Setrus> Merci, un dessin vaut un bon discours, ça fait chaud au coeur.
Merlin>
Pour le pétage de câble, put**n, c'est une défaite sur moi-même, je suis en plus
rationnellement convaincu que 90 - voire 95% - des embrouilles que j'ai eu, c'est moi qui ai mis le feu au poudre, en dehors de toute réflexion sur la légitimité de mes réactions et du fait que j'ai pu me
considérer au départ comme une victime (put**n d'esprit coq!
ET la meilleure des confrontations c'est celle qu'on évite!)...
Mea culpa maxima, mais plutôt de que de se jeter de la cendre dans les yeux et de se fouetter
a posteriori, il faut
a priori du travail sur soi, de travail sur soi et encore du travail sur soi! Dont acte.
En ce qui concerne la frappe préventive, j'ai un
tempérament - inné - enclin à la fuite. Mon
caractère - construit - est de type agressif en cas de confrontation. Aujourd'hui, j'ai réussi (?) la synthèse des deux, c'est la première fois en 43 ans... Il y a encore quelques années, j'aurais fini le type pour assoir ma domination. Pas glop!
Sur ces points, la lecture récente de "Psychologie du combat" de Konstantin Komarov a certainement joué dans ma construction - toujours en cours - ou du moins dans la compréhension de mon fonctionnement. Si j'ai le temps, d'ailleurs, je ferai une fiche de lecture sur cet ouvrage.
In fine, le running est la meilleure arme de self-defense du monde. Dé-fi-ni-ti-ve-ment. J'aurai pu me mettre au galop cash, rien de tout ce qui est arrivé aujourd'hui ne se serait passé. Le gars aurait eu son ego gonflé (quelle lopette, il s'est enfui), et moi j'aurais évité une confrontation. Mon ego, tel qu'il
aujourd'hui, en aurait sûrement pris un coup, et j'aurais ressassé grave, je me connais, mais j'aurais pris moins de risque, surtout avec deux lardons à la maison... Facile à dire après coup, en deux minutes sur le moment chaud à dire, et surtout à faire, parce que là, définitivement, c'est pas le cortex qui a pris le dessus!
Comme tu as pu le comprendre, ce n'était malheureusement pas ma première fois... Donc, non, si je m'étais retourné avant, ça aurait été à coup sûr une escalade verbale très difficile à gérer: 10 ans d'écart d'âge environ, mon gabarit légèrement supérieur et la présence de témoins l'aurait sûrement poussé à ne pas lâcher l'affaire, à moins que je ne parvienne à faire profil extrêmement bas - c'est-à-dire à me soumettre totalement - ce qui serait passé en l'occurence par une droite de tafiole dans ma gueule et mes plus plates excuses. Me connaissant aussi, je
sais que même avec les meilleures intentions et postures du monde, je n'aurais pas envoyé les bons signaux qui lui aurait permis de comprendre qu'il était le vainqueur du duel rituel. J'ai (mes cerveaux ont) donc préféré faire mon vieux fourbe plutôt que de risquer une confrontation incertaine. Quand j'ai entendu que même "blessé", il voulait continuer en retournant à sa caisse pour s'enfourailler, j'ai compris que j'avais bien fait.
A posteriori. Merci mes antennes et mon instinct.
Sur les 15-20 secondes, et même dès les 3-5 premières, je n'ai eu
aucun doute. Je ne sais pas comment expliquer ça, mais dans ce genre de situation stressante (pré-combat, combat, accident, etc.), je fais "corps avec moi-même": je n'ai plus un cerveau et un corps, je deviens "un" et très "froid". Très lucide d'une part (je ne m'énerve pas, j'ai même l'impression d'être très zen, comme si tout se passait au ralenti et sans affect), et en même temps très animal (je ne pose pas de question, tout coule de source, l'action prend le dessus sur les freins sociaux, même si mon cortex et mon éducation m'empêche tout de même de faire du mal "gratuit"). En ce sens, je sais que je ne suis pas un psychopathe (ouf! ^^). Bref, dans ces moments, je ne
sais plus, je
sens. A vrai dire, je n'ai jamais vraiment réfléchi à cet état, c'est la première fois que j'en parle...
Sur le dernier point que tu as évoqué, c'est-à-dire en remettre une couche en le
frappant pour vraiment être sûr qu'il ne suivrait pas... ça ne m'a pas traversé l'esprit, même fugacement. Contrôle de soi, arrêt du krav-maga à temps avant d'être conditionnée à la destruction totale? ^^ Je ne sais pas... Ou plutôt si: mon conditionnement social est entré en jeu. Tu gazes, tu es une victime (ou tu es légitime, comme le flic l'est quand il s'en sert, dans l'inconscient collectif de Mme Michut). Tu tapes, tu es l'agresseur, même si tu as raison
*. C'est certainement ce qu'on pensé/auraient pensé les gens qui nous ont vu. Et à 500m du boulot où je passe tous les jours, avec deux mômes à charge, une bonne situation... non merci. Même si le débile qui m'a fait chié n'avait pas le profil à aller porter plainte au commissariat.
En tout cas, merci à vous pour m'aider à conceptualiser ces évènements, à mettre des mots dessus et donc à
dépasser ce merdier.
Klaus
*Edit1: c'est d'ailleurs ce qui m'a certainement amené après tant d'années à porter un spray d'
auto-défense - en toute illégalité, je le rappelle
**. Des coups, j'en ai mis, mais au final, je me suis toujours senti agresseur, même quand j'étais "l'agressé".
** Edit2: pas de polémique sur le port d'armes - quelles qu'elles soient - dans ce fil, s'il vous plaît: mon choix
individuel n'est pas généralisable. Merci.