Salut à tous,
Je viens de passer ma première nuit seul en bivouac (et première nuit depuis le stage fondamentaux du CEETS).
Quelques remarques qui me viennent en tête et surtout une anecdote qui intéresseront ptêt les novices comme moi (les baroudeurs expérimentés, un peu moins je pense
). (Et si c'est trop banal ou déjà vu mille fois, n'hésitez pas à supprimer).
Choix du lieu :Pour ce qui est du chox du lieu, je pensais initialement me promener dans le Vercors ou la Chartreuse, mais au bout d'un moment je me suis dit que je ne le sentais pas en cette saison. En tout cas, pas seul avec aussi peu d'expérience pour cette fois-ci. Pas de haut en laine solide, pas d'expérience à m'orienter dans la neige ou de faire son camp dans la neige, ...
Bref, j'ai décidé d'opter pour un coin du Semnoz, un peu plus bas d'altitude, pas de neige. Température moins basse. Et le bivouac en plus haute montagne à cette période, ça attendra.
Il s'avère en plus qu'il y a un abri ou deux là-bas, et que du coup je pouvais m'y replier en cas de souci majeur. L'un des abris dispose aussi d'une cheminée -> possibilité de s'entraîner à allumer un feu sans encombres.
Trajet jusqu'à l'abri :- Une ampoule à chaque pied. La première je lui ai appliqué un pansement immédiatement, l'autre je ne la sentais pas autant et ne m'en suis occupé que le soir. J'ai vu la différence le lendemain, la peau est intacte sur le pied traité sur-le-champ, pas sur l'autre. Vaut mieux s'en occuper dès qu'on le sent, et quelques petits pansements dans le sac, même dans un kit plus orienté urgences font pas de mal, je trouve. J'aurai peut-être bien plus galéré à rentrer le lendemain avec les pieds en feu.
- Me suis paumé plus d'une heure en cherchant un chemin ou deux partant dans une certaine direction. J'ai coupé à travers la forêt à un moment, ce qui m'a désorienté (et ce n'est qu'un peu plus tard que j'ai sorti une chtite boussole pour me resituer), et je pense après coup que la carte OpenStreetMaps sur mon téléphone est légèrement incomplète. Il manquait des sentiers, et certains s'arrêtaient bien trop tôt sur la carte.
Ce qui aurait pu m'aider, et j'aurais pas pensé que ça puisse m'aider dans cette situation, c'est d'utiliser ma carte IGN et de regarder les lignes de niveau. Même si le niveau de zoom est bien moindre par rapport à OSM (1:250000) j'aurais pu piger que j'étais bien plus haut que le point que je visais et peut-être même me situer suffisamment précisément pour connaître la direction à suivre sans tâtonner. J'y songerai à l'avenir.
La mini-boussole pourrie que je garde autour du cou, utile, mine de rien. Une orientation vague m'a suffit pour éviter de me 'surpaumer' et de me recadrer un peu, en attendant de pleinement retrouver des repères fiables.
Le retour que j'ai effectué en prenant un chemin différent m'a permis de bien mieux comprendre la zone dans sa globalité, d'ailleurs. Je pense que je me repèrerai bien mieux la prochaine fois.
Petite histoire pour le campement, et raison principale pour laquelle j'écris ce post :Une fois arrivé près de l'abri, j'ai trouvé un endroit où poser mon tarp pas loin (200m environ). Bon endroit, bien entretenu je pense (pas d'arbre qui ne soit tombé, que des conifères de même taille de tronc espacés presque régulièrement sans branches basses ou bien des arbres plus jeunes).
Je retourne à l'abri pour manger tranquillement et essayer de faire du feu dans la cheminée pour la sousoupe. Le feu, c'est un échec. Je voulais m'entraîner un peu, ayant galéré lors du stage, j'ai pas eu tort. Je pense que je ne disposais pas bien mes copeaux et brindilles (et que certains étaient tombés dans les cendres) et le fait de ne pas disposer d'un vrai bon allume-feu (uniquement des mouchoirs que je devais aussi mal disposer) en plus du bois mouillé cumulé à mon manque d'expérience ont contribué à mon échec. Faudra que je retravaille ce point, et je sais où trouver des ressources en tout cas
.
Je mange (sousoupe froide du coup
), la nuit est tombée, je plie bagage et me dirige vers mon tarp.
