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Auteur Sujet: Psychologie humaine et rejet des outils informatique  (Lu 2238 fois)

02 août 2017 à 12:34:05
Lu 2238 fois

raphael


Je suis confronté dans mon taf a une explosion des outils informatique pour remplacer le papier et parfois l'intelligence humaine  ::)

Auriez vous des rex ou des etudes qui montrent le rejet éventuel de l'utilisation de ces outils par les personnes qui sont censés les utiliser ?

J'ai l'impression que les operateurs travaillent plus par habitude plutot que d'avoir a ouvrir trois logiciels et rechercher l'infos par une multitude d'interfaces

merci
Se connaitre et s'accepter


02 août 2017 à 12:53:08
Réponse #1

Patapon


Yo,

Je pourrais te refiler si tu veux en MP un cahier blanc sur la sensibilisation à la sécurité info et qui traite en partie se sujet.

Après, de l'expérience que j'en ai (et donc toute précaution gardée de ce biais), il y a quelques causes d'échec que l'on retrouve souvent:
  • Sur les programmes où le demandeur n'est pas celui qui va saisir les datas (qui est la partie chiante du truc), il ne faut pas oublier de le vendre à celui qui va saisir ("l'obliger" ne fonctionne pas)
  • Une ergonomie pensée par les programmeurs, sans prendre en compte les réalités du terrain.
  • Un système imposé, au lieu d'être expliqué et argumenté
  • Le manque de formation utilisateur

Tcho

Hugo
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

02 août 2017 à 13:32:51
Réponse #2

raphael


merci, je veux bien le doc en question
Se connaitre et s'accepter


02 août 2017 à 14:03:02
Réponse #3

bison solitaire


Bonjour,
avec l'informatique c'est aussi souvent le bordel et comme on stocke encore plus de choses qu'avec le papier, c'est encore pire.
Sur le serveur de notre boite impossible de s'y retrouver.
Les dirigeants ne sont pas les plus prompts à se servir de ces outils (ils font faire...et c'est rare qu'ils lisent leurs mails, encore plus qu'ils lisent une production écrite, et je dis bien lire, pas regarder si les marges sont conformes au modèle).
Là dessus, ajoutons le fait, par exemple, de recevoir d'une société extérieure un document à renvoyer signé: il est dématérialisé, il faut donc le matérialiser, puis le redématérialiser une fois signé avec de le renvoyer par mail... Sans oublier le stockage papier en plus du stockage informatique...
...
Donc je peux comprendre le rejet parce qu'au final ça n'a rien simplifié, ça n'a fait qu'accentuer un volume de travail, complètement inutile au coeur de métier...

02 août 2017 à 14:17:52
Réponse #4

raphael


oui on rajoute de la compléxité dans des metiers où l'aspect technique pur et dur est déjà complexe (dans mon domaine par exemple)
Se connaitre et s'accepter


02 août 2017 à 14:53:28
Réponse #5

pommeau


Un article parmi d'autres montrant des exemples intéressants de résistance à l'outil informatique pour des raisons diverses:
https://blogs.mediapart.fr/helene-duffau/blog/060916/ecran-total-resister-la-gestion-et-l-informatisation-de-nos-vies

A prendre au second degré, mais j'aime le côté taquin qui consiste à utiliser un ordi pour se connecter à un forum et dire que l'informatique est "un peu" envahissant  ;)

Après j'aurais tendance à rejoindre Hurgoz sur une des raisons de ce rejet, l'inadéquation entre le besoin quelquefois mal exprimé et l'outil informatique proposé au final. 
Ainsi q'une chaîne d'intervenants trop longue dans certaines grosses boîtes: demandeur, étude par chef de projet, programmation, intégration ou achat, .... et au final on installe excel 2016 alors que "multiplan" aurait suffi.

En fait c'est l'éternel problème, on s'éparpille dans les moyens au lieu de se demander  ce que l'on veut réellement faire.
"La vie ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est d'apprendre à danser sous la pluie"
Lucius Annaeus Seneca

02 août 2017 à 19:56:11
Réponse #6

Patapon


Yo,

......

Bison, c'est un cri qui vient du coeur! ;#

Concrètement, je suis le premier à penser qu'on marche sur la tête dans bien des cas, à commencer par le fait que notre société repose sur cet outil, qui est bien des choses, mais pas fiable (dans le sens où personne ne maîtrise réellement le bignou). ..et malgré cela, on l'intègre partout....

Maintenant, je ne vous rejoins pas forcément complètement sur le fait qu'il ai complexifié les choses: il permet de faire beaucoup plus de choses (notamment statistiques, échanges de données, etc) et donc on vous demande de l'utiliser car de l'autre côté il y a des gens qui en ont besoin pour tout un tas de truc, du plus anodin au plus intrusif...

Tcho

Hugo
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

03 août 2017 à 07:38:40
Réponse #7

Tompouss



Je me vois mal faire mon boulot sans informatique, concevoir un bâtiment de A à Z sur papier, sans 3D quand t'es des problématiques d'encombrement d'équipement, de tuyauteries, de gaineries me prendrait un temps faramineux.

J'ai plutôt l'impression que dans beaucoup de grosses boites et de domaines "techniques" dès que les gens conçoivent un outil ils se sentent valorisés de faire un truc compliqué. Or c'est tout l'inverse qu'il faut faire, mettre en place des outils les plus simples possibles, d'ailleurs je rend souvent les gens fou avec ça, quand certains cherchent quoi rajouter je cherche toujours quoi enlever.

Autre point, quand je dois étudier un appel d'offre de 2000 pages (ça arrive assez souvent en plus) je suis bien content de ne pas avoir à l'imprimer, de pouvoir annoter directement sur ordinateur, qu'un collègue puisse annoter le même fichier, rechercher une info en 10sec.

