).
Le faible taux de natalité des matérialistes athées vient-il du fait qu'ils se soucient davantage de l'environnement ou bien du fait qu'ils sont plus enclin à un consumérisme effréné (génération Childfree) que les populations possédant une spiritualité ? La question est ouverte.
Reste un dernier groupe, très minoritaire, celui des athées et agnostiques non matérialiste. Quel que soit leur positionnement, leur faible poids démographique ne leur permet pas d'influer dans quelque sens que ce soit.
 
« Modifié: 30 août 2019 à 21:11:48 par Van »

05 septembre 2019 à 14:14:10
Réponse #72

raphael


ce qu'en pense Meadows du club de Rome (article FB de Jancovici)

Dennis Meadows, scientifique, coauteur du rapport Meadows (1972) sur les dangers de la croissance:
«La montée de l’autoritarisme est inévitable»
propos recueilli par Aude Massiot pour Libération le 29/07/19

«Le dérèglement climatique, combiné avec la réduction des énergies fossiles peu chères au cours du siècle, éliminera les fondations du modèle actuel de civilisation industrielle. Nous observons déjà un chaos croissant, comme des mouvements de populations incontrôlés au sein des pays pauvres et vers les plus riches.
Le chaos va empirer surtout car il provoque toujours plus de pénuries alimentaires. Nous avons appris de l’histoire une règle absolue : quand les gens pensent devoir choisir entre l’ordre et la liberté, ils choisiront toujours l’ordre. La montée de l’autoritarisme est inévitable.
Je suis personnellement très content de vivre dans une démocratie. Mais nous devons admettre que les démocraties ne résolvent pas les problèmes existentiels de notre temps - dérèglement climatique, réduction des réserves énergétiques, érosion des sols, écart croissant entre riches et pauvres, etc.
Doit-on réduire les libertés individuelles pour cela ?
Cette question implique que la société a la capacité d’anticiper et de réaliser des changements proactifs. Je ne vois pas de preuve de cela. Les libertés individuelles sont déjà restreintes et je pense que cette tendance va se poursuivre inévitablement.
Cela ne résoudra malheureusement pas les problèmes provoquant le chaos, mais accroîtra principalement le pouvoir politique sur le court terme et la richesse financière de ceux qui soutiennent des mesures autoritaires. Tous les gouvernements autoritaires actuels - la Chine, la Corée du Nord, la Russie, etc. - ne résolvent pas non plus les problèmes de notre temps.»

