@Tong
Tu es tombée sur un homme seul, mais il y a des groupes bien allumés parfois. Je trouve que c'est l'évitement qui est à privilégier largement.
Le taxi, je sais pas, mon expérience : un qui voulait du sexe lourdement, un autre s'endormant au volant et finir à pied pour aller accoucher ! Je n'ai jamais eu de problème en train, les bandes flippantes, je les ai croisées en journée, et elles semblaient chercher une connerie facile à faire.
Je suis persuadée que le nez dans le jeu, ta surprise lorsque tu t'es rendu compte du gars devant toi lui a donné : d'abord une impression de soumission de ta part :
- tête baissée...vers un jeu, mais ça ça devient secondaire pour lui, lui se sent juste plus téméraire car tu as la tête baissée
- puis ta surprise lui a fait croire que tu avais peur donc qu'il était vraiment en position de supériorité. Il y a bien des minables qui ne montrent rien de leur minablerie du moment qu'ils savent avoir à faire à plus solide qu'eux. Et avoir le regard libre et la tête haute changent toute la donne de départ : tous les plus faibles que toi sont déjà hors-jeu, et ça fait beaucoup.
J'ai déjà vu une copine ne pas recadrer un pourri en stop qui nous proposait d'aller faire une pause "détente" dans un coin ("vous êtes jolies"), et il m'a fallu dix fois plus d'énergie (de détermination verbale) pour reprendre le contrôle de la situation, (et cette fille c'était déjà faite embarquée en foret en stop !) Depuis, quand quelqu’un, dit qu'il n'y a pas de problème à faire du stop (ou autre) c'est soit qu’elle est passé entre les mailles
je suis persuadée que la confiance en soi est plus utile à éviter les problèmes que la force de combat pour les résoudre une fois là. (n'ayant jamais eu l'utilité de la seconde alors que la première me sert tous les jours....mais quand-même, une de ces bandes dans le train m'a poussée à vouloir prendre quelques cours et ton histoire aussi)
T'es une fille combative, mais continue aussi d'éviter. je crois que quand on est combative, ça se voit et on perçoit le monde à travers un filtre : on croit que les gens sont plus normaux que ce qu'ils sont : en fait beaucoup cachent leur jeu et font seulement semblant d’être normaux : on s'en rend compte un jour de faiblesse.
L'évitement relève de
l'anticipation, donc de la sécu perso, et prouve qu'il est bien géré par le fait que justement, il ne nous est rien arrivé,
ou presque.
La défense personnelle c'est justement quand l'anticipation n'a pas permis de faire autrement, ou n'a pas suffit, ça vient après : concrètement par manque de chance, parce que ce jour là à cette heure précise, c'est toi qui est tombé sur la mauvaise personne déterminée à nuire, ou parce que par contrainte d'organisation tu devais aller chercher quelqu'un à la gare à 23h30, ce qui diminue ta marge d'évitement (il ne reste plus qu'à se positionner, à être attentif dans le hall ou sur le quai, dans l'exemple présent...), concrètement tu ne peux pas prévoir à quelle heure l'épicerie où tu fais tes courses va être braquée, par exemple.
Par contre tu peux parfois éviter les heures proches de la fermeture, quand il y a le plus d'argent dans la caisse...mais ce n'est pas une science exacte : l'imbécilité immature des """"petits"""" délinquants, la drogue aussi, les rendant imprévisibles (et désinhibés, donc capables du pire pour certains).
Si tu travaille dans une grande métropole française ou Européenne, difficile d'éviter les heures de pointe en cas de risque d'attentat.
Bon tout ceci pour dire que l'évitement n'est pas optimal dans tous les cas, et qu'il n'est qu'une partie de la réponse.
La défense personnelle donc le "combat" permet aussi de développer une certaine confiance en soi, et d'envoyer des signaux non verbaux qui t'éviteront dans un certains nombre de cas d'être choisi comme de la nourriture. De même qu'une vigilance situationnelle est indispensable, c'est à dire rester conscient de son environnement, à 360°, et pour cela il y a des principes qui peuvent, moyennant un travail sur soi sérieux, devenir des automatismes ne nécessitant pas ou peu d'effort : vision périphérique, utilisation de l'ouïe, des reflets dans les vitrines, regard latéral pour regarder derrière soi repérage des issues de secours etc...)
Pour la fille qui n'a pas su recadrer le type, en s'étant déjà faite embarquer en stop, l'explication est complexe et relève sûrement de multiples facteurs, complexes comme peut l'être l'âme humaine...
Des facteurs éducatifs d'abord, puis comportementaux, psychologiques (y compris, et surtout, inconscients, dont la révélation en surprendrait plus d'un...), socio-culturels etc etc...
Une préparation sérieuse à la sécu perso ne peut pas faire l'économie de l'aspect défense personnelle, dés lors que la personne est à peu près valide et capable (hors âge un peu extrême, handicap lourd etc), et c'est une chose qu'en France beaucoup ne semblent pas avoir compris :
"Fuir, se cacher" lira tu sur les affiches de prévention d'attentat.
Aux états unis c'est "Fuir, se cacher, se battre", je te laisse réfléchir à ce que la différence traduit de l'état d'esprit institutionnalisé sous-jacent...
Éviter c'est le mieux, fuir aussi, mais se "battre" peut être une
nécessité (je préfère mettre des guillemets à "combat", parce que la self c'est plutôt du non-combat : on "échange" pas des coups, ce n'est pas un duel, ou un rituel, on fracasse l'agresseur avant de prendre le premier coup de couteau et on se barre).
La self défense n'est PAS à proprement parler l'art de la bagarre, même si techniquement elle peut en emprunter certains principes, et peu de gens l'on compris, même dans les clubs de self/full contact/arts martiaux...
Protection perso et défense perso sont intriqués et indissociables, chacun des 2 aspects s'enrichit de l'autre :
- la sécu perso (anticipation, détection, décision, évitement - dans cet ordre là le principe d'une boucle décisionnelle) optimise les chances de dominer une confrontation physique (par exemple parce que tu aura vu le danger, saisi ton spray préventivement - et que d'ailleurs tu l'aura sur toi - repéré un angle de fuite, un objet servant d'arme par destination...).
- la pratique de la défense perso (= du "combat", engagement physique violent) développe un langage non verbal, une "assurance", qui permet de ne pas ressembler à une victime, de même qu'elle fait prendre conscience du risque (physique, psychologique ou judiciaire, ou les 3) lié à une confrontation et encourage de ce fait l'évitement, fait privilégier la fuite...
Perso, plus je progresse en défense perso, plus j'ai tendance à éviter le "combat", ne serait ce que pour éviter les emmerdes, c'est une question de choix de vie, par contre, si j'y suis obligé selon mes propres critères, je n'hésiterais pas une seconde.
Jérôme