tout d'abord je présente toutes mes condoléances aux familles des victimes de cette funeste nuit.
mon prenom est patrick j'ai 46 ans je suis inscrit sur le fofo depuis 2 ans et lecteur depuis environs 4 ans.
j'aime le coté mature et bienveillant ,pour faire court l'esprit général du forum et de son fondateur .
c'est pourquoi je veux faire le récit de ce que j'ai vécu en ce jour du 13 novembre.
Ma vie est simple je taf la semaine en grande distribution et mes nuits et weekends je suis sapeurs-pompiers depuis maintenant 18 ans.j'ai aussi plusieurs passions,donc en vrac:les livres ,la musique,le canoé,la randonnée a la journée ou itinérante,l'histoire ,la péche,les potes la liste serait trop longue et je m'égare...
ce vendredi 13 novembre .venant de Normandie je me rend avec mon poto chez ma fille et son copain . j'ai en poche 2 billet pour le concert des Eagles of death metal c'est le cadeau d'anniversaire de ma fille
nous prenons tous ensemble le métro jusqu'a oberkampf .
de la nous convenons de nous retrouver apres le concert pour manger un morceau dans un coin sympa.
il est 21 heures la premiere partie est finie ,mon pote m'offre une biére que j'accepte avec plaisir car bienvenue. ne connaissant ni l'un ni l'autre les lieux on fait le tour et nous dirigeons a l'étage car il y a de la place et la vue est degagée sur la scène; à nos ages c'est terminé le "snake pit".
le concert commence et ce n'est que du bonheur et cela pendant 45 minutes.
soudainement se fait entendre comme une sorte de pétarade, il y a comme un moment de flou on se regarde.je dis: petard?
mon pote :non poudre !
immédiatement il y a comme un mouvement de foule le groupe s'en va et c'est l'enfer.
les détonations ,plutot rafales claquent une odeur de poudre envahie les lieux je dis a mon pote qu'il faut que l'on degage .
à partir de cet instant je suis pris d'une sorte d'effroi et je ne suis mué que par une irrépressible envie de partir dans la direction inverse des tirs ,je descend le long de la rembarde et regardant dans le bas je vois les corps a l'entrée, je réalise toute l'horreur de la situation et me dirige en direction de la porte de sortie.
j'arrive dans un couloir qui mène dans une pièce ou il fait très chaud, ma gorge est tres sèche, nous sommes très trop nombreux.
au fond de la pièce il y a un wc et j'aperçois une jeune femme s'acharnant a arracher le faux plafond je me dis que mon salut passe par ce trou. apercevant un canapé je demande aux gens de bloquer la porte avec.j'ai perdu mon pote il n'est pas avec moi les tirs ne cessent pas. il n'y a pas de hurlement ou je ne les entend pas les gens commencent a passer par la trouée; je passe on me tend une main je grimpe et je pars aussitot en quéte d'un endroit ou me cacher ou d'une issue menant au toit.
a l'aide de mon portable je tatonne le toit est en fibro ciment epais je n'ai rien pour faire une trouée et cela ferait trop de bruit.
je continue jusqu'a trouver une percée dans un mur en platre, de la je me retrouve sur des poutres metalliques et je me retrouve contre une sorte de cheminée en brique ou se trouve une puissante ventilation un autre mur porteur en brique a 2 metres, je reprend mon souffle et je me calme .je saisi mon portable et ayant repris un peu de lucidité je pense a ma fille .j'ai un message c'est elle ! ils sont saufs cachés dans un bar .soulagement .
je décide de rester ou je suis je me dis que ces enc**és de fanatiques ont des armes automatiques il faut deux mains,et pour se déplacer sur ces poutres il faut s'aider des mains qui plus est il n'y a pas de lumieres.
arrive a taton une personne je l'aide a se hisser sur la poutre il s'agit d'une jeune femme clarisse c'est elle qui a faite la percée dans les toilettes .elle a peur, je la calme, la rassure elle veut continuer a progresser je le lui déconseille notre abris est précaire mais il nous offre cependant une chance de s'en sortir.
une seconde personne arrive nous l'aidons a nous rejoindre. dés lors nous resterons ensemble jusqu'a notre libération par la BRI.
nous n'en sommes pas encore la...un silence de mort va s'installer,plus un bruit durant de longues heures nous avons la ventilation ,les deux tons des véhicules d'urgences,du bruit aussi sur le toit des gens se déplacent des victimes,la police qui se met en position ?
il n'y a pas eu tirs provenant de cette direction j'exclue sans certitude la présence de pourritures.
je rassure clarisse, j'envoie un texto a ma femme je suis fébrile:je suis caché je t'aime.
je demande a ma fille par texto de prevenir la police de leur faire savoir que nous sommes nombreux sous les combles . je fais en vain par 2 fois le 17 ,pas moyen de joindre la police je n'y parviendrai que peu de temps avant l'assaut.je dois préciser que j'ai mis mon tel en silencieux.
je vous livre la ce que j'ai ressentie la chronologie n'est pas forcément précise,j'ai rassurée les deux jeunes femmes du mieux que j'ai pu elles avaient perdu leurs téléphones donc ont pu utiliser le mien pour rassurer les leurs.puis les forces d'interventions en l'occurrence la BRI se sont mis en place ,je dois vous avouer qu'a ce moment je me suis dis qu'il y avait moyen d'en voir le bout de cet enfer.il y a eu du martial, des ordres, ça sentait la discipline et puis ça a claqué violemment giullia et clarisse s'accrochent a moi;des explosions une puis deux simultanées.des rafales d'armes autos mais pas de la kalash ,des rafales courtes et a nouveau le silence mais on les entend progresser .a nouveau des déflagrations je pense a de la grenade assourdissante ou a un truc du genre . les minutes passent a un moment donné j'entend un sous-officier ou officier qui recadre ses mecs ça claque du commandement .le mec est calme determiné ,ca me fait du bien au moral je sais que de l'autre coté du mur il y a du couillu le caribou
la seule faible source de luminosité fut pendant tout ce temps celle d'une issue de secours qui etait également une source d'angoisse car se situant a une quinzaine de mètres et pouvant permettre d'arriver a nous tel ne fut pas le cas .c'est la BRI qui arriva par la non sans mal car la porte devait etre condamnée.
lorsque le faisceau de la lampe pénétra la pièce nous nous sommes manifestés, mis en joue ,fouillés,Sauvés.
un fois rassemblés nous fumes exfiltrés,mis a l'abris dans un bar ou nous avons témoigné auprès de la pj .dans ce meme bar j'ai retrouvé mon poto indemne.
voila ma fille son compagnon mon pote et moi meme sommes des survivants de cette boucherie ,je voulais simplement faire le recit de cette traumatisante nuit.