https://www.liberation.fr/…/dennis-meadows-scientifique-coa…

(publié par J-Pierre Dieterlen)
Se connaitre et s'accepter


05 septembre 2019 à 19:21:06
Réponse #73

Patapon


Yo,

Citer
L'opportunité des catastrophes globales

La question climatique es particulièrement intéressante, car elle met au défi notre capacité à coopérer à l'échelle du globe, ce qui constitue un moment unique dans l'histoire de notre espèce. C'est une sorte de jeu économique à très grande échelle où les participants sont les grandes organisations humaines (Etats, multi-nationales, communautés, ONG, etc). Sauf que, cette fois, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre.
Malgré le fait que nous connaissions les risques, en menaces et les enjeux, l'action coordonnée et efficace a été reportée depuis des décennies. Les acteurs de négociations n'ont pas réussi à créer un climat de confiance d'équité et de sécurité, ni à créer des normes sociales et des institutions qui permettent de se coordonner en vue de la réalisation d'un objectif commun.
Les première expériences sur les mécanismes de coopération humaine au sujet du climat ont été menées il y a dix ans déjà par l'évolutionniste Manfred Milinski et son équipe du Max Planck Institute (Allemagne). Le climat est typiquement un cas de dilemme social: le coût individuel des mesures à prendre est très grand comparativement aux bénéfices collectifs, perçus comme lointains et globaux. Or, aujourd'hui, nos sociétés fonctionnent sur la logique - très problématique - des bénéfices individuels (privés) et des coûts collectifs (publics). Pour lutter contre le réchauffement, on compte sur l'exact inverse: des coûts individuels (pour chaque état ou chaque citoyen) et des bénéfices collectifs (une stabilisation du climat et un mieux-être global). Et l'on s'étonne que ça ne fonctionne pas!
Si, par exemple, notre pays s'engage dès aujourd'hui dans de courageuses et coûteuses mesure pour réduire l'extraction et la combustion d'énergies fossiles, mais que les autres pays ne suivent pas, les effets bénéfiques globaux seront ridicules et les coût pour notre pays seront immenses. A l'inverse, si tous les pays agissent sauf le nôtre, nous aurons les bénéfices...sans les coûts! Dans ce cas de figure, le meilleur choix stratégique rationnel à court terme est d'attendre (que les autres agissent). Au risque d'attendre longtemps....
Mis à part la démesure de ce dilemme social et des acteurs en jeu (ce qui est déjà en soi considérable), plusieurs obstacles empêchent la possibilité d'une coordiantion globale: l'bsence de récit commun, la question temporelle (les générations futures) et la question des inégalités.
Premièrement, chacun voit le problème climatique à sa manière. Les effets du réchauffement se font déjà sentir dans certaines régions, souvent des régions pauvres qui n'ont pas les moyens de mettre en place des mesures de lutte efficaces. D'autres régions, la plupart riches, sont encore protégées par une "prospérité" qui leur permet de mettre en place des mesures de résillience, mais qui leur fait croire qu'elle peuvent repousser la résolution du problème à plus tard. Certains croient encore qu'on peut "s'en sortir", d'autres ne croient plus en rien, d'autres se préparent activement; certains développent un certain ressentiment alors que d'autres ont peur de savoir ou d'agir, etc. L'imaginaire (la représentation du futur) est donc très diffèrent selon les régions où l'on vit et selon les classes sociales. Nous sommes loin d'avoir un récit commun, première étape dans l'élaboration d'un membrane de sécurité et la mise en mouvement ans la même direction.La "raison d'être" d'un éventuel super-superorganisme n'existe pas encore.
Deuxièmement, les négociations climatiques ont ceci de particulier que toutes les parties prenantes ne sont pas assises à la table des négociations. Il manque les "autres qu'humains" (animaux, plantes, champignons, bactéries, etc) qui sont pourtant concernés au premier plan; les humains qui ne sont pas représentés par des Etats, des multinationales ou des ONG (les peuples premiers, les habitants de pays non démocratiques ou oligarchiques, etc); et, surtout, les générations futures!
En 2013, une équipe de psychologues et d'évolutionnistes a invité cette dernière catégorie à prendre part à quelques expériences. Les particpants ont eu affaire à un jeu économique "climatique" dont l'enjeu était différé dans le temps: l'égoïsme était récompensé immédiatement, alors que les bénéfices étaient reportés d'un jour, de sept semaines (solidarité intragénérationnelle) et de plusieurs décénies (solidarité inter-générationnelle). Les résultats n'ont pas été encourageants. Le report dans le temps des bénéfices de la lutte contre le changement climatique a fait chuter les niveaux de contribution. Les gens ont préféré empocher l'argent et renoncer à en tirer des bénéfices ultérieur. Tous les groupes à solidarité inergénérationnelle ont échoué à atteint l'objectif commun! Cela monte que, dans notre sulture, il ne se passera rien tant qu'il y aura plus de bénéfices à ne rien faire qu'à agir pour le futur.
Troisièmement, les inégalités (de taille, de pouvoir et de richesse) entre pays constituent un frein considréable à toute avancée significative. A cela, s'ajoute le fait que les pays riches - qui ont le plus contribués à la situation - sont les moins touchés par les catastrophes et one les meilleurs capacités de résilience. Le cadre de départ des négociations est donc profondément injuste. Les pays non industrialisés sont amers: pourquoi n'ont ils pas le droit de brûler autant d'énergies fossiles que les pays industrialisés? Que ressentent les petit pays qui n'ont pas beaucoup d'influence dans les négociations? Et ceux qui disparaitront sous les eaux avant la fin du siècle?
En 2011, deux expériences de jeux économiques ont pris en compte le paramètre des inégalités en distribuant des montants différents aux joueurs (cad en créant des riches et des pauvres dès le début de la partie). Sous anonymat, cela s'est révélé désatreux pour le bien commun. Mais, en laissant la possibilité aux joueurs de dévoiler au groupe leur niveau de participation, le taux de participation a grimpé de manière exceptionnelle. Pourquoi? Parce que les "riches" annonçaient leur volonté de réduire les inégalités en participant proportionnellement plus au bien commun, ce qui a eu un effet positif considérable sur les joueurs "pauvres". En extrapolant, on peut donc imaginer quelle responsabilité ont les pays riches dans les négociations climatiques...
En faisant varier le niveau de risque climatique pour chaque catégorie (les riches et les pauvres), une équipe britannique a pu montrer que les taux de coopération s'effondraient lorsque 1) les niveaux d'inégalité entre participants étaient élevés mais aussi 2) le risque de souffrir du changement climatique était réservé aux plus pauvres (car les riches se sentent alors moins concernés). Fichtre! Mais c'est précisément la situation dans laquelle nous nous trouvons! Et les chercheurs de conclure: "nos résultats suggère que, si nous voulons éviter d'aggraver le réchauffement climatique, nous serions stupides de fonder nos espoirs sur un sens de l'altruisme ou même sur une maîtrise rationnelle de nos comportement. Les modèles théoriques ainsi que les exemples du monde vivant nous révèlent qu'une forme de contrainte est nécessaire pour stabiliser la coopération."
Comment sortir de ce fossé? A l'évidence, pour qu'une coopération globale émerge, il faut surmonter les obstacles que nous venons de décrire (récit d'inégalité). Mais nus disposons d'autres outils! Par exemple, renforcer la réciprocité par des contraintes (punitions) et des récompenses, mais aussi rendre plus visibles les mécanisme de réputation. Ainsi, dans une expérience de 2006, une équipe de chercheurs allemande a découvert deux manières d'augmenter considérablement les niveaux de contribution: rendre public le montant de la somme que chacun donnait (l'importance de la réputation) et mieux informer les sujets des risques, des enjeux et des menaces (l'importance de parler franchement des catastrophes!).
L'économiste Partha Dasgupta, dans une synthèse sur les rôle de la confiance dans les négociations, concluait que "les chances que l'humanité soit capable de contrôler la concentration de cabone dans l'atmosphère dans les limites temporelles raisonnables ne sont pas grandes". Toutefois, l'absence de conflits globaux majeurs laisse encore une petite chance à des groupes - ou à des groupes de groupes - de se coordonner, de mettre en place des sormes sociales et de tisser un nouveau récit commun....en lien avec les autres habitants de la Terre.

