Salut à tous.
Il y a quelques jours, dans les transports en commun, j’ai été témoin d’une altercation qui a dégénéré.
J’entends une dispute qui commence, puis très vites des cris et bruits de lutte. Je me retourne et vois un gars d’à peu près mon âge (30-40), agrippé à une ado, qu’il brutalise. La gamine hurle qu’il lui fait mal.
Je les sépare en m’interposant entre les deux, puis fais rasseoir le gars en lui parlant pour lui faire penser à autre chose qu’à la gamine et le faire redescendre en pression.
Quand il m’a l’air calmé, je vais pour rejoindre ma place. A peine 5 seconde plus tard, il s’est rejeté sur la gosse, je ne sais pas s’il attendait juste que je lui laisse le champ libre ou si la gamine a dit ou fait quelque chose qu’il a pris comme une excuse pour un deuxième round.
Retour à la cause départ pour moi avec même solution, sauf que cette fois, je fais descendre la gamine à la première station. Elle appelle son père, en l’attendant je la réconforte comme je peux et quand il arrive, je lui donne mes coordonnées en lui disant que je témoignerais s’ils portent plainte.
Résultat des courses : l’adolescente s’en sort avec un membre douloureux plus le traumatisme psychologique. J’ai pu la sortir de ce mauvais pas sans me battre pour de bon.
Autre point, mentalement j’étais détaché, un peu comme si je m’observais de l’extérieur. Je ne me suis pas senti penser les actes que j’ai posés. Je ne me souviens pas avoir ressenti de peur, de colère ni de poussée d’adrénaline, pas d'émotion tout court en fait. Je ne me suis pas figé non plus et je n’ai pas eu de redescente après coup.
Maintenant, il y a sans doute des choses que j’aurais pu faire mieux ou autrement. Si des membres plus expérimentés veulent bien faire un retour sur ce sur quoi je devrais travailler pour m’améliorer à la gestion de ce genre de situation, qui ne font pas partie de mon quotidien, ce serait vraiment sympa.
Je vais faire mon autocritique :
- m’éloigner la première fois en laissant les deux protagonistes proches l’un de l’autre était clairement une erreur
- les deux fois, j’arrivais derrière le gars et je me suis contenté de m’interposer avec juste une poussée sur le sternum. Ça a payé au sens ou j’ai finalement pu mettre la gamine en sûreté sans la prise de risque de la baston pour moi, mais j’ai d’entrée de jeu renoncé à l’avantage de l’attaque surprise dans le dos. Est ce que c’était a priori une bonne ou une mauvaise idée, je ne sais pas.
- j’étais focalisé sur le gars, s’il avait eu du renfort, je ne m’en serais peut-être pas aperçu à temps.
- je n’ai pas réclamé d’aide de la part des autres passagers, alors que quelqu’un a fini par venir m’appuyer spontanément.
Une dernière remarque : tout est de ce que le gars a dit à la fille d’enlever ses pieds de sur la banquette et qu’elle l’a vertement envoyé chi*r. Ça n’excuse évidemment en rien le comportement de l’autre néandertalien, qui si ça se trouve avait juste envie de s’en prendre à plus faible que lui et aurait saisi n’importe quel autre prétexte.
Par contre, ça illustre qu’éviter de prendre de haut quelqu’un qui vous fait remarquer que vous êtes objectivement en tort, même s’il ne le fait pas avec la rondeur que vous vous estimez en droit d’attendre de la part d’autrui, c’est certes dur pour l’ego, mais ça peut éviter de gros ennuis.
Je précise quand même que pour d’évidentes raisons de psychologie de base, je n’ai bien sûr rien dit de ça à la pauvre gamine.