Pouvoir présenter des documents à un mec à 1000km ou plus sur son ordinateur tout en lui expliquant ce que tu attends est super aussi.

Je pense que le rejet d'outils informatique vient surtout de leur incompréhension et de leur complexité. Pas des possibilités qui elles sont infinies (et qui en conséquence nécessitent un tri pour être efficace)
Everybody swears that they are solid, but ice is solid too... until you put some heat on it.

03 août 2017 à 10:37:35
Réponse #8

Patapon


Yo,

L'échange est très intéressant car il démontre bien que lorsqu'on y voit un intérêt et que l'outil est relativement facile à utiliser, alors ça roule. Alors que dans le cas inverse, cela crée des blocages.

Perso, sur ce genre de projet, j'essai d'avoir une définition le plus clair possible du besoin et des moyens. en gros:

Pourquoi?
Pour qui?
Par qui?
Comment?

Une fois que j'ai ça, je sais qui je dois impliqué dans l'élaboration du projet, afin qu'aussi bien celui qui a besoin de l'outil, que celui qui va le renseigné ai un système adapté.

Je me souvient, il y a quelques années, chez un client, a été mis en place un système pour remonter les temps d'occupation des moyens de production. Le personnel sur ligne remplissait une feuille manuscrite, que des personnes des bureaux récoltaient, scannaient, corrigeaient l'OCR et ensuite centralisaient dans un programme...biensûr cela ne convenait à personne, mais le temps que le problème remonte, qu'il soit décidé qu'en effet ça n'allait pas, que soit trouvé une solution, etc: les utilisateurs ne pouvaient plus voir le programme et c'étaient braqués. Pourquoi? Parce que les mecs qui avaient décider d'utiliser ça, étaient des gens qui s'occupent d'amélioration continue, qu'ils n'ont pas pris le temps d'aller dans des ateliers pour voir comment cela se passait et que pour eux la procédure n'était pas compliquée...

Tcho

Hugo
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

04 août 2017 à 19:51:25
Réponse #9

Claude Ponthieu


Les outils informatiques ne sont que des outils parmi tant d’autres, mais ils sont virtuels ce qui accroît leur incompréhension à différents niveaux.

De plus, c'est le genre d’outils qui nous met facilement face à notre incompétence, et qui plus est, à la fâcheuse tendance de laisser une trace de cette dernière — il y a des exemples à la pelle.  ;)

Dans certains pays le rejet est prononcé, dans d’autres c’est l’inverse, les raisons sont variables.

Pour le bord*l généré pour les programmes et interfaces utilisateurs, les boîtes de conception sont souvent constituées de dizaines, voire de centaines de programmeurs, pour 1 ou 2 concepteurs graphiques — les uns et les autres étant généralement réfractaires à l’apprentissage de la discipline de l’autre…
Actuellement, la tendance est de vouloir des programmes aussi faciles à utiliser qu’un interrupteur électrique sans comprendre ce qu’est l’électricité et son utilisation dans divers domaines.
À force de soucis de simplification et de compétitivité, nous créons un monde qui nous dépasse très vite.

Les nouvelles générations souffrent moins de l’utilisation des outils informatiques, par contre l’emploi massif de robots dotés d’intelligence artificiels dans un avenir plus que proche posera des défis de société comme jamais connu auparavant, mais cela est un autre débat à fort risque de dérapage pour le Forum.  ;#
Nous avons eu une culture riche en expérience et pauvre en information.
Aujourd’hui, nous sommes riches en information, mais au seuil de pauvreté de l’expérience réelle.

05 août 2017 à 16:13:51
Réponse #10

Sou


Un sujet des plus intéressant.

Citer
Actuellement, la tendance est de vouloir des programmes aussi faciles à utiliser qu’un interrupteur électrique sans comprendre ce qu’est l’électricité et son utilisation dans divers domaines.
À force de soucis de simplification et de compétitivité, nous créons un monde qui nous dépasse très vite.

Ce que dit là claude m'interpelle car cela rejoint une réflexion que je mène sur plusieurs domaines.
La simplification de tout au point d'en oublier le fonctionnement est quelque chose qui se généralise bien au delà de l'informatique.
Le simple fait que ce forum soit l'un des rares compétents à nous apporter des éléments de réflexion dans le domaine de la survie en est la preuve, nous oublions l'essentiel pour ne pas "se prendre la tête" jusqu'au jour où notre incompétence nous saute au visage.
Enfin bon.

Tout ça pour dire qu'en effet, nous généralisons un outil que peu comprennent réellement. Nous nous y créons une dépendance effrayante au vu des fragilités que nous ne cherchons pas ou trop peu à combler (les derniers attaques massives en sont un bon exemple). Et nous étendons tout cela aux objets connectés.

Cependant, rejeter cet outil est AMHA une erreur pour plusieurs raisons.
Je rejoins Hurgoz sur le fait que l'informatique est un outil formidable qui nous permet une infinités de choses.
De plus, rejeter l'outil serait se rendre vulnérable face à ceux qui en usent et pire face à ceux qui le comprennent.

Comme pour toute choses, il est donc important de comprendre l'outil, de l'expérimenter, et de se l'approprier pour diverses raisons.
On peut alors en définir les limites qui nous semblent acceptables et rejeter l'informatique quand on ne l'estime pas nécessaire voir superflus.

Pour me rapprocher un peu plus de la situation décrite à l'origine de ce post, je pense qu'au delà de l'informatique, les opérateurs supprimes par habitude ce qui leur semble superflus. Là en l’occurrence c'est un domaine que l'on peut catégoriser.

En espérant ne pas mettre trop éloigné.

Sou.


"La dissidence n'est pas une fin, mais seulement un moyen, celui de faire à sa façon."

 


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Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
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