Avec les bivy....à la lumière de 30 ans d'utilisation épisodiques (goretex et autre...)
Règles:*Si on peut éviter de s'en servir c'est toujours mieux!
*Donc éviter de l'utiliser par temps sec ou très froid quand ce n'est pas nécessaire (règle d'or).
*Eviter de les fermer intégralement. La respiration doit pouvoir s'échapper à l'air libre. Une membrane évacuera toujours moins vite qu'une simple aération.
Principes de fonctionnement :Le truc c'est que pour traverser la membrane, l'humidité a besoin d'une certaine force. Cette force provient normalement soit de la différence de température int/ext, soit de la différence d'humidité int/ext. Il faut jouer là dessus.
Sur les bivy comme la membrane est plus éloignée du corps (qui fournit la chaleur) que dans un vêtement. Au niveau de la membrane les deux forces précédentes sont moins présentes. Par conséquent, l'humidité à donc tendance à plus condenser sur la paroi froide que dans un vêtement dans des conditions égales. Plus le bivy est grand...plus c'est sensible.
On constate donc sur le terrain : Plus on a un sac isolant, moins on "chauffe" l'intérieur du bivy au niveau de la membrane. Plus l'humidité contenue dans l'air condense au contact de la membrane.
Moins il existe une différence de température entre l'intérieur et l'extérieur, plus ça condense.
Plus l'air extérieur est humide, moins ça fonctionne
Quand il pleut, sauf exception, ça condense. Surtout dès qu'il est moins déperlant.
Quand il fait froid, si la membrane n'est pas assez réchauffée, ça condense.
Quelques solutions :C'est parfois minimisé, car l'humidité est non visible, du fait de présence d'un tissu absorbant de type mesh "cache misère" à l'intérieur. Mais l'humidité est là.
Certain bivy goretex (ou Event) sont meilleurs que d'autres pour évacuer l'humidité (pas de revêtement PU interne) mais sont alors moins résistant dans le temps (sensibles aux graisses). L'humidité passe en mode "direct flow" sans phase intermédiaire. Mais ils ne font pas de miracles.
Dormir "froid" (sac couchage juste suffisant) permet à la chaleur du corps de plus facilement chauffer la membrane. C'est délicat à mettre en oeuvre.
L'emplacement du bivouac a souvent plus d'effet que la super nouvelle membrane du bivy. Typiquement un sous bois à mi pente est moins humide qu'une pelouse en contrebas.
Des nos jours une tente en silnylon a le poids et l’encombrement d'un bivy solide. Elle est plus confortable mais moins polyvalente.
La bonne idée c'est d'avoir un bivy ouvert, si possible toujours ouvert au niveau de la tête pour respirer, et de le recouvrir d'un léger tarp. On supprime bien des problèmes tout en ayant un système très polyvalent et résilient.
En conclusion : Pour moi les bivy c'est comme les réchauds à essence, c'est la moins mauvaise solution quand on ne peut pas faire autrement.
Récemment, face à la mer de Barents en février sous la neige et dans le vent, je ne pouvais pas faire autrement pour installer un bivouac de nuit en 10 minutes sur un lieu exposé.