la culture chinoise a une conception complètement différente de la manipulation, qui est pour elle une marque d'intelligence, et qui ne revêt pas le caractère très occidental de "persuasion", ou de "perversion".
Pour un chinois (arrêtez moi si je me trompe) manipuler n'est rien d'autres que de s'adapter à la réalité du moment, aux changements du moment, en agissant de façon subtile sur les éléments en présence.
Ceci est source d' incompréhension pour beaucoup d'occidentaux, pour qui, par exemple, changer les termes d'un contrat en cours de route est inadmissible, alors que du côté chinois, c'est juste faire preuve d'intelligence, une intelligence du moment présent.
Bref...être manipulé n'est pas forcément "mal" en soi, tout dépend qui on est, qui nous manipule et pour nous proposer quoi... etc.
on peut donc se poser la question du bien que peut apporter la-dite manipulation avant, éventuellement, de refuser de s'y laisser engager.
en suivant cette conception "chinoise", plus on est rigide (voire parano), plus on se sent manipulé de toute part. Alors que plus on est souple, adaptable dans le moment présent, moins on se sent "manipulé". on a juste l'impression de "nager dans le courant de la vie".
De façon plus occidentale, une personne qui vous veut quelque chose doit "demander clairement" et "accepter le refus", si jamais vous décidez de refuser. Toute personne qui n'accepte pas le refus, d'une façon ou d'une autre, et cherche à y arriver en biaisant se trouve plus ou moins dans la "case" pervers.
De notre côté, en effet, si on n'est pas d'accord avec ce que la personne demande, alors on se doit de dire NON et de l'imposer par la force si nécessaire. Quitte à être le rabat-joie de service,... on est libre de faire ce qu'on veut dans la vie et de ne pas suivre n'importe qui pour faire n'importe quoi...
Bien sûr, on peut être tenté d'apprendre l'art de la manipulation, pour ne pas tomber dans tous les panneaux que des petits pervers ont tendu pour nous. Mais je pense qu'entrer dans le jeu du pervers en cherchant à être plus fort que lui, c'est risquer de se pervertir soi-même. Mieux vaut ne pas jouer quand c'est possible.
dans la vie courante, un simple "non" est souvent plus redoutable qu'une longue explication. d'ailleurs, face à quelqu'un de persuasif, moins on en dit mieux c'est.
"NON"... "Pourquoi? parce que NON"... "Je comprends ce que vous me dites mais NON" "Pourquoi ? parce que NON" etc.... L'idée c'est de tenir.
D'autant que l'on a un mot pour l'exprimer, ce qui est l'avantage quand on est français. Toutes les langues n'ont pas de terme aussi clair pour dire les choses.
En chinois, on ne tranche pas les choses ainsi. ce n'est jamais clairement non ou clairement oui, raison pour laquelle ils sont plus habitués à ce jeu subtil qui se situe entre "mon désir" et "celui de mon interlocuteur".
"Connais-toi toi-même" me parait une bonne approche, dans un premier temps.
Je ne vais pas vous conseiller de faire une psychanalyse ou de faire un voyage initiatique en Chine. Chacun sa voie...
ce que je veux dire c'est qu'on n'a pas forcément besoin d'un manuel d'anti-manipulation, on a juste besoin de suivre son désir dans la vie et de rester sur la voie "qui est sous ses pieds"...
parfois, une tentative de manipulation peut être une opportunité à saisir.
FAB (en mode zénitude)