Sauf que... Ben je le vois plus.
Il ne devait pas être à plus de 30m du sentier qui menait à l'abri, mais malgré un ciel dégagé, les ombres projetées par les conifères + le fait qu'à la lumière d'une lampe des éléments très différents du paysage ressortent font que je ne me repère plus immédiatement la zone. Et la régularité d'espacement des arbres n'aide pas.
Léger moment de solitude (bien réelle, au passage, j'ai croisé personne entre 17h et 9h du matin), mais finalement je n'ai pas stressé outre mesure, je me suis à peu près immédiatement rendu compte que ce n'était pas une 'réelle' situation de survie.
J'avais encore mon sac de couchage dans mon sac, une couverture de survie + le kit survie qui contenait entre autre une écharpe très chaude, et un bonnet en laine en plus de ceux que j'avais. Et j'avais 3 briquets sur moi + des lampes. J'aurais somnolé inconfortablement à l'abri, au pire.
Je me suis aventuré un peu hors du sentier, mais au bout de 30-50m je suis revenu sur mes pas, je perdais mes repères.
Mais en m'aventurant comme ça, je me suis rendu compte inconsciemment de quelques détails intéressants :
- Le chemin menant à mon tarp est légèrement en pente, simplifiant les allers-retours depuis le sentier,
- Il y en a un autre à 90° un peu plus loin, ce qui me fait un coin que je peux passer au peigne fin sans risquer me perdre, puisque je tomberai sur un chemin et peux ensuite retourner à l'abri en tournant à droite à chaque intersection.
Après quelques allers-retours infructueux, deux autres constats effectués semi-consciemment :
- Il fait pas moche, j'ai pas froid pour l'instant, et il n'est que 19h, j'ai tout mon temps devant moi,
- Il y a de la neige un peu plus loin qui se voit facilement, repère supplémentaire pour déterminer si je suis allé trop loin, et des ronces dans une zone, ronces que je ne me souviens pas avoir eu à traverser la première fois -> probablement pas de tarp par là.
(Enfin, cela dit, en cas de brouillard vraiment épais ou d'autres éléments perturbateurs, j'aurais peut-être été moins aventureux).
Au bout d'un petit moment (15-20 minutes ? Aucune idée). Je finis par tomber dessus. La lampe USB que j'ai autour de mon cou et que je pensais être médiocre semble éclairer un peu plus loin que ma frontale ou ma lampe torche manivelle (mais le faisceau est moins large), curieusement.
En fait, je pense que j'aurais pu éviter ça, ou au moins simplifier la recherche de mon point de bivouac en :
- Disposant quelque chose de réfléchissant un peu en hauteur près de mon tarp (qui lui est vert cacadoie),
- Faisant plus d'efforts pour mémoriser le 'couloir' d'arbres dans lequel j'avais posé mes affaires, ou la pente spécifique dans ce couloir,
- Cherché ou disposé d'autres repères visuels plus faciles.
J'aurais aussi pu m'organiser différemment niveau emplacement, repas, ...
Là encore, je pense que j'ai appris (sans grand danger) une leçon pratique ptêt évidente pour certains, mais un peu moins pour moi qui ne suis pas habitué à la nuit en forêt.
Après ça, nuit relativement confortable, rien de très notable à raconter, de même pour le retour. Il devait faire aux alentours de 0, ptêt -1/-2 aux petites heures du matin, mais avec mon sac je n'ai pas eu froid. J'ai dormi au moins 4 cycles, sans doute un peu plus.
Je remettrai sans doute ça à l'occasion, sans besoin de proximité avec un abri -> ptêt bien Vercors ou Chartreuse si pas de neige, un peu moins de matos 'superflu' (T-shirt de rechange inutile, bouquin que j'ai pas lu, ... sac de couchage qui pourra être remplacé par un moins lourd) mais il me faudra des chaussures de rando moins serrées... Et un allume-feu avec des compétences d'allumage de feu pleinement acquises...
J'ai croisé que des joggeurs dans la forêt, tiens (+ une femme promenant son chien). Je ne pensais pas qu'il n'y avait que ça comme animaux sauvages à cette saison
, je me serais attendu à quelques promeneurs un peu plus comme moi.
Toutes remarques et tous conseils par rapport à mon récit sont les bienvenus.