A moins que ce ne soit :
Chill.
m*rde... Je suis démasqué
Plus sérieusement, la décision de revenir vérifier la situation partait de la réflexion suivante:
- les smartphones actuels ont des batteries de capacité variable... et vu la température, pas sûr que leurs téléphones aient tenu la charge très longtemps (ce qui s'est d'ailleurs vérifié car l'un des deux téléphones était presque à vide et pas moyen de recharger sur leur véhicule en panne)
- il pleut, il fait froid, les camions à betterave projettent de l'eau et de la boue sur les bords et risquent fort de provoquer un refroidissement assez rapide, d'autant que j'ai remarqué qu'elles n'avaient aucune réelle protection contre la pluie... Donc il n'aurait pas fallu longtemps pour qu'elles aient vraiment froid
- elles étaient arrêtées à mi-chemin entre 2 villages assez éloignés (près de 10km), le réseau est parfois capricieux (surtout par temps de pluie) et la zone ne comporte pas vraiment d'habitation proche (5km... et encore, à travers champs).
J'ai ensuite compris pourquoi elles ne faisaient signe à personne: 2 filles qui ont la vingtaine, arrêtées au milieu de nulle-part, pas spécialement paniquées mais consciente de la fragilité de leur situation (je l'ai constaté sur place) n'ont pas forcément envie de se retrouver face à 2 ou 3 individus qui s'arrêteront pour "se servir sur les bêtes"...
Dans un pays civilisé tel que le nôtre, une telle situation devrait se régler de manière banale, tout comme la situation d'Espadon... et pourtant, la méfiance causée par l'insécurité (relative ou avérée) est telle qu'elle inhibe toute action vers l'autre.
Et dans leur cas, avec 2 téléphones en rade, la pluie, le froid, pas de nourriture et ne connaissant pas la zone, l’hypothermie aurait pu être rapide. C'est d'ailleurs ce qui m'a poussé à revenir une heure plus tard pour m'assurer qu'elles allaient être prises en charge.