survie urbaine, entraide ou indifférence nécessaire
ça part d’une expérience personnelle que je partage
un jour, une femme mal en point, me demande d’appeler les pompiers, elle fait un malaise, elle connait l'origine de son problème, un nom que je n'ai pas retenu.
En attendant les secours, elle me raconte sa vie, ancienne droguée, tous ces amis sont décédés, elle se sent seule, elle est la seule survivante mais avec des séquelles, sa santé est très mauvaise.
Les pompiers arrivent, m'engueulent car c'est encore cette femme alcoolisée qui les fait se déranger si souvent.
un autre jour, quatre personnes tirent un vieil homme, aux habits soignés, de la route vers le trottoirs. Je passe, me disant que je ne servirais à rien, m’arrêter ne servirait qu'à assouvir ma curiosité.
quatre heures après, il fait nuit, il n'y a plus personne dehors, mais je repasse au même endroit, et là, le choc : le même homme allongé au même endroit, un lieu très très passant, entre une gare et un supermarché d'une ville ultra urbaine.
ma première pensée, c’est que les pompiers sont déjà venu et ont refusé de le prendre en charge car il était bourré, ou alors ils ont même refusé de venir ?
je me sens complètement impuissante, seule, sans connaissances utiles, avec la culpabilité d'avoir déjà dérangé les pompiers pour rien, et cette fois ce sera la même chose,
et puis il n'y a rien à faire, il est là, allongé. il faudrait le protéger du froid du sol, mais c'est un lieu où j'ai peur de passer, qui devient désert et mal fréquenté la nuit. Ne serrait il pas un danger pour moi, lui si balaise s'il était en fait conscient et méchant ?
alors choquée, très choquée, je continue mon chemin, l'homme inconscient par terre et me demandant bien ce que je pourrai faire de plus que les quatre avant, les centaines qui sont sûrement passées durant les heures précédentes. et cette question : pourquoi tout ces gens l'ont laissé là ?