"L'entraide, l'autre loi de la jungle" de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle

Que je vous conseil vivement de lire  :up:

Tcho
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

11 décembre 2019 à 22:10:50
Réponse #74

oli_v_ier


est-ce que le marketing qui vante ce système climatiseur inverter R32 correspond à la réalité??

Il y a différents modèles (air/air, eau/eau, etc) mais généralement : non pas du tout, de l'avis d'un pote conseiller en énergie, qui a été installateur de PAC (entre autres) avant de changer de boulot.

Au delà de cet avis perso, il y a les faits : plus il fait froid et plus le coefficient de performance (COP) baisse. Quand le système vieillit c'est encore pire, même si tu mets le prix dans la maintenance.
Les données de COP constructeur sont vraies pour un système neuf fonctionnant à 7°C (pour les air/air)  :down: . A 7°C avec une maison bien isolée, on a à peine besoin de chauffer.
Le coefficient de performance ne baisse pas linéairement avec la température, ce qui fait qu'à 0°C tu consommeras énormément plus.
Et donc tu contribueras aux pics de consommation hivernaux lors des vagues de froid, ces pics de consommation étant très mauvais pour le bilan carbone puisque lors des fortes demandes, des centrales à gaz, fioul et charbon sont lancées pour compléter le nucléaire et le renouvelable.

Cela dit ton bilan carbone sera bien meilleur avec une PAC plutôt qu'avec une chaudière fioul (le pire).
Mais as-tu envisagé d'isoler ? Ta PAC durera 10 ou 20 ans (avec un COP qui diminue avec le temps), ton isolation durera le temps de la maison (si elle est bien réalisée *) sans frais additionnels (consommation d'électricité, maintenance et renouvellement).
Poêle à bois (pas à granulé) ? Dans l'idée de résilience : avoir son stock d'énergie chez soi et ne pas dépendre d'un approvisionnement extérieur qu'on ne peut pas substituer. Le chauffage bois pollue (particules fines), mais une maison bien isolée + bois sec = peu de combustion + peu de fumées.

* : quand je dis isolation, c'est pas juste changer les vitrages et les joints, mais un vrai projet global pour la maison, bien pensé.
Exemple :
"Celui-ci concerne une maison en pierre du XVIIIe siècle, rénovée en 2016 pour un coût total de 47.225 €, financés pour moitié par des aides et pour moitié par un emprunt à taux zéro. Les propriétaires payaient, avant travaux, 208 € de chauffage par mois ; aujourd’hui, ils n’en payent plus que 27 €, auxquels s’ajoutent 133 € de remboursement de prêt, sur quinze ans. « Ils ont gagné 48 € par mois, mais également une maison plus confortable et plus saine, car mieux ventilée », ajoute M. Legrand."
https://reporterre.net/Renovation-energetique-comment-passer-a-la-vitesse-superieure
« Modifié: 11 décembre 2019 à 22:26:08 par oli_v_ier »

 


